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Description
« Plus tard au fond de l'usine suspendu à l'échelle Échappant de justesse à la milice tu te fais la belle Recroquevillé au fond du jardin où tu es tombé Tu trembles dans tes golfs froissés Au loin les rafales de balles La torpeur et la peur succèdent à la liberté retrouvée De la Seine au lac du métro au banjo Tombé du train un beau matin Venu du ciel un soir de guerre Le petit Parisien s'en va s'en vient De la butte Montmartre à Montfollet de Villejuif à Bernardière Tu découvres le ski les flots bleus et le pédalo » Partagées entre souvenirs, évocations familiales et fiction, les envolées poétiques d'Élyane Guillaud-Rollin mêlent l'hommage à l'évasion, l'intime à l'universel, le sépia à l'arc-en-ciel. D'hier à aujourd'hui, des grands-parents aux enfants, du lac de Paladru jusqu'aux glaces de l'Arctique, une plume habile dérive et nous transporte au gré des mots.
Sujets
Informations
Publié par | publibook |
Date de parution | 13 février 2014 |
Nombre de lectures | 0 |
EAN13 | 9782342166606 |
Langue | Français |
Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
Dans le tiroir des rêves oubliés
Elyane Guillaud-Rollin
Publibook
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175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Dans le tiroir des rêves oubliés
Photographie de couverture :
Élyane et ses parents Raymond et Marthe Lescure, 1955, au Grand-Lemps.
À mes parents
Première partie. Pérégrinations familiales
Urbain Lescure sur sa bicyclette
Sous le cerisier
On se retrouve sous le cerisier à Villejuif, où s’égrènent les souvenirs d’enfance de Raymond : son père Urbain décédé alors qu’il n’a que 6 ans, sa mère Marie, l’orphelinat, son adolescence pendant la guerre de 39/45 à Charavines, puis la rencontre au Grand-Lemps avec Marthe, surnommée affectueusement Marthoune.
A l’ombre pourpre du cerisier
Par la fièvre épuisé
Il ne t’enseigne pas le latin
Comme aux grands gamins du bahut Urbain
Faute de pouvoir t’emmener jusqu’à demain
Il te prend par la main
Il t’apprend en échange le langage
Des rêves et du rire te lègue en héritage
Une poignée de poèmes et d’idées
Son combat inachevé de justice et de liberté
Son amour sa tendresse à peine ébauchés
Que toute ta vie tu ne cesseras de chercher
Soudain Urbain entrevoit Marie qui surgit
Les bras chargés de boissons
Sur le seuil de leur maison
Il songe à ce que sera sa vie sans lui
Marie si fragile et si belle
Marie la fille du moulin de Kernével
Loin des contrées où il est né
À quelques mois d’être ordonné
Urbain abandonne la prêtrise
Rejoint Paris
Plus tard Marie
Dans le pavillon qu’il a construit
Urbain le républicain devenu
Trente Six hélas n’aura pas connu
Alfred Andrée-Simone les aînés
Demain quitteront le lycée
Pour s’en aller gagner leur vie
Mais que faire du plus petit
Horrifié par les traitements infligés
À genoux sur les cailloux affamé apeuré
Dans le lit froid du dortoir des enfants oubliés
Au fond de l’impasse attardé dernier du rang à la nuit tombée
Tu fous l’camp de l’orphelinat écœuré
La tour Eiffel au loin pour te guider Marie pour te choyer
Seule abandonnée Marie
Traînera ses enfants les soirs de pénurie
Au calvaire de la soupe populaire
Vendra la maison rejoindra la station balnéaire
Où vous veniez enfants
S’y installera définitivement
De la Seine au lac du métro au banjo
Tombé du train un beau matin
Venu du ciel un soir de guerre
Le petit Parisien s’en va s’en vient
De la butte Montmartre à Montfollet de Villejuif à Bernardière
Tu découvres le ski les flots bleus et le pédalo
Les gamins à la communale mis à part leurs bérets
Sont semblables aux titis parisiens
Les mêmes grimaces les mêmes coups fourrés
Tu préfères les chemins creux à l’école des premiers
La natation à la récitation
Les chats au certificat
Plus tard au fond de l’usine suspendu à l’échelle
Echappant de justesse à la milice tu te fais la belle
Recroquevillé au fond du jardin où tu es tombé
Tu trembles dans tes golfs froissés
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