La fatigue correspond à une sensation normale physiologique, aussi bien physique que psychologique, permettant un contrôle de la fonction vitale. La fatigue physiologique associe une baisse des performances (musculaires, sensorielles ou cognitives), à une impression désagréable (inconfort physique) incitant à cesser l’effort. Elle est réversible après le repos.La fatigue est pathologique lorsqu’elle survient sans effort (asthénie physique ou psychique) ou pour des efforts modérés avec modification par rapport à un état antérieur. Elle devient chronique, quand cette sensation anormale se prolonge, entraînant un handicap avec un retentissement social et professionnel.Le terme d’asthénie est fréquemment utilisé dans le langage médical pour signifier une fatigue pathologique généralement chronique, non améliorée par le repos. L’asthénie peut être d’origine somatique, psychologique ou fonctionnelle, avec différentes significations et des terminologies maintenant peu utilisées : psychasthénie pour le caractère psychogène, neurasthénie quand on veut mettre l’accent sur les manifestations somatiques
La fatigue correspond à une sensation normale physiologique, aussi bien physique que psychologique, permettant un contrôle de la fonction vitale. La fatigue physiologique associe une baisse des performances (musculaires, sensorielles ou cognitives), à une impression désagréable (inconfort phy sique) incitant à cesser l’effort. Elle est réversible après le repos. La fatigue est pathologique lorsqu’elle survient sans effort (asthénie physique ou psychique) ou pour des efforts modérés avec modification par rapport à un état antérieur. Elle devient chronique, quand cette sensation anormale se prolonge, entraînant un handicap avec un reten tissement social et professionnel. Le terme d’asthénie est fréquemment utilisé dans le langage médical pour signifier une fatigue pathologique généralement chronique, non améliorée par le repos. L’asthénie peut être d’origine somatique, psy chologique ou fonctionnelle, avec différentes significations et des ter minologies maintenant peu utilisées :psychasthéniepour le caractère psychogène,neurasthéniequand on veut mettre l’accent sur les mani festations somatiques [6]. Il convient de distinguer l’asthénie de lafatigabilité, qui se traduit par l’apparition anormalement précoce de la sensation de fatigue au cours de l’effort. Si elle s’exprime dans le domaine musculaire en l’absence de sensation de fatigue au repos, elle doit faire rechercher une affection neuromusculaire : anomalie de la jonction neuromusculaire en priorité (myasthénie autoimmune, myasthénie congénitale, syn drome de LambertEaton ou botulisme), mais également sclérose laté rale amyotrophique, neuropathie sensitivomotrice de CharcotMarie Tooth et cytopathies mitochondriales [4].
Épidémiologie
La fatigue est un symptôme très fréquent dans la population géné rale (10 à 20 % des adultes lors d’enquêtes orientées), qui ne conduit pas toujours à consulter, les facteurs déclenchants de la consultation en médecine générale (environ 3 % des consultations) étant principale ment sa persistance ou son association à d’autres plaintes somatiques ou bien la détresse psychologique qui en résulte. Les causes de l’asthénie diffèrent selon le niveau de soins auquel est adressé le patient, les centres spécialisés tertiaires étant plus souvent confrontés à la psychopathologie et à la pathologie fonctionnelle (syn drome de fatigue chronique) que les soins primaires.
Démarche diagnostique
La plainte de « fatigue » exprimée par le patient résulte d’un phéno mène complexe allant de la perception d’une sensation anormale, modulée par l’interaction de facteurs génétiques et environnementaux
S01P01C01 • Asthénie
(stress, infections, traumatismes), à la recherche d’une cause médicale dans un contexte personnel, familial et socioprofessionnel. La démarche diagnostique a pour but de reconnaître la fatigue, de la caractériser en identifiant la plainte et la demande du patient, et d’en déterminer la ou les causes. Elle s’appuie sur une première phase cli nique rigoureuse, basée sur l’interrogatoire et un examen physique approfondi (Tableau S01P01C01I). Les données cliniques per mettent d’orienter vers les principales catégories étiologiques, en parti culier organiques, psychiatriques ou fonctionnelles, qui motiveront l’essentiel du bilan complémentaire (Tableau S01P01C01II). Une intrication des différentes causes n’est pas rare. L’enquête doit prendre en compte d’emblée les différentes éventualités, qui seront explorées parallèlement tout au long de la démarche.
Tableau S01P01C01IInventaire clinique de la plainte « fatigue » chronique. Interrogatoire Caractéristiques Plainte Décryptage Attentes du patient Conditions de vie Situation socioprofessionnelle Activités physiques Traitements, médicaments Addictions Vie affective et familiale Antécédents Personnels et familiaux Fatigue Expression physique, intellectuelle, sexuelle Intensité/retentissement Durée, rythme nycthéméral Effet du repos Facteurs déclenchants, aggravants ou améliorants Fatigabilité musculaire État général Anorexie, amaigrissement Prise de poids Fièvre, sueurs Symptômes Cardiaques, respiratoires, neurologiques, fonctionnels/d’alarme musculaires, rhumatologiques, digestifs… Sommeil Endormissement, réveils, ronflements, apnées, siestes… Vigilance (somnolence diurne) Psychisme Détresse psychique, souffrances Anxiété, dépression, autres troubles Fonctions supérieures Troubles cognitifs (mémoire, concentration, raisonnement…) Troubles fonctionnels Critères diagnostiques syndromes somatiques fonctionnels Examen physique Caractéristiques Appareils Anomalies physiques d’orientation, en particulier : Systèmes – neurologiques et musculaires Organes – hypotension artérielle (orthostatique…) – arthrites – organomégalies : hépatomégalie, splénomégalie… – adénopathies – tumeurs, masse abdominale – souffles vasculaires – nodules thyroïdiens – lésions peau, phanères, muqueuses…