Cette étude présente les résultats de l’analyse réalisée par KPMG concernant la communication et l’information financières des principaux acteurs européens du secteur des Services en Ingénierie Informatique (SSII) en 2008 et en 2009
Selon une tude Xerfi de mai 2010, le secteur des services informatiques1 regroupe prs de 19 300 entreprises ralisant un chiffre dJaffaires de 24,4 milliards dJeuros et occupait prs de 173 500 salaris.
Ce secteur comprend diffrentes typologies dJacteurs : des grands groupes franais et trangers, des mid caps cotes en bourse sur NyseEuronext ou sur dJautres marchs europens et un trs grand nombre dJacteurs de plus petite taille, cots ou non.
Aprs la crise des annes 2002-2003, les services informatiques ont connu un trs fort dveloppement. Le secteur a de nouveau t touch de faon significative par la dernire crise conomique et financire. Dans ce contexte difficile court terme, les socits du secteur ont su ragir de faon dynamique en agissant tant sur leur structure de cots que sur leurs offres clients et ont ainsi fait preuve dJune bonne capacit de rsistance. LJanne 2009 a ainsi t marque par un repli de 4% du march des logiciels & services aprs 4 annes conscutives de croissance suprieure 5% 2.
Le march franais des services informatiques nJa toutefois pas t remis en cause de faon fondamentale par cette crise et les perspectives dJactivit restent relativement bonnes. Ainsi, le Syntec informatique anticipe un retour la croissance du Conseil et des Services informatiques ds 2010 hauteur de 0,5% et de 1% en ce qui concerne le Conseil en Technologie2. Les besoins grandissant en services informatiques conjugus au nombre dJacteurs font de ce secteur une composante importante de lJconomie nationale. Les entreprises de nationalit franaise ont fait preuve dJun grand dynamisme tant en termes de croissance organique que de croissance externe au cours des 10 dernires annes mme si un ralentissement sensible des acquisitions sJest opr pendant les priodes de crise. Parmi ces acteurs, plus dJune cinquantaine de SSII sont cotes sur NyseEuronext Paris comprenant tant les diteurs de logiciels que les socits de services informatiques. Ainsi, il nous a sembl intressant dJanalyser la communication et lJinformation financires des principales socits cotes du secteur. Au vu de la typologie des SSII cotes sur NyseEuronext Paris, nous avons choisi de concentrer cette tude sur les socits dont lJactivit est dominante Services. Nous avons galement introduit quelques acteurs cots sur un autre march europen afin dJenrichir notre analyse. Nous esprons que cette tude permettra de donner chacune des socits du panel (voir la prsentation de notre chantillon en annexe) ainsi quJa ux autres intervenants du secteur un clairage quant la pratique actuelle en matire dJinformation et de communication financires. Comme vous pourrez le constater, la crise conomique et financire a influenc de faon significative la communication et lJinformation financires des metteurs du panel.
1 : les services informatiques regroupent selon lJtude cite en rfrence le conseil, lJingnierie et lJintgration de systme, lJinfogrance et la maintenance. 2 : communiqu de presse Syntec informatique du 1eravril 2010
Prsentation de lJtude
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Cette tude a pour objectif de prsenter les rsultats de lJanalyse ralise par KPMG concernant la communication et lJinformation financires des principaux acteurs europens du secteur des Services en Ingnierie Informatique (SSII) en 2008 et en 2009.
Sur la base des rsultats chiffrs de cette tude, les acteurs du march pourront comparer leur communication financire par rapport celle des autres intervenants.
Echantillon
LJchantillon a t dtermin sur la base des chiffres dJaffaires consolids en 2009. LJtude se concentre sur les SSII cotes en Europe et ralisant un chiffre dJaffaires minimum de €200 millions principalement dans les services : conseil en technologies, infogrance ou outsourcing, intgration de systmes, maintenance informatique, dveloppement et assistance technique. Le panel se compose ainsi de 20 socits.
Ainsi ont t exclues de lJchantillon : des socits dont les services sont attachs la vente de logiciels des socits dominante Services filiales de groupe qui sont des acteurs importants des services IT en Europe mais pour lesquelles lJinformation et la communication financires ne peuvent tre analyses de faon indpen-dante de lJensemble du Groupe auquel elles appartiennent Sur le plan de la rpartition gographique, cet chantillon regroupe 15 acteurs franais, 2 socits sont bases en Angleterre, une en Espagne, une en Finlande et une en Allemagne.
Supports analyss Nous avons pris en considration trois principaux supports de communication utiliss par les socits de lJchantillon dans le cadre de leur communication financire : Les documents de rfrence ou rapports annuels au 31/12/2008 et 31/12/2009 (ou quivalent selon les dates de clture) Les rapports semestriels (30/06/09) et les informations trimestrielles (31/03/2009 et 31/03/2010) LJinformation permanente (communiqus de presse notamment) Nous nous sommes bass sur les informations publiques disponibles sur les sites Internet des metteurs. Ds lors, les analyses prsentes peuvent parfois tre effectues sur des chantillons plus restreints que lJchantillon de rfrence. Par ailleurs, tous les graphiques et tableaux prsents dans ce document ont t raliss par KPMG et sont issus de cette analyse, sauf prcision contraire.
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Rsum et synthse des conclusions
Les composantes structurelles de la communication et de lJinformation financires des SSII cotes ont t assez fortement influences par la crise conomique et financire rcente.
Ainsi les metteurs ont t amens doser la quantit et le contenu de lJinformation de faon fine pour apporter aux utilisateurs de lJinformation un clairage sur leurs performances oprationnelles et financires, les risques induits par le contexte conomique et les perspectives dJactivit.
Les informations qui ont t le plus affectes par le contexte particulier concernent les donnes prospectives, les dprciations de goodwill et les risques.
Les informations prospectives, plus qualitatives que quantitatives Les informations prospectives publies ont connu une vritable volution par rapport aux annes prcdentes. En effet, compte tenu des incertitudes portant sur lJvolution des activits dans le futur, de nombreux metteurs ont choisi de passer dJune communication dJobjectifs quantitatifs une communi-cation de tendances voire une information uniquement qualitative.
La dprciation des goodwills : des hypothses oprationnelles assez peu communiques Le secteur des SSII est un secteur en perptuelle innovation et concentration. Ainsi, malgr le ralentissement des acquisitions ralises en priode de crise et les dprciations comptabilises depuis 2007, les goodwills reprsentent encore une part trs significative du bilan des entreprises tudies. En outre, les metteurs fournissent de plus en plus dJinformations qualitatives sur les stratgies relatives aux acquisitions ralises. Les normes IFRS ont mis fin lJamortissement linaire du goodwill et ont introduit lJobligation de raliser un test dJimpairment annuel de ces actifs. Ces tests dJimpairment reposent sur des estimations et sont raliss sur la base dJhypothses de taux de croissance, de rentabilit, de cot du capital investi et de performances court, moyen et long terme des units gnra-trices de trsorerie. Compte tenu des enjeux financiers, les socits du panel ont renforc lJinformation portant sur ces tests notamment en ce qui concerne les hypothses actuarielles et les tests de sensibilit correspondant. En revanche, les hypothses oprationnelles retenues ne sont communiques que par un metteur sur deux du panel.
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Les indicateurs de performance : une information qui reste limite Ce constat va de paire avec la relative faiblesse des informations publies sur les principaux indicateurs de performance (Key Performance Indicators KPI ) des socits. A lJexception de la variation de lJeffectif, les KPI oprationnels tels que les taux de facturation ou les taux dJoccupation, indicateurs cls la bonne comprhension des performances ralises, ne sont toujours pas prsents par la majorit des socits. Un effort a cependant port sur la communication des carnets de commandes visant clairer davantage et probablement rassurer sur les perspectives court terme.
Les risques : de nombreuses informations parfois redondantes
LJanalyse des risques sJest enrichie de manire gnrale en 2009, probablement en raison des incertitudes conomiques mais galement sous lJinfluence des recommandations de lJAMF. Cela est principalement li lJaugmentation des informations prsentes dans les annexes comptables portant sur les risques financiers. Ces informations, parfois redondantes du fait des diffrentes rgle-mentations, sont concentres sur les descriptions des risques de taux, risque de change, risque de liquidit et risques spcifiques lis lJactivit. Les processus de gestion des risques et de contrle interne ne font pas lJobjet dJune volution dans les rapports des prsidents sur le contrle interne.
Peu dvolution majeure rsultant de la crise sur les autres axes danalyse Le financement des acquisitions ralises est un autre sujet critique pour les SSII. Les passifs financiers des SSII reprsentent en moyenne la moiti des capitaux propres et sont trs largement assortis de covenants sur lesquels les socits continuent de fournir une information prcise en termes de seuils. Dans le contexte actuel, le bon respect de ces covenants est un enjeu de taille, ds lors que leur non respect, dans la grande majorit des cas, entrane le remboursement anticip du financement. LJanalyse chiffre de ce risque est assez prsente dans les publications que nous avons analyses. En revanche, les donnes chiffres relles et les analyses de sensibilit sont rarement prsentes et pourraient utilement venir complter lJinformation dj publie.
LJinformation sectorielle, enfin, a connu des volutions importantes sur les secteurs rsultant de lJapplication de la norme IFRS 8. Nanmoins, celle-ci nJa eu que peu dJincidences sur la profondeur des donnes publies pour apprcier la performance oprationnelle des secteurs.
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1. Indicateurs de performance
Chiffre dJaffaires et rsultat dJexploitation restent les principaux chiffres cls prsents dans les rapports annuels
Les chiffres cls
Dans lJensemble des Documents de Rfrence (DDR) et Rapports Annuels analyss, nous avons identifi une section spcifique dans les premires pages du document qui permet aux metteurs de prsenter de faon synthtique les principales donnes financires. Les chiffres cls prsents par la majorit des socits sont ceux d u compte de rsultat, ainsi que lJinformation relative lJeffectif : chiffre dJaffaires (100%), rsultat dJexploitation ou marge dJexploitation (prs des 3/4, un peu moins quJen 2008), et rsultat net (3 socits sur 4, pas de changement par rapport 2008). LJeffectif productif total groupe est galement prsent par prs de 2 socits sur 3.
En termes de financement, les principales informations commu niques sont celles de la trsorerie ou de lJendettement nets, le ratio dJendettement et lJoperating cash flow (entre 1 sur 4 et 1 sur 2 selon les ratios). Ces informations sont un peu plus communiques en 2009 quJen 2008. Serait-ce du fait de la crise, et pour rassurer les investisseurs sur les risques de liquidit et de crdit des socits concernes ? Enfin, en termes dJactivit, si lJeffectif est une information importante et communique dans la majorit des cas (63%, de faon similaire 2008), seule 1 socit sur 4 communique sur les carnets de commandes et lJinfor-mation sectorielle dans la partie Chiffres cls . Parfois, certaines socits prsentent aussi dans cette partie du DDR des informations qui leur semblent caractristiques de leur activit ou du groupe. Entre autres, les proposit ions
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Une communication croissante sur les principaux indicateurs oprationnels mais qui reste limite
commerciales en cours, les frais commerciaux et administratifs en pourcentage du chiffre dJaffaires, les frais de Recherche et Dveloppement, la marge opra-tionnelle par employ, ou la rpartition du capital de la socit sont autant dJindicateurs complmentaires prsents par certaines socits. Les indicateurs oprationnels dJactivit sont rarement prsents dans les Chiffres cls . Ils sont plus souvent voqus dans le rapport sur la gestion du groupe et ses perspectives.
Les indicateurs oprationnels
Les indicateurs oprationnels ou KPI (Key Performance Indicators) permettent dJexpliquer les performances de la socit, ainsi que lJvolution des indicateurs financiers. Ils sont souvent comments de faon qualitative plus que prsents sous forme de tableau synthtique qui permettrait dJobte nir lJinformation rapidement.
Les charges de personnel reprsentent en moyenne 60% du chiffre dJaffaires des socits. Le niveau de ces charges en % du chiffre dJaffaires varie entre 40 et 76% selon les socits. Nous comprenons ds lors lJimportance du suivi des ratios dJexploitation lis la gestion du personnel.
Les principaux KPI pertinents pour les SSII sont plus souvent prsents par les socits en 2009 q Jen 2008, mme sJils restent des indicateurs sur lesquels u les socits communiquent assez peu.
Les indicateurs oprationnels les plus souvent prsents par les SSII sont relatifs la gestion des Ressources Humaines
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La variation de leffectif toujours prsente
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Information obligatoire devant figurer dans les annexes des comptes annuels publis en IFRS, la variation des effectifs est systmatiquement prsente dans les comptes consolids des socits. Nous constatons, sur la base de cette information, que dans prs de 70% des cas, lJeffectif 2009 est en baisse par rapport lJeffectif de 2008. Une distinction est apporte dans la majorit des cas entre cadres et non cadres, mais trs rarement entre productifs et non productifs. Seules 5 socits communiquent sur ce ratio pour lesquelles en moyenne 87% de lJeffectif total est facturable.
; Un turnover moyen de 11,7% en 2009, en baisse de prs de 8 points par rapport 2008, pour les entreprises communiquant sur ce KPI
Seulement 60% des socits communiquent sur leur taux de turnover, tout comme en 2008. Le taux de rotation du personnel, mme si son mode de calcul est peu communiqu (une socit sur deux qui communique sur son turnover donne la dfinition ou la mthode de calcul de celui-ci), est un indicateur significatif de la performance des socits de services. De manire gnrale, quand il est dfini, il correspond aux dparts volontaires des employs rapports lJensemble de la population. Les socits spcifient parfois sJil sJagit des employs en CDI uniquement ou non, et si les dparts la retraite sont compris dans les dparts pris en compte. Le taux de rotation de lJeffectif est aussi un lment important de la valorisation de ces socits, qui dploient de nombreux efforts pour recruter les meilleurs collaborateurs, mais aussi les former et les fidliser. De ce point de vue, de nombreuses informations qualitatives sur lJensemble des actions mises en place par le management des socits sont prsentes dans les rapports annuels (cf. partie risques sur la rtention des employs). ; Des carnets de commandes prsents dans la moiti des cas Les carnets de commandes sont rvlateurs du chiffre dJaffaires venir sur les prochains mois et font ainsi partie intgrante des informations prospectives. Elles sont historiquement rarement communiques, mme si la tendance est la hausse. En 2009, prs dJune socit sur deux donne une information chiffre sur son carnet de commandes (en gnral en pourcentage du chiffre dJaffaires annuel ou en nombre de mois de chiffre dJaffaires) en progression par rapport lJanne dernire (une socit sur 3). La variance de ce ratio est importante selon les oprateurs. Pour les socits communiquant cette information, le carnet de commandes reprsente entre 68% 130% de leur chiffre dJaffaires annuel. ; Taux doccupation et taux de facturation rarement communiqus Les taux dJoccupation des effectifs ou taux de facturation sont communiqus par moins dJune entreprise sur trois en 2009. Parfois, lJvolution du ratio est commente, sans pour autant donner de chiffre. Leur mthode de calcul est
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rarement dfinie. Le taux de facturation correspond, quand il est dfini, au nombre de jours facturs rapport au nombre de jours facturables hors congs pays et RTT. Il nJest cependant jamais spcifi si les temps de formation sont ou non pris en compte dans le calcul.
Elments de gestion pure, ces ratios une fois composs permettent dJexpliquer en grande partie la marge dJexploitation et le rsultat dJexploitation ou le rsultat oprationnel. Dans la plupart des cas, nous comprenons que ces informations sont considres comme confidentielles par les metteurs qui ne souhaitent pas dvoiler leurs stratgies oprationnelles et leur positionnement concurrentiel travers la publication de telles informations. A noter que pour les quelques socits communiquant sur ces ratios, le taux dJoccupation sJlve 85% en 2009.
; Autres indicateurs oprationnels
Selon les cas, dJautres indicateurs de performance ou indicateurs oprationnels sont communiqus par les socits du panel, principalement caractre humain. Entre autres, lJanalyse des effectifs par anciennet, par ge et par sexe, le recrutement par secteur oprationnel, lJeffectif offshore (en gnral communiqu par les socits trangres), les taux de sous-traitance, ou le nombre de jours de formation par employ et par an. Ces informations ne sont jamais communiques par plus dJune socit sur quatre.