" Les tortues sont des animaux ectothermes, c'est à dire que leur température corporelle dépend étroitement de la température du milieu ambiant. Une température interne correcte permet un métabolisme correct des tissus corporels " (J. Prestreau)
Importance de la température dans la santé des tortues Version du 16/02/2008
Les tortues sont des animaux ectothermes, c'est dire que leur temprature corporelle dpend troitement de la temprature du milieu ambiant.
Une temprature interne correcte permet un mtabolisme correct des tissus corporels.
Si la temprature baisse fortement, la tortue va devoir conomiser son nergie. Son mtabolisme va se ralentir et elle va entrer en hibernation (si son organisme est capable d'hiberner). Il est vident que cette baisse de temprature ne doit pas tre brutale mais douce et rgulire. Une variation brutale de temprature, dans un sens comme dans l'autre, a des consquences dsastreuses pour l'animal et se nomme un "choc thermique".
Par ailleurs si la temprature augmente trop fortement (quelle que soit la vitesse de l'augmentation de temprature) les fonctions vitales de son organisme vont s'acclrer dangereusement et l'emballement du cœur ou la modification cellulaire provoquent la mort de l'animal.
La temprature du milieu ambiant doit donc osciller l'intrieur de deux valeurs extrmes qu'elle ne doit jamais franchir ni mme atteindre. Cette oscillation est souhaitable, et il faut viter une temprature constante n'offrant aucune variation. Car cette absence de variation aussi peut tre dangereuse. Cette oscillation des tempratures varie de faon considrable, mais chaque espce a une temprature idale pour son mtabolisme et cette temprature idale se nomme la "Température Moyenne Préférentielle", terme souvent abrg en "TMP" ("Body Prefered Temperature", ou "BPT", en anglais).
Chez les reptiles on observe que la consommation d'oxygne par les cellules s'accrot d'un facteur moyen de 2,4 tous les 10 degrs Celsius d'lvation de la temprature corporelle (Bennett, 1976). Dans ces mmes 10 degrs Celsius d'lvation de la temprature corporelle, la vitesse de battement du muscle cardiaque s'accrot d'un facteur de 2,2. Ces coefficients ne sont pas des constantes. En de d'environ 27C ils sont lgrement suprieurs (augmentation plus rapide de la consommation d'oxygne et des battements cardiaques) et au-del d'environ 27C ils sont lgrement infrieurs (augmentation plus lente de la consommation d'oxygne et des battements cardiaques). Ces chiffres varient aussi de faon lgre dans une certaine mesure suivant l'espce.
Au-del d'une certaine temprature, qui est dpendante de l'espce dans une faible mesure, il n'y a plus aucune lvation du taux de consommation d'oxygne mais si la temprature continue de crotre la tachycardie se solde par le dclenchement d'une fibrillation, c'est--dire des allers-retours de sang entre les deux parties principales du cœur sans propulsion du sang dans l'organisme. Bref c'est la crise cardiaque. L'arrt cardiaque suit de quelques secondes ce phnomne, hlas bien connu aussi chez les mammifres… dont l'homme. La temprature laquelle se produit ce phnomne se nomme latempérature létale supérieureest en ralit une petite plage de donnes entre. Cette temprature ltale suprieure n'est pas une donne fixe mais deux valeurs proches l'une de l'autre, car la fibrillation peut se dclencher lors d'une exposition brve une valeur trs leve… ou lors d'une exposition plus longue une temprature un peu moins leve. Un peu avant le phnomne de fibrillation on constate parfois une soudaine dcoordination des mouvements musculaires de l'animal, notamment des spasmes et des convulsions de nombreux muscles, signifiant le dbut de l'altration neurologique cause par la temprature en elle-mme dans le cerveau et par la baisse considrable du flux d'oxygne sanguin dans le cerveau l'approche de la temprature ltale suprieure.
Il existe aussi un seuil de temprature minimale qu'un animal ectotherme ne peut franchir sans encourir des altrations soit de son mtabolisme soit de son comportement. En de d'une temprature qui varie suivant les espces, l'organisme de l'animal ne peut supporter le changement thermique, et la mort survient. Cette temprature se nomme latempérature létale inférieure.
En de d'une temprature qui varie suivant l'espce on observe chez certaines espces une modification importante de la formule sanguine et des modes de combustion dans les cellules pour obtenir l'ATP indispensable la vie cellulaire. L'organisme de l'animal entre alors dans un tat physiologique trs diffrent de l'tat normal, avec absence d'utilisation de l'oxygne dans le mtabolisme (qui est alors appel "anaérobiequasi-absence de ncessit de battements cardiaques, et"), donc avec une mise au repos de nombreuses fonctions crbrales, se traduisant par un lectro-encphalogramme plat (Jouvet, 1960). Cette modification ne se fait pas chez toutes les espces, refltant l'aptitude ou pas l'hibernation. Il est trs important de considrer que les dommages occasionns (ophtalmiques, mtaboliques, neurologiques, endocriniens, et bactriologiques notamment) par la mise en hibernation d'animaux d'espces dont la physiologie ne permet pas l'hibernation peuvent apparatre de nombreuses annes plus tard chez l'animal, la pokilothermie (voyez ce terme dans l'annexe la fin du document) disposant
Page 1 sur 5
de quelques "stratgies de survie" dgrades et extrmement coteuses pour tenter une rsistance l'hypothermie non prvue par l'organisme de l'espce. De nombreuses tortues d'espces non hibernantes mise hiberner "par principe" ou par mconnaissance de la biologie ont une dure de vie considrablement abrge, divise par deux, par trois, voire par quatre… La majorit desTestudo graecaen Europe meurent en moins de quinze ans en raison de ces gravesmaintenues en captivit erreurs d'levage, malheureusement entretenues par certains conseillers manifestement peu forms la physiologie, concernant l'espceTestudo graecadepuis le dbut des annes 60 ! La temprature laquelle une espce est confronte des conditions mettant sa survie brve chance est nomme latempérature létale inférieure. Tout comme pour la temprature ltale suprieure, elle n'est pas fixe mais constitue d'une petite plage de valeurs variant suivant la dure de l'exposition.
Synthse de tout cela : dans les conditions normales, hors de l'approche des tempratures ltales, et hors de l'hibernation, donc d'une manire gnrale entre 10 et 34C on observe plusieurs situations normales dans le mtabolisme. Une premire plage de tempratures donne une vitesse d'changes gazeux et une vitesse de circulation des fluides (sang, liquide cphalorachidien, scrtions biliaires, etc.) qui seront insuffisantes. L'animal recherche alors un environnement plus chaud. Une seconde plage de tempratures donne une vitesse d'changes gazeux et une vitesse de circulation des fluides qui sera excessive. L'animal recherche alors un environnement plus frais. Entre ces deux plages se trouve une petite plage de "confort organique et corporel" tournant autour d'une valeur qui est nomme laTempérature Moyenne Préférentielle(TMP). Cette Temprature Moyenne Prfrentielle est celle o les changes gazeux et les changes de fluides sont de qualit optimale.
Mais cette Temprature Moyenne Prfrentielle n'est pas recherche de faon constante. Suivant l'tat de fatigue musculaire (le taux d'acide lactique dans les cellules), suivant l'tape de la digestion, suivant le besoin de mise au repos du cœur et des fonctions crbrales (la nuit notamment et de faon trs varie le jour), l'organisme de l'animal aura besoin d'une temprature qui s'carte de la Temprature moyenne Prfrentielle, vers le haut ou vers le bas. Il est donc capital d'offrir la tortue un environnement donnant toutes les possibilits de tempratures dans une gamme raisonnable relativement large de part et d'autre de la Temprature Moyenne Prfrentielle. Un enclos extrieur devra tre expos au soleil mais offrir la tortue de nombreuses possibilits de se soustraire l'action du soleil, notamment par des abris offrant une bonne isolation (la brique entre autres) mais aussi par des arbustes bas donnant une ombre dense. Un terrarium devra tre conu pour offrir une gamme de tempratures dcroissantes d'une extrmit l'autre. L'une des extrmits du terrarium est temprature leve (entre 28 et 32C) sous le spot chauffant, et l'autre extrmit doit offrir la temprature la plus frache possible. On doit tenter d'obtenir une temprature d'environ 20C voire moins (et si possible une temprature de 17C cette extrmit l'hiver). En t le centre du terrarium devra tre la Temprature Moyenne Prfrentielle, dont la valeur tourne autour de 24 28C pour la majorit des espces courantes dans nos levages, sachant qu'elle est plus proche de 28C chez les espces des rgions tropicales et plus proche de 24 25C chez les espces des rgions tempres. Ces tempratures sont donnes ici pour la moiti chaude de l'anne, entre avril et octobre. Au dbut du printemps et ds dbut octobre les tempratures du terrarium sont lgrement plus basses. Et en hiver, si la tortue n'est pas faite pour hiberner, les tempratures devront tre trs fraches, n'atteignant le maximum de 24 25C dans l'extrmit la plus chaude du terrarium que durant quatre cinq heures par jour et le spot chauffant n'tant, lui, allum que deux ou trois heures suivant le mois hivernal. Voir ce sujet le tableau figurant la fin du dossier sur les terrariums : http://pagesperso-orange.fr/jacques.prestreau/tortu p _ ium_pour_tortues_terrestres.pdf es/ df/10 terrar
Par ailleurs on trouvera en annexe la fin de ce prsent document (ci-dessous) une dfinition simple mais claire de nombreux autres termes relatifs la temprature chez les animaux.
Pour augmenter leur temprature interne les reptiles exposent leur plus importante surface aux rayons du soleil. Chez la tortue cette plus importante surface est sa dossire, c'est dire la partie suprieure de la carapace. La forme bombe de la carapace augmente d'ailleurs la surface totale expose au soleil. Les poumons se trouvent juste sous la dossire, tals sur toute sa surface, afin de garantir la meilleure surface de rception du rayonnement solaire et optimiser les changes gazeux entre l'oxygne inspir et le gaz carbonique expir. Les tortues tant des animaux non seulement ectothermes mais aussi pokilothermes l'activit de leur mtabolisme suit la temprature gnrale de l'organisme, elle-mme dtermine par la temprature des poumons dans lesquels sont facilits les changes gazeux par le rayonnement thermique du soleil. Ces bains de soleil longueur de journe ont une importance vitale chez la quasi-totalit des reptiles. Et si le soleil commence dcliner dans le ciel il n'est pas rare de voir des tortues trouver la face incline d'une pierre ou d'une souche pour s'y installer. Ces pierres ne sont pas des sources de chaleur mais rayonnent la chaleur solaire emmagasine durant la priode chaude de la journe, parfois ds le matin. Le sol qui se trouve sous ces pierres reste une temprature moyenne, tel point qu'il suffit la tortue de creuser un peu pour y trouver la fracheur. Certaines tortues africaines, notamment lesCentrochelys sulcata, sont connues pour creuser des terriers de plusieurs mtres de longueur dans lesquels elles se protgent des tempratures diurnes excessives.
Le plastron des tortues a une fonction très importante qui est de rediffuser dans le substrat terrestre les excès de température corporelle reçue du soleil !
Unterrariumne devra donc en aucun cas être chauffé par le sol !!!
Les tortues aiment particulirement les diffrences de tempratures tout au long de la journe. Leur organisme en a une imprieuse ncessit pour son fonctionnement optimal ! Lorsqu'elles ont accumul suffisamment de chaleur interne, les tortues aquatiques vont permettre cette chaleur de s'vacuer lentement en allant prendre un bain. Et les tortues terrestres vont se
Page 2 sur 5
cacher du soleil sous un arbre ou derrire un muret de pierre et sur un sol le plus meuble possible. Et l'occasion elles vont s'envelopper de terre frache… donc s'enterrer.
L'autre fonction importante du soleil est de permettre l'organisme desynthtiser la vitamine D3et la transformation du calcium. Sans la vitamine Dqui permet l'assimilation 3 apporte soit par le soleil (pour les tortues terrestres) soit par une alimentation faite de poissonsentiers avec tête et arêtes(pour les tortues aquatiques), sans cette vitamine D3le calcium n'est pas fix et la tortue va connatre de graves troubles de croissance osseuse, y compris de svres troubles de formation de la carapace. Le squelette se dforme lentement mais inexorablement et la carapace ramollit, provoquant l'apparition de bulles importantes dans l'paisseur des cailles de sa dossire (dystrophie hypertrophique nutritionnelle) avec dans les cas les plus svres un aspect en forme de "Toblerone".
Enenclostoutes les conditions correctes sont naturellement runies si l'enclos est bien amnag en fonction de la rgion o se trouve le lieu de captivit. Enterrariumet enumriraeratuqapratiquement aucune de ces conditions n'est runie naturellement, le soleil tant videmment absent (même derrière une vitre car !celle-ci filtre la quasi-totalité des UV). Il est alors ncessaire de compenser par l'utilisation d'accessoires indispensables dans un terrarium : Une source de rayonnement UV (le tube UV spcial pour reptiles) Une source ponctuelle d'importante chaleur (et au sec pour les tortues aquatiques) pour que la tortue emmagasine de l'nergie. Cette source ponctuelle doit tre trs chaude mais non brlante. Elle est de prfrence environ 30 32C en t, et de 27 29C au printemps et en automne (et en hiver pour les tortues qui n'hibernent pas). Et cette source de chaleur doit tre associe une source identique de lumire. Evitez absolument l'emploi de lampes cramiques ne diffusant que de la chaleur mais pas de lumire associe ! Il faut le plus possible reproduire la prsence psychologique du soleil afin de garantir le bien-tre des tortues et de respecter les exigences de leur nature. Cette source de chaleur doit imprativement se trouver une extrmit du terrarium. En aucun cas au milieu ! Sauf dans les enclos intrieurs, sortes d'immenses terrariums ouverts de plus de 4 m de surface. Une source de chaleur diffuse arienne permettant une eau de bain et une temprature de sol correcte (temprature du sol qui doit toujours tre lgrement infrieure la temprature de l'atmosphre). Quelle est cette source de chaleur diffuse ? Tout simplement la lampe chauffante dcrite au point ci-dessus. Car cette lampe chauffante tant situe une extrmit du terrarium, hors de son faisceau fortement chauffant, sa prsence suffit pour permettre une temprature douce et dcroissante jusqu' l'extrmit oppose du terrarium (qui doit tre toujours froide).
D'une faon gnrale (mais cela varie un peu d'une espce l'autre et d'un individu l'autre) les tempratures et leurs consquences sur l'activit de l'organisme des tortues s'chelonnent peu prs comme suit : A. Entre 4 et 7C la tortue hiberne si son espce le permet, sinon elle est en situation de stress thermique ! B. Entre 7 et 12C l'organisme de la tortue passe son temps alterner entre hibernation et activit rduite. Cette gamme de temprature est puisante pour l'organisme si elle perdure plus de quelques heures et est proscrire ! En cas de brumation (voir l'annexe ci-dessous) cette gamme de tempratures est traverse de faon normale sans aucun inconvnient (la dure de la transition tant brve) chaque jour, le matin et le soir, dans le milieu naturel. C. Entre 12 et 17C la tortue est en demi-sommeil plus ou moins lger avec une activit trs lente le jour (mais la digestion est arrte hors du soleil ou hors de la lampe) et en sommeil complet la nuit. D. Entre 17 et 19C la tortue est en activit presque normale le jour (et la digestion est active) et en sommeil la nuit. Cette temprature est idale le jour en hiver pour les tortues qui n'hibernent pas. C'est le casdans tout le Maghrebpar exemple. E. Entre 19 et 25C la tortue est en activit normale de printemps, d't ou d'automne, avec des alternances de pauses et de longs dplacements. F. Entre 25 et 32C la temprature estivale est idale pour le mtabolisme, et la tortue est trs vive. Mais ces conditions ne doivent en aucun cas tre permanentes ! Comme vu plus haut, les variations de tempratures entre la situation E ou F et la situation C ou D sont d'une importance capitale longueur d'anne pour sa dure de vie ! G. Entre 32 et 35C la temprature est trop leve et la tortue se met au repos au frais, parfois entirement sous terre, voire en lthargie (tat physiologique d'estivation) durant plusieurs jours plusieurs semaines pour conomiser ses forces et son taux d'hydratation corporel. H. Au-del de 35 38C la tortue est en grand danger. Son cœur bat trs grande vitesse (tachycardie) et la mort peut survenir d'un instant l'autre !
Conclusion : En terrarium ou en enclos intrieur une temprature correctement rgule le jour par une source de chaleur arienne intense et ponctuelle et un rayonnement UV B sontindispensablesquelle que soit l'espce de la tortue. Il y a de rares exceptions concernant entre autres les tortues de sous-bois sud-asiatiques, centrafricaines et centramricaines, ces tortues ncessitant des tempratures lgrement plus basses et un rayonnement UV plus limit sous un couvert vgtal dense.
Jacques PRESTREAU ATC jacques-prestreau@wanadoo.fr Propriétaire de la liste de discussionshttp://fr.groups.yahoo.com/group/tortues/ Sites perso :http://pagesperso-orange.fr/jacques.prestreau/tortues/pdf/
Ci-dessous : annexe rappelant la dfinition de quelques termes relatifs la temprature ainsi qu'aux diffrents modes de vie en hiver chez les animaux, y compris l'homme.
Page 3 sur 5
Annexe rappelant la définition de quelques termes relatifs à la température ainsi qu'aux différents modes de vie en hiver chez les animaux, y compris l'homme
Quelques points de vocabulaire, en faisant un petit rappel de terminologie centre sur la thermorgulation (rappel trs important pour tout ce qui concerne la sant des tortues en gnral !) :
Thermorégulation: contrle et rajustement de la temprature interne d'un organisme Ectotherme(έκτός) : oLa temprature de l'organisme provient d'une source de chaleur externe lie l'environnement. (έκτός = de l'extrieur) Endotherme(ένδον) : oLa temprature de l'organisme provient d'une source de chaleur interne (ένδον = de l'intrieur) Hétérotherme(έτερος) : oexterne quelconque (c'est donc diffrent deLa temprature de l'organisme provient d'une source de chaleur "ectotherme"). Cette source peut tre un autre animal si on est un parasite par exemple. (έτερος = de nature diffrente de soi) Homéotherme(όμοιος) : oLa temprature de l'organisme provient d'une source de chaleur invariante, et toujours de mme nature (όμοιος = de mme nature). Nota : les prfixes "homo~" et "homo~" sont identiques, le prfixe "homo~" n'tant qu'une latinisation du prfixe grec "homo " ~ Poïkilotherme(ποικίλος) : oadmet d'tre variable dans le temps, entre deux valeurs limites qui elles-mmesLa temprature interne de l'organisme peuvent tre variables dans le temps (ποικίλος = diversifi, vari). Le prfixe est parfois latinis en "pocilo~". Tous les animaux ectothermes sont pokilothermes mais inversement les animaux pokilothermes ne sont pas ncessairement ectothermes.
Un petit tableau pour reprsenter les diverses grandes familles animales les plus connues que l'on trouve parmi les ectothermes, les endothermes, les htrothermes et les homothermes :
Homéothermes
Hétérothermes
Endothermes
Certains grands poissons (le thon par exemple)
invertbrs dont beaucoup d'insectes volants
Ectothermes
ocaniques et des fumeurs noirs des rifts ocanique
nombreux invertbrs
Contrairement une abondante littrature, certains de ces termes (parfois utiliss sans vritable connaissance de leur sens, et mme hlas dans certaines publications scientifiques !) ne sont donc absolument synonymes entre eux !
Donc la tortue (et les reptiles en gnral) est un animalectotherme ET poïkilotherme(et les deux termes (et thermes) ont leur importance)… alors que les oiseaux sont des animauxendothermes ET homéothermes, comme les mammifères.C'est dire tout simplement… l'exact contraire !
Maintenant comment les animaux passent-ils l'hiver ?
1.Diapause oarrt du dveloppement et/ou d'activit de longue dureDsigne un pour les insectesleur permet notamment de passer l'hiver. Elle sous une forme (formenymphale) diffrente et plus rsistante au froid que sous leur forme commune. Il y a une vritable transformation physiologique en profondeur, et parfois morphologique, de l'organisme. Le terme de diapause n'est pas du tout appropri pour les autres familles animales que les insectes, les acariens et les arachnens, bref les arthropodes. Il ne faut videmment pas l'utiliser pour les tortues… car a n'a pas de sens. 2.Dormance oRepos temporaire apparent de la croissance d'un organisme ou d'une partie d'organisme dont les tissus vont reprendre leur croissance aprs cette dormance. La dormance est une interruption de la croissance. Elle n'est pas ncessairement lie l'hiver. L'hiver estunecause de dormance. Il y a diffrentes intensits de dormance hivernale : Superficielle. Elle peut tre facilement interrompue (sans adaptation physiologique de l'animal !), c'est la pause hivernale oubrumation(point 6) chez les reptiles des espces qui n'hibernent pas ou chez les animaux prsentant une faiblesse momentane interdisant leur hibernation le temps d'un hiver. Profonde. Elle est gnralement de trs longue dure (avec adaptation physiologique propre à l'espèce !) et les interruptions sont extrmement coteuses pour l'organisme ! C'est soit l'hibernationque l'on va voir ci-dessous (point 3) soit ladiapause que l'on a vu ci-dessus (point 1). Ces deux modes de dormance (diapause et hibernation) sont caractrises par des modifications trs profondes du mtabolisme
Page 4 sur 5
3.
4.
5.
6.
7.
Hibernation otat de dormance (point 2) dans lequel un vertbr (quel qu'il soit, mammifre, reptile, poisson…) passe la saison froide en tat de survie avec entre autres une absence de trac lectro-encphalographique (lthargie) et une source d'nergie cellulaireanaérobie, c'est--dire une absence totale ou quasi-totale d'oxygne capte par les poumons, une source d'nergie interne se substituant totalement ou quasi-totalement l'oxygne pulmonaire (voir notamment Storey, 2005). La dormance par hibernation fait partie des quatre modes d'hivernage (point 4).L'hibernation exige une très longue préparation progressive de l'organisme! Celui-ci entre lentement en hibernation, en plusieurs jours aprs une phase prparatoire de l'organisme (dite "préhibernation"), et en ressort galement en plusieurs jours. Et l'hibernation ne se produit que l'hiver ! Jamais en t ou en automne ! Lors de l'hibernation la source de l'nergie transforme en ATP dans les cellules ne provient pas de l'oxygne d'origine pulmonaire. Et l'hibernation met en œuvre la prsence importante de glycogne dans le sang… qui est trs loin d'tre caractristique de toutes les espces de tortues, contrairement une ide courante ! Dans l'hibernation, chez les reptiles comme chez les mammifres, il y a notamment une absence totale ou quasi-totale de respiration arobie par les voies pulmonaires, remplace par une respiration anarobie de principe totalement diffrent. La diffrence entre l'hibernation des mammifres et celle des reptiles se situe essentiellement dans la modification de la thermorgulation musculaire chez les mammifres. Raison pour laquelle Mayhew en 1965 et 1968 a t trs peu suivi par la communaut scientifique dans sa tentative de montrer des diffrences fondamentales entre l'hibernation des reptiles et celle des mammifres. oContrairement une ide populaire assez rpandue dans ce milieu des tortues, il faut se souvenir que ds lors qu'un reptile respire essentiellement par les voies pulmonaires il n'est pas en hibernation !!! Les tats d'hibernation, chez les reptiles comme chez les mammifres, exigent une trs lente prparation de l'organisme de plusieurs jours (lors d'une tape de "préhibernation") et se terminent par une remise progressive en situation d'activit normale continue. Les interruptions occasionnelles d'hibernation observes chez les tortues hibernantes, notamment en Corse, dans le Var et dans le sud des Balkans, sont indispensables en cas d'lvation momentane de la temprature ambiante, mais sont extrmement coteuses pour leur organisme lors du retour l'tat d'hibernation au moment de la redescente de la temprature ambiante ! oL'hibernation est physiologiquement caractrise par : un tat lthargiquecontinu sur une longue duréetemprature corporelle pouvant tre aussi basse que 4,5C (et, avec une avec ou sans puisement de masses graisseuses suivant l'espce) et jusqu' 3,5C pour certaines espces de la zone palarctique (essentiellement l'Europe et l'Asie Centrale). des pulsations cardiaques autour de 2 3 battements par minute. plus lent chez certaines espces (jusqu' moins de 10 cycles paret une respiration d'environ un cycle par minute, voire encore heure !) oLe terme "hibernation" s'applique donc parfaitement aux tortues et beaucoup de reptiles dont l'espce est adapte ces modifications physiologiques. Et l'hibernation en captivit est une dormance n'utiliser que chez les tortuesdont l'espèce est adaptée pour ces modifications physiologiques ! Et en aucune façon pour les autres espèces !!! Hivernage ophysiologiques ou comportementales la saison froidePhnomne par lequel un animal survit grce diverses adaptations (diapause(point 1),hibernation(point 3) profonde ou non, pause hivernale ("brumation", point 6), oumigration(point 5)) oau langage habituel de certains qui ont mal"Hibernation" (point 3) n'est pas un terme opposer "Hivernage" contrairement compris ces termes… car l'hibernation est une des quatre mthodes possibles d'hivernage ! ohivernale) par l'organisme de l'animal est gouverneLa mthode d'hivernage choisie (diapause, hibernation, migration, ou pause par la physiologie relative son espce ou sa sous-espce, donc son volution depuis des millnaires ! Migration oDplacement d'animaux d'une rgion vers une autre (sur quelques kilomtres ou sur plusieurs milliers de kilomtres suivant l'espce) selon les saisons pour rejoindre une rgion adapte au mtabolisme optimal de l'animal si celui-ci ne peut pas adapter lui-mme son mtabolisme aux conditions hivernales environnantes sans obligation de se dplacer. Par exemple certains oiseaux sont d'espces migratrices, d'autres sont d'espces pratiquant la pause hivernale. Aucun de ces animaux n'hiberne. C'est le cas aussi des tortues marines dont certaines espces peuvent la fois hiberner et migrer. Pause hivernale (terme anglais issu d'un terme du vieux français :brumation) oRepos hivernal d'un l'animal (avec ou sans dormance, point 2)sans hibernation(point 3)ni diapause(point 1)ni migration (point 5). C'est un simple ralentissement de l'activit mtabolique et comportementale, avec des longues phases de sommeil nocturnes mais des moments d'activits diurnes variables d'un jour l'autre en raction la mtorologie et aux variations nycthmrales (diurnes/nocturnes) de la temprature ambiante. Quiescence oArrt du dveloppement ou de l'activit provoqu par de mauvaises conditions mtorologiquesindépendantes des saisons. Exemple :froid ou chaleur excessive ou soudaine sans prparation pralable. Contrairement la diapause (point 1) ou l'hibernation (point 3) qui exigent des conditions pralables d'entre et de sortie, la quiescence s'interrompt ds que les conditions redeviennent favorables l'activit de l'espce.
Rappel : le termeHi rnationest impropre et n'existe pas dans la terminologie de la zoologie, bien qu'il soit parfois utilis par des vtrinaires (par ailleurs trs comptents dans leur domaine) dans leur langage parl. Il ne dsigne absolument rien en termes d'tat physiologique ou d'adaptation cologique. C'est un terme invent dans le public non scientifique par incomprhensions et mlanges entre les dfinitions de l'hivernage et de l'hibernation. Ce terme d'hivernation ne dfinit prcisment… rien ! Rappelons d'ailleurs que l'hibernation n'est pas oppose l'hivernage… mais est une des quatre mthodes d'hivernage !
Ces termes ci-dessus sont les termes dfinis (et auxquels j'ajoute ventuellement des commentaires explicatifs issus de mes cours et de mmoires) dans lel'écologie et des sciences de l'environnementDictionnaire encyclopédique de de Franois Ramade, 2me dition, 2002, chez Dunod, et dans leDictionnaire Encyclopédique de l'Environnement//p:tthctdiw.wweriannoinorivne-nt.cnemeom/.
Jacques PRESTREAU ATC jacques-prestreau@wanadoo.fr Propriétaire de la liste de discussionshttp://fr.groups.yahoo.com/group/tortues/ Sites perso :http://pagesperso-orange.fr/jacques.prestreau/tortues/pdf/