50 cheveux sur une tête nue – Nouvelles sur le cinquantenaire de l’indépendance de la République du Congo, Serge Armand ZANZALA, Fondation littéraire Fleur de Lys
Table des matières Présentation..................................................................................... 3 Droits d’auteur - ISBN.................................................................... 5 Du même auteur.............................................................................. 6 Dédicace.......................................................................................... 7 Avertissement ............................................................................... 10 Avant-propos................................................................................. 11 Le premier fruit d’un arbre stérile................................................. 13 La cinquantième tombe du cimetière du centre-ville.................... 44 e poche d’une veste kaki...................................... 66 Le cinquantième étage d’une termitière........................................ 91 La cinquième chambre du parlement.......................................... 118 La cinquantième porte d’un pouvoir moribond .......................... 167 Kue ngo ou le Congo des origines .............................................. 202 Au sujet de l’auteur..................................................................... 262 Communiquer avec l’auteur........................................................ 263 Édition écologique ......................................................................
À loccasion des cinquante ans dindépendance de la République du Congo, célébrés en 2010, Serge Armand Zanzala, journaliste, écrivain et citoyen du monde, marque lévènement à travers ce recueil de sept nouvelles. Avec des histoires romancées où la fiction rime parfois avec le réel, et la caricature de certains personnages politiques, lauteur dresse un bilan négatif de laccession à la souveraineté nationale du Congo. Selon lui, la notion de lindépendance mal assimilée, le refus dêtre décolonisé, la mauvaise conception du pouvoir, légocentrisme des dirigeants kleptomanes, le mauvais choix des idéologies, le manque dambition et de volonté politique, la longue période dimmersion puisque lémergence ne sera possible quen 2025, soit 65 ans après lindépendance (la durée dune génération), la mise en hibernation des intellectuels et du pays, la non coupure du cordon ombilical avec Ma Mundele-la-mère-partie, les holdups électoraux, labsence de scrupules, la corruption, la peur dinnover, limpunité, laffairisme des dirigeants, limprovisation, les excès des clans des présidents, la religion du pouvoir, le phénomène de léternel recommencement, le management des apparences, la tribu, la région, le clan, le village et la famille non intégrés dans la nation et dans lunivers politique Kuengo (adjectif qualifiant ce qui est lié à Kue ngo, le concept qui a donné naissance au mot Congo et qui signifie chez la panthère) ont empêché ce pays à devenir réellement indépendant, à former une nation et un peuple, et à se
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développer. Ét, Serge Armand Zanzala pense que la réécriture et lenseignement de lhistoire des peuples (Mbongo, Ngala, Téké, Kongo et Loango) qui habitent lactuel Kue ngo, la renaissance de la nation Kuengo, la refondation du citoyen Kuengo, ladoption dun nouveau mode de gestion de la chose publique (la démocratie participative) sont les seuls moyens pour arrimer le pays à la modernité et le rendre vivable. Pourtant, une certaine opinion propose que lon se réconcilie avec Ta Mampûngu, le Dieu tout-puissant, demande pardon aux présidents abbé Fulbert Youlou, Alphonse Massamba-Débat et Marien Ngouabi, et à tous ces Congolais que lon a immolés sur lautel de lintolérance politique, et quà limage de la France qui célèbre la mémoire de Jeanne dArc ( héroïne nationale et sainte patronne qui a uni la nation française à un moment critique de son histoire), la nation congolaise tout entière commémore solennellement le souvenir de Son Éminence Cardinal Émile Biayenda qui, en 1977, a sacrifié sa vie pour donner la paix au Congo, alors que le pays était au bord dune guerre tribale. Néanmoins, cest pour aider les Congolais à connaître leur passé et den faire le bilan, à maîtriser leur présent et denvisager, autrement, leur avenir que lauteur a écrit ce recueil. Mais, 50 cheveux sur une tête nue nest pas un livre-procès des chefs dEtat congolais, même si lauteur se sert, parfois, de leurs discours et dédie à chacun une nouvelle. Cependant, il demeure un livre à message à lendroit du président Denis Sassou Nguesso que le Cinquantenaire de lindépendance a trouvé en fonction.
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Droits dauteur - ISBN
50 cheveux sur une tête nue Nouvelles sur le cinquantenaire de lindépendance de la République du Congo, Serge Armand ZANZALA, Fondation littéraire Fleur de Lys, Lévis, Québec, 2012, 266 pages.
«Trente ans dindépendance, cest», nouvelle radiophonique publiée dans les recueils : «Afrique trente ans dindépendance », Montréal, Éditions Mondia du Canada, 1991, et «Kilomètre 30 »Paris, Éditions Sépia, 1992. « Les Blancs ne sont beaux que quand ils sourient », roman, 133 pages, Paris, Éditions des Écrivains, 2002. « Congo-Brazza, une nation et un peuple tués par ses politiciens », chronique, 202 pages, Paris, Éditions des Écrivains, 2003. Les «démons crachés » de lautre République, roman, 214 pages, Paris, Éditions LHarmattan, 2007.
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Dédicace
À André Grenard Matswa, Mbiémo, Milongo, Mabiala-Manganga, Boueta-Mbongo, Mâ Ngunga-mama-wa-Ndombi, véné-rables précurseurs de la lutte anticoloniale dont on a oublié la mémoire durant toutes les festivités marquant le cinquantenaire de laccession du Congo à la souveraineté nationale. Veuillez trouver à travers ce recueil de nouvelles lhommage de mon éternelle gratitude. À Son Excellence Monsieur le Président de la République du Congo, Denis Sassou Nguesso, qui, au cours dun entretien à bâtons rompus, alors que je réalisais, pour le compte de La Semaine Africaine, un gros plan sur les « exilés dOyo »―nous sommes sous le règne de Pascal Lissouba et à quelques mois du début de la guerre de juin 1997―de conclusion de notre entrevue, daimerme demanda, en guise le Congo et les Congolais. Quinze ans après, je trouve, enfin, le moment opportun pour lui faire gouter un énième fruit doux de mon amour avec le Congo et les Congolais. Ainsi, acceptez,Excellence, que je vous honore avec ce recueil de nouvelles parce que vous êtes le Président du Congo que le cinquantenaire a trouvé en pleine fonction et dont le destin sest révélé dès votre enfance. À dix ans, vous étiez toujours mis devant vos aînés du village pour conduire leurs pas sur le chemin de lécole. En 1963, alors que vous êtes jeune aspirant dans larmée nationale, vous êtes lun des témoins oculaires de la dernière scène politique du père de lindépendance du Congo, le Président abbé Fulbert Youlou avec son Vice-président Jacques Opangault. Deux signes que daucuns qualifient de prémonitoires et qui rassurent sur
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votre destin. Alors que vous-même «naviez jamais pensé être en charge du pouvoir». À mes aînés, Gérard Bitsindou,président de la cours constitutionnelle du Congo, décédé en France en septembre 2012Il était une fois, alors que vous maccordiez une interview pour le compte du journal La Semaine Africaine, afin dinformer lopinion nationale et internationale sur votre injuste arrestation à laéroport international Maya-Maya à Brazzaville - nous étions sous le règne de Pascal Lissouba―vous mavez longuement parlé du «Ntsinda», votre association. Javoue quen ce temps-là, le concept métait étranger. Je pensais queNtsindaétait le singulier deBintsindaqui signifie cimetière. Cest le jour de lannonce de votre décès à Paris que je me suis souvenu de cette causerie et que jai compris, après avoir demandé aux aînés, que vous me parliez du « temple des esprits bienveillants » qui sont toujours disposés à faire du bien. Ces esprits existent dans nos familles, villages, clans et tribus. Peut-être, il y a aussi ceux qui travaillent pour le compte de tout le pays!Et, je suppose que lobjectif de votre association est de rassembler tous les bons esprits qui travaillent pour le Congo. Ya Gérardêtes parti au pays des ancêtres où vous êtes, vous devenu esprit! Je voudrais donc vous exhorter, là où vous êtes, ensemble avec les esprits de tous nos morts qui ont été reconnus justes et bons devant les hommes et devant Ta Mampûngu, notre dieu, de constituer leNtsindadu Congo. Aimé Emmanuel Yoka,député de Vindza Ce qui a intrigué plus dun Congolais sur votre candidature aux élec-tions législatives de juillet 2012, dans la circonscription unique de Vindza (département du Pool) où vous nêtes pas originaire, cest tout simplement votre nouvelle et insolite vision politique «qui consiste à présenter, lors des élections, des candidats originaires du Kue ngo den haut dans des circonscriptions du Kue ngo du centre ou den bas
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Dédicace
et vice-versa. Le parachutage, comme dirait lautre», et qui a pro-voqué un choc de cultures. Ce qui est normal pour toute innovation ! Il ny a rien de tribaliste là dedans. Vous êtes un pionnier.Et, comme tout pionnier qui est doffice sacrifié ou qui doit tout affronter, daignez accepter,Honorable, toutes les réactions positives et négatives que provoque votre initiative, et lireKue ngo ou le Congo des origines, pour découvrir les voies royales qui mènent vers ce Congo que nous rêvons tous et que nous proposons à tous les Congolais. Joseph Bayina, Guillaume Louzolo(décédés) etAlphonse Ndzanga-Konga,conseiller culturel à la présidence de la République du Congo, pour leurs enseignements au lycée. Chers maîtres, les mots sont les vôtres, mais le langage est le mien. Encore merci pour toutes les connaissances que vous mavez transmises.
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Avertissement
Bien que les personnes dédicacées dans les nouvelles contenues dans ce recueil existent ou ont existé, et que certains faits sont appuyés par des extraits de livres et de discours officiels, nous signalons que les histoires racontées relèvent de la pure fiction. La simultanéité des noms, des faits, des dates et des lieux qui peut y en avoir nest quune simple coïncidence. Elle ne suffit pas pour donner un caractère scientifique à cet ouvrage et servir de preuve dans une quelconque affaire. À travers ces nouvelles, nous voulons interpeller tous les Congolais pour quensemble nous dégustions les fruits de notre indépendance, découvrions sils sont doux, amers, ou aigre doux, -et envisagions autrement notre avenir, au cas où le chemin emprunté, pendant cinquante ans, na pas été celui-là. Ne dit-on pas que lorsque lon se trompe de chemin, il faut vite revenir au carrefour? Ce recueil de nouvelles se veut donc être ce lieu de croisement de plusieurs voies où les Congolais doivent revenir pour retrouver, ensemble, le bon chemin. À tous ceux qui me liront, je dis tout simplement que jai écrit ce livre dans le seul souci de ramener les Congolais vers les valeurs fondamentales qui permettent de créer une nation et un peuple, et de retrouver leur unité à travers le concept Kue ngo qui a donné naissance au mot Kongo ou Congo. Pourtant, je veux aussi libérer la vie des mains des ravisseurs qui lont confisquée et domestiquée dans des maisons en pierre de taille, et qui ne se soucient que de leurs intérêts égoïstes.
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Avant-propos
Lauréat congolais du concours de la nouvelle radiophonique, organisé en 1990, par le ministère français de la Coopération et du Développement, Rfi, Africa n°1 et les Éditions Mondia du Canada sur le thème : « Trente ans dindépendance des pays africains francophones », je me ressens dans le besoin de donner une suite à cette initiative. Dautant plus que vingt ans après ce premier constat, beaucoup de choses se sont passées. Cinquante ans dindépendance, ce nest pas un petit évènement.Et, le chemin parcouru doit être long. À cet âge, on est bien conscient de ce qui a été fait et de ce qui ne la pas été. Quatorze pays africains célèbrent, cette année, les cinquante ans de laccession à lindépendance. Mais, je ne mintéresse quau Congo-Brazzaville. Pour la simple et bonne raison que ma dernière nouvelle résulte de lobservation des actes posés dans ce pays, pendant les trente ans dindépendance. Cinquante ans après lindépendance, le chemin parcouru peut et même doit être mesuré. Lorsquon sait, par exemple, quau cours de ce demi-siècle, le Congo a connu six chefs dÉtat, changé plusieurs fois sa constitution, revu deux fois son hymne et son drapeau. De la République du Congo, créée en 1958, il est devenu République populaire du Congo en 1968, et redevenu République du Congo, en 1991.Cela laisse supposer que le pays a fait de grands bonds en avant. Malheureusement, force est de constater que la réalité est tout autre. Le pays passe difficilement à lâge adulte.Et, pourquoi navance-t-il pas ? Des sociologues, politologues, journalistes et autres personnes informées ont tenté ou tenteront,