(premier chapitre de l'épisode 1 de la série Lunombre, téléchargeable sur la plupart des plateformes et sous tous les formats...) Ville de Tô, 173ème année lunaire : Arthur Exval et son fils Shiven s’efforcent de survivre au sein d’un milieu urbain hostile, où le moindre faux pas peut être fatal. Pendant ce temps, des affrontements impitoyables se déroulent sans raison apparente à travers la cité. Parfois, il faut enterrer sa liberté et son cœur pour parcourir les voies du monde. Mais l’amour est bien là, toujours, malgré la folie, l’horreur et la mort. Prenez-garde : sur Lunambre, vos âmes sont l’ambroisie des dieux…
Paternité, pas d'utilisation commerciale, pas de modification
Langue
Français
Extrait
Lunombre 1 La Flamme Bleue (chapitre 1) G.N.Paradis
Publication:2013 Cat gorie(s):Fiction, Action & Aventure, Fantasy, Dark Fantasy, Science Fiction, Dystopie et uchronie Tag(s):"pouvoir psy" "dark fantasy" "le monde de lunambre" "fantasy ur-baine" dieux lunombre assassin pique
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Trois flammes, deux pi ces
mort, hurl geste de fureur, jai seul vent ; dun le cinglDe ma main, jai sur le fil embras de mon cur, un espoir insens qui croissait l , infernal, au sein de mon me.Lunombre
le continent de Balfor, 173meLune, 2meQuart, 7meCycle
Sans enthousiasme, Arthur Exval piochait dans la poubelle cercl e de fer noir. La n cessit lobligeait jeter son honneur aux gouts. Il se pro-t geait gr ce des gants brun tres et d chir s, quil avait d couverts dans la cave gris tre dune tour abandonn e. Des fragments de verres noirs et dautres objets coupants atterrissaient souvent dans les poubelles de T . Ses yeux sombres brill rent dint r t lorsquil d nicha une vieille montre au cadran bris . Elle fonctionnait encore. Elle n tait pas tr s paisse, quoique bossel e et assez us e, de couleur argent e. pu en tireralis e par des mains dartiste Dommage, jauraisElle a t r un grand prix si elle avait t intacte. songea-t-il en observant les tours rouge tres du centre ville de T . Fines p es de Sc l nium inqui tantes, elles dominaient les cieux bou-ch s par un panache de fum es noires. Des traits filiformes, voquant des veines carlates, parsemaient leurs flancs artificiels. La nuit, elles ab-sorbaient les clats d moniaques de la Lune dAmbre. Un immense ca-dran dhorloge avait t suspendu lune delle. Arthur devait rentrer. Un couvre feu avait t instaur par le gouvernement suite des d c s sinistres. Des brumes tenaces et verd tres se faufilaient dans les avenues et les ruelles lisses et cuivr es, travers la ville. Ces effluves causaient des malaises, des maladies et souvent la mort, lorsquon la respirait trop longtemps. Elles se levaient au milieu de lobscurit et happaient ses vic-times comme un organisme vivant. Lair des habitations riche tait recycl par dimmenses syst mes de ventilation. Les pauvres des quartiers insalubres, empil s la mani re de carcasses servant de festin des charognards, ne poss daient pas ces purateurs dair. Pour les mendiants, il nexistait quune seule solution de survis :poster des guetteurs pour les avertir de larriv e dun nuage de particules mortelles et fuir travers la ville l clairage tamis de rougeoiements. Arthur ceignit sa montre autour de son poignet osseux, puis rabattit sa manche us e par-dessus. Un clochard portant un tel objet de luxe, m me
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d grad , serait certainement arr t par les patrouilles de s curit . Elles arpentaient les rues, de nuit comme de jour, reconnaissables leurs ha-bits cramoisis et leurs insignes ternies, repr sentant des cha nes. Il enleva son bonnet rapi c et secoua ses cheveux d b ne sales et bouriff s. Il ha ssait davantage sa condition malodorante que les expres-sions effar es, m prisantes ou indiff rentes des passants quil croisait lors de ses d placements en ville. Sa dignit d tre humain en souffrait norm ment. Shiven ! sexclama-t-il brusquement en col re. Un jeune gar on accourut sur ses longues jambes fr les. Une vieille cuelle bossel e rebondissait contre ses flancs douloureux. Il sarr ta de-vant son p reen soupirant, ses yeux bleu nuit effleur s par les lueurs des lampadaires en forme de quart de lune. Son charpe trou e pendait la-mentablement le long de son manteau d fraichi par les intemp ries. Combien as-tu r colt de pi ces, aujourdhui, d j ? Neuf, dont une en argent, d clara lenfant avec un air triomphal. Une de plus quhier Montre-les-moi. Shiven ouvrit ses doigts exsangues et son p re les empocha toutes sauf une. Ladernireestpourtoi.Nelagaspillepas,daccord? uneMais je pourrais tout juste macheter chez la vieille dame cr pe du centre avec a, observa le jeune gar on avec tristesse. Ne sois donc pas aussi goste et insolent, Shiven ! Ta m re en a da-vantage besoin que toi. En plus, il te reste un trognon de pain de la veille ; je rapporterai bient t de la nourriture. Son fils baissa les yeux en secouant sa longue crini re, si crasseuse quon doutait de sa couleur originelle, voquant les t n bres de lespace. Une fureur contenue envahit le corps du p re. Arthur retint sa gifle ; il savait que son fils sagitait dun pied sur lautre lorsquil tait contrari . Aujourdhui, il ne se sentait pas dhumeur lui apprendre la disci-pline ; la journ e avait t longue et il ne r vait que de rejoindre leur foyer minuscule, o sa femme devait tre rentr e de son habituelle tour-n e de nettoyage. Malheureusement, une t che d plaisante lattendait quelque part sur les ports lugubres. Va rejoindre ta m re, et endors-toi vite. Demain, tu as cole. Oui, papa. Et fais attention au brouillard, ajouta-t-il en se donnant bonne conscience de le laisser filer seul. Il le regarda s loigner avec une sombre expression. Il se servait du pe-tit pour compl ter leur fin de mois et surtout, acheter les m dicaments
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qui maintenaient sa femme en vie. Bien s r, ces seules entr es dargent ne comblaient pas tous leurs besoins ; et lui-m me navait trouv aucun travail viable depuis deux ann es lunaires. Depuis quil avait perdu le sien. Il se rua vers les quais de T o si geait le ma tre des bas fonds de la cit .
De ses doigts gant s, le Baron maintenait sa pipe entre ses l vres. Au bout de celle-ci, s chappait une fum e verd tre. Il la respirait pleins poumons ; elle lui voquait lodeur des algues bleu tres qui saccrochaient d sesp r ment la coque de son vaisseau. Le Pavillon des Dieux tanguait sur un oc an rendu acide par les rejets de cette d charge urbaine quon nommait T . Il avait pris lhabitude du ressac dans sa jeu-nesse, au contact du vieux Sensor. Ce vieil homme connaissait le secret qui les avait unis dans lamiti , puis d sunis dans la trahison. Mais il vo-guait au loin, de lautre c t de l le de Balfor ; il ne repr sentait pas une menace. Les murs de sa cabine sombre taient parsem s darabesques bla-fardes, complexes et hideuses. Personne ne les appr ciait leur juste va-leur sur son navire sauf lui. Ses hommes ne comprenaient pas la fascina-tion quil entretenait l gard de ces signes issus dun autre temps. Ils taient trop faibles, trop b tes, trop concentr s sur leur petite vie mis -rable pour saisir leur importance. Il les avait trac s lencre blanche, celle des vers visqueux des mines de Balfor. Ces symboles anciens et trangers des hommes le m neraient la victoire. Il bourra nouveau sa pipe dherbes de la lointaine le dExal. Il lappr ciait sa juste valeur, un simple antistress. Il souffla un nuage dair corrompu travers sa cabine. Le Baron portait un chapeau large bord, lim et jauni, qui cachait ses traits lorsquil rencontrait dautres in-dividus, tout comme ses yeux, dun vert t n breux. Dans la haute soci t , la dissimulation de son visage aurait t per ue comme une marque dirrespect et de mauvais go t. Ici, ce haut de forme lui octroyait une aura myst rieuse et dangereuse qui captivait ou apeu-rait ses interlocuteurs. Il poss dait aussi de lourdes bottes renforc es dargent, de m tal noir et dacier, un alliage dune r sistance sans gale. Elles lui avaient sauv la vie plus dune fois lors des rixes in vitables contre la faune humaine locale. Un poing abattu sur la porte, et celle-ci basculait, d voilant un homme musculeux et charpent , aux yeux noirs, au flanc duquel pendait un nud coulant. Lonefey le salua.
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Monsieur Exval demande vous rencontrer, Baron, dit-il sans plus de formalit . Fais-le entrer, ordonna-t-il en mordant le bout de sa pipe. Son second fit signe ladresse de quelquun dans le couloir, puis il se retira devant Arthur. Ce dernier referma la porte derri re Lonefey. Le Baron naimait gu re les courants dair, et pr f rait de loin respirer lodeur dufs pourris qui sourdait de sa pipe ouvrag e. Arthur d testait cette flagrance r pugnante, mais chacun avait ses go ts, quoique pour une raison inconnue, celui des herbes dExal fut for r pandu. Arthur prit place sur une chaise six pieds dune propret surpre-nante et observa son interlocuteur dun air respectueux. Le Baron tait son principal pr teur, celui avec qui il n gociait souvent. En change de quelques emprunts, il lui donnait des petits boulots incompr hensibles qui servaient leur cause commune. Ainsi, son destin tait li troitement celui de cet homme sinistre. Comment sest d roul e la pose ? senquit le Baron sur un ton neutre. Parfaitement bien, monsieur. Alors pourquoi tes-vous l ? Jaurais besoin dune avance financi re. -Vous devenez de plus en plus dPour votre femme, sans doute. pendant de mon aide, monsieur Exval, ce nest jamais bon signe. Tr s bien, combien vous faut-il ? senquit le Baron en plongeant la main dans son tiroir. Cinquante pi ces. Quelques instants plus tard, sa poche int rieure bien remplie, Arthur sappr tait quitter la cabine troite et irrespirable, attentif tenir dis-tance sa claustrophobie. C tait toujours une preuve de rencontrer le Ba-ron au sein de cet endroit minuscule. Ce dernier larr ta de sa voix grave et trangement douce. Demain, une autre pose doit avoir lieu, en avance. Je compte sur votre discr tion et votre habilit , monsieur Exval. N chouez pas, tout doit tre parfaitement ex cut . Il lui tendit une enveloppe couleur safran, cachet e par une pointe de cire noire. Arthur sen saisit dune main tremblante ; sa phobie mena ait de submerger son esprit. Enfin, il abaissa la poign e de la porte vermou-lue et sengagea dans le couloir tortueux menant lext rieur. Joli montre, entendit-il dans son dos, je suis certain que vous pour-riez en tirer cinquante pi ces dargent la prochaine fois, monsieur Exval.
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M me si elle est cass e. Je connais un receleur qui vous lach terait prix fort. Bien s r, je prendrai une petite commission au passage Arthur acc l ra lallure pour chapper aux rires sardoniques du Baron. Sur son passage, il croisa Lonefey qui souriait de toutes ses dents g t es de g ant, ses immenses paumes entrelac es comme sil ex cutait un bras de fer avec lui-m me. Il referma sa poigne ferme sur son cou et le soule-va jusqu son haleine f tide. Je dois vous remercier pour quelque chose, monsieur Exval : chaque fois que vous venez ici, lorsque vous ressortez de sa cabine, le Baron est de bonne humeur. Cependant, il ne faudrait pas que vous en profitiez trop non plus, chuchota-t-il sournoisement son oreille. Il le reposa, tout fr missant, lorsquil adopta un air soumis. Voil qui est pour le mieux, maintenant que nous nous comprenons, ajouta-t-il en chassant la poussi re de son manteau. Bonne fin de journ e, monsieur Exval.
le continent de Balfor, 173meLune, 3meQuart, 7meCycle ville de T
Shiven Exval avait en r alit douze ans : son corps longiligne et petit le faisait paraitre plus jeune quil ne l tait r ellement. Ses camarades de classe le surnommaient le Grignai . Il naimait pas ce pseudonyme, il le leur avait bien dit plusieurs fois. Depuis, ils se moquaient tous les jours de lui, en se baffant le dos dun air satisfait. Shiven se sentait ainsi rejet de bien des fa ons, surtout cause de son travail prouvant : la mendicit . Dans cette partie de Lunambre, l cole tait ouverte tous. La langue commune, le Krur, tait la seule enseign e dans ces tablissements ; Shi-ven excellait dans cette mati re. Les notes, attribu es de un cent, refl -taient le degr s dapprentissage des l ves et aussi leurs points forts. Mais rien ne le pr destinait tudier comme tout le monde ; il peinait obtenir la moindre moyenne dans les autres mati res, m me en tra-vaillant dur. Sa m re tait malade. Le soir, souvent affaiblie, elle s croulait dans le fauteuil chancelant des deux pi ces sordides o ils logeaient tous les trois. Il nignorait pas son tat, m me lorsquil se penchait sur ses contr les, assis dans la ti deur de sa salle de classe. Ce jour l , le jeune gar on quittait son cole dun pas lourd et triste. Son p re lattendait devant lentr e bond e du lieu d tude. Les rues de la cit de T taient enti rement recouvertes de cuivre, tout comme
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les cours et les fa ades des b timents. Shiven nappr ciait gu re cette couleur de rouille, une horreur quil aurait eu envie de gommer pour la remplacer par un m tal plus clatant. Nous avons du travail, ce soir, d clara Arthur sans c r monie son arriv e. R sign et silencieux, Shiven hocha la t te. Un clat de rire le fit sur-sauter. Une fille aux cheveux roux courait en direction de son p re qui lattendait pr s dun v hiculesur trois roues fondu dans du Sc l nium. Elle portait une boucle doreille argent e qui scintillait de joie dans les chatoiements du Soleil. Un frisson agr able parcourut le jeune gar on sa vue, qui ne dura quun instant : son p re lentraina parmi les ombres du chemin. Il serpentait l , aust re et m tallique, naviguant dans des p nombres, qui la nuit venue, saur olaient de silhouettes fantastiques. Plus haut, il le savait, se cachait une bouche dentr e donnant sur des souterrains puants ; l o se d pla aient les pauvres, ceux qui navaient pas de ma-chines pour les transporter travers la ville de T . La fum e obscurcissait tellement le ciel, m me la journ e, quon napercevait pas loc an des Feux Glac s au point le plus haut de la voie troite, tout juste les pointes sanglantes des tours. O que lon fut, elles dominaient et surveillaient les habitants de T . Shiven reporta son atten-tion sur larche qui lui voquaitla gueule osseuse de la mort incarn e : souvent un homme v tu de noir et de blanc, qui brandissait un long b -ton termin par une s rie de lames courbes. D p che-toi, ordonna son p re en le tirant dans le tunnel. Lodeur pouvantable, m lange de pourriture humide et dair pollu , sengouffra dans ses poumons. Il toussa durant toute la travers e, jusque sur les quais du train urbain. L , il respira plus ais ment, tout en saccrochant la main de son p re au milieu de centaines dinconnus flous. Des rails ternissaient la chauss e en contrebas. Ils absorbaient les minces rayonnements fantomatiques des lampes lunaires. Sur lun des murs, un tag biscornu, qui voquait une faux lenvers, semblait tre nimb de faisceaux rougeoyants. Shiven crispa sa main dans sa poche trou e et ferma les yeux pour apaiser son me. Cet endroit bond leffrayait toujours autant, alors quil lempruntait tous les jours depuis deux ans. Il tremblait, transpirait, tout en ayant limpression d tre en territoire ennemi, pourchass par un im-mense il blanch tre. Il ignorait do venait cette horrible sensation qui l treignait constamment au cur de T . Mais il la vivait mal.
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Il sen tait confi ses parents : son p re minimisait rudement ses sen-timents et sa m re lasse le rassurait sa fa on, en lembrassant sur le front. Ils ne comprenaient pas ce malaise. Lorsque la machine silencieuse et cuivr e surgit au milieu des rafales dair comprim , Shiven seffor a de r primer ses frissons dun air api-toy . Son p re impitoyable le poussa travers les doubles portes, en m me temps que des personnes qui se bousculaient et grognaient tels des chacals. Une fois lint rieur, Shiven se r fugia en lui-m me, au prix dun grand effort mental, imaginant une feuille dambre tourbillonnant au vent. Au sein des Monts Haruka, au nord, il existait de grands arbres gra-cieux qui tiraient leur nergie de la Lune et dont le bois servait de com-bustible aux usines chimiques des villes de Lunambre. On les nommait les Limbes. Shiven avait appris cela dans un livre ; il navait encore jamais touch un Limbe, sinon de tr s loin et des yeux, une fois o avec son p re, ils s taient faufil s sur le toit dun immeuble. Leurs feuilles diffusaient de loxyg ne pur. Dans la for t, personne ne suffoquait en leur pr sence ; ni ninhalait les particules vertes du brouillard tueur. Ce lieu sauvage de-vait tre le paradis sur cette terre. On est arriv , Shiven, annon a son p re, dune voix rauque. Les miroitements de lext rieur blouirent le jeune gar on. Ils avaient atteint la place maudite, nomm e la Guerre Bleue, o ils faisaient laum ne. En son centre, une immense p e m tallique bleu nuit, large, dune beaut toute artistique avait t cisel e sur un socle ; aux alentours, des pigeons se ruaient sur des miettes et des d tritus. Ce monument avait t r alis partir dun fragment de ce que les l gendes de Lu-nambre nommaient les lames des dieux. Aujourdhui, un ruban carlate voletait, accroch sa garde en forme de demi-lune. Allez, Shiven, sors ton cuelle. La lumi re sombre, nous navons que tr s peu de temps Pourquoi contemples-tu cette fausse arme ? Je me disais juste que si elle tait r elle, alors Alors quoi ? le coupa son p re, belliqueux. Je pourrais trancher la mort en personne et sauver maman, souffla Shiven en serrant son sac dos r che et gris contre lui. Que chuchotes-tu comme b tise ? Le jeune gar on ne r pondit pas ; un clat dangereux, m lange de d -termination et despoir, saccrut dans ses prunelles. Pour linstant, il
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contemplait le sol sale ; il craignait la col re de son p re, aux l vres pinc es. Va tasseoir au bord de ce monument hideux, et fais laum ne, ordonna-t-il en r primant un sourire. Shiven sex cuta ; il esp rait quil aurait le temps de lire pendant son absence. Son p re naimait pas les livres, m me ceux emprunt s la bi-blioth que de son cole. Il disait que les mots ne servaient rien, d ro-baient du temps aux travailleurs et ne nourrissaient personne. Au fond de son cur, il songeait au contraire, que ces mots lui d voilaient dautres voies et dautres horizons que ceux de ces rues ent n br es, de cette cuelle vide et de cette vie cauchemardesque. oL , tout jimagine, possible mest et je cultive ainsi mon existence, ma li-bert , m me si je suis encha n en ce monde. Les mots, le pouvoir. songea le jeune gar on en sasseyant en tailleur sur le cuivre froid, au pied de l p e des dieux.
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Le songe d'une vie nait dans la passion de l'instant. Bonnes lectures.
Une porte ouverte sur un autre monde incarne l'id e m me d'une vitre bris e : des morceaux pars, fendus, aussi imbib s de vies que des tron-ons de bi res ac r s. Il en va de m me avec une histoire, aussi prompte la brisure, qu' l'horreur du temps qui s'incurve sur un sentier t n breux. Enfin, m me la nuit, une l g re lueur peut embraser jusqu'aux cieux, condition qu'orient e dans la bonne direction, elle se r fl chisse sur les bons d bris Quand on ne poss de pas les armes face l'adversit , on les cherche ailleurs, dans d'autres lieux, dans d'autres temps : l o le tranchant de la volont brise jusqu'aux cha nes de la destin e, m me sur les pas d'un personnage assassin, cheminant sous une lune d'Ambre L o les mes humaines sont l'ambroisie des dieux.
Lunombre 2 LAncienne Garde le de Balfor, 175meLune dAmbre Vile et Shiven oeuvrent de concert au sein du monde de Lunambre. Malgr leur diff rence d ge, un lien existentiel les unit lun lautre. Ils partagent les m mes souffrances et la m me puissance, ce qui leur at-tirent de nombreuses inimiti s au sein de l cole des assassins. Le temps des r v lations a bruiss ; mais lil de la Lune sentrouvre, noir p le, as-soiff de fureur. La folie vengeresse des dieux risque bien de d vorer lavenir Lunombre 3 les cha nes bris es
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181me Lunaire :Ann e Au sein du monde de Lunambre, les agents des dieux poursuivent leurs uvres de mort. Aucune piti nanimera leurs mains le moment venu. Il en va de la survie de lhumanit . Maudit et hant par son pass , Shiven Exval a abandonn ses lubies vengeresses. Apr s lobtention de son dipl me, il naspirera plus qu se forger un avenir paisible loin de tout. Mais les cha nes de la destin e ont de multiples formes et visages ; entre ses souhaits et ceux des autres, il devra faire un choix. Lunombre 4 DAmbre et de Feux 181me Lunaireann e LArche de la cit de T a t d truite. Cet affront ne restera pas impu-ni ; les Messagers des Dieux pr parent leur assaut Au nord, Shiven Exval cherche loubli au sein des Monts Haruka. Son cur est mort, son me est meurtrie, son corps est bless . Mais au fond du gouffre, une lueur despoir demeure : une flamme bleue br le entre ses doigts. Sera-t-elle suffisante ? Ou devra-t-il sallier Ambre ? Cette femme le maintient en vie, malgr son m pris Lombre dune pro-messe plane sur leurs destins. Quelque part, son mentor lattend : le pas-s doit p rir devant les portes de lavenir. Lunombre 5 Dorage 184 me ann e lunaire, Dorage Shiven Exval et sa compagne traquent le Chef de la Branche des Dieux de Balfor. Les informations recueillies les m nent Dorage, la ville por-tuaire la plus fortun e de la nation. Pendant ce temps, un clochard d fi-gur du nom de Blaise sattache peu peu et son cur d fendant, un enfant des rues. Cet homme sans avenir, aveugle et sans foi, se rel vera-t-il des cendres de son pass ? Ou jettera-t-il l ponge face la fatalit qui sacharne sur lui depuis sa naissance ? Sur le monde de Lunambre, les h ros nexistent pas. Il y a juste ceux qui survivent et ceux qui p rissent. A Lunombre 6 le Roi des Limbes Au coeur de Lunambre, un monde sur lequel r gnent des dieux d -ments, suivez les aventures d'un assassin, d'une voyante et d'un aveugle. A bord dun rafiot, Shiven et ses infortun s compagnons d barquent sur l le du Vent. Ces terres d bordent de secrets, de hantises et de dangers. Ici cohabitent des Chim res et des dieux et peut- tre autre chose ; la fois le salut et la perte de lhumanit .