LA REVUE DE LART Ancien et Moderne Tome XXXI. Janvier-Juin 1912.LA REVUE DE L'ART ANCIEN ET MODERNE Directeur : JULES COMTE fei^jA^ V 1 PARIS 28, rue du Mont-Thabor, 28t. 31(iAlUUKL i)K SALXT-ALîBiN PKlNTIiE à Paris le avril Saint-Aiil)iii,14 J724, Ga])rifl de iils et petit-fils de brodeurs, apprit de bonneNv. heure à dessiner chez Sarrasin, l'ameiix copiste ; puis, au dire de son frère (Iharlcs-dcrmain, 1 il suivit longtemps l'Académie royale il <' se con-», où «tenta des conseils de M'" Jeaurat lioucheret '. C'est Proccs-t.'eihaii.ven 1750 que les de l'Actidriiiie mentionnent pour la première fois son nom, dans la liste des élèves récompensés à la fin du quarlier de juillet; il obtient un second prix. Eu 1752, admis à concourir pour 1( grand prix de Home, il a le :choix entre deux sujets Hiconcilialion de David et d'Absalon sacri-ou Jéroboam au.r idoles ilfiai// : traite le premier, mais ne figure pas dans le classement final, où l^'ragonard arrive en tète, devant Monnet. En 1753, il compte parmi ceux qui jneniient part à l'épreuve définitive du grand prix, jugée Il ;M août; les concurrents ont à représenter AV/Z/wr/ux/o- nosor crever les i/eiixfaisant a Sédécias, roi de Jérusalem. massacrerH ses enfants : Saint-Aubin est classé second 1. Cûinme j'aurai plusieurs occasions de citer les notes bioyrapliiques de Charles-Germain Saint-Aubin,de j'indique une l'ois pour toutes qu'elles st trouvent Recueildans le de plnnles peintes à la gouaclie par cet artiste; ^ ...
LA
REVUE DE LART
Ancien et Moderne
Tome XXXI. Janvier-Juin 1912.LA
REVUE DE L'ART
ANCIEN ET MODERNE
Directeur : JULES COMTE
fei^jA^
V
1
PARIS
28, rue du Mont-Thabor, 28t. 31(iAlUUKL i)K SALXT-ALîBiN
PKlNTIiE
à Paris le avril Saint-Aiil)iii,14 J724, Ga])rifl de
iils et petit-fils de brodeurs, apprit de bonneNv.
heure à dessiner chez Sarrasin, l'ameiix copiste
;
puis, au dire de son frère (Iharlcs-dcrmain,
1 il suivit longtemps l'Académie royale il <' se con-», où
«tenta des conseils de M'" Jeaurat lioucheret '.
C'est Proccs-t.'eihaii.ven 1750 que les de l'Actidriiiie
mentionnent pour la première fois son nom, dans la liste
des élèves récompensés à la fin du quarlier de juillet; il
obtient un second prix. Eu 1752, admis à concourir pour
1( grand prix de Home, il a le :choix entre deux sujets
Hiconcilialion de David et d'Absalon sacri-ou Jéroboam
au.r idoles ilfiai// : traite le premier, mais ne figure pas
dans le classement final, où l^'ragonard arrive en tète,
devant Monnet. En 1753, il compte parmi ceux qui
jneniient part à l'épreuve définitive du grand prix, jugée
Il ;M août; les concurrents ont à représenter AV/Z/wr/ux/o-
nosor crever les i/eiixfaisant a Sédécias, roi de Jérusalem.
massacrerH ses enfants : Saint-Aubin est classé second
1. Cûinme j'aurai plusieurs occasions de citer les notes bioyrapliiques
de Charles-Germain Saint-Aubin,de j'indique une l'ois pour toutes qu'elles
st trouvent Recueildans le de plnnles peintes à la gouaclie par cet artiste;
^ Concourt les a publiées en partie dans l'Art du AT///" siècle (éd. iu-l(i,,
2 série, p. HO; et V. Advielle, plus couiplèteineiit, dans Hensei'juemenls in-
times sur les ^aint-Aubin (1896, in 8").I.A KRVUR ni<: I/AMT6
nir-inederrière Monnet. Le 6 octobre de la année a lien le jugement des
royaleesquisses présentées an concours pour tuie place à l'Kcole des
tclrmisélèves protégés Saint-Aubin, r.rcnd cl, Ilciioii sont dans cet
;
oi'di'e : « lesdits (''lèves exéeut(!ronl le sujel de leurs esquisses, (pii est le
moment ([iie f.dhdii cherche ses idoles » cette l'ois, c'est Brenet qui l'em-
;
porte. Kn I7.5'i, Saint-Aubin arrive encore à ri''preuvc finale du grand
de peinture le sujet porte simplement : Mnlluilhias. L'Académieprix ;
Saint-Aubin n'est nii''me classé'.choisit (Ihardin le lils ; pas
SoitTant d'écliecs répétés découragèrent le jeune peintre. (|u'il l'ut
frèreatteint par la limite d'âge, soit que, comme l'a écrit son aiiK',
»« quelques préférences injustes lui aient fait abandonner l'idée d'aller à
Rome, il ne se représenta plus aux concours et brisa désormais avec
l'Académie royale.
S'il faut s'en réjouir ou le regretter, nui ne le peut dire, parce que nul
sait fait d'un talent comme celui (labricl Saint-ne ce que Rome eût de de
Aubin, l'ourtant, lorsque (ioncourt suppose que l'artiste y serait devenu
un peintre d'histoire de la valeur de Subleyras, il oublie trop que le
voyage d'Italie n'a jamais porté préjudice aux tempéraments originaux
;
et, pour prendre un exemple contemporain, la carrière de Fragonard en
est une preuve. (Jr, dans le même temps que Saint-Aubin s'évertuait à
peindre les « grandes machines >> imposées aux conctmrs ilde Rome,
commençait aussi à graver. Que dis-je y il commentait ! Jj'année de son
dernier échec, il avait, à trente ans et en l'espace de quatre années
( 17.'"><*-17rv1), fait paraître onze eaux-fortes, soit environ le quart de son
œuvre gravé-. Sans doute, on rencontre parmi ces eaux-fortes quelques
allégories confuses et quelques solennelles histoires bibliques, mais on
trouve aussi, par contre, de ces estampes de mœurs d'une facture siy
personnelle, d'une observation si aiguë et en même temps d'une fantaisie
si abondante et si facile qu'elles ne seront jamais surpassées par leur
auteur, — pièces gras Foiredes définitives comme le Bœuf (1750), la de
Bezoïis Vue(1750), les Nouvellistes (1752), et cette du Salon du Louvre
en ll.'i.'l, dont (ioncourt a pu dire sans exagérati^m qu'elle est « la petite
1. l'rocès-veihmi.r île et siiilp/me,l'Académie royale île peinture de t. VI, passim.
2. ,1e ne parle ici que des eau.t-fortes datées; parmi celles i|iii ne purteut pas de dates, il en est
cerlaiues (iiie l'on pourrait l'aire rentrer dans cette période de la vie de l'artiste.