La lecture à portée de main
Description
Informations
Publié par | bibebook |
Nombre de lectures | 59 |
EAN13 | 9782824712055 |
Licence : | Libre de droits |
Langue | Français |
Poids de l'ouvrage | 1 Mo |
Extrait
GUST A V E AIMARD
LA BELLE-RI V I ÈRE
BI BEBO O KGUST A V E AIMARD
LA BELLE-RI V I ÈRE
Un te xte du domaine public.
Une é dition libr e .
ISBN—978-2-8247-1205-5
BI BEBO OK
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Ont contribué à cee é dition :
– Gabriel Cab os
Fontes :
– P hilipp H. Poll
– Christian Spr emb er g
– Manfr e d KleinLicence
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Le Fort Duquesne
1CHAP I T RE I
Le comte de Jumonville
le sav ent.
Sous Louis X I V et sous Louis X V , la plus grande p artie de l’ A -P mérique du Nord app artenait à la France .
D ans ces p ossessions se tr ouvait le vaste ter ritoir e connu aujourd’hui
sous la dénomination de Canada, jadis nommé : Nouv elle-France .
D e nos mains, cee ter r e si riche p assa dans celles des Anglais.
L’ Angleter r e en p ossède actuellement une minime p artie qui
constitue une de ses plus riches colonies.
e si l’ on cher che une cause sérieuse à cet abandon inintellig ent, on
n’ en tr ouv e p as.
D es flots de sang ont été v er sés.
T ant d’hommes illustr es s’étaient v oués à la colonisation de cee
succur sale de la mèr e p atrie !
On se cr o yait près d’ar riv er à un résultat glorieux et fé cond.
L’indiffér ence coup able du g ouv er nement, l’ o dieuse jonglerie des
2La Belle-Rivièr e Chapitr e I
Mississipiens, le mot mi-spirituel et antip atriotique de V oltair e , mot qui
fut pris à la ler e p ar le p euple le plus lég er de la ter r e , ané antir ent le fr uit
de si hér oïques efforts, de si longs travaux.
Ce fut une grande p erte p our la France .
On se r eprésente encor e maintenant le Canada comme un p ay s de
mé dio cr e étendue , stérile , au climat rig our eux, inclément, mortel p our
les Eur op é ens.
On v oit toujour s ces immenses étendues de ter rains, enfouies sous des
neig es éter nelles, p ar cour ues p ar des bêtes fauv es ou de fér o ces Indiens.
Er r eur qui nous a coûté cher .
En deux mots, v oici la vérité :
À l’ép o que où nous étions les maîtr es, la Nouv elle-France for mait un
triangle dont la base se tr ouvait au nord de la baie d’Hudson et le sommet
dans le g olfe du Me xique , au sud de la Nouv elle-Orlé ans.
Or , chaque côté de ce triangle mesur e au moins 3500 kilomètr es et la
sup erficie totale en est d’ envir on 1 200 000 kilomètr es car rés, sup erficie
onze fois plus considérable que celle de la France actuelle .
Le Canada seul compte vingt-cinq mille habitants.
Il en p our rait contenir le se xtuple .
C’ est, sans contr e dit, le p ay s le plus industrieux et le plus commer çant
de l’ Amérique du Nord.
T els sont les quelques ar p ents de neig e qui, au dir e du philosophe de
Fer ne y , ne valaient ni le sang ni l’ar g ent qu’ils coûtaient à la France .
Nous n’insister ons p as davantag e sur des considérations aristantes,
qui sortent du cadr e de notr e ré cit.
À l’ép o que où commence cee histoir e , la guer r e menaçait de
nouv e au en Amérique entr e les Anglais et les Français.
La faute n’ en était p oint à nos r eprésentants.
Cee guer r e inique était faite , du côté des Anglais, av e c une barbarie
incr o yable et un mépris cy nique de tout dr oit des g ens.
Ils l’ entr epr enaient, le plus souv ent, sans dé claration pré alable , sans
même se donner la p eine de cher cher un préte xte futile .
Rien ne lav era jamais de cee tache leur réputation p olitique . C’ est
un r epr o che juste et infamant qu’ on p our ra constamment jeter en pleine
face à leur honneur militair e .
3La Belle-Rivièr e Chapitr e I
Le 27 mai 1754, v er s six heur es du soir , une tr oup e de tr ente-quatr e
hommes, commandé e p ar un officier , déb oucha dans une vaste clairièr e .
Cee clairièr e était situé e au centr e de l’une de ces immenses
forêts qui couv raient alor s les riv es de l’Ohio , nommé p ar les nôtr es
BelleRivièr e , et qui s’étendaient jusqu’aux fr ontièr es de la Vir ginie , p ossé dé e
p ar l’ Angleterr e .
La tr oup e en question v enait de fair e une mar che longue et fatig ante
à trav er s les sentier s pr esque impraticables de la forêt.
Bien que les hommes qui la comp osaient fussent p our la plup art des
guer rier s indiens, r ompus, dès l’ enfance , à toutes les privations de la vie
du désert, et que le r este eût été choisi p ar mi les chasseur s canadiens les
plus endur cis à la fatigue , Indiens et chasseur s p araissaient accablés.
Ils se traînaient plutôt qu’ils ne mar chaient, et ce fut av e c un cri de
joie qu’ils émer gèr ent des four rés et entrèr ent les uns après les autr es
dans la clairièr e .
L’ officier , jeune homme de vingt-cinq ans, aux traits fins et distingués,
p ortait l’unifor me de Ro yal-Marine .
Jug e ant une plus longue mar che imp ossible et quelques heur es de r
ep os indisp ensables à ses hommes, il donna l’ ordr e d’établir le camp ement
p our la nuit.
Cet ordr e était imp atiemment aendu p ar les Canadiens et les Pe
auxRoug es.
En un instant, le biv ouac fut installé .
On alluma les feux de v eille .
Puis, chacun fouillant sa gib e cièr e , se mit en de v oir de prép ar er le
r ep as du soir .
Le capitaine s’était assis de vant un des feux, sur le tr onc d’un arbr e
r env er sé .
Le coude sur le g enou, la tête dans la main, il suivait d’un vague r eg ard
les étincelles brillantes é chapp é es du fo y er , tout en se laissant aller à une
rê v erie qui ne tarda p as à l’absorb er complètement.
Pr ofitons de ce moment de répit p our e xpliquer la présence de ce
détachement ar mé dans une contré e déserte , éloigné e de plus tr ente lieues
de toute habitation.
4La Belle-Rivièr e Chapitr e I
elques semaines avant le commencement de notr e action,
Dinwidie , g ouv er neur de la Vir ginie , nommé p ar le g ouv er nement britannique ,
avait e xp é dié une colonne de miliciens char g é e d’ o ccup er les ter r es de
l’Ohio qui nous app artenaient.
Notons, en p assant, que , selon l’habitude anglaise , cee e xp é dition se
faisait en pleine p aix, contr e le dr oit de toutes les nations civilisé es.
Le major W ashington commandait en chef cee colonne .
W ashington, le même qui plus tard de vint un grand homme et déliv ra
sa p atrie du joug