La lecture à portée de main
142
pages
Français
Ebooks
2015
Écrit par
Sylvie Lévesque
Publié par
Presses de l'Université du Québec
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Ebook
2015
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Publié par
Date de parution
04 mars 2015
Nombre de lectures
2
EAN13
9782760542228
Langue
Français
Publié par
Date de parution
04 mars 2015
Nombre de lectures
2
EAN13
9782760542228
Langue
Français
Collection
Problèmes sociaux et interventions sociales
Fondée par Henri Dorvil (UQAM) et Robert Mayer (Université de Montréal)
L’analyse des problèmes sociaux est encore aujourd’hui au cœur de la formation de plusieurs disciplines en sciences humaines, notamment en sociologie et en travail social. Les milieux francophones ont manifesté depuis quelques années un intérêt croissant pour l’analyse des problèmes sociaux, qui présentent maintenant des visages variables compte tenu des mutations des valeurs, des transformations du rôle de l’État, de la précarité de l’emploi et du phénomène de mondialisation. Partant, il devenait impératif de rendre compte, dans une perspective résolument multidisciplinaire, des nouvelles approches théoriques et méthodologiques dans l’analyse des problèmes sociaux ainsi que des diverses modalités d’intervention de l’action so ciale, de l’action législative et de l’action institutionnelle à l’égard de ces problèmes.
La collection Problèmes sociaux et interventions sociales veut précisément témoigner de ce renouveau en permettant la diffusion de travaux sur divers problèmes sociaux. Pour ce faire, elle vise un large public comprenant tant les étudiants, les formateurs et les in tervenants que les responsables administratifs et politiques.
Cette collection était à l’origine codirigée par Robert Mayer, professeur émérite de l’Université de Montréal, qui a signé et co signé de nombreux ouvrages témoignant de son intérêt pour la recherche et la pratique en intervention sociale.
Directeur Henri Dorvil, Ph. D. École de Travail social, Université du Québec à Montréal
Codirectrice Guylaine Racine, Ph. D. École de Service social, Université de Montréal
Presses de l’Université du Québec
Le Delta I, 2875, boulevard Laurier, bureau 450, Québec (Québec) G1V 2M2 Téléphone : 418 657-4399 Télécopieu r : 418 657-2096 Courriel : puq@puq.ca Internet : www.puq.ca
Diffusion / Distribution :
Canada Prologue inc ., 1650, boulevard Lionel-Bertrand, Boisbriand (Québec) J7H 1N7 Tél. : 450 434-0306 / 1 800 363-2864
France AFPU-D – Association française des Presses d’universitéSodis , 128, avenue du Maréchal de Lattre de Tassigny, 7 7 403 Lagny, France – Tél. : 01 60 07 82 99
Belgique Patrimoine SPRL, avenue Milcamps 119, 1030 Bruxelles, Belgique – Tél. : 02 7366847
Suisse Servidis SA , Chemin des Chalets 7, 1279 Chavannes-de-Bogis, Suisse – Tél. : 022 960.95.32
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Lévesque, Sylvie, 1976-
Maternité précoce, violence et résilience : des jeunes mères témoignent
(Collection Problèmes sociaux et interventions sociales ; 72)
Comprend des références bibliographiques.
ISBN 978-2-7605-4220-4
1. Mères adolescentes. 2 Femmes victimes de violence. 3. Résilience (Trait de personnalité). I. Titre. II. Collection : Collection Problèmes sociaux & interventions sociales ; 72.
HQ759.4.L482 2015 306.874’3 C2014-942425-6
Les Presses de l’Université du Québec reconnaissent l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada et du Conseil des Arts du Canada pour leurs activités d’édition.
Elles remercient également la Société de développement des entreprises culturelles (SODEC) pour son soutien financier.
Conception graphique Richard Hodgson
Image de couverture iStockphoto
Mise en pages Interscript
Conversion au format EPUB Samiha Hazgui
Dépôt légal : 1 er trimestre 2015 Bibliothèque et Archives nationales du Québec Bibliothèque et Archives Canada
© 2015 – Presses de l’Université du Québec
Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés
Pour Laurane et Marion
Claire Chamberland
Professeure émérite École de service social Université de Montréal
C’est pour moi un honneur que d’écrire la préface de ce livre, car la recherche qui y est décrite est importante, pertinente et réalisée par une chercheure exceptionnelle et attachante. C’est en effet le fruit d’un travail qui s’est déroulé de 2004 à 2011. J’y ai participé à titre de directrice de thèse. Quelle chance ! D’abord, ce fut une belle rencontre avec une femme dont les valeurs sont profondément humaines et qui est très impliquée auprès des femmes à qui cette recherche est dédiée. Le contexte dans lequel ce projet a été réalisé mérite d’être souligné. Au début, Sylvie était mère d’une fille. Puis, en cours de route, naissait sa plus jeune. Cette double maternité a non seulement généré plusieurs enjeux de conciliation famille-travail-étude, ce qui est en soi un triple exploit, mais a aussi significativement marqué le parcours de cette recherche. Sylvie partageait avec les participantes l’expérience de devenir mère, de s’approprier cette identité, mais aussi de se questionner sur ce que veut dire « être une bonne mère ». Elle se sentait à la fois proche de ces femmes, mais aussi différente, puisque le contexte dans lequel se déroulait sa propre maternité différait substantiellement de celui des participantes à la recherche. Cela a donné lieu à des moments de supervision qui, je vous l’assure, ne sont pas qu’intellectuels.
D’entrée de jeu, cette recherche pourrait être qualifiée de sensible et sensée. Sensible, elle l’est par les choix épistémologique et méthodologique qui ont été faits pour privilégier la parole des mères. Sylvie a rendu visibles les intentions, rêves, valeurs, préoccupations, savoirs et actions de ces femmes. En cela, elle a pratiqué bien concrètement ce que l’on appelle une approche participative. Elle s’est dégagée des savoirs déjà construits par les « experts » pour sonder des territoires beaucoup plus obscurs, non pas parce qu’ils étaient sombres ou négatifs, mais plutôt parce que rarement éclairés par les études conventionnelles. Sylvie a pu faire émerger des savoirs nécessaires à la compréhension des réalités très « contextuelles » des femmes devenues mères à un âge précoce et des enjeux et défis auxquels celles-ci doivent faire face. La diversité des sources d’information mérite également d’être soulignée : des entretiens individuels et de groupe ou encore la création d’œuvres collectives qui témoignent des regards des mères sur leur propre situation, mais aussi, et peut-être même surtout, une participation active à des groupes d’activités qui a permis à Sylvie de connaître ces femmes dans la durée et le partage. Cette approche que je qualifierais d’ethnographique est rarement pratiquée dans nos recherches, mais elle apporte une profondeur qu’il me semble important de saluer.
Sensé, ce projet l’est en raison des choix théoriques qui ont fait émerger une représentation de la problématique dynamique et centrée sur les processus, mais aussi complexe vu la prise en compte simultanée des identités multiples ancrées dans des réalités personnelles, interpersonnelles et sociales qui sont loin d’être simples. Sensé, il l’est aussi et essentiellement par sa focalisation sur les trajectoires de résilience. Cet ouvrage renouvelle nos perceptions sur la situation de ces mères courageuses et volontaires, à cent lieues d’une vision stéréotypée et stigma tisante. Étonnamment, la maternité précoce n’est pas qu’adversité, elle s’avère également être un puissant moteur de changement qui active différents processus de résilience. L’expérience de ces femmes en mouvement correspond très bien avec la définition qu’Aldous Huxley en donnait dans Le meilleur des mondes : « L’expérience, ce n’est pas ce qui arrive à quelqu’un, c’est ce que quelqu’un fait avec ce qui lui arrive. » Ces femmes font preuve non seulement d’une bonne capacité d’introspection, mais aussi d’une aptitude à se projeter dans l’avenir et à tirer profit de leurs expériences passées. Mais surtout, on constate chez elles une puissante motivation à répondre le mieux possible aux besoins de développement de leur enfant en s’assurant que l’environnement dans lequel il grandit soit le plus sain possible. Cette injonction entraîne des choix de vie difficiles, mais qui ne peuvent se faire que si ces femmes prennent appui sur un certain nombre de conditions favorables, notamment des prises de conscience névralgiques et la mobilisation des ressources disponibles. La résilience est ici personnelle, mais aussi sociale et économique. Cependant, et cela peut paraître paradoxal, leur identité de mère semble prendre une place prépondé