Alors que les emplois sont toujours plus concentrés dans les pôles urbains, le développement de la périurbanisation ainsi que l'augmentation de l'activité féminine concourent à l'allongement des déplacements domicile-travail et à l'utilisation de plus en plus massive de la voiture particulière. Les principales agglomérations sont les premières victimes de ce développement des flux routiers. Aux déplacements internes déjà très nombreux s'ajoutent de plus en plus de navettes quotidiennes relatives aux habitants des zones rurales ou périurbaines. Ces derniers, même quand ils résident à proximité d'une gare ferroviaire bien desservie, ne recourent que très peu au transport par le rail.
Sans rationalité des agents économiques, point de théorie économique, point de poli tique économique. Les trois quarts des HautNormands vont tra vailler en voiture et seulement un sur dix par les transports en commun. Ce choix peut s’expliquer dans bien des cas : insuffisance des transports collectifs, horaires décalés, etc. Mais prenons un exemple particulier : celui des personnes qui travaillent à Rouen. Soit une gare, située à 40 km de Rouen et correc tement desservie (trois trains le matin, quatre le soir) ; temps de déplacement en train 30 à 40 minutes. Observons les actifs résidant à quelques minutes de cette gare. Comment expliquer que la moitié d’entre eux prennent encore leur voiture pour se rendre à Rouen ? Estce une question de coût, de rapidité, de sécurité, de confort ? Ce choix de consomma teur peut surprendre, surtout si l’on tient compte des embarras de la circulation, des difficultés de stationnement en ville, des ris ques d’accident. Pourtant, ce comportement n’est pas spécifique des HautNormands, qui se situent dans la moyenne des régions, hors Ilede France. Dans tous les pays d’Europe, la voiture occupe une place prépondérante : elle représente entre 80 et 90 % des trans ports terrestres de voyageurs, tous motifs de déplacement confondus.
Jean LEMATTRE Chef du service des études et de la diffusion
S O M M A I R E
SOCIÉTÉ DÉPLACEMENTS “DOMICILETRAVAIL” La domination sans partage de la voiture particulière . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
EMPLOI LES EMPLOIS MÉTROPOLITAINS SUPÉRIEURS Des emplois en forte croissance. . . . . . . . . . . . 4
ANALYSES CONJONCTURELLES LA CONJONCTURE EN HAUTENORMANDIE AU 2E TRIMESTRE 2002 Reprise sans vigueur dans l’industrie et le bâtiment. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
DÉPLACEMENTS «DOMICILETRAVAIL»
Lettre statistique et économique de HauteNormandie
La domination sans partage de la voiture particulière
Hélène DEBEAURAIN* Jérôme FOLLIN
a périurbanisation estun des Alors que les emplois sont toujours plus concentrés dansL phénomènes majeurs qui carac térise la répartition de la population sur le les pôles urbains, le territoire depuis environ trois décennies. développement de la De nombreux ménages quittent les pôles urbains, même s’ils y conservent leur périurbanisation ainsi que emploi, pour aller résider dans des zones l’augmentation de l’activité plutôt rurales, situées en marge de ces féminine concourent à pôles urbains. Ces comportements rési l’allongement des déplacements dentiels ont une forte incidence sur les déplacements domiciletravail, d’autant domiciletravail et à l’utilisation plus que les emplois ont tendance à se de plus en plus massive de la concentrer toujours un peu plus dans les voiture particulière. Les zones urbaines. Cette augmentation de principales agglomérations sont la mobilité des actifs est également ren les premières victimes de ceforcée par le développement sensible de l’activité des femmes et donc de la pro développement des flux portion de couples dont les deux mem routiers. Aux déplacements bres sont actifs, rendant plus difficile la internes déjà très nombreux proximité entre domicile et lieu de travail. s’ajoutent de plus en plus de navettes quotidiennes relatives aux habitants des RÉPARTITION DES ACTIFS RÉSIDANT EN HAUTENORMANDIE zones rurales ou SELON LA DISTANCE DOMICILETRAVAIL périurbaines. Ces70 derniers, même quand 60 1990 ils résident à proximité1999 50 d’une gare ferroviaire 40 bien desservie, ne 30 recourent que très peu 20 au transport par le rail. 10 0 *Cet article s’appuie largement sur le mé20 à moins30 à moins40 kmMoins de10 à moins moire réalisé à l’INSEE par Hélèneet plus10 kmde 20 kmde 30 kmde 40 km DEBEAURAIN dans le cadre d’un DEA de Géographie (Université de Rouen).Source : INSEE Recensements de la population 1990 et 1999Unité : %