La Lorraine face à son avenir(II) : du diagnostic spatial aux enjeux territoriaux
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L'économie lorraine a changé, le "fonctionnement" de son territoire aussi. Les disparités de peuplement et de population se sont accentuées tandis que la "colonne vertébrale" du développement se resserrait sur le barreau Nancy-Metz. Les restructurations industrielles ont modifié les équilibres entre l'emploi et la population à l'échelle locale. L'espace à dominante rurale en Meuse et dans les Vosges de l'Ouest souffre d'une démographie en déclin qui fragilise les bourgs-centres. Ce diagnostic spatial permet d'identifier de grands enjeux territoriaux pour la région : développement d'une stratégie d'aire métropolitaine, diffusion de la croissance dans les territoires en difficulté des marges sud-ouest de la région, dynamisation des petites villes de l'espace rural. Les réponses apportées à ces défis compteront pour la compétitivité et la cohésion de la Lorraine de demain.

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Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

11 La Lorraine
Décembre 2003 - 2 € face à son avenir (II) :
du diagnostic spatial aux enjeux territoriaux
L’économie lorraine a changé, le «fonctionnement»
de son territoire aussi. Les disparités de peuplement et
de population se sont accentuées tandis que la «colonne
vertébrale» du développement se resserrait sur le barreau
Nancy-Metz. Les restructurations industrielles ont modifié
les équilibres entre l’emploi et la population à l’échelle locale.
L’espace à dominante rurale en Meuse et dans les Vosges
de l’0uest souffre d’une démographie en déclin qui fragilise
les bourgs-centres.
Ce diagnostic spatial permet d’identifier de grands enjeux
territoriaux pour la région : développement d’une stratégie
d’aire métropolitaine, diffusion de la croissance dans les
territoires en difficulté des marges sud-ouest de la région,
dynamisation des petites villes de l’espace rural.
Les réponses apportées à ces défis compteront pour
la compétitivité et la cohésion de la Lorraine de demain.
Les mutations profondes qu’a sation, vécus dans toutes les régions.
connues la Lorraine depuis les années Les marchés locaux du travail et la
soixante posent des questions de dé démographie de ces espaces en ont-
veloppement économique (1) mais été particulièrement affectés au point
aussi d’aménagement du territoire, que les zones de dynamisme se sont à
tant il est vrai que ces mutations ont la fois déplacées et resserrées.
eu des impacts territoriaux très forts.
- L’affirmation d’une logique de crois-
sance métropolitaine organisée auSi l’économie lorraine se porte au --
tour de l’aire Nancy-Metz qui pose lajourd’hui plutôt mieux qu’il y a vingt
question du positionnement des deuxans, au sortir des années de restruc-
villes à l’échelle eurorégionale et de laturations, se pose une question ma-
diffusion de la croissance sur le restejeure de cohésion territoriale au sein
du territoire.de l’espace lorrain. Quatre causes
profondes aux effets durables peu-
- Le clivage croissant entre le dynavent être avancées : -
misme des espaces péri-urbains rési- Les crises de reconversion des in --
dentiels et les difficultés des espacesdustries historiques ont touché des
ruraux éloignés des centres, qui poseterritoires qui structuraient forte-
la question de la continuité de l’armament l’espace lorrain, à côté des pro --
ture urbaine et de la capacité d’animacessus liés à l’exode rural et à l’urbani --
(1) Voir « La Lorraine face à son avenir (I) : du diagnostic global aux enjeux régionaux » - Supplément à
Economie Lorraine-N°8, septembre 2003 (huit pages).lité, s’est inscrit en Lorraine dans résistait. Cette évolution résistantetion des petites villes sur leur
un contexte de baisse de l’emploi tient au fait que durant la dernièrearrière-pays.
et de la population entre 1975 et phase d’exode rural (1962-1975),
1990, où il aura fallu attendre les elles avaient bénéficié d’apports de- Le développement des tendan-
années quatre-vingt-dix pour re populations environnantes et-ces «centrifuges», entre un
trouver les niveaux des années avaient pu consolider un rôle de
Nord-lorrain attiré par le fort
soixante. Ce contexte suggère que pôle d’emploi rural. Depuis 1975,
dynamisme transfrontalier et les
les tensions qui ont affecté l’es leur évolution apparaît moins bien-
marges sud-ouest de la région pace lorrain, en termes de locali orientée.-
affaiblies et voisinant avec des sation des hommes et des Dans les territoires à dominante
espaces en déclin, qui suggère activités, ont été particulièrement urbaine, la population a augmenté
un risque de fracture interne. vives, tant les redistributions sont massivement dans les banlieues
toujours plus aisées en période deCes tendances lourdes consti des grandes agglomérations (unités-
croissance.
urbaines de plus de 50 000 habituent des éléments dans lesquels -
Les territoires ruraux ont ainsi per tants (3)), près de 18% sur qua- -s’inscrivent les projets de dévelop- Les territoires
du 10% de leur population et près rante ans, et dans les communespement des territoires, et cela à ruraux perdent
d’un emploi sur cinq en quarante qui se sont progressivement urba-toutes les échelles spatiales : plus d’emplois
ans. Ce sont les petites commu nisées. Les communes non-agglo- -que decommunautés de communes,
nes (de moins de 500 habitants en mérées du péri-urbain ont ainsipopulationpays, SCOT, schémas départe-
1999) qui ont été le plus affectées, gagné 16% de population entre
mentaux et régionaux.
suivies des communes moyennes 1962 et 1999, mais avec une
non-agglomérées. Les petites villes baisse remarquée entre 1962 et
Accentuation rurales (unités urbaines de l’espace à 1975, période où elles connais-
dominante rurale) ont connu, quant saient un mouvement de déclin dedes disparités de
à elles, une diminution limitée de type rural, avant d’être complète-peuplement et d’emploi
leur population tandis que l’emploi ment inscrites dans la dynamique
Sur près de quarante ans, la ré-
partition de la population et de
l’emploi au sein du territoire lorrain
DÉFINIR LE RURAL ET L’URBAINs’est déformée au détriment des
espaces ruraux (2). Le poids de la Dans l’approche retenue ici, le «rural» et «l’urbain» constituent une partition
population résidant dans les com du territoire, sans chevauchement et sans espace intersticiel. Le territoire «à-
dominante urbaine» est défini autour des pôles urbains (unité urbaine offrant plusmunes à dominante rurale est ain-
de 5 000 emplois) et s’étend sur toutes les communes qui voient plus de 40%si passé de 19,8% à 17% entre
de leurs actifs occupés se déplacer vers un (ou plusieurs) pôle(s) pour y être1962 et 1999 et a perdu près de
employés. Le territoire «à dominante rurale» est alors ce qui n’est pas urbain.
3 points, tandis que l’emploi pas-
L’espace urbain est donc conçu, avant tout, comme un territoire polarisé par
sait sur la même période de
l’emploi. Les unités urbaines qui offrent entre 1 500 et 5 000 emplois, et qui
20,3% à 16,4% et perdait près ne sont pas incluses dans de l’espace urbain, constituent des pôles d’emploi
de 4 points. ruraux.
Ce phénomène de croissance ur- A l’intérieur de cette partition urbain/rural, il est utile de pouvoir distinguer
baine, bien connu dans sa généra- des classes détaillées d’agglomérations de population, ce que les géographes
appellent «le degré d’urbanisation», afin de pouvoir rendre compte de l’étage-
(2) La distinction «espace à dominante ur-
ment de l’armature urbaine : du «moins de ville» au «plus de ville».
baine» et «espace à dominante rurale» est
effectuée dans la géographie de 1999 (voir Cet étagement est évidemment propre à la région. On distinguera naturelle-
encart «définir le rural et l’urbain»). Il en est
ment les communes non-agglomérées des unités urbaines (agglomérations
de même pour le caractère plus ou moins
définies par la continuité de l’habitat) et pour chaque catégorie, des tranches
«urbain» des territoires, appelé ici «degré
de taille de population.
d’urbanisation». De ce fait, certaines com-
munes appartenant aujourd’hui à de l’es- Les classes de degré d’urbanisation retenues sont les suivantes :
pace péri-urbain pouvaient très bien être
1 - Petites communes rurales : communes non-agglomérées de moins de
franchement rurales il y a quarante ans
500 habitants de l’espace à dominante rurale ;
(poids important de l’agriculture, faibles na-
2 - Communes rurales moyennes : communes de plus de
vettes vers les grands pôles d’emploi). Il
500 habitants de l’espace à dominante rurale ;convient donc de garder présente à l’esprit
3 - Petites villes rurales : unités urbaines de l’espace à dominante rurale ;cette déformation qualitative de la nature
4 - Communes non-agglomérées péri-urbaines : communes hors unité ur-de certains territoires qui allaient passer
b

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