L'Église de scientologie risque la dissolution L'Église de scientologie est de nouveau sur la sellette. Considérée en France comme une secte mais admise comme une religion aux États-Unis, la Scientologie sera jugée en tant que personne morale à partir de lundi, à Paris, pour "escroquerie en bande organisée" et/ou "exercice illégal de la pharmacie". Sept responsables, dont son dirigeant français Alain Rosenberg, 60 ans, et ses deux principales branches françaises, l'Association spirituelle de l'Église de scientologie et la librairie SEL (Scientologie Espace Liberté) feront face à trois plaignants – deux ex-adeptes et l'ordre des pharmaciens. Ce procès en correctionnelle aura lieu jusqu'au 17 juin. Les personnes physiques encourent jusqu'à dix ans de prison et 1 million d'euros d'amende, les personnes morales une amende cinq fois supérieure et l'interdiction d'activité, ce qui aboutirait à la dissolution du groupement en France. L'enjeu est donc crucial pour ce mouvement fondé aux États-Unis dans les années 50 par l'écrivain de science-fiction Ron Hubbard, qui revendique aujourd'hui des millions d'adeptes dans le monde. C'est la deuxième fois que l'Eglise de scientologie est jugée en tant que personne morale. Au regard du code pénal, elle risque la dissolution. Le précédent jugement remonte à 2003 : la cour d'appel de Paris avait alors relaxé l'association du chef d'escroquerie, ne la condamnant que pour une affaire de fichiers informatiques.