Conditions et limites de l insertion du Brésil dans les échanges mondiaux de soja - article ; n°1 ; vol.174, pg 39-45
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Conditions et limites de l'insertion du Brésil dans les échanges mondiaux de soja - article ; n°1 ; vol.174, pg 39-45

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Économie rurale - Année 1986 - Volume 174 - Numéro 1 - Pages 39-45
Devenu le premier exportateur mondial de tourteau et d'huile de soja, le Brésil semble prouver qu'un pays du tiers-monde peut réussir une stratégie de développement agricole fondée d'une part sur des transferts massifs de l'État vers le secteur soja, d'autre part sur une intégration croissante au marché international des oléo-protéagineux en pleine expansion. Mais deux des conditions de ce « boom » agricole sont remises en cause au cours des années 1980 : la crise financière se solde par une forte baisse de la valeur du crédit rural et un relèvement brutal des taux d'intérêt, tandis que le marché international se caractérise par une relance de la concurrence en cette période de stagnation de la demande. Si la compétitivité du soja brésilien a pu être maintenue en 1985-86 au prix d'une faible capitalisation des producteurs, elle suppose une reformulation de la politique fiscale et une diminution des frais de transport interne.
Conditions and limits of the insertion of brazil in the soybean world market - Brazil, now the first world exporter of soybean oil and meal, seems to prooye that it is possible for a Third-World country to succeed in a strategy of agricultural development based on financial transfers from the State to the soybean sector, increasing its integration in the world market of fats and oils. Two of the premises that allowed that development are no more able to play the role they played in the 70's : while one can observe an increasing competition in a stagnating world market, the financial crisis induces an important diminution of agricultural credit and a brutal increase of interest rate. If the competitivity of brazilian soybean was maintened in 1985-86 because of a low level of capitalisation of the producers, it supposes a reformulation of fiscal policy and a diminution of internal transport costs.
7 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1986
Nombre de lectures 21
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

V. Lecercq
Conditions et limites de l'insertion du Brésil dans les échanges
mondiaux de soja
In: Économie rurale. N°174, 1986. pp. 39-45.
Résumé
Devenu le premier exportateur mondial de tourteau et d'huile de soja, le Brésil semble prouver qu'un pays du tiers-monde peut
réussir une stratégie de développement agricole fondée d'une part sur des transferts massifs de l'État vers le secteur soja,
d'autre part sur une intégration croissante au marché international des oléo-protéagineux en pleine expansion. Mais deux des
conditions de ce « boom » agricole sont remises en cause au cours des années 1980 : la crise financière se solde par une forte
baisse de la valeur du crédit rural et un relèvement brutal des taux d'intérêt, tandis que le marché international se caractérise par
une relance de la concurrence en cette période de stagnation de la demande. Si la compétitivité du soja brésilien a pu être
maintenue en 1985-86 au prix d'une faible capitalisation des producteurs, elle suppose une reformulation de la politique fiscale et
une diminution des frais de transport interne.
Abstract
Conditions and limits of the insertion of brazil in the soybean world market - Brazil, now the first world exporter of soybean oil and
meal, seems to prooye that it is possible for a Third-World country to succeed in a strategy of agricultural development based on
financial transfers from the State to the soybean sector, increasing its integration in the world market of fats and oils. Two of the
premises that allowed that development are no more able to play the role they played in the 70's : while one can observe an
increasing competition in a stagnating world market, the financial crisis induces an important diminution of agricultural credit and
a brutal increase of interest rate. If the competitivity of brazilian soybean was maintened in 1985-86 because of a low level of
capitalisation of the producers, it supposes a reformulation of fiscal policy and a diminution of internal transport costs.
Citer ce document / Cite this document :
Lecercq V. Conditions et limites de l'insertion du Brésil dans les échanges mondiaux de soja. In: Économie rurale. N°174, 1986.
pp. 39-45.
doi : 10.3406/ecoru.1986.3767
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ecoru_0013-0559_1986_num_174_1_3767ECONOMIE RURALE L'agriculture
n°174, juillet-août 1986 dans la compétition internationale
II
CONDITIONS ET LIMITES DE L'INSERTION DU BRÉSIL
DANS LES ÉCHANGES MONDIAUX DE SOJA
Vincent LECLERCQ*
Résumé :
Devenu le premier exportateur mondial de tourteau et d'huile de soja, le Brésil semble prouver qu'un pays
du tiers-monde peut réussir une stratégie de développement agricole fondée d'une part sur des transferts
massifs de l'État vers le secteur soja, d'autre part sur une intégration croissante au marché international des
oléo-protéagineux en pleine expansion. Mais deux des conditions de ce « boom » agricole sont remises en
cause au cours des années 1 980 : la crise financière se solde par une forte baisse de la valeur du crédit rural et un
relèvement brutal des taux d'intérêt, tandis que le marché international se caractérise par une relance de la
concurrence en cette période de stagnation de la demande. Si la compétitivité du soja brésilien a pu être
maintenue en 1985-86 au prix d'une faible capitalisation des producteurs, elle suppose une reformulation de la
politique fiscale et une diminution des frais de transport interne.
Summary :
CONDITIONS AND LIMITS OF THE INSERTION OF BRAZIL
IN THE SOYBEAN WORLD MARKET
Brazil, now the first world exporter of soybean oil and meal, seems to prooye that it is possible for a
Third-World country to succeed in a strategy of agricultural development based on financial transfers from the
State to the soybean sector, increasing its integration in the world market of fats and oils. Two of the premises
that allowed that development are no more able to play the role they played in the 70's : while one can observe an
increasing competition in a stagnating world market, the financial crisis induces an important diminution of
agricultural credit and a brutal increase of interest rate. If the competitivity of brazilian soybean was maintened
in 1985-86 because of a low level of capitalisation of the producers, it supposes a reformulation of fiscal policy
and a diminution of internal transport costs.
secteur agricole. Quel est l'impact des nouvelles conditions Plusieurs travaux récents ont souligné l'impact négatif
de la crise financière que connaissent actuellement de financières sur les coûts de production? Le secteur
nombreux pays du tiers-monde sur leur capacité d'import modernisé de l'agriculture peut-il maintenir sa compétitiv
ation de produits agricoles. En revanche, on envisage ité externe malgré la baisse des aides étatiques ? Nous
moins souvent l'impact de cette crise financière sur la nous centrerons ici sur le cas du soja, principal « consom
compétitivité des produits agricoles exportés par ces pays. mateur » des crédits de production et de commercialisat
L'aggravation du déficit alimentaire global des pays du ion de l'État et produit-leader des exportations agricoles
tiers-monde dans les années 1970 n'a pas empêché que brésiliennes jusqu'en 1984.
certains de ces pays (Asie du Sud-Est, pays du Bassin de la
Plata, Afrique australe) participent de façon croissante LE « BOOM » DU SOJA AU BRÉSIL :
aux exportations de produits agricoles de base (1), UN SUCCÈS COMMERCIAL INDÉNIABLE
concurrençant ainsi les pays du Nord sur les mêmes pro
Jusqu'au début des années 1960, le Brésil mène une duits ou sur les produits de substitution aux céréales
politique protectionniste de substitution d'importations (manioc).
qui limite sa participation au marché mondial. Le coup Le Brésil en est sans aucun doute le meilleur exemple. d'État militaire de 1964 se traduit par une forte impulsion Ses exportations agricoles se cantonnent jusqu'à la fin des donnée à l'exportation de produits industriels et à un années 1960 essentiellement aux produits tropicaux tradi recours croissant aux financements étrangers. Dans ce tionnels (café, sucre et cacao). Or, depuis le début des cadre, l'État favorise la modernisation rapide d'une partie •. années 1970, le Brésil développe et diversifie ses exportat de l'agriculture par le biais notamment du développement ions agricoles ; il devient ainsi un des premiers du crédit rural à des taux fortement bonifiés. Ne remettant eurs mondiaux de tourteau et d'huile de soja, de viande de pas en cause la structure agraire, cette modernisation doit volaille, de jus d'orange et de viande bovine. Mais la crise dynamiser la production industrielle en amont et en aval financière que connaît ce pays depuis le début des années de la production agricole et permettre le développement et 1980 compromet cette situation et entraîne une forte la diversification des exportations agricoles brésiliennes. diminution des aides directes et indirectes de l'État au Seuls quelques produits vont bénéficier de ce « boom »
* Chercheur à l'INRA-ESR, groupe d'économie internationale de Montp par l'Université d'Amsterdam, juin 1986.
Que les participants à ces deux séminaires soient ici remerciés pour leurs ellier.
remarques.
Ce texte a aussi été présenté au séminaire de recherche « O desenvolvi- 1. Entendu ici au sens restreint du terme : céréales, oléagineux et produits mento agrario no sul do Brasil e a expansao da cultura da soja » organisé de l'élevage.
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On passe d'un système d'orientation de la politique agricole. Le soja, grand consommateur d'intrants agri
agricole dans lequel les conditions de crédit tenaient une coles, industrialisât^ et bénéficiant d'un prix internatio
place fondamentale à une politique de prix minima plus nal rémunérateur, va recevoir une grande partie des trans
élevés. Cette redéfinition des outils de la politique agricole ferts massifs de l'Etat vers l'agriculture et l'agro-industrie.
brésilienne se fonde sur la doctrine économique suivante : Depuis 1970, la production de soja a été multipliée par 10
la suppression des subventions directes et indirectes à la pour atteindre 15 millions de tonnes au début des années
production, à la consommation et à l'exportation doit 1980 tandis que la capacité industrielle de trituration de
permettre de déterminer si le pays possède un véritable soja atteint aujourd'hui 27 millions de tonnes.
avantage comparatif dans cette production, le

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