La lecture à portée de main
Description
Informations
Publié par | bibebook |
Nombre de lectures | 22 |
EAN13 | 9782824712345 |
Licence : | Libre de droits |
Langue | Français |
Extrait
ALF RED ASSOLLAN T
LA CHASSE A UX
LIONS
BI BEBO O KALF RED ASSOLLAN T
LA CHASSE A UX
LIONS
Un te xte du domaine public.
Une é dition libr e .
ISBN—978-2-8247-1234-5
BI BEBO OK
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– Gabriel Cab os
Fontes :
– P hilipp H. Poll
– Christian Spr emb er g
– Manfr e d KleinLicence
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compris à Bib eb o ok.CHAP I T RE I
À la cantine
, ’ P ; moi, c’était Dumanet. Lui ne r e culait jamais ;
moi j’avançais toujour s. À nous deux nous faisions la p air e ,L comme disait le capitaine Chambard, de Montp ellier , qui s’y
connaissait.
Un jour donc, que nous étions assis tous les deux, Pitou et moi, dans
la cantine de la v euv e Mouilletr ou, du 7 ᵉ de ligne , p our lor s en g ar nison à
Bakhara – p as loin d’ Alg er , deux cents kilomètr es – v oilà que je me mets
à bâiller comme une huîtr e au fond de la mer .
Pitou, qui r oulait sa cig ar ee entr e ses doigts, la p ose sur la table et
me r eg arde d’un air étonné .
V ous n’av ez jamais v u Pitou étonné ? C’ est ça qui v ous étonnerait !
D’ab ord, ça ne lui ar riv e pr esque jamais. . . oui ; mais quand ça lui
arriv e , il é carte ses dix doigts, qui sont faits comme dix b oudins ; il ouv r e sa
b ouche en for me de four de b oulang er et ses y eux pr esque r onds comme
la lune dans son plein.
1La chasse aux lions Chapitr e I
C’ est sa manièr e de laisser entr er les idé es.
Il me dit :
« Dumanet ! »
Moi je lui répliquai :
« Pitou !
— T u t’ ennuies ?
— Oui, Pitou.
— Ah ! »
Il réflé chit p endant cinq minutes – le temps de fumer sa cig ar ee – et
r eprit :
« Dumanet !
— Pitou !
— T u t’ ennuies donc ? . . .
— Ah ! p our sûr !. . . Et toi ?
— Pas moi.
— Pitou, tu es bien heur eux. C’ est que tu es philosophe . »
Il me dit encor e :
« Dumanet, qu’ est-ce que c’ est que ça, un philosophe ?
— Parbleu ! tu le v ois bien. C’ en est un qui s’amuse quand les autr es
s’ ennuient. »
Il se coua la tête :
« Dumanet, je ne m’amuse p as.
— Alor s tu t’ ennuies ?
— Non.
— ’ est-ce que tu fais donc ?
— Je vis. . . Et toi ?
— Moi aussi, Pitou. Mais je v oudrais quelque chose de mieux.
— oi donc ?
— Je v oudrais fair e p arler de moi dans les g azees.
— Comme Nap olé on à Sainte-Hélène ?
— T out juste , Pitou. . . comme Nap olé on à Sainte-Hélène , et aussi à
A usterlitz.
— T u v eux êtr e emp er eur , alor s ?
— Non, non, Pitou. Mais je v oudrais qu’ on p arlât de moi comme d’un
emp er eur . Ça ferait plaisir au pèr e Dumanet, qui merait ses lunees,
2La chasse aux lions Chapitr e I
là-bas, au coin du feu, p our lir e dans les p apier s publics que je suis un
homme fameux.
— Dumanet, Dumanet, l’ambition te p erdra. »
Je dis encor e :
« Pitou !
— Mon ami !
— Ce n’ est p as tout ça.
— Ah ! dit Pitou, je m’ en doutais bien. . . ’ est-ce qu’il y a encor e ,
Dumanet ?
— Il y a, mon vieux Pitou, que je v eux me signaler !
— Eh bien, signale-toi. Ça te fera honneur et ça me fera plaisir .
— Oui, mais je ne v eux p as me signaler tout seul. Je v eux que tu te
signales aussi, morbleu !
— Ça, dit Pitou en appuyant son menton sur sa main, c’ est à v oir .
’ est-ce que tu feras p our nous signaler ? »
Ce p auv r e Pitou, c’était un ami, – et un b on, un v rai, un solide , un sûr ,
– mais qui n’avait p as p our cinq centimes de de vinee . Il fallait tout lui
e xpliquer depuis A jusqu’à Z.
Je lui dis :
« Pitou, r eg arde de vant toi. Là , tu v ois bien à dr oite des orang er s et
des citr onnier s, à g auche des champs de tabac et des vignes, et au milieu
la ville , et plus loin encor e la plaine jusqu’aux montagnes bleues. Est-ce
assez b e au, ça !
— Oui, dit Pitou, c’ est magnifique tout ça ; mais ça n’ est ni à toi ni à
moi ! C’ est à des b our g e ois qui n’ ont p as envie de nous en fair e cade au. »
Alor s je répliquai, v o yant qu’il v enait de lui-même où j’avais v oulu
l’amener :
« Pitou, la ter r e est grande , et les b our g e ois ne l’ ont p as prise tout
entièr e . D e l’autr e côté d es montagnes, là-bas, au sud, il y a un p ay s sup erb e
qui n’a p as de pr opriétair e .
— Oh ! dit Pitou étonné , p as de pr opriétair e ! Est-ce Dieu p ossible ? . . .
Et nous p our rions l’av oir p our rien, Dumanet ?
— Pr esque rien. La p eine de le pr endr e .
— C’ est le désert alor s, Dumanet ? . . . Et tu dis que c’ est grand ? . . .
3La chasse aux lions Chapitr e I
— D ouze cents lieues de long et tr ois cent cinquante lieues de lar g e .
inze fois la France ! C’ est le capitaine Chambard qui me l’a dit. »
Pitou réflé chit et dit :
« Le capitaine Chambard, ça n’ est p as tout à fait l’Évangile , mais c’ est
tout comme . . . Pour lor s qu’ est-ce qu’il y a dans ce p ay s qui est quinze
fois grand comme la France ?
— Il y a de tout. . . et encor e autr e chose .
— Par e x emple ? . . .
— D es liè v r es. . .
— Connu, ça !
— D es p erdrix. . .
— Connu, connu !
— D es sanglier s. . .
— Oh ! oh !
— D es outardes. . .
— Ah ! ah ! qu’ est-ce que c’ est que ça ?
— Ça, c’ est des oies très gr osses.
— Bon ! ça va bien. Et encor e ? . . . Mais, s’il y a tant de b onnes choses
dans le p ay s, p our quoi donc est-ce qu’ on ne nous y mène p as tout de suite ,
Dumanet ? »
Je rép ondis :
« Pitou, je ne sais p as. Je le demanderai au capitaine Chambard. »
Il r eprit :
« Mais tout ça, c’ est très b on. Le b on Dieu a mieux traité les moricauds
que nous. C’ est p as p ossible . Le b on Dieu est juste . S’il a mis là-bas tant
de liè vr es, de p erdrix, de lapins, d’ outardes et de sanglier s, c’ est qu’il y a
mis autr e chose . . . comme la fiè v r e , la g ale et la p este .
— Ni la fiè v r e , ni la g ale , ni la p este , mon vieux Pitou. T out au plus
quelques chacals. »
Pitou répliqua :
« Oh ! les chacals, ça ne vaut p as la p eine d’ en p arler . Je