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Description
Un peintre se remémore les trois amours de sa vie lors de ses derniers moments. Ses anciennes partenaires vont le visiter l'une après l'autre, dévoilant les raisons pour lesquelles elles l'ont quitté : sa bisexualité, le fait qu'il soit positif au VIH, et un avortement qu'il aurait effectué...
Le rideau se ferme sur le peintre mort entre les trois murs pleins de portraits difformes qu'il a dessinés lors de ses longs mois de solitude. La vraie nature de ses amours sera révélée : il ne s'agit pas de personnes, mais plutôt de villes.
Sujets
Informations
Publié par | Edilivre |
Date de parution | 13 août 2020 |
Nombre de lectures | 3 |
EAN13 | 9782414490158 |
Langue | Français |
Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
Couverture
Copyright
Cet ouvrage a été composé par Edilivre
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Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
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ISBN numérique : 978-2-414-49014-1
© Edilivre, 2021
Personnages
Le Peintre
Iris
Alba
Aure
Un décor sombre, trois murs pleins de portraits difformes et disproportionnés. Dans le premier mur prédomine le bleu, dans le deuxième le blanc et dans le troisième le jaune. Une chaise est au centre, faisant face au premier mur. Une bouteille de whisky est sous la chaise.
Scène I Le Peintre
Le Peintre contemple passivement les visages défigurés, puis s’assied sur la chaise et commence à parler à son audience imaginaire.
— Le bleu est ma couleur préférée. Je l’ai su au moment où j’ai voulu peindre mon premier tableau. Comment peut-on préférer une couleur à une autre en se référant uniquement à la vision ? Toutes les couleurs sont indifféremment jolies à voir. C’est notre cœur qui décide quoi préférer. Et peindre, je le fais avec mon cœur. Quand je me suis mis devant une toile vierge pour la première fois, le bleu m’a invité au rêve, à la liberté, au voyage. Au fil des peines et des atrocités, mon cœur a ensuite associé le bleu à la mélancolie, à la tristesse, au spleen, et finalement, au deuil. Oui, je suis en deuil. Qui est mort me direz-vous. C’est moi. Oui, je suis mort. Enfin presque. Je suis en train de mourir.
Je ne veux pas vous dévoiler mon identité. Mais je vais vous raconter mon histoire. En contrepartie, brûlez mon corps. Emportez mes cendres au cœur de l’Atlas et laissez le vent m’offrir cette liberté que j’ai tant convoitée.
Je ne me suis jamais senti vraiment vivant. La peinture et l’amour ont été mes seules raisons d’être. Mais maintenant, j’ai perdu ma capacité d’aimer, et mon cœur est dénudé de couleurs. C’était inévitable. J’ai toujours su que mes passions finiraient par se dissiper un jour. Tout s’envole, seuls les souvenirs persistent. Et puis ils s’envolent aussi, petit à petit ; comme des oisillons qui quittent leur nid, après y être restés le temps qu’il faut. De temps en temps, ils reviennent visiter ce nid dégradé, essayent de le mettre en couleur, comme dans le bon vieux temps ; mais ces couleurs ne sont désormais que nuances de gris. Moins en moins de nuances, jusqu’à ce qu’il ne reste que le noir, résumant et consumant toutes les autres. Certains diront que c’est le blanc. Ou le bleu. Mais cela n’importe pas. Une couleur sans les autres n’est qu’une toile vierge, vide de tout sentiment. Je suis né œuvre d’art, ne servant à rien, doutant de ma raison d’être avant même d’être. Cette existence vaine et vide était sur le point de prendre fin dès son début. J’ai failli mourir, à six mois, à cause d’une crise d’asthme, maladie qui m’accompagnera toute ma vie, tantôt aigue, tantôt passive, mais toujours là, en arrière-plan, comme tout compagnon fidèle, compagnon de vie. Le premier...