Du Sub-Sahara aux Cévennes : des paysans burkinabés chez Pierre Rabhi Du 8 au 18 juin 2014, l’association Terre & Humanisme a accueilli ses partenaires du Burkina Faso, pour une visite d’échange riche en enseignements et en partage d’expériences.
D uS u b - S a h a r aa u xC é v e n n e s: d e sp a y s a n sb u r k i n a b é sc h e zP i e r r eR a b h i
D u8 au 18 ju i n2 0 1 4 ,l a s s o c i a t i o nT e r r e& Hu m a n i s m ea ac c u e i l l is e s p a r t e n a i r e sd uB u r k i n aF a s o ,p o u ru n ev i s i t ed é c h a n g er i c h ee n e n s e i g n e m e n t se te np a r t a g ed e x p é r i e n c e s .D u r a n t1 0j o u r s ,l e sp a y s a n s b u r k i n a b é se tl e sb é n é v o l e sf r a n ç a i so n tt r a v a i l l ém a i nd a n sl am a i np o u r n o u r r i rl es o l ,a b r e u v e rl at e r r ee ts o i g n e rl e sp l a n t e sd uM a sd eB e a u l i e u , s e l o nl e sp r i n c i p e sa g r o é c o l o g i q u e sd é v e l o p p é sp a rP i e r r eR a b h i . Cette visite sinscrit dans la volonté de faire se rencontrer les acteurs de lagroécologie de France et du Burkina Faso, pour ancrer le partenariat Nord-Sud dans un vrai rapport déquité, de réciprocité et de respect mutuel. Le programme de solidarité internationale de Terre & Humanisme sinscrit pleinement dans la démarche défendue par la Charte éthique de lassociation, qui érige en principes fondateurs la solidarité et les échanges équitables entre les peuples». Les partenaires accueillis sont des formateurs en agroécologie, qui oeuvrent à la diffusion des pratiques agroécologiques dans leur pays. En trente ans, lagroécologie sest fortement développée au Burkina Faso et dans les pays du Sahel, même si elle reste encore minoritaire face à lagriculture conventionnelle» chimique et intensive. Dans ce contexte, des associations et des groupements villageois se sont engagés dans la voie de lagroécologie, et ont déjà amélioré la vie de milliers de familles de paysans au Burkina Faso. Parmi ces associations, trois ont fait le déplacement au Mas de Beaulieu: lAPAD Sanguié, qui œuvre dans les villages autour de Réo ; Béonéeré (Avenir meilleur»), qui fait la promotion de lagroécologie dans les zones de Koupéla,
Kaya, Ouahigouya et Ouagadougou; et le groupement Fiimba, qui forme des paysans au Nord-Est du pays, à la frontière avec le Niger. Ce voyage déchange leur a permis de découvrir les techniques agroécologiques pratiquées au Mas de Beaulieu, de participer à des ateliers pratiques (santé des plantes, fertilisation, gestion de leau, élevage), mais également déchanger avec des associations locales et de visiter des écolieux, dans une ambiance de travail conviviale et enthousiaste. Ils ont eu loccasion déchanger longuement avec Pierre Rabhi autour de la situation de lagroécologie au Burkina Faso et de son développement futur. Au terme de ce séjour partagé avec les jardiniers et les bénévoles français, chacun a pu constater une analogie marquante: de même que la biodiversité dans lagriculture écologique favorise la dynamique de la vie, la diversité des échanges entre différentes cultures profite elle aussi à lenrichissement mutuel et au vivre ensemble. Les échanges autour des pratiques agricoles en France et au Burkina Faso ont révélé un autre point fondamental: au-delà des spécificités locales dues au contexte climatique, topographique, géologique, etc., les universaux qui lient les paysans du Nord et du Sud sont inamovibles et sempiternels: nourrir et abreuver le sol, protéger la plante, limiter lérosion, défendre lutilisation des semences paysannes reproductibles, lutter contre les agro-industries et résister à laccaparement des terres. Sans distinction et par-delà les frontières, les agroécologistes dici et dailleurs soucieux de respecter la vie appliquent sans réserve et avec passion la maxime de Pierre Rabhi: Soigner la terre pour mieux nourrir les Hommes.»