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Description
Contrairement à ses deux premiers recueils de poèmes qui racontent ce que l'auteure appelle "ses tranches de vie", celui-ci est une suite de poèmes écrits au fil des jours. Tout est prétexte, elle enfile les mots, les glisse dans son aiguille, pour tricoter les émotions, la vie d'avant et les événements.
Sujets
Informations
Publié par | Edilivre |
Date de parution | 07 juin 2022 |
Nombre de lectures | 0 |
EAN13 | 9782414581276 |
Langue | Français |
Poids de l'ouvrage | 1 Mo |
Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
Couverture
Copyright
Cet ouvrage a été composér Edilivre
175, boulevard Anatole France – 93200 Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com
Tous droits de reproduction, d'adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.
ISBN numérique : 978-2-414-58128-3
© Edilivre, 2015
Les enfants donnent un sens à la vie, mais les petits enfants le confirment.
Henning Mankell
Introduction
Mes regards bleus
La traction allait cahotant sur les routes de l’époque, où l’herbe affleurait au milieu et chaque nid de poule réveillait mes blessures, celle de mon corps si douloureuses : brûlures aux mains, aux seins, fesses tailladées, et de mon esprit qui ne comprenait rien.
Le directeur de l’Assistance Publique chantonnait dans sa moustache, pour calmer mes cris de terreur. J’étais l’oisillon blessé qui a perdu sa nichée, qui s’est cassé la gueule et qu’on ne regarde plus…
J’étais ratatinée au fond du siège, avec au cou un collier de perles de bois allongées de couleur marron et une médaille frappée d’un numéro que je connais encore par cœur, je n’étais déjà plus moi.
La voiture s’est immobilisée, je me suis tassée un peu plus, mes yeux, noirs comme la suie, ont alors croisé trois regards, bleus et si doux, que du haut de mes trois ans j’ai su que je venais de naître.
A cet âge, a-t-on l’instinct de survie ? Peut-on sentir l’instant où va basculer votre vie ? Je ne saurais le dire. Toujours est-il que j’ai dit « Maman », alors un des regards bleu a sorti les mains de son tablier et me les a tendues.
Un autre regard est vite rentré et est revenu avec un petit carré de chocolat qu’il m’a tendu : je l’ai recueilli dans ma main blessée, comme un onguent.
Alors le troisième regard bleu s’est penché, m’a enveloppé de sa tendresse, me portant comme un vase de cristal.
Ils m’ont choyée, fait oublier ma condition d’enfant de l’A P qui n’a pas toujours été facile à partir du moment où j’ai été interne.
J’ai pourtant trouvé la parade : être la meilleure, malgré les fils et filles à « papa »
Et puis ils ont tout fait pour retrouver mon frère, qu’ils ont recueilli, à 10 ans, bien abîmé en dedans.
Bien sûr ils sont partis maintenant au pays du grand sommeil, avant ce départ, nous ne sommes jamais plus quittés.
L’identité
L’identité
Et les mots glissent en moi,
en grappes, en chapelets,
devenant cordon ombilical,
je redeviens fétus replié :
en mal de ce lien de parenté,
cherché, maudit, renié, espéré,
délaissé, rejeté, voulu, abandonné,
non compris, non expliqué.
Quête et recherche, désespérée,
d’un moi, d’une identité,
en dehors de cette carte banale
estampillée d’un nom original.
un nom de nulle part, sans origine,
je suis née sans racines,
qu’importe, elles feront des rejets,
arrosés de pluie fine.
Mes racines
Mes racines,
envolées au vent de l’abandon,
l’horreur du ventre rond,
arrondi beaucoup trop tôt,
la jeunesse au fil de l’eau.
Mes racines,
un nom sur un bout de papier,
à peine née déjà oubliée,
des stigmates à fleur de peau,
ancrés dans ma chair, sur ma peau,
Alors mes racines,
d’autres me les ont données,
mais elles sont les plus belles,
ils m’ont tellement aimée.
Que je suis devenue belle.
Et puis mes racines,
je les ai engendrées,
je les ai enfantées,
sur mon tas de ruines,
c’est cela mon origine.
Mes racines,
ce sont vous mes enfants,
ce sont vous mes petits-enfants,
je n’existe que par vous,
et vous en remercie à genoux
Mon collier
Mon collier de perles d’amour,
je le porte tous les jours,
il est d’une valeur inestimable,
irréelle et impalpable.
Toutes sont liées et pourtant uniques,
unies dans un quatrain magnifique,
elles sont faites de joies et de rires,
tendres comme leurs premiers sourires.
De mes yeux elles ont effacé les pleurs,
pour ne me donner que du bonheur.
Ces perles, se sont mes petits-enfants,
qui chavirent mon cœur à chaque instant.
A Léa : mon puceron
Je t’ai tout cueilli ce matin,
le premier rayon du soleil
et toutes les fleurs du jardin
pour les offrir à ton réveil.
Sur ton oreiller, j’ai posé
l’arc en ciel, la lune rousse,
les étoiles, la voie lactée,
les marguerites et les mousses.
J’ai mis aussi quelques rêves,
des perles de rires, de bonheur,
pour que, si ton sommeil s’achève,
tu ne connaisses pas la peur.
J’apporterai au fil des jours
des blés séchés au grand soleil,
des tout-petits bouquets d’amour,
sucrés et doux comme le miel.
Et pour que tu dormes le soir,
j’irai chercher les sirènes,
celles qui chantent dans le noir
et qui effacent les peines
À Maxime : mon petit homme
...