Annales de Géographie - Année 2006 - Volume 115 - Numéro 652 - Pages 643-663Midscale breeze flows have an important climatic impact on spaces already affected by this type of local wind. The thermoregulating effect on the coastal line, as well as on the pollution dynamics, are among the most well known phenomena. Between April and September the breeze that hits the Spain Eastern coast brings over a supra-mediterranean warm and humid air. It generates an atmospheric discontinuity created by the front line between this air, and the one from the hinterland. This article seeks to provide a new typology for the breeze fronts, based on the analysis of the atmospheric nature of the front phenomenon, as well as on pluviometric measures. Les circulations mésoéchelles de brise ont une signification climatique très importante dans les espaces géographiques affectés par ce mécanisme de vents de nature locale. Outre l’effet thermorégulateur sur la frange côtière et dans la dynamique de polluants, le fonctionnement régulier du phénomène de brises, durant le semestre compris entre avril et septembre, est la cause de l’apport d’un «corps d’air» supra-méditerranéen, enrichi de chaleur et d’humidité originaire du bassin méditerranéen jusqu’au Levant espagnol. En étroite relation avec cela, la genèse des lignes de discontinuité atmosphérique se justifie, par affrontement entre ce corps d’air marin et un autre retenu à l’intérieur. Ce processus d’interaction atmosphère-mer aboutit à l’éclatement des fronts de brise, la Méditerranée occidentale étant une zone sensible pour sa formation. Cet article propose une nouvelle typologie de types de fonts de brise, une analyse des causes atmosphériques associées à ce mécanisme météorologique et souligne l’importance pluviométrique liée à l’apparition des fronts de brise instables dans le Levant espagnol. 21 pages Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.
01_Cant.ofmPgae464Vnerdde,i1.édecbmer200685:480644 • Jorge Olcina-Cantos, Cesar Azorin-MolinaANNALESDE GÉOGRAPHIE, N° 652 • 2006Définition théorique d’un front de briseUn front de brise est une ligne convergente qui sépare un « corps d’air » 1 super-ficiel, chaud et humide, qui avance à l’intérieur des terres, véhiculé par les circu-lations locales de brise marine et un « corps d’air » intérieur, de nature thermiqueet hygrométrique distincte. Il se forme, de cette façon, une discontinuité spatialeet atmosphérique mésoéchelle marquant un contraste thermodynamique (Damatoet al., 2003 b) de séparation entre le « corps d’air » chaud et humide méditer-ranéen, de développement superficiel, de peu d’épaisseur – entre 1 500 et 2 000mètres – (Fontseré, 1917), qui, de plus, se renouvelle constamment, grâce aufonctionnement diurne de la cellule de brise, et un autre « corps d’air » retenudans l’intérieur, dont le dénominateur est celui de partager une direction et despropriétés identiques à la masse atmosphérique sus-jacente dans les couchesmoyennes et hautes de la troposphère (Olcina et Miró, 1998).Il faut noter que ce reste d’air intérieur qui forme la ligne de convergence avecl’air de brise, partage aussi la mise en fonctionnement des brises de vallée et deversant, qui sont également induites par inertie thermique. Généralement, l’air del’intérieur, avec un très bas degré hygrométrique, se voit enrichi en humidité aumoment où la brisecomblée à ras bord profitant des couloirs transversaux qui seforment entre les reliefs levantins, les bassins et les dépressions de l’intérieur(Olcina et Miró, 1998 ; Azorin, 2002), transmettant, ainsi, un apport supplémen-taire de pression de vapeur d’eau à l’air chaud intérieur. Un trait important quidéfinit le front de brise est le calendrier d’apparition, entre les mois d’avril etd’octobre. Logiquement, cette période d’affection, qui se développe durant lesmois chauds de l’année, n’est pas le résultat d’un caprice, puisqu’elle répond àune question dont il faut tenir compte pour comprendre le comportement de cephénomène atmosphérique : durant le semestre indiqué, lorsque la brise joue sonvéritable rôle, c’est là que la brise du large atteint sa plus grande force et intensitéde souffle et, le plus intéressant de tout, il acquiert un plus grand degré de péné-tration à l’intérieur des terres (Salvador et Millán, 2003), (cf. infra.).Tout cela joue en faveur du « corps d’air » superficiel qui a son originedans la région de la Méditerranée (air supra-méditerranéen, chaud, humideet avec d’abondantes particules de condensation) pour qu’il puisse entreren contact avec l’air de l’intérieur et, par conséquent, qu’il finisse par1Aumomentd’analyserlescellulesdebrise,danslebassinoccidentaldelaMéditerranée,l’expression« corps d’air » proposée au début du xxe siècle par les météorologues allemands Linke et Dinies, estparticulièrement appropriée. Il se définit comme l’ensemble des éléments climatiques observés dansles couches basses de l’atmosphère, en opposition à la « masse d’air » (Luftmassen) de Bergeron quinécessitait, pour son analyse, des connaissances sur la haute atmosphère. Utilisé par P. Kunow, dansson ouvrage sur El clima de Valencia y Baleares (1966), il eut peu d’effet sur la climatologie euro-péenne et espagnole. Les cellules de brise dans la Méditerranée occidentale, en formant un circuitqui reste limité sur les premiers 1,500 m d’altitude, en moyenne, s’alimentent d’un coussin d’airmarin dont les traits caractéristiques restent confinés dans les bas niveaux de la troposphère. Le pré-sent travail propose résolument l’emploi de l’expression « corps d’air », pour l’étude des circulationsde brise, dans ses différentes modalités (marine, de terre, de vallée, de versant et de montagne).