Grenoble retrouve le Top 14 après sept ans d'absence. L'objectif, c'est évidemment le maintien ? Effectivement le challenge pour nous est énorme, à savoir le maintien, quand on voit la qualité des équipes que l'on va affronter, et les ambitions de ces équipes-là. Le maintien sera déjà un objectif important pour nous, pour pouvoir envisager les saisons suivantes et pérenniser le club de façon plus sérieuse. Mais là aujourd'hui, le maintien nous comblerait totalement. Et on sait que pour ça, il ne faut surtout pas se dénaturer et donc continuer à mettre en place notre jeu offensif, continuer à travailler fort et dur sur la conquête. Cela fait deux, trois ans que le club est en constante évolution, deux que l'on finit meilleure attaque de Pro D2, on est clairement axé sur ce jeu-là et on veut continuer là-dessus. Ce serait, je pense, une erreur de se dénaturer, de jouer petit bras, d'être un peu timoré, en partant du principe que l'on est plus faible que les autres. Au contraire, il faudra tenter des choses. Notre salut va passer par des fondamentaux très forts, mais aussi par une volonté de mettre en place du mouvement maîtrisé par tout le monde. Pour qu'on puisse un peu perturber les défenses adverses. Mais c'est sûr que ce sera plus difficile qu'en Pro D2, plus homogène, plus costaud, mais je pense qu'on a fait ce pari-là, et que les joueurs ont vraiment envie de s'impliquer dans ce pari-là.
Vous êtes à Grenoble depuis 1992, et y avez achevé votre carrière de joueur en 2002. Que dire de ces vingt ans au FCG ? J'en retiens une certaine stabilité depuis ces dernières années, alors que ça a pu faire défaut à la fin des années 90, beaucoup de turnover au niveau des joueurs et des entraîneurs, le club n'a pas pu travailler dans la stabilité, alors que quand je suis arrivé au club, il faisait partie des meilleurs français, participait chaque année aux demi-finales, ou finales du championnat, c'était un précurseur, notamment en termes de formation puisqu'avec Toulouse, le FCG a été le premier club à se doter d'un centre en 1988. Le FCG avait donc clairement une longueur d'avance en 1990 et puis au fil des ans, des problèmes financiers, le club n'a pas pu travailler correctement et s'est retrouvé en Fédérale 1 en 2005 (rétrogradation sportive en Pro D2, puis administrative). Et ce que je retiendrai depuis 2005 et l'arrivée de Marc Chérèque à la présidence il y a un projet, sur le moyen terme, on fait confiance aux gens en place, on travaille sur la durée. En deux saisons, on a connu deux accessions, le budget est en constante évolution depuis six ans, on est passé de 300 abonnés en Fédérale 1 à plus de 2000 en Top 14... On sent que le club est en train de prospérer, de progresser, et on a tous envie de pérenniser le club en Top 14. On est en très bonne voie, et en grande partie grâce à Marc Chérèque.
"Grenoble a été un club précurseur comme Toulouse"