InterventionGinette Verbbrguge SOL
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1. Séminaire SOL – 5 octobre 2007. Intervention de Ginette Verbrugghe, Vice-présidente du. Conseil régional Nord Pas de Calais. Quand les promoteurs du ...

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Séminaire SOL – 5 octobre 2007 Intervention de Ginette Verbrugghe, Vice-présidente du Conseil régional Nord Pas de Calais. Quand les promoteurs du projet SOL sont venus me présenter le projet, j’avoue que j’ai été à la fois séduite et effrayée par l’ampleur de ce qu’ils proposaient … Séduite, car le SOL s’inscrit pleinement dans l’économie sociale et solidaire, notamment par les valeurs qu’il décline ;la façon dont le projet se monte permet une dynamique intéressante entre le public et le privé. Mais créer une monnaie complémentaire est un énorme pariet le projet est pour le moins complexe ! Les organisateurs des rencontres m’ont demandé de venir expliquer quelles sont les attentes d’une collectivité partenaire du projet SOL, et quel rôle elle peut y jouer. Au nom de la Région, je vais donc tenter de faire un point le plus complet possible sur les raisons de notre soutien, à l’échelle régionale. Dans l’après-midi, les tables rondes qui vont se tenir permettront de développer des aspects complémentaires, notamment sur les dimensions plus locales. Trois principaux arguments expliquent le soutien du Conseil régional. ·Tout d’abord le SOL est un remarquableprojet d’économie sociale et solidaire. Comme chacun aura pu le voir au cours de la matinée, il concrétise plusieurs des valeurs que nous partageons, en termes de solidarité, d’entraide, d’utilité sociale, etc. Il mobilise un réseau d’associations, de boutiques, de
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personnes qui – ensemble – réfléchissent à des actions nouvelles, à des projets innovants … Et cela concerne des domaines d’activités très variés: par exemple l’énergie, ou l’alimentation, ou encore les déplacements. D’autre part, le SOL constitue un nouvel outil de mesure et de valorisation des comportements solidaires et du bénévolat. C’est important pour une collectivité comme la notre, où nous avons besoin d’indicateurs permettant d’apprécier le bénévolat mis en œuvre dans telle ou telle action, son évolution, ou encore, l’utilité sociale d’un projet. Le SOL va permettre de (entre guillemets) « comptabiliser »ces comportements citoyens et de les valoriser, quelque soit l’action dans laquelle ils se développent, même si ce n’est pas son objectif premier. Enfin, en réinventant un véritable outil d’échange (qui ne soit pas seulement fondé sur une valeur financière) le SOL nous «oblige »à repenser les principaux mécanismes économiques et le rôle de la monnaie. Il redonne du sens à nos comportements de consommation, et nous permet notamment de soutenir des activités répondant à nos valeurs. Il valorise et encourage les engagements citoyens, sans pour autant « marchandiser » le bénévolat. ·: le SOL est unDeuxième argument importantprojet qui implique ensemble des partenaires publics et des partenaires privés. Sur le plan financier, le projet se monte grâce au soutien de l’Union européenne, par l’intermédiaire du projet EQUAL. Il mobilise également des subventions
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importantes de collectivités, et en particulier des régions (Nord-Pas de Calais, Ile de France et Bretagne). Mais rien ne se ferait sans l’implication des acteurs privés : je pense à des structures comme Chèque déjeuner, à la MACIF, à la MAIF, au Crédit Coopératif. Je pense à tous ceux qui s’engagent concrètement dans l’aventure: les boutiques, les centres sociaux, les associations, et autres entreprises. C’est un vrai réseau qui est en train de se constituer peu à peu, et les financements publics constituent une sorte de « fondsd’amorçage ». L’enjeu est que l’action continue à tourner et à se développer, y compris après le retrait progressif de la plus grande partie des fonds publics. ·Troisième argument (et non des moindres) :le soutien à l’expérimentation.Je le soulignais tout à l’heure: SOLest d’une grande ambition !On pourrait même dire que c’est un projet qui bouleverse notre rapport à la monnaie et notre compréhension des mécanismes économiques… C’est aussi cela que soutient la Région. A côté de l’aide habituelle à la mise en œuvre de projets, les collectivités publiques ont un rôle important à jouer dans le domaine du droit à l’expérimentation. Pour innover, pour trouver des idées sortant des chemins habituels, tout porteur de projet doit pouvoir être soutenu dans l’expérimentation de son idée. Cela implique – de la part des financeurs – d’accepter la prise de risques et de reconnaître le droit à l’erreur !
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Ça n’est pas un hasard si le programme Sol est aidé dans le cadre du PRDESS (Plan régional de développement de l’économie sociale et solidaire), dont l’un des objectifs est ainsi exprimé: «encourager l’expérimentation de nouveaux modes d’échanges ». Nous sommes au cœur du sujet: ce qui est en jeu, c’est bien de promouvoir une culture de projet et d’asseoir le droit à l’initiative. Bien !Ceci étant dit, les difficultés ne doivent pas être occultées. Au Conseil régional, chaque passage du dossier donne lieu à de vrais débats. Diverses remarques sont émises par les uns ou les autres : du pire «je ne comprends rien» aux plus courants «est-ce bien à la Région d’aider la création d’une nouvelle monnaie?», « est-ce que ça va remplacer l’euro ? », « n’est-ce pas trop ambitieux ? troprisqué ?» … Autant de questions qui soulignent d’une part la complexité du concept même, et d’autre part l’effort de pédagogie important à mener, et à renouveler sans cesse. Aujourd’hui, je crois que ces rencontres marquent l’achèvement d’une étape: celle de l’information et de la sensibilisation, et ouvrent une nouvelle phase du projet: celle de la concrétisation et du développement. Il est essentiel à présent que les efforts engagés depuis deux ans se concrétisent clairement sur le terrain.Cela passe par des utilisations effectives de la carte magnétique dans des boutiques ou auprès des partenaires; par la constitution d’un réseau significatif de structures diverses et d’ « utilisateurs » ; ou encore, par la mise en place d’un
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système de suivi permettant de valoriser rapidement l’extension du réseau. Je suis sûre que le bouche à oreille va fonctionner … mais il faut pour cela que le noyau dur des premiers « défricheurs »passent effectivement à l’acte et que l’on puisse enfin utiliser cette carte magnétique ! C’est l’enjeu de ce qui nous rassemble aujourd’hui. Je tiens à féliciter les organisateurs de cette journée, qui offre une belle occasion de voir où en est le projet et de commencer à réaliser comment il va se traduire concrètement. Au nom du Conseil régional, je vous souhaite une excellente poursuite de vos échanges.
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