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Publié par | bibebook |
Nombre de lectures | 24 |
EAN13 | 9782824712680 |
Licence : | Libre de droits |
Langue | Français |
Extrait
FORT U N É DU BOISGOBEY
LE POUCE CRO CH U
BI BEBO O KFORT U N É DU BOISGOBEY
LE POUCE CRO CH U
Un te xte du domaine public.
Une é dition libr e .
ISBN—978-2-8247-1268-0
BI BEBO OK
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Ont contribué à cee é dition :
– Gabriel Cab os
Fontes :
– P hilipp H. Poll
– Christian Spr emb er g
– Manfr e d KleinLicence
Le te xte suivant est une œuv r e du domaine public é dité
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noir e ; il pleut à v er se , et la pluie , foueé e p ar le v ent,
grésille sur les vitr es d’une maisonnee isolé e , tout au b out duL b oule vard V oltair e , et tout près de la place du T rône .
Une maisonnee et non p as une villa, ni un p etit hôtel.
Un r ez-de-chaussé e , un étag e et des mansardes. Pas de cour , p as de
grille , p as de p er r on. Rien qu’une p alissade en planches du côté de la r ue
et, der rièr e cee clôtur e primitiv e , un ter rain vague qui confine à des
jardins maraîcher s.
L’ar chite cte n’a p as pris la p eine de cr euser p our asse oir des
fondations. Cee bastide p arisienne p ose à plat sur le sol, comme si on l’y avait
app orté e toute bâtie .
Elle est habité e , car il y a de la lumièr e à une des fenêtr es du r
ez-dechaussé e .
i p eut demeur er là ? Pas des capitalistes, bien certainement ; les
capitaux n’y seraient p as en sûr eté . D es commer çants ? Pas davantag e ;
1Le p ouce cr o chu Chapitr e I
les chalands n’iraient p as les cher cher si loin du centr e . Cee niche en
cailloutis ne convient guèr e qu’à un vieux r entier misanthr op e , r etiré là
comme un hib ou dans un clo cher , ou encor e à un m énag e de p etits b
ourg e ois ré duits au strict né cessair e et cultivant des légumes dans leur enclos
p our cor ser leur maigr e p ot-au-feu.
Ainsi p ensaient les p assants qui r emar quaient ce cub e de maçonnerie ,
planté là comme une b or ne au milieu d’un champ ; ainsi p ensaient même
les v oisins qui connaissaient à p eine de v ue les o ccup ants de ce châte au
de la misèr e .
Ils se tr omp aient tous et il leur aurait suffi de p asser le seuil de la
maisonnee p our constater que si, à l’ e xtérieur , elle ne p ayait p as de mine ,
elle était du moins confortablement meublé e .
La fenêtr e é clairé e était celle d’un p etit salon g ar ni de b ons fauteuils
capitonnés, sans compter un divan bas, à la tur que , sur char g é de coussins
de toutes les couleur s.
Un b on feu brûlait dans la cheminé e , quoiqu’ on fût au mois d’av ril,
et la tablee de cee cheminé e p ortait au lieu de la p endule doré e
qu’affe ctionnent les épicier s aisés, une statuee en br onze , signé e d’un nom
d’artiste connu.
Le plancher était caché p ar un tapis de Smy r ne et les p ortes p ar des
ride aux de soie é cr ue .
A u milieu de la piè ce , une immense table car ré e , une table en b ois
noir , qui jurait un p eu av e c le r este du mobilier , une v raie table de travail
sur laquelle s’étalaient de lar g es feuilles de p apier à dessin, des règles, des
é quer r es, des cray ons, des comp as.
Et cee table n’était p as là p our rien. Elle ser vait aux travaux d’un
homme p er ché sur un tab our et et courbé sur une épur e dont il mesurait
les lignes.
En face de lui, une femme faisait de la tapisserie , à la lueur adoucie
d’une lamp e r e couv erte d’un abat-jour .
L’homme avait au moins cinquante ans, des che v eux noir s et dr us qui
commençaient à s’ar g enter , une longue barb e grisonnante et de grands
y eux pleins de feu, qui illuminaient son visag e fatigué .
La femme était b elle , d’une b e auté sérieuse , pr esque virile , qui la
faisait p araîtr e plus âg é e qu’ elle ne l’était. Mais ses vingt ans brillaient sur sa
2Le p ouce cr o chu Chapitr e I
figur e , fraîche comme une fleur printanièr e , et sa taille avait les souples
r ondeur s de la pr emièr e jeunesse .
Elle travaillait sans le v er les y eux et le silence n’était tr oublé que p ar
le gr ondement de l’ orag e qui se dé chaînait sur Paris.
— el temps ! mur mura-t-elle en p osant son ouv rag e sur ses g enoux.
Si j’étais seule ici, j’aurais p eur . Notr e cabane de pier r es tr emble sur sa
base . . . et, en vérité , je crains qu’ elle ne finisse p ar s’é cr ouler .
— Elle tiendra bien encor e un mois, dit l’homme en riant. Et avant un
mois, ma Camille chérie , tu habiteras un b el app artement dans un b e au
quartier , en aendant que tu habites un châte au acheté sur mes é
conomies.
Maintenant que j’ai de quoi e xploiter mon br e v et, notr e fortune est
faite .
— T u me l’as dit, pèr e , r eprit la jeune fille , mais je n’ai p as encor e pu
m’accoutumer à l’idé e que nous allons êtr e riches.
— Nous le sommes déjà , puisque j’ai touché ce matin vingt mille francs
comme entré e de jeu. Et ce n’ est rien au prix de ce que rapp ortera mon
inv ention. T e figur es-tu ce qu’il y a de machines à vap eur dans le monde
entier ? Eh bien, d’ici à p eu, toutes me p ay er ont tribut, car p as une ne
p our ra se p asser du condensateur Monistr ol. Et dir e que je travaillais
depuis vingt ans, sans ar riv er à un résultat pratique , lor sque j’ai r
encontré ce brav e Gémozac, qui m’a ouv ert sa caisse p our me mer e à même
d’appliquer mon sy stème ! Maintenant, je ne doute plus du succès. . . Mais
laisse-moi ache v er ce travail que je dois r emer e demain matin à mon
asso cié . Il est bientôt dix heur es et quand j’aurai fini, il me faudra encor e ,
avant de me coucher , ser r er les vingt b e aux billets de mille que j’ai r e çus
aujourd’hui. Je suis si p eu habitué à av oir de l’ar g ent que je ne sais où les
log er . Ça manque de coffr e-fort, ici.
— T u les as donc sur toi ? demanda Camille .
— Les v oici, dit Monistr ol en les p osant sur la table .
— T u p our ras les enfer mer pr o visoir ement dans mon ar moir e à glace .
Mais je t’ en prie , pèr e , p orte-les demain chez un banquier . T ant qu’ils
ser ont chez nous, je ne serai p as tranquille . Cee maison est à la discrétion
du pr emier co quin v enu. . . et on nous assassinerait tous les deux que p
ersonne ne nous entendrait crier . La nuit, le b oule vard V oltair e est désert.
3Le p ouce cr o chu Chapitr e I
— Pas ce soir , mignonne . C’ est la foir e