La lecture à portée de main
116
pages
Français
Ebooks
2017
Écrit par
Robert Brown
Publié par
Béliveau Éditeur
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Ebook
2017
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Publié par
Date de parution
17 janvier 2017
Nombre de lectures
1
EAN13
9782890926288
Langue
Français
Publié par
Date de parution
17 janvier 2017
Nombre de lectures
1
EAN13
9782890926288
Langue
Français
Conception et réalisation de la couverture : Christian Campana
Illustrations de la couverture : Shutterstock
Tous droits réservés
© 2013, BÉLIVEAU Éditeur
Dépôt légal : 4 e trimestre 2013
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Bibliothèque et Archives Canada
ISBN 978-2-89 092-600-4 ISBN EPUB 978-2-89092-628-8
www.beliveauediteur.com
admin@beliveauediteur.com
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Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada pour nos activités d’édition.
Reproduire une partie quelconque de ce livre sans l’autorisation de la maison d’édition est illégal. Toute reproduction de cette publication, par quelque procédé que ce soit, sera considérée comme une violation du copyright.
À Diane, la femme de ma vie,
pour toutes ces années d’amour et d’affection,
pour tous ces bons moments passés ensemble,
et ceux à venir.
À mes deux enfants adorés, Évelyne et Manuel,
curieux de tout, que j’aime tellement,
qu’ils continuent de s’épanouir
au gré de leurs découvertes.
Prologue
D epuis que nous nous étions rencontrés, voilà déjà quinze ansmaintenant, Diane et moi discutions de notre intérêt à vivre quelque temps à l’étranger. Et plus nous en causions, plus nous enrêvions. Bien que j’aie toujours aimé voyager, je n’ai jamaishabité une ville suffisamment longtemps pour connaître autrechose que ses temples, ses volcans et les images que le bureau dutourisme voulait bien me faire découvrir à travers sa série decartes postales. Vivre à l’étranger était l’un de mes rêves. Vivre lavie au-delà de la Belle Province. Pas le restaurant, bien entendu !
Ma conjointe occupait un poste au sein d’une fondation derecherche sur les services de santé, laquelle n’avait toutefois pasde volet international qui lui aurait permis de travailler à l’étranger. Pendant un certain temps, ignorant si nous jonglions avec unrêve ou une utopie, nous nous sommes paresseusement fiés audestin. Malheureusement, il ne nous a jamais fait signe ; à moinsqu’il eût souhaité que nous nous prenions en main. À trop tablersur notre destin, on court le risque de rester sur notre faim.
Dans le cadre de son travail, Diane avait rencontré un directeur de l’Institut national de santé publique du Mexique (INSP),lequel s’était montré fort intéressé par l’expertise qu’elle avait àoffrir. Cependant, même avec la meilleure volonté du monde, lesalaire qu’il pouvait lui verser ne nous aurait pas permis de joindre les deux bouts : l’achat des billets d’avion, les assurances, l’entreposage des meubles au Québec ainsi que tous les coûtsafférents nous auraient presque ruinés. Il était alors devenu évident, si nous voulions mener à terme notre projet, que nousavions besoin de trouver un organisme subventionnaire.
Eh bien, à partir du moment où nous avons décidé d’adopterune démarche proactive, dix-huit mois se sont écoulés avant demonter à bord de l’avion. À l’image des montagnes russes, nousavons vécu cinq cent quarante jours remplis de hauts et de bas,où la mauvaise nouvelle succédait toujours à la bonne, mis à partla dernière…
Ainsi, un jour, alors que nous avions le moral en berne et songions sérieusement à réévaluer notre stratégie, Diane apprenaitque le Centre de recherche pour le développement international(CRDI) se montrait favorable à son projet-pilote. Déterminéealors comme jamais, le moral d’un coup gonflé comme la voiledu bateau en plein ouragan, elle soumettait son précieux document à la société d’État, avant de signer, deux semaines plus tard,son premier contrat à titre de travailleuse autonome ! Nous allionsdonc vivre, avec notre grande fille Évelyne et notre petit bonhomme Manuel, âgés respectivement de cinq ans et de trois anset demi, les deux prochaines années au Mexique !
Les seuls rêves que nous conservons jusqu’à la mort
seront ceux que nous n’aurons pas réalisés.
Tout débute à l’aéroport
On peut plier bagage, mais pas les valises
E n plus d’un bagage à main, nous avons tous droit, nos deux enfants compris, à deux valises de vingt-trois kilogrammes. Un autre bagage très lourd à porter, qu’un bon psychologue prendrait plus de plaisir à fouiller qu’un agent des douanes zélé, est mon bagage héréditaire. En effet, j’angoisse toujours à l’idée de me faire avoir ou de ne pas en avoir pour mon argent. Ainsi, pour profiter du poids maximal autorisé par la compagnie aérienne, Diane et moi sommes ensevelis sous deux cents kilogrammes de nos effets personnels, et circulons dans l’aérogare le dos tellement courbé que nous nous demandons si nous ne ferions pas mieux de ramper. À une occasion, j’ai même cherché mon amoureuse pendant cinq bonnes minutes, avant de la deviner sous un tas de bagages suspect qui se déplaçait tout seul…
Durant ces deux longues heures d’attente, mon petit garçon a quand même réussi à m’arracher un léger sourire. Alors que j’attendais tranquillement en file pour commander le déjeuner, avec un plateau dans une main et cent kilogrammes de valises dans l’autre, j’entends Manuel me crier dans les oreilles : « Papa, tu me prends dans tes bras, s’il te plaît ? »
« Papa, on joue à un jeu ? Je te suis partout où tu vas.
— Manuel, t’es pas tanné ? Ça fait trois ans et demi que tu joues à ce jeu… »
Je préfère un bonheur avec nuages
Les parents ont toujours le geste fébrile au cours de ces précieuses journées où ils assistent en direct à l’une des premières de leur enfant. Ainsi, la seule idée de prendre l’avion avec les miens m’avait déjà fait monter au septième ciel. Certes, j’attendais avec impatience le décollage, mais j’étais encore plus impatient de voir apparaître dans le regard de mes tout-petits, l’émerveillement qu’allait susciter le spectacle grandeur nature des nuages.
Je me rappelle les jours de mon enfance où je contemplais avec admiration les nuages qui peuplaient les multiples ciels de mes mondes fantasmagoriques. Entraîné à l’aventure par ces visiteurs de passage, je me mettais à rêver, en faisant bien sûr attention de ne jamais perdre mon esprit afin d’empêcher le vol de mon identité… Je choisissais le plus vagabond, le pas trop pressé, celui un peu perdu ou le plus gêné. Il devenait ce que mon imagination effervescente avait décidé ce jour-là. Au fil des ans, aussi bien à travers les ciels rouges timides que les noirs enragés, les guerriers venus d’une autre planète ont fini par remplacer les gentils animaux de fermes. Cela dit, qu’importe leur apparence, je les traitais toujours comme des amis intimes, leur contais ma courte vie et un peu mes soucis. Ce n’était jamais banal, mais avoir un nuage comme compagnon de jeu, comment pouvait-il en être autrement ?
Eh bien, pour Évelyne et Manuel, les nuages ne se transformeront jamais en lieux secrets où se réunissent les lutins ; non plus en lits de ouate ; encore moins en des Martiens venus conquérir le monde. En fait, ils ne seront plus désormais que d’ordinaire amas de vapeur d’eau. Monotone. En plus d’avoir refroidi une partie de leur imagination, ce trajet en trop haute altitude a également fait disparaître la magie avant même qu’elle ne se manifeste. On devrait interdire les vols d’avion aux moins de dix ans ; en revanche, le fait d’avoir fait leur connaissance aussi tôt dans leur vie leur évitera peut-être de les pelleter à l’avenir...
Nous façonnons aujourd’hui les souvenirs
de notre nostalgie de demain.
Le paradis à 4000 kilomètres
du Québec
On s’installe, on déballe et on s’emballe
N ous atterrissons à l’aéroport de Mexico le 6 septembre 2007 et nous prenons aussitôt la route vers la ville de Cuernavaca, où nous louons une chambre dans une petite auberge. Le coût très élevé que nous devons débourser nous empêche toutefois de dormir paisiblement. De plus, la propriétaire, de nationalité canadienne, aussi pimbêche et coincée que terrifiante dans ses bonnes manières, nous fait regretter l’anonymat des grands hôtels, redoublant ainsi notre empressement à emménager dans le logement offert à bon prix par l’INSP 1 .
Avec un logement situé à deux pas de l’Institut, Diane ne pourra prétexter des excuses d’embouteillage advenant une entrée tardive au bureau. Autre fait