L’alcool est, avec le tabac, la substance psychoactive la plus consommée en France. Malgré d’importantes améliorations portant sur la consommation d’alcool et la prise en charge des patients, il reste, du fait de ses multiples complications, une préoccupation de santé publique majeure.Repères épidémiologiquesEn 2014, parmi les 11-75 ans, 42,8 millions de personnes ont consommé au moins une fois de l’alcool ; 8,7 millions étaient des usagers réguliers (usage régulier défini comme supérieur à trois consommations par semaine pour les adultes, dix par mois pour les adolescents).Bien que la consommation baisse depuis les années 1960, la France reste parmi les tout premiers pays européens pour la consommation d’alcool. En 2012, la consommation totale d’alcool pur par habitant de 15 ans ou plus était de 11,8 litres. Mais le mode de consommation change : baisse des consommations quotidiennes, notamment de vin aux repas, au profit de consommations intermittentes en fin de semaine et d’alcoolisations aiguës à risque ponctuel.
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Extrait
Chapitre S17-P01-C01
Dépendance à l’alcool
F P RANÇOIS AILLE
0010
C01 1- P0 7- 1 S
Lalcool est, avec le tabac, la substance psychoactive la plus consom-mée en France. Malgré dimportantes améliorations portant sur la consommation dalcool et la prise en charge des patients, il reste, du fait de ses multiples complications, une préoccupation de santé publique majeure.
Repères épidémiologiques[14]
En 2014, parmi les 11-75 ans, 42,8 millions de personnes ont consommé au moins une fois de lalcool ; 8,7 millions étaient des usa-gers réguliers (usage régulier défini comme supérieur à trois consomma-tions par semaine pour les adultes, dix par mois pour les adolescents). Bien que la consommation baisse depuis les années 1960, la France reste parmi les tout premiers pays européens pour la consommation dalcool. En 2012, la consommation totale dalcool pur par habitant de 15 ans ou plus était de 11,8 litres (Figure S17-P01-C01-1). Mais le mode de consommation change : baisse des consommations quoti-diennes, notamment de vin aux repas, au profit de consommations inter-mittentes en fin de semaine et dalcoolisations aiguës à risque ponctuel.
30 1961 : 26,0 25 Ensemble 20 Vins 15
10
1980 : 20,1
Spiritueux quival5ent titres d’alcool pur É par habitant de 15 ans et plus Bières 0
2000 : 13,0 2012 : 11,8
6,9
2,6 2,1
196119641967197019731976197919821985198819911994199720002003200620092012 Total Vins Bières Spiritueux
Figure S17-P01-C01-1Évolution de la consommation d’alcool en France depuis 1961. (Sources : OMS, groupe IDA, Insee.)
Consommation de la population générale adulte (18-75 ans)
En 2014 : – 13 % ont déclaré navoir pas bu de boissons alcoolisées dans lannée ; – 38 % en ont consommé occasionnellement, moins dune fois par semaine ; – 39 % en ont consommé au moins 1 fois par semaine (pas tous les jours) ; – 10 % en ont consommé tous les jours.
S17P01C01 Dépendance à l’alcool
Les hommes consomment plus que les femmes et, plus la consom-mation est fréquente, plus leur proportion augmente : ils sont ainsi 3 fois plus nombreux à déclarer des usages quotidiens (15 versus 5 % parmi les femmes). Ils sont également plus nombreux à avoir connu au moins un épisode divresse dans lannée, leur pourcentage augmentant avec le nombre divresses. Le vin reste la boisson la plus consommée (39 % des personnes interrogées), suivi par la bière (21 %), puis les spi-ritueux (16 %).
Consommation chez les jeunes
En 2017, à 17 ans, lexpérimentation de lalcool est quasi constante : 85,7 % des jeunes en ont déjà consommé. Deux tiers des jeunes déclarent en avoir consommé au moins une fois dans les trente derniers jours. Lusage régulier (10 consommations ou plus au cours du dernier mois) est assez rare et en baisse. Il sagit beaucoup plus souvent de gar-çons : 12 % contre 4,6 % de filles en 2014. Lâge moyen de la première ivresse est denviron 15 ans. Quarante quatre pour cent des jeunes de 17 ans déclarent avoir eu une alcoolisation ponctuelle importante (API = au moins 5 verres en une seule occasion) au cours du dernier mois, avec une tendance à la baisse. Les API répétées (au moins 3 épisodes au cours du mois) diminuent également, mais concernent toujours 1 jeune sur 6, surtout des garçons. Les API régulières (au moins 10 dans le mois) ne concernent que 2,7 % des adolescents. Linquiétude concernant les consommations des jeunes tient à lévo-lution des comportements dalcoolisation : – niveau élevé dubinge drinking, correspondant à lingestion de grandes quantités dalcool (plus de 5 verres) pendant un temps court. Il touche surtout les garçons ; – utilisation de lalcool à visée toxicomaniaque (« défonce ») ; – utilisation de lalcool à visée auto-thérapeutique pour soulager un mal-être ; – le rapport drogues illicites-alcool devient flagrant, que leur associa-tion soit simultanée ou séquentielle.
Usage problématique
En 2014, près dun tiers des consommateurs de 18 à 75 ans (31 %) est considéré comme à risque ponctuel (consommations excessives intermittentes qui les exposent essentiellement à des complications aiguës – accidents, violences). Ce risque diminue avec lâge. Huit pour cent des consommateurs ayant une consommation régu-lière dalcool, supérieure aux repères recommandés, sont à risque de complications chroniques. Il sagit le plus souvent dhommes (3 fois plus que les femmes). On estime que 3 à 3,5 % des personnes qui ont consommé au moins une fois de lalcool en 2014 (environ 1,5 million de personnes) ont un trouble sévère de leur conduite dalcoolisation (dépendance).
Dommages
Mortalité globale
Les dernières données publiées [4] rapportent, en 2009, 49 000 décès, tous âges confondus, liés à lalcool, dont environ un tiers par cancer, un quart par maladie cardiovasculaire, 17 % par accidents ou suicides, 16 % par maladie digestive et 11 % pour dautres causes. Les décès liés à