Victor BrochardÉtudes de philosophie ancienne et de philosophie moderneJ. Vrin, 1926 (pp. 462-488).C’est un véritable service que M. Cl. Gayte a rendu à la philosophie en publiant son Essai sur la croyance (Paris, Germer Baillière,1883.) et en ramenant l’attention sur un sujet si important. Aucune philosophie ne devrait s’en désintéresser ; presque toutes lenégligent ou l’esquivent. L’empirisme et le positivisme se devraient à eux-mêmes de dire comment ils définissent la certitude, etquelle différence ils font entre croire et être certain ; ils laissent généralement cette question de côté. Le spiritualisme a toujourscompris l’importance du problème de la certitude : sauf quelques exceptions, il prête moins d’attention à la croyance. Il n’est pasmême facile de dire dans quelle partie de la philosophie cette question devrait trouver sa place. Les psychologues ne s’en occupentguère, parce qu’il leur paraît qu’elle appartient aux logiciens. Les logiciens, tels que Stuart Mill, la renvoient aux métaphysiciens. Maisles métaphysiciens ont bien d’autres visées. Pressés d’arriver aux conclusions qui leur tiennent au cœur, ils l’oublient ou l’ajournent.C’est pourtant par là qu’il faudrait commencer.Dans la philosophie généralement enseignée en France, la croyance est considérée comme tout à fait distincte de la certitude ; elleest autre chose, si elle n’est pas le contraire, et elle est fort au-dessous. C’est une sorte de pis-aller dont on ne se contente qu’àregret ...
DanslaphliosophiegénéralementenseignéeenFrance,lacroyanceestconsidéréecommetoutàfaitdistinctedelacerittude;elle estautrechose,siellen’estpaslecontraire,etelleestfortau-dessous.C’estunesortedepis-allerdontonnesecontentequ’à regretetqui,parsuite,neméirteguèrequ’ons’yarrête.L’œuvrepropreduphliosopheestdechercherlacerittude;c’estàelleseule qu’liaaffaire.Riendemieux,assurémen,tetcen’estpasnousquicontesteronsledevoirquiobligetoutphliosopheàdonnerson adhésionàtoutevéritéclairementetdisitnctementaperçue.Nousn’avonsgardedeméconnaîtrecequi’lyadenobleetd’élevédans cettemanièredecomprendrelerôledelaphliosophie;noussavonslesdangersdufidéisme;li’déalquetantdephliosophessesont proposé,quelespluslilustresd’entreeuxseproposentencore,doitêtrepoursuivisansrelâche.Maiscettecertitudesienitère,si absolue,quinelaisseplaceàaucundoute,lephilosophelarencontre-tli-partout?larencontre-tli-souvent?N’ya-t-ilpasbiendes quesitonsoù,aprèsdelonguesrecherches,enprésencededifficultéstoujoursrenaissantes,enfacedesdivergencesquiséparent irrémédiablementlesmellieursesprits,etlespluséclairés,etlesplussincères,ilestforcédes’avouerquelavériténesi’mposepas aveclairgueuretlanécessitéd’unedémonstrationgéométirque?Ilpeutcroirepourtant,etsacroyanceestlégiitme.Nousnesavons guèrededoctirneplusdangereuse,etquifasseauscepticismeplusbeaujeu,quecellequi,entrelacerittudeabsolueetnécessaire, etli’gnoranceouledoute,nevoitdeplacepouraucunintermédiaire.Maissionrevendiqueledroitdecroirerationnellement,n’a-t-on pasparlàmêmeledevoird’examinerlanaturedelacroyance,des’enquéirrdesmotifssurlesquelsellesefonde,dechercher commentelleseproduit?Si,commeilsemblebienqu’lifautenconvenir,lacroyanceitent,danslessystèmesdephliosophie,autant deplacequelacerittude,pourquoiréservertoutesonattentionàlacertitudeetreléguerlacroyanceausecondplan,commechose secondaire?Letempsn’estplusoùlessystèmesdemétaphysiqueseprésentaientcommedesvéritésirgoureusementdéduites d’unprincipeévident,etprétendaients’imposerdetoutespiècesà’lespir,tcommecesdémonstraitonsgéométriquesdontlis empruntaientquelquefoislaformeetdontlisenviaientlarigueurincontestée.Spinoza,Leibnitz,Hege,lpouvaientbiencroirequi’ls démontraientaprioirleurdoctirne:quioserait,aujourd’hui,afifcherdetellesprétenitons?lIyaencorebiendessystèmes,etles expilcaitonsdel’univers,endépitdesprédictionspositivistes,quiproclamaientlamétaphysiquemortepourtoujours,n'ontjamaisété plusnombreusesquedenotretemps.Maisellesdéclarentqueleurspirncipessontdesinduc�tions:lpsueaxtcmene,telless’offrent commedeshypothèsescapablesderendrecomptedetouslesfaits,etdignesparconséquen,tsicetteprétentionestfondée,de passerà’létatdevérité,suivantlaméthodefortlégitimementappilquéedanslessciencesdelanature.Lafiertédogmatiquea singulièrement baissé le ton ; la métaphysique est devenue modeste. Mais dire que les théories sont des hypothèses, c’est dire qu’ellesfont,endernièreanalyse,appelàlacroyance,etparlaforcedeschoses,lathéoiredelacroyancenedevient-ellepasune desparitesprincipalesdelathéoiredelaconnaissance,silessystèmesseproposentcommedescroyances,aulieudesi’mposer comme des certitudes ?
Ensupposantmêmequelacroyancesoitmaintenueaurangsubatlerneoùon’lareléguéejusqu’ici,etqu’oncontribueàlaconfondre, nonsansquelquedédain,avecl’opinion;enadmettantqu’elles’attache,danslaviepraitqueetfautedemieux,àdesimples probabiiltés,etqu’àcetitreellesoitfortéloignéedelahauteetpleinecerittudeàlaquelleaspirelephliosophe,neméirterait-ellepas encore une étude attentive ? La plupart des hommes, et même tous les hommes, dans les circonstances les plus importantes de leur vie,sedécidentsurdescroyancesetnonsurdescerittudes.«Lesage,disaitdéjàCicéron,quandlientreprendunvoyagesurme,r quandilensemencesonchamp,quandilsemarie,quandiladesenfants,dansmilleautresoccasions,faiti-lautrechosequede suivredesprobabiiltés?»(Cic.,Acad,.il.vII,34,109.)Quedeviendraitl’artoratoiresilamassedeshommesn’agissait[pas]plus parpersuasionqueparconviciton?Maissilacroyancetienttantdeplacedanslavie,etsi’lyaunephliosophiedel’espritquidoit nousapprendreànousrendrecomptedecequenousfaisons,’létudedelacroyancenedoit-ellepasaussitenirquelqueplacedans cettephliosophie?Quecesoitdanslapsychologieoudanslalogique,c’estuneautrequesitondontnousn’avonscurepourle moment.Àcoupsûr,lephilosophesansrenonceràsonidéaldecerittude,nedérogerapasens’enoccupant.
Maisliyaplus:lathéoire,tropfacilementacceptée,quidistinguejusqu’àlesopposerlacertitudeetlacroyance,estelle-mêmefort contestable.Généralemen,tonévitedi’nsistersurcepoint:lisemblequ’ons’enréfèreausenscommunpourreconnatîreentrela certitude et la croyance une différence spécifique. Mais peut-être ne faudrait-il pas insister beaucoup auprès du sens commun pour obtenir de lui l’aveu qu’après tout, être certain est une manière de croire, et que si on peut croire sans être certain, on n’est pas certainsanscroire:end’autrestermes,lacroyanceestungenredontlacertitudeestuneespèce.Enréailté,lesrapportsdela certitudeetdelacroyancesontunequesitonàdébattreentrephliosophes.O,rilsetrouveplusieurspenseursquilarésolventtout autrementqu’onnefaitd’ordinaire.StuartMilldisaitdéjà,maissansinsister,etsansenitreraucuneconséquence,quelacertitude estuneespècedecroyance.C’estàM.Renouvierqu’apparitentincontestablementl’honneurd’avoirlepremiermontrétoute i’lmportancedelaquestion,etdel’avoirtraitéeaveccettevigueuretcetteirgueurquisontlamarquedisitncitvedesonespirt. D’autresaprèsluisontentrésdanslamêmevoie,et,toutrécemmen,tM.Gayte,danslatrèsintéressanteétudequenoussignailons au début de cet article, a examiné, en ajoutant beaucoup d’arguments nouveaux, tous les points principaux de ce grave sujet : l’histoired’abord,dumoins’lhistoiremoderne,carlesthéoiresanciennessurlacroyance,fortcurieusesetfortimportantes, demanderaientàellesseulestoutunvolume:puis’lobjetdelacroyance,sesrapportsavecl’évidence,aveclapassion,avecla volonté.Nousvoudirons,ànotretou,rexamineravecM.Gayte,maisenlesenvisageantsousunaspectunpeudifférent,lesdeux quesitonsessentiellesànosyeuxdanslathéoiredelacroyance,celledel’évidenceetcelledurôledelavolontédanslacroyance.
== I== lIn’estpasaisé,desavoirexactementpourquoilesenscommunetlesphliosophesontcreuséunfosséentrelacertitudeetla croyance. Est-ce, comme on le dit quelquefois, parce que la croyance comporte une foule de degrés, tandis que la certitude est absolue?Maislacroyance,ausensusuelcommeausensphliosophiquedumo,tn’est-ellepas,enbiendescas,cetteadhésion pleine,enitère,absolue,sansaucundoutepossible,qu’onappellelacerittude?Lesreilgionsfaussesonteudesmartyrsdont ’ladhésionàdesidéeserronéesétaitpsychologiquementindiscernabledelacerittudedusavan.tDira-t-onquelepropredela cerittudeestdes’imposerà’lespritsansaucunerésistancepossible,dedompterlaraisonlaplusrebelle,decontraindrelailberté, tandisquelacroyancelaisseuneplaceàlailbertéetausenitment,supposedelapartducroyantunecertainebonnevolontéet exige,commeondit,qui’lymetteunpeudusien?Maisd’abordlescroyancesoùmanifestementlavolontéeltechoixrélféchiontle plusdepart,commelescroyancesphilosophiques,revendiquentlenomdecerittude,etcelade’laveumêmedespersonnesquisont leplusdisposéesàreconnaîtreli’mportancede’lélémentsubjectifentoutecroyance.Enoutre,sanspalrerdeceuxquirésistentà descerittudes,jugéespard’autresirrésistibles,n’est-cepaslepropredetouteslesfortescroyances,fussent-elleslesplusfausses, deprétendreàcecaractèredenécessité,d’évidenceabsolue,qu’ondonnepourlamarquedisitncitvedelacertitude?Li’ntolérance, soustoutessesformes,n’apasd’autreoirgine. Lacertitude,dit-onencore,estfondéesurl’évidence,aulieuquelacroyancenereposequesurdesprobabilités.C’estune explicaitonclaireenapparenceetdontbeaucoupdepersonnessecontentent.Examinons-lad’unpeuprès,enprenantpourpointde départl’idéequ’onestgénéralementdisposéàsefairedelacerittude,saufà’léclaircirpeuàpeuetàluidonnerplusdeprécision. À première vue, l’évidence apparaît comme une propriété intrinsèque des choses ou des idées auxquelles on l’attribue. Quand on dit qu’unechoseouqu’uneidéeestévidente,onentendqu’elle’lestparelle-même,indépendammentdetoutrapportavecnotreespir,t etqu’ellenecesseraitpasdel’êtrealorsmêmequenouscesserionsdelaconnatîreoud’exister. Admettonsqueleschosesoulesidéespossèdentparelles-mêmescettepropirété.Onconviendraquecettepropiréténepeutavoir d’inlfuencesurl’étatd’âmeappelécertitude,êtrecausedecerittude,qu’autantqu’elleproduitsurnousuneimpression,un changement d’une certaine nature. Nous ne sortons pas de nous-mêmes pour aller constater dans les choses ou dans les idées ce caractère qu’on appelle l’évidence : c’est en nous seulement, par le contre-coup qu’elle provoque, que nous pouvons la connaître. Aucunecontestaitonn’estpossiblesurcepoint. Maisceteffetquel’évidenceproduitennous,cecontre-coupqu’elleadansnotreâme,c’estprécisémentcequ’onappellela certitude.C’estparlacerittudequenousjugeonsdel’évidence:unechoseestévidenteparcequenoussommescertains; l’évidenceestmoinslecritériumdelacerittudequelacerittudeceluidel’évidence.Celaestsivraiquenousdisonsindifféremment d’unechosequ’elleestévidente,ouqu’elleestcertaine. Touslesphliosophesquiontétudiéattenitvemenltaquestionconviennentdecequenousvenonsdedire.Nedéclarenti-lspas,avec Spinoza,celuidetouspeut-êtrequis’estexprimésurcepointavecleplusdenetteté,quelavéritéestàelle-mêmesapropremarque (satirevtsisefalietasunorm,rptE.h,tet,uineaîtrenerèimulolbéiuqartidemmenuteestco’évidencqerleuuoocnechS),olXL.I,II ’lassentiment?Commenousreconnaissonslalumièreàcefaitquenoussommeséclairés,nousreconnaissons’lévidenceoula vérité à ce signe que nous sommes certains.
C’estcequ’ontexpressémentreconnulesphliosophesquionlteplusprofondémentétudiélaquesiton.Lavéirté,disentlesstoïciens, gravesonempreintedans’lesprit(signat in animo suam speciemqu’que,uneqieuirtsuin,issi,teettéacarcinamenuniserè),d’ parelileempreintenesauraitprovenird’unobjetssansréailté.C’estladéifniitonmêmedelareprésentationcompréhensive.
Lesstoïcienssontsensualistesetparlentunlangagematériailste:Spinoza,placéàuntoutautrepointdevue,nes’exprimepas autrement.Cenesontpaslesobjetssensiblesqui,selonlui,fontsurl’âmeuneimpressionmatéirelle.Maisli’déeclaireetdisitncte s’offreà’lespirtdetellemanièrequ’ellediffèrespéciifquementdetouteautre,etelleesttoujoursaccompagnéedecertitude:la certitudeestunétatsuigeneris,queseulelavéritépeutproduire,etqui’laccompagnetoujours.Onn’estjamaiscertaindufaux. « Jamais, dit-il énergiquement, nous ne dirons qu’un homme qui se trompe puisse être certain, si forte que soit son adhésion à l’erreu.r»(Spinoza,Eth.,prop.XLIX,Scho.l;pr.XLIII).Li’mpossibliitéd’êtrecertaindufaux,l’impossibilitépourunechosequin’est pasréelledefairesur’lâmeuneimpressionégaleàcellequiestproduiteparunobjetréel,voliàoùconduitforcémentlathèse dogmaitque.Ilfautabsolumentrenonceràcettethèse,ousouscrireàcetteconséquence.
Celaposé,sommes-nousendroitdedirequ’ilexisteunetelledifférencespécifique?Nenousarrive-t-lipasdedonnerà’lerreur cetteadhésionentière,irrésisitble(autantdumoinsquenousenpouvonsjuger),inébranlable(aumoinstoutletempsquedurela croyance) ? Osera-t-on soutenir qu’à chaque instant nous ne soyons pas certains du faux ? Nous avons beau déclarer, une fois notre erreurreconnue,quen’étantpascertains,nouscroyionsl’être;c’estaprèscoupquenousfaisonscettedistinciton.Aumomentmême oùaileucettecroyancequenousappelonscerittude,’lobservationlaplusattenitve,laréflexionlaplusscrupuleuse,lasincéritélaplus entière,labonnefoilaplusparfaitenenousdécouvrent,enbiendescas,irendesuspect:nouscroyonsdetoutnotrecœu,ret pourtantnousnoustrompons.lIesitnutiledecitericidesexemplesquis’offrentenfouleà’lesprit:lesplusfollessuperstitionstrouvent des adeptes sincères ; les plus extravagantes utopies, des défenseurs zélés et désintéressés ; les plus mauvaises causes, des serviteurs passionnés et des martyrs.
Sidetelsexemplesneparaissentpasassezprobants,lesphilosophesnousenoffrentd’autres,où’lonnesauraitsuspecternila bonne foi, ni les lumières. Eux aussi sont attachés à leurs systèmes de toute l’ardeur de leurs convictions, de toutes les forces de leur espirtetdeleurcœur:leurâmeestinondéedecetteéblouissantelumièrequinousapparatîcommelamarquedistincitve,dela vérité.Ilssontcertains:etpourtantquelques-unsdumoinssetrompent,puisquesisouventlisecontredisen.tSpinozaditifèrement qu’on n’est jamais certain du faux. Ses idées sont irrésistiblement claires pour lui : le sont-elles pour tant d’autres qui les ont combattues?etlesidéesirrésistiblementclairesdetantd’autres,desonmaîtreDescartesparexemple,l’étaient-ellespourlui?lI fautenconvenir:sic’estdanslaplénitudedel’adhésion,ouduconsentemen,tdans’lintensitéde’laffirmationetl’ardeurdela croyancequ’oncherchelamarquedistinctivedel’évidenceoudelavéirté,unetellemarquen’existepas.Laforceaveclaquelleon aiffrmeunechoseneserajamaislapreuvequecettechoseestvraie.L’erreurseraittropfacileàéviter,sientrelacerittudeetla croyance,liyavaitunedifférencespécifique:cequifaitjustementladifficutléduproblème,c’est’limpossibiiltéoùnoussommesde fairecettedistinction.Lacertitudenepeutêtreenifndecomptequ’uneespècedecroyance.
Laseuleconclusionàtirerdesconsidérationsquiprécèdentc’estques’liyauncirtériumdevéritéi,lfautrenonceràletrouverdans l’adhésion,oudequelquenomqu’onveullie’lappele,rassenitment,acquiescementouconsentement.Ilfautdistinguerl’adhésionde li’déeàlaquelleonadhère.Lesenscommunetmêmelesphliosophes,ontquelquepeineàfairecettedistinction:l’analyse’lexige. Pirmitivemen,tl’esprithumainneséparepaslesidéesetleschoses:ilprendlesidéespourdeschoses:liestnaïvemen,tréailste. Delà,lepirncipesilongtempsadmiscommeunaxiome:Onnepensepascequin’estpas.L’expéirence,c’est-à-direladécouverte de l’erreur, ne tarde pas à prou�eulenesinsi:anean’nuqu’vudoùàlordbo’auedaysesohcxqreli’uvujseettnotsidugniele ’lobjet.Cettepremièreséparationaccomplie,lienresteunesecondequinesefaitquebeaucoupplustard:danslesujetlui-mêmei,l fautdistinguerl’acteparlequeloncroitdelachoseouplutôtdeli’déeàlaquelleoncroit.Cesdeuxfaits,ordinairementunis,nelesont nitoujours,ninécessairement:lisnesontpasfonction’lunde’lautre.
Toutefois,cen’esltàencorequ’uncritériuminfaiillbledel’erreur;ous’ilpeutserviràconnatîrequelquevérité,cen’estjamaisqu’une véritédéirvéeetenfindecomptehypothétique.Enmathématiqueetenlogiquelesconséquenceslesplusrigoureusementdéduites nesontjamaisvraiesqu’ensupposantvraieslesprémissesd’oùonlesitre.Lesstoïciensontmieuxquepersonnemarquéle caractère des vérités de cet ordre : les majeures de leurs syllogismes ne sont jamais comme les nôtres, présentées à titre d’asseritonscatégoirques:lisdironttoujours:SiSocrateesthomme,ilestmortel:o,retc.lIrestetoujoursàtrouverlecirtérium,non delavéirtédéduite,maisdelavéritéréelle.
Cettethéorieestaufond,bienquli’snesesoientpeut-êtrepastoujoursexpirmésavecuneirgueursuffisante,cellequ’ontdéfendue lesplusgrandsphliosophes.lIarrivebienàDescartesdeprendrel’adhésionelle-même,ou’limpossibiiltédedouterpourcirtéirum delavérité:ainsiquandilproclamelecogito,lidéclarequelesplusextravagantessuppositionsdesscepitquesnesauraient ’lébranler.Maisordinairement,linepalrequedelaclartéetdeladisitncitondesidées:c’estdansl’élémentintellectue,lprisenlui-mêmeetisolédetoutautre,qu’iltrouvesoncirtéirum.EtSpinozaitentàpeuprèslemêmelangage. L’expressionsifréquemmentusitée,cirtéirumdelacertitude,estsouverainementimpropre.Siondéifnitlacertitudecommele dogmaitsmecartésien,ellen’apasbesoindecirtéirum,ainsiqueSpinoza’latrèsjustementfaitremarquer(Veigsnoolltegeatiruns, Spinoza,Deintellectusemendatione,p.12),etn’ensauraitavoir:carelleestunétatde’lâmesuigeneris,etc’estellequiestle critérium de l’évidence. Si on entend la certitude comme une forme de la croyance, suivant la théorie qui vient d’être exposée, il y a ileusansdoutedesedemanderenquelcas,etsousquellesgaranties,nousdevonsaccordernotreassentimen:tc’estalorsqu’ilya uncritéirum(etremarquonsqu’encomprenantainsilecritérium,lesenscommunadmetimpilcitementquel’assenitmentdépendde nous,etconfirmed’unemanièreassezinattendue,notrethéoire);maiscen’estplusalorslacertitude,c’estlavéirtéquecette marqueserviraàreconnaître.Entoutehypothèseetentoutedoctirne,ilfaudraits’habitueràneparlerqueducritéirumdelavérité. Cecritérium,lesujetletrouve,onvientdelevoir,ensi’solantenquelquesortedelasensibiiltéetdelavolontépourneconsulterque sonintelligence.Noserreursviennentdecequelaplupartdutemps,etpeut-êtretoujours,nouscroyonsavecnotreâmetoutenitère.lI faudrai,tpourêtresûrd’atteindrelavéirté,nefaireusagequedesesidées,etagircommedepursesprits.Est-cepossible?Et entendreainsilecirtéirum,n’est-cepasdirequ’iln’yenapas? Nous conviendrons sans peine qu’une telle opération, une telle mutilation psychologique, pourrait-on dire, est pratiquement impossible,outoutaumoinsfortdififcile.Maisdirequelavériténesedécouvrequemalaisément,qu’lifautdelongs,pénibleset incessantseffortspour’latteindre,etqu’ondoitencoresedéfierdesoi-mêmequandonseflattede’lavoiratteinte,cen’estpas irsquerunparadoxebienhardi.Cequiseraitsurprenan,tceseraitderencontreruncirtéirumd’uneapplicaitonsifacile,quelavérité s’étabilraitcommed’elle-même,etquelesdivisionsséculairesentretouslesespritsdisparaîtraientcommeparenchantement.Faclie ounon,cecritéirumestleseuldontnousdisposions:etc’estdanslamesureoùnouspouvonsnousrapprocherdecetétatidéalque nous sommes capables d’approcher de la vérité. Ensupposantmêmeachevéeetparfaitecetteséparaitonde’lespirtetdelasensibliité,ilresteraitdesdifficultés.S’ilyades synthèsesréellementnécessairespourtoutepenséehumaine,ilestincontestablequecertainessynthèses,contingentesenelles-mêmes, revêtent en certains cas pour l’esprit un caractère de nécessité apparente et trompeuse : il y a des synthèses qu’à un momentdonnénousnepouvonsrompre,quoiqueabsolumentparlan,tellespuissentêtrerompuesparunepenséeplusexercéeou plusaffranchiequelanôtre:oncitemllieexemplesdecesnécessitéstemporairesetenquelquesorteprovisoiresquisesont imposéesàlapenséedequelquesindividus,etnonàcelledetous.Ilfautbienconvenirqui’lestpourchacundenousfortmalaiséde savoir si nous ne sommes pas, en telle ou telle circonstance, dupes d’une illusion de ce genre. C’est pourquoi, même dans la scienceli,nefautpasêtretropabsolu:latoléranceetladéfiancedesoi-mêmesontdanstouslescas,etàtouslesdegrés,choses recommandables:lin’yapointd’individusinfaiillbles.Maissichacundenouspeutetdoittoujoursgarderquelqueréserveàl’égard desesilaisonsdi’déesmêmelespluséprouvées,saconifancepeutêtreentièrequandlivoiltesautresespritségalementculitvéset exercés, tomber d’accord avec lui. L’entente des hommes qui ont fait les mêmes efforts, et soumis leurs pensées aux mêmes épreuves,estl’approximaitonetlagarantielaplushautequenouspuissionsavoirdecettenécessitéquis’imposeàtoutepensée humaine.Levraicritériumdelavéirtédanslascience,c’est’laccorddessavants,cequi,bienentendu,esttoutautrechosequele consentementuniversel.Ondirapeut-êtreque,mêmequandlissontd’accord,lessavantspeuventsetromper:ilyenades exemples.lIsemblequelavéritédéifniitvereculechaquefoisqu’oncroitlasaisir.Maisquandonaccorderaitqueniunindividu,ni mêmeungroupeconsidérabledepersonnescompétentes,nesontjamaisabsolumentsûrsdepossédersurunpointdonnél,avéirté, lisuifftquecettenécessité,égalepourtoutepenséehumaine,quenousavonsprisepourcritéirum,soitconçuecommeunidéalqu’on poursuittoujours,etdontonpeutserapprochersanscesse.Ausurplus,lesdififcultésdecegenresontpurementthéoirques.Dansla pratiqueoncroi,te,tdanslesensvulgairedumot,onestcertain,sansfairetantdefaçons:etonabienraison.Maisrienpeut-êtrene montreplusclairemenltevéirtablecaractèrede’ladhésionquenousaccordons,mêmeàcellesdenosidéesquisemblents’imposer ànousavecleplusdenécessité:elleestd’ordreessenitellementpraitqueetsubjectif:ilfauttoujoursymettreunpeudebonne volonté. II C’estlanaturemêmedel’actedecroyancequ’linousresteàprésentàdéterminer:iciencorenousrencontronsdegrandes dififcutlés. Généralementl,acroyanceestregardéecommeunacteintellectuel:ellefaitenquelquesortepariteintégrantedel’idée.Pourtantil semblebienquecroireoujugersoitautrechosequepenser.«Qu’est-cequejuge,rditexcellemmentM.Gayte(p.104),sicen’est arrêterlapensée,suspendre’latteniton?Réfléchir,c’estpasserparunesuccessiondejugementsquitous,aumomentoùlissont présentsàlaconscience,sontl’objetdenotrecroyance.Pluslarélfexionestintense,pluslaséireesltongue.Quinousobilgedoncà neplusréfléchir?li’nteillgencenes’arrêtepasd’elle-même.Unefoisqu’elleareçu’limpulsion,ellepoursuitsaroute;elleroule toujoursinfatigable,sonroche,rsansjamaisleifxerausommet;ellefaitdérouler,devantlesyeuxdeceuxquimarchentàsasuite,les possiblesennombreindéfini,maisellenemesurepaslaréailté.Lavolontéluiimposeunarrêt,enluiifxantunbu.tJ’aipirs,par exemple,larésoluitonderélféchirsurleproblèmedelaliberté.Maisceproblèmenemelaissepasindifféren.tJedésireounedésire pasêtreilbre.Suivantl’unoul’autredecesdésirs,jeportemonattenitondepréférencesurl’unedesdeuxatlernativespossiblesl:a ilbertéouledéterminisme,c’est-à-direjecherche,jeveuxdesargumentsenfaveurde’luneoudel’autre;carjeneleschercherais passijenelesvoulaispas.C’estdoncunbutquelavolontés’imposeàelle-même;etlorsqu’ellel’aatteint,c’est-à-direlorsqueelle s’estdonnéàelle-mêmedesmoitfsd’affirmerlathéoirequiestlebutdesesefforts,ellesereposedanslacertitude,ellecroi.tC’est doncàcausedubutatteintquedanscertainscaslaréflexions’arrête.Autrementellenetrouveraitpasdeilmites:parconséquent ellen’aboutiraitàaucuneaffirmation.Lescepitcismeestunepreuvevivantedufaitquenousavançons:lescepitqueeneffe,testune intelligencetoujoursenmouvemen,tuneattenitontoujourstendue,quidemandeàlapenséeelle-mêmeunedécisionqu’ellene sauraitluidonner.Ilnes’attacheàaucunethéorie,parcequ’linesaitpasvouloir.lIdélibèretoujoursparcequi’lestincapabled’arrêter sa pensée par un acte de libre arbitreli: nela domine pas ; il se laisse dominer par elle. La multitude des opinions qui se présentent àlui,l’écrase,iln’apaslecouraged’enfaireunesienne.Cetteindécisionquenousremarquonsenluiserait-ellepossible,siles idéesavaientlavertudes’imposerparelles-mêmes?» Àunpointdevuepurementlogique,lisuffitd’unpeud’attenitonpourvoirquepenserousereprésenterunechose,etlaposercomme réelle,sontdeuxactesdistincts;carl’unpeutavoirileusansl’autre.Sionlesregardetousdeuxcommedenatureintellectuelle, encorefaut-ilbiendisitnguercesdeuxfoncitonsdei’lnteillgence.Ilfaudraunnomparitcuilerpourlaseconde.Cesera,si’lonveu,tle motjugement;maisdèslors,ondevrasi’nterdirerigoureusementl’emploidecetermepourdésigner’lopéraitontoutementalequi consisteàétabilrdesrapportsentredesreprésentations,etqu’onappelleraparexemplesynthèsementale.Leslogiciensn’ontpas toujoursobservécettedisitncitonpourtantsinécessaire. Maislejugementainsidéfini,doit-livraimentêtreappeléunacteintellectuel?Silesmotsontunsensprécisi,lfautdirequepenser, c’estavoirprésentesà’lespirtcertainesidéesouencoreunirdesidéesoudessensaitonsparunrapportdéterminé.Maisle jugemen,tsionentendseulementparlàl’acted’affirmer,n’estniuneidée,niunrapport:iln’ajoutepasuneidéeaucontenudei’ldée surlaquelleilporte,carautrementcetteidéeneseraitplusexactementcelledelachosequel’espirtsereprésente.Avantcomme après’laiffrmation,’lidéeresteexactementcequ’elleétai.tIlyaquelquechosedenouveaupourtant;maiscequiestsurvenun’est pas un élément de représentation ou de pensée proprement dite : c’est un acte d’un tout autre ordre, qui dans la conscience donne à i’ldée,objetde’lafifrmation,uneposiiton,uneformenouvelle.Cetacten’étantpasd’ordreintellectue,lonnepeutmieuxledésigner qu’enl’appelantactedevolonté.Jugerouaffirmer,c’estfaireensortequeli’déeàlaquelleonadhèresoit,nonpascertesvraieen soi,maisvraiepourceluiquiycroit(cequiestlaseulemanièrepourelled’être,à’légardd’uneconsciencedonnée,vraieensoi); c’estluiconférer,parunactesuigeneirs,unesortederéailté,quiestleseuléquivalentpossibledelaréalitévéritable. Maisdéclarerquejugeroucroirec’estvouloir,n’est-cepasfaireausenscommunetaulangageunevéritableviolence?Cette proposiitonaleprivilèged’étonnernoscontemporains,etd’enindignerquelques-uns.Ellen’estpourtantpasnouvelle.Lesstoïciens, quiétaient,commeonsai,tfortbonslogiciens,’lontformuléelespremiers;ettouslesphilosophesgrecspostéireursàAristote,si promptsàladispute,neparaissentavoirsoulevéaucunedififcutlésurcepoint.Parmilesmodernes,Descartes,Malebranche, Spinozasontdumêmeavis.Cesautoritésdevraientdonneràrélféchir. Poursimpilife,rcommençonsparécarterunequesiton,àlavéirtéfortétroitementiléeàcellequenousexaminons,disitnctepourtant, celledelailberté.Sansêtrepartisandulibrearbitre,onpeutsoutenirque’lafifrmationestactedevolonté:lesstoïciensetSpinozaen sontlapreuve.Mêmeensupposantque’lentendementetlavolonténesoientquelesdeuxaspectsd’unemêmechose,onpeutdire avecSpinoza(Eth.I,Ip.rXLVIII.)quel’affirmaitonest’laspectvolontairedelapensée:ledéterministeleplusrésolupeutdire qu’affirmerc’estvouloi,rmaisnécessairemen.tOnpeutdoncréservericilaquestionduilbrearbitre:liyatoutintérêtàétudier séparément deux problèmes si difficiles. L’objection,quiseprésentecommed’elle-même,estcelle-ci.Commentdirequejuge,rc’estvouloir?Puisj-enepasvouloirquedeux etdeuxfassentquatre?Lepropredesvéirtésdecegenren’est-ilpasdesi’mposersansrésistancepossible?N’ycroit-onpasdès qu’onlescomprend?Jeneveuxpasquelestroisanglesd’untiranglesoientégauxàdeuxdroits:celaes,tquejeleveuilleounon.Qu’liyaitlàunevéritablenécessité,maisseulementpourlapensée,c’estcequepersonneneconteste,etcequenousavons reconnu tout à l’heure. Mais autre chose est la nécessité de penser ou de lier des idées ; autre chose, la nécessité de croire, c’est-à-diredeposercommevraiesabsolumentlessynthèsesque’lespritnepeutrompre.Àlarigueu,ronpeutcomprendreunevérité géométirque,sansycroire.Polyénusgrandmathémaitcien,dontpalreCicéron(Acad,.I,I33,106.),s’étantrangéà’lavisd’Épicure, déclaraquetoutelagéométrieétaitfausse:ilne’lavaitpourtantpasoubilée.Lesépicuirens,gensfortdogmaitquesd’allieurs,ne croyaientpasauxmathémaitques:lessceptiquesendoutaien.tSeulement,commenousn’avonsd’ordinaireaucuneraisonde contesterlesvéirtésdecetordre,nousycroyonsenmêmetempsquenousypensons.Parcequli’estspontanénotreassenitment faitpourainsidirecorpsaveci’ldée:etlanécessitédeli’dées’étendenquelquefaçonà’lassenitmentqui’laccompagne.Maisc’est làunelilusionpsychologique.Lacroyance,icimême,estautrechosequelapensée;c’estpourcetteraisonqu’ellepeutsurvivreàla pensée,etquenouspouvons,commedisaitDescartes,tenirencorecertainesproposiitons,pourvraies,aprèsmêmequenous avonscesséd’ypenser,c’est-à-dired’enapercevoirclairemen,tetd’ensentirlanécessité. Direquecroire,c’estvouloir,cen’estpasdirequ’oncroitcequ’onveut.Personne,eneffet,nesouitentquelacroyancesoitunacte devolontéarbitraire,etnesoitqu’unactedevolonté.lIfautdesraisonsàlacroyance,commeilfautdesmotifsàlavolonté.Croire pourtan,tc’estvouloir,c’est-à-dires’arrêteràuneidée,sedécideràl’affirmer,lachoisirentreplusieurs,laifxercommedéfinitive,non seulementpournotrepenséeactuelle,maispourtoujoursetpourtoutepensée.C’estassurémentfaireautrechosequedesela représenter. Lephliosophequiasoumislathéoriedelacroyancevolontaireàlaciritquelaplusserréeetlaplusvigoureuse,estM.PaulJanet:
nousnesauironspassersoussliencelesargumentsqu’ilfaitvaloiravectantd’autoirté:«Iln’yapaslieu,selonnous,diti-l(Traité élémentairedephilosophie,p.278,Pairs,Delagrave,1880.),deconfondrel’affirmationetlavoiltion.lIn’yanulrapportentrece jugement:j’afifrmequelaterreestronde,etcetautre:jeveuxmouvoirmonbras.Sansdoute,aumomentoùjeveux,j’affirmemon vouloir;maismonaffirmationn’estpaslevouloirlui-même;demêmequelorsquejedis:jesouffre,j’affirmemasouffrance,maisma souffrancen’estpasenelle-mêmeuneaffirmaiton.Lorsquejedis:jeveuxmouvoirmonbras,oùestlavoiltion?Est-cedans ’laffirmaitonquemonbrasestmû?maiscen’esltàque’leffetdemonvouloi,rcen’estpaslevouloirlui-même;àplusforteraison,il n’estpasdanscetautrejugement:monbrasaétémû.Dira-t-onquelejugementvoiltifconsisteàdire:monbrasseramû?Maisce n’estlàqu’uneprévision,uneinduction;cen’estpasune,volition.Enunmo,ttoutjugementportesurleprésen,tlepasséoul’avenir; o,raucundecesjugementsnereprésentelefaitdelavolition.Dira-t-onqui’cilejugementportesurlepouvoir,nonsurlefait?Mais dire : je peux mouvoir mon bras, ce n’est pas dire : je veux le mouvoir. De quelque manière qu’on s’y prenne, jamais on ne fera que l’affirmationreprésenteunevoiltion,àmoinsdechangerlesensdumotaiffrmation,etqu’onneluifassedireprécisémentceque signiifelemotvoliiton;maisalorsiln’yauraplusdetermepoursignifiercequenousappelonsd’ordinaireaiffrmaiton.D’ailleurs, afifrmerunfaitseratoujoursautrechosequevouloirunacte.Afifrmerunfait,c’estdirequ’unfaitexiste:vouloirunacte,c’estfaire qui’lsoi,tc’estladifférencedel’indicaitfetdusubjoncitf.Lefiatluxn’estpasuneaffirmaiton,c’estuneaction.Dansl’afifrmaiton (quandelleestvraie),iln’yairendeplusquecequ’liyadans’lidée.Danslavoliitonli,yaquelquechosedeplus:l’existenceelle-même, le passage du non-être à l’être, le changement. «Onpourraitdirequelavolontén’estqu’unacteintellectue:lcarvouloir,c’estchoisi,rc’estpréférer,c’esttrouverunechosemeilleure qu’uneautre,c’estjuge.rC’estencoreuneconfusiond’idées.Autrechoseestlechoixl,apréférencedeli’ntelligence;autrechoseest lechoix,lapréférencedelavolonté.JepréfèreCornelileàRacine,c’est-à-direjelejugeplusgrandqueRacine;maisjeneveuxpas quecelasoit:celaestindépendantdemavolonté:jen’ypeuxrien.Lorsquejeprononcecejugemen,tjen’entendspasseulement exprimermapréférenceetmongoût;maisjedéclarequecelaestainsi,indépendammentdemongoûtparticulier.lIn’yapaslà ombredevolonté.lIenestdemêmesi,auileudejugerdeshommesetdesécirts,jejugedesacitons,mêmedesactionsquisont miennesetquiseprésententàmoipourêtrefaites.Direquejepréfèrel’uneàl’autre,quejelatrouveplusjusteouplusutlie,cen’est pasencorelavouloir:cartantqu’lin’yaquepréférenceintellectuelle,elleresteà’létatcontemplatif:iln’yapasd’aciton.Quesiau contraireils’agitd’unepréférencedelasensibliité,c’estuneautrequestion.» Enrésumé,lavoilitonn’enfermeaucuneafifrmation,etd’autrepartl’affirmationestautrechosequelavoliiton.Examinonscesdeux points. Danscejugement:jeveuxmouvoirmonbras,oùest’laiffrmaiton?Assurémentilnes’agitpasdedirequ’envoulant,j’aiffrmemon vouloir:cen’estpasdansl’expressionde’lacte,danslamanifestationextéireurequ’ilfautchercher’laiffrmation:c’estlevouloir mêmequidoi,tcommeleditfortbienM.Jane,têtre’laffirmation.Or,qu’est-cequevouloirunmouvementdubras?Cen’estcertes pas’lexécuter:l’accompilssementdel’acte,M.Janetenconvientavectoutlemonde,nedépendpasdirectementdelavolonté. Vouloirunmouvementcorporel,puisqueaussibiennousignoronscomplètementcommentlis’exécute,c’estuniquementnousarrêter à’lidéedecemouvement,luidonnerdanslaconscienceuneplaceàpar,técartertouteslesreprésentaitonscontraires,ou simplementautres:lemouvementréelvientaprès,suivantlesloisgénéralesde’luniondel’âmeetducorps.Qu’est-cemaintenant qu’aiffrmer?N’est-cepasaussi,aprèsunedélibérationplusoumoinslongue,s’arrêteràuneidée,écartercellesquilacontredisen,t luiconférerunesortederéalitél,amarquerd’unepréférence?Envisagéseneux-mêmes,dansleforintérieuroùliss’accomplissent tousdeux,etoùliss’accomplissentseulemen,tlesdeuxactesnesont-ilspasdemêmenature? Ilresteunedifférencepourtantquenoussommesloindevouloirméconnaître.Quandc’estli’déed’unmouvementcorporelquis’offre àl’espirt,lavolontéoulacroyanceapourrésultatdefairenaîtrelemouvementlui-même;aucontraire,l’adhésionàuneidéene produitdirectementdumoins,aucuneffetdanslemondeextérieur.Maissiimportantequesoitcettedifférence,ellen’empêchepas les deux actes d’être de même nature. C’est par une circonstance indépendante du vouloir et de la croyance que dans le premier cas,liseproduitunchangementdanslemondephysique.Cen’estpasparcequenouslevoulons,dumoinscen’estpasuniquement parcequenouslevoulonsquelemouvements’accompilt:c’està’lidée,ausimplefaitdereprésentationdanslaconscience,etnon auvouloir,qu’estilécemouvemen.tLapreuveenestqueli’déed’unmouvement,dèsqu’elleseprésenteàlaconscience,etavant mêmetoutactedevolonté,estsuiviede’lébauchedecemouvement,etsouvent,commedanslesomnambulismel,emouvementse produit en dehors de toute volonté. Dèslors,ilestfacilederépondreàlaquestiondeM.Janet.Lavoliitonn’estnidanscejugement:monbrasestmû;nidanscelui-ci: monbrasaétémû;nidanscelui-ci:monbrasseramû.Onpourraitdirequ’elleestdanscelui-ci:monbrasdoitêtremû.Maisplutôt ilestimpossibled’expirmerpardesmots,nécessairementempruntésàl’ordreintellectuel,unactequiparessencen’estpas intellectuel.Cequ’onenpeutdiredemieux,c’estquec’estunesortedeifa.t Par suite, nous pouvons accorder à M. Janet que affirmer un fait sera toujours autre chose que vouloir un acte. Nous conviendrons volonitersquedeuxtermesdistincts,ceuxdevoilitonetd’affirmaiton,seronttoujoursnécessairespourdésignerdeuxopéraitonsdont lesconséquencessontsidifférentes.Ladifférencecependantestànosyeuxtoutextirnsèque.Aiffrmerunfait,c’estnonpascertes fairequ’liexistehorsdenous;maisc’estfaireensortequi’lexistepournous.Vouloirunacte,c’estchoisirentreplusieursidéesqui seprésententànous,etparuneconséquenceattachée,envertudesloisnaturel�les, à la préférence que nous lui accordons, la réaliser hors de nous. Nousnedironspasnonplusquelavolontésoitunacteintellectuel,etnousaccorderonsàM.Janetqu’ilfautdisitnguerentre l’opérationquis’accompiltdansnotrepensée,lorsqueparexempleCorneillenousparaitsupérieuràRacine,etl’affirmaitonpar laquellenousdéclaronsquel’unestsupéireuràl’autre.Seulementcetteopéraitondei’lntelilgence,distinctedelapréférencedela volonté,nousne’lappelleronsniunjugemen,tpourlaraisonindiquéeplushau,tnimêmeunepréférence.Ànosyeux,dèsqui’lya réellementjugementoupréférence,l’entendementetlavolontés’unissent:’lactevolontaires’ajouteàlareprésentaiton.Se représenterCornelilecommesupérieuràRacine,cen’estpasassurémentvouloirquecelasoit,lin’yapaslàombredevolonté.Mais jusque-làc’estunpurpossible.Enrevanche,aumomentoùjejugequeCornellieestsupérieuràRacine,jechoisisentredeux opinionségalementprésentesàmapensée;jeprendsunparit;jedécide:etc’estlàunactedevolonté.Ilestbienvrai,commeledit M.Jane,tqu’enprononçantcejugemen,tjen’entendspasseulementexprimermapréférenceetmongoût:jedéclarequecelaest ainsi,indépendammentdemongoûtparitculie.rTelleesteneffetlaprétenitondetoutecroyance:maisquinevoitqu’enréailté,jene faisqu’exprimermapréférencepersonnelleetmongoûtparitculier?Etilenestainsidetousnosjugements:lesvéirtéslesplus absolues et les plus universelles ne deviennent objets de croyance qu’en revêtant la forme de jugements individuels, acceptés, et comme ratifiés par telle personne donnée. EndehorsdesobjecitonssiingénieusesetsiifnesdeM.Janet,lathéoiredelacroyancevolontairesoulèveencorebiendes difficultés:examinons-enquelques-unes. OntrouvechezSpinozaunethéorieoriginaleetprofondedelacroyance.Lesidées,suivantcephliosophe,nesontpascommedes dessinsmuetseitnertestracéssuruntableau (Eth., II, pr. 43, pr. 48, schol.) : elles sont actives et en quelque sorte vivantes : c’est toujours une réalité qu’elles représentent. En d’autres termes, l’idée et la croyance ne sont jamais séparées (Eth., II, pr. 17 corol.) : l’analyse les distingue, etattirbue’luneàl’entendement,’lautreàlavolonté.Maisl’entendementetlavolonténesontaufondqu’uneseuleetmêmechose (Eth., II, pr. 49, corol.) .Dèslors,penserunechose,dequelquemanièrequecesoit,c’estycroirel:esimageselles-mêmesnefontpasexception (Eth., II, pr. 17, Cf. 49, corol., schol., p. 121.) : la croyance s’y attache, aussi longtemps du moins, que d’autres images, accompagnées d’autres croyances, n’y font pas obstacle. Par suite être certain, c’est avoir une idée que non seulement aucune autre ne vient contra�autre moment, si la connaissance se complète et s’achève, peut rencontrer une idée antagoniste. Comme l’absence de doute est autre chose que l’impossibilité absolue de douterrier en fait, mais qu’aucune autre, absolument parlant, ne saurait contrarier. D’autre part, croire, c’est avoir une idée à laquelle aucune autre ne s’oppose actuellement, mais qui, à un (Eth., II, pr. 49, corol., schol.) ,liyaentrelacroyanceetlacerittudeunedifférencespécifique.Parsuite,’lerreurn’estjamaisque’labsenced’uneidéevraie,c’est-à-direunepirvaiton (Eth., II, pr. 35.) ,ouunenégaiton.Douterenifnc’est,ayantuneidée,enconcevoirenmêmetempsuneautrequifasseobstacleàlapremièreet arrête la croyance. Ilyauraitbiendesréservesàfairesurcettedisitncitonentrel’impossibilitédedouteret’labsenceactuelledudoute,surtoutsurla théoirequinevoitdansl’erreurqu’unepirvaiton,et,parsuite,laréduitàl’ignorance.Toutefoisilfautreconnaîtrequeladoctirnede Spinozaestinattaquableencesensquejamais,ayantunepensée,nousnesuspendonsnotreassenitmentsansavoirpourcelaun moitf,sansopposeruneidéeàuneidée:nousnedoutonsjamaissansraison.Aucunecontestaitonsérieusenepeuts’éleversurce poin.tDèslors,comme’lappairitond’uneidéedanslaconscienceparaîtdépendretoujoursdesilensqui’lunissentàuneidée antéireure,desloisde’lassociationdesidéesoudecellesdel’entendement,onpeutêtreamenéàsoutenirquelacroyance,en dernièreanalyse,estunfaitintellectue;loudumoins,siellene’lestpas,siavecSpinozaonpersisteàl’attribueràlavolonté,ilfaudra direquec’estauxseulesloisdelapenséequ’elleobéit;lerôledelavolontéseratellementréduitqu’enréailtéilserasuppirmé: c’estbienlàqu’abouittlathéoriedeSpinoza. Cette conclusion serait invincible si on pouvait prouver qu’une idée, capable de faire obstacle à une idée donnée, n’apparaît jamais danslaconsciencequesouscertainescondiitonslogiquesouempiriques,maissoumisesàuneirgoureusenécessité,ettellesque lavolontén’aitsurellesaucuneaciton.Or,c’estprécisémenltecontrairequiparaîtvrai.Quellequesoiti’ldéequiapparaisse,onpeut toujoursfaireéchecàlacroyancequitendànatîreenévoquantsimplementlesouvenirdeserreurspassées.lIn’estpasbesoin d’attendrequ’uneidéeamèneàsasuitelesidéesparitculièresquiluiseraientantagonistes,cequi,enbiendescas,pourraitêtre long:uneidée,unesynthèsequelconquepeuventtoujoursêtretenuesensuspensparcetteseuleraisonquenoussommesfaillibles:cetteraisonesttoujoursprête,oudumoinsnouspouvonslasusciteràvolonté:ellepeutserviràtoutesfins:elleestcommele factotumdudoute.C’estpourquoionpeuthésiteravantd’admettrelespropositionsmathémaitqueslesplusévidentes.Mêmele douteméthodiquen’estpasautrechose.Avoirtoujourspar-deverssoicemotifdedoute,retl’opposeràtoutecroyancequi commenceàpoindre,voliàleseulprocédéquelasagesserecommandepournousmettreengardecontrel’erreur. lIyaplus.Indépendammentdecetteraisonconstantedesuspendresonassentiment,liestcertainqu’onpeuttoujoursencherchant bien, en trouver d’autres plus particulières et plus précises, qui, le doute une fois ébauché, viennent lui prêter appui. Quelle est la véirtéqu’onn’aitjamaiscontestée?Quelestleparadoxeenfaveurduquelonnepuissetrouverdesraisonsspécieuses?c’estlefait que,depuislongtemps,lessceptiquesontsignalédansleurfameuseformule:pantilogôlogosanitkeitai(«Àtoutargumen,t s’oppose un argument contraire », Sextus Empiricus, Hypotyposes, I, 6.). Qu’on ait tort ou raison d’agir ainsi, peu importe pour le moment:c’estunfaitquenousconstatons.Maiss’ildépendtoujoursdenousdefaireéquiilbreàuneidéedonnée,onrevientàla théoriedelacroyancevolontaire.C’esttoujoursparceque,pouvantfaireautrement,lavolontés’attachedepréférenceàuneidée, c’estparcequ’ellecessedechercheretd’évoquerdesraisonspossiblesdedoute,rquelacroyancesemainitent.Suppirmezla volonté,etilneresteraplusqu’unfantômedecroyance.Peut-oneneffetdonnercenomàcettesorted’adhésioninstincitvequi s’attacheàtouteidéenaissante,auximagesdurêveetdel’hallucination,qu’aucunerélfexionn’accompagne,qu’aucundouten’a précédée,quin’aétésoumiseàl’épreuved’aucunexamenattenitf?Cettesortedecroyance,sic’enestune,estdumoinsfort différentedecellede’lhommeraisonnablequiveutsavoir:c’estdecelle-ciseulementquli’s’agit.Uneautreobjeciton,plusgrave peut-être, peut encore être opposée à la théorie de la croyance volontaire. Nous n’avons aucune conscience, quand nous croyons, de faireunactedevolonté;etqueseraitunactedevolontédontnousn’auironspasconscience?Etsinousenavonsconscienceà quelquedegré,lacroyance,ipsofacto,disparaî,touperdsoncaractèreessenitel.Croireeneffet,croirecomplètementdumoins,et avecuneenitèresincéirté,c’estconstatercequies.tToutelavaleurdelacroyanceànosyeuxvientprécisémentdecequ’elle si’mposeànous,decequenousn’ysommespourrien.Ymettrevolontairementquelquechosedenous,noussolliciteràcroire, seraitunesortedetircheirequivicieraitlacroyanceàsaracine;lecharmeseraitrompu.Lacroyancen’estrien,sielle[n’]est involontaire. lIfautbienconvenirquequandnousdonnonsnotreadhésionàunevérité,nousnecroyonspasordinairementfaireactedevolonté. Toutefois,lefaitquenousn’avonspasconscienced’agirvolontairement,encroyan,tneprouvepasabsolumentquenousnele fassionspas.Nousn’avonspasconsciencenonplus,quandnouspercevonslacouleuroulatempérature,demettreennos sensationsquelquechosedenous.Etpourtantbienpeudepersonnescontestentaujourd’huicettevéirté,quisembleencoreun paradoxeausenscommun.Nesepeut-lipasquelesujetintervienneencored’uneautrefaçondansl’actiondecroire?Bienplus:liy a des cas, et ici c’est au sens commun lui-même que nous faisons appel, ou nous n’hésitons pas à faire à la volonté une large part dans nos croyances. Nous n’avons pas conscience de faire acte de volonté quand nous nous trompons ; se tromper volontairement estunecontradictiondanslestermes.Cependantliyadeserreursqu’onpunit:lepharmacienquidonneunpoisonpourunremède, l’aiguilleurquidiirgeuntraindechemindefersurunefaussevoie,nefontpasexprèsdesetromper.Yauraiti-lcependantquelque jusitceàlespunir,sileurvolontén’étaitpourirendansleurerreur? Ilfautdisitnguerdeuxchosesdanscetteacitondecroirequiparaîtsimple,etquine’lestpas.L’assentimentdans’lactedecroire n’estpas,danslavieordinaire,regardécomme’lélémentessenitel.Eneffet,nousnecroyonspaspourcroire,maispouratteindrele réell,achose,qui,enifndecompte,nousintéresseleplus,etpeut-êtrenousintéresseseule.Ilenrésutlequecetacte,subordonnéà uneifnquiluiestextérieure,s’effaceenquelquesorteauxyeuxdelaconscience;ilestsacrifié;nousnefaisonsattenitonqu’au résutla;tnousoubilonslemoyenemployépour’latteindre.C’estunesorted’lliusiond’optique,analogueàcellequenouscommettons quandnouslocailsonsnossensationsà’lendroitoùagissentlescausesquilesprovoquen,tetnondansnosorganes,oudansle cerveau où elles se produisent réellement.
Pourdistinguercetélémentvolontaire,sanslequelpourtantlacroyancen’existeraitpas,ilfautuneétudeattentivee,tuneanalyse minuiteuse;sionyprendgardepourtan,tonifnitparl’apercevoir.Lelangagelui-mêmeenconvientquelquefois:témoindes expressions comme, accorder son assentiment, se rendre à l’évidence, et bien d’autres.
Maisàparitrdumomentoùnousavonsprisconsciencedecetteintervenitondelavolonté,lacroyancen’est-ellepasparlàmême amoindire?Croit-onencore,danslesensvraidumo,taumomentoùonsaitqu’onn’estpasforcédecroire?Nousavouerons volonitersqu’enperdantsonapparencedenécessité,lacroyancechangedecaractère;maisnousn’estimonspasqu’elleyperde beaucoup.Quelinconvénientyaurait-li,sitousleshommesétantbienconvaincusqu’liyaquelquechosedesubjecitfentoute croyance,mêmelapluscertaine,onnerencontraitplusdecesespritstranchantsetabsolus,quinedoutentderien,n’admettent aucunecontradiction,mépirsentceuxquinecroientpascequi’lscroien,tetsonttoujoursprêtsàimposerleursopinionsparleferet parlefeu?Onn’estpasréduitpourcelaàêtrescepitqueouàcroiremollement.Aprèsdemûresréflexionsetdesérieuses recherches, on peut s’arrêter de propos délibéré à des croyances désormais fermes et inébranlables. La plupart du temps, ce qui décidedenoscroyances,c’estlehasarddel’éducaitonoudelanaissance,oulesexemplesquenousavonseussouslesyeux,ou lespremierslivresquenousavonslus,oulespremiersmaîtresquenousavonsentendus.Nosconvicitonsseraient-ellesmoinsfortes, siauileudelesavoirsubiesaveuglémen,tnouslesavionsforméesenconnaissancedecause,aprèsréflexion,à’lâged’homme? Lacroyancepeuts’étabilrsoildementsansreniersesoirgines.Simaintenant,enraisondecesoirgines,onsongequepeut-être, malgrésabonnevolonté,onn’apaspirslamellieurevoie,siuneombrelégèrededouteflotteparfoisautourdescroyances,qu’onn’a admisespourtantqu’àbonescient,sionestindulgentpourlesautres,siongardesonespirtilbreetaccessibleàtouteidéenouvelle, où sera le mal ? C’est une pensée de derrière la tête qui en vaut bien une autre. La vraie conclusion de la théorie de la croyance volontaire est une grande leçon de tolérance.