Dans le courant de l’automne 2006, Cours de Miracles, structure de formation à l’animation théâtrale

Marie-Jeanne Liengme

Description

On va faire un tabac ! Les clopes, les binches et autres substances nocives mises en pièce… de théâtre En 2007, Cours de Miracles, structure de formation à l’animation théâtrale basée à Delémont, conçoit un projet de création théâtrale impliquant de jeunes comédien-nes en herbe. Le thème de la pièce, est la consommation d'alcool et de substances psychotropes. Cette pièce fait partie du programme d'actions de prévention labellisé « Soif de » adopté par les maires des Franches-Montagnes. Marie-Jeanne Liengme, animatrice théâtre, conduit ce mandat. Elle nous raconte… Novembre 2006 Je tiens une séance d’information à l’Espace Jeunes du Noirmont. La presse a diffusé l’appel à candidature. Les sms et le bouche à oreilles ont fait le reste. 19 jeunes répondent à l’appel. L’idée de faire un spectacle parlant des dépendances à l’intention de leur presque pairs (à l’exception de trois filles, tous sont sortis de l’école récemment) est expliquée, le débat est ouvert. Le travail sera conduit en deux temps : une phase de recherche sur les thèmes suivie d’un temps consacré au montage et à la finalisation du spectacle. Le défi intéresse, interpelle. Suscite des craintes, soulève des doutes, initie des prises de position : L’une : « Je m’vois mal aller leur faire la morale… » L’autre : « Mais on n’a pas forcément besoin d’leur faire la morale. On peut très bien en parler sans devenir lourd ! » L’un : « J’sais pas si un spectacle peut faire changer les ...

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• Publié par: Nushong
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Extrait

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On va faire un tabac !

Les clopes, les binches et autres substances nocives

mises en pièce… de théâtre

En 2007, Cours de Miracles, structure de formation à l’animation théâtrale basée à

Delémont, conçoit un projet de création théâtrale impliquant de jeunes comédien-nes en

herbe. Le thème de la pièce, est la consommation d'alcool et de substances psychotropes.

Cette pièce fait partie du programme d'actions de prévention labellisé « Soif de » adopté par

les maires des Franches-Montagnes. Marie-Jeanne Liengme, animatrice théâtre, conduit ce

mandat. Elle nous raconte…

Novembre 2006

Je tiens une séance d’information à l’Espace Jeunes du Noirmont. La presse a diffusé l’appel

à candidature. Les sms et le bouche à oreilles ont fait le reste. 19 jeunes répondent à l’appel.

L’idée de faire un spectacle parlant des dépendances à l’intention de leur presque pairs (à

l’exception de trois filles, tous sont sortis de l’école récemment) est expliquée, le débat est

ouvert. Le travail sera conduit en deux temps : une phase de recherche sur les thèmes suivie

d’un temps consacré au montage et à la finalisation du spectacle. Le défi intéresse,

interpelle. Suscite des craintes, soulève des doutes, initie des prises de position :

L’une : « Je m’vois mal aller leur faire la morale… »

L’autre : « Mais on n’a pas forcément besoin d’leur faire la morale. On peut très bien

en parler sans devenir lourd ! »

L’un : « J’sais pas si un spectacle peut faire changer les choses… »

L’une : « Bien sûr… mais ça peut faire réfléchir… tu sais des fois i’ suffit d’une scène

qui te touche… »

L’autre : « Faudrait pas un spectacle qui explique… les explications on les connaît…

Fumer tue et tout ça, ça t’empêche pas… Faudrait un spectacle qui pose les

questions autrement… »

L’un : « Moi, j’sais pas si j’peux jouer… ouais, c’est vrai… j’suis pas tout blanc… faut

être honnête, des bières j’en ai bu quand j’étais encore à l’école… »

Je lève la séance, convaincue que l’aventure sera riche. S’il est certain qu’il est utopique de

penser qu’un simple spectacle puisse changer les mentalités et les pratiques, du moins suis-

je persuadée à l’issue de cette rencontre que la démarche de création dans laquelle nous

nous engageons mettra au moins en mouvement les esprits de ceux qui y participent. Fin

décembre, quatorze jeunes confirment leur intérêt et se lancent dans l’aventure.

Janvier-Juin 2007

Chaque semaine, j’effectue un travail d’exploration thématique avec le groupe en le

confrontant à des éléments d’information tirés d’une abondante documentation scientifique et

médicale. Rapidement, des personnages et des situations naissent. Il apparaît clairement

que les jeunes comédien-nes relient la consommation d’alcool, de tabac et de drogues à un

contexte précis, celui de l’adolescence, confirmant ce qu’affirment la plupart des études sur

les écueils de « cet entre-deux âges ». Collatéralement, d’autres points focaux sont

identifiés : le rôle des adultes et la duplicité de certains de leurs discours (santé/ économie et

publicité ou hérédité et héritage), le poids des relations entre les sexes dans les conduites

transgressives, la difficulté à apprivoiser les métamorphoses de son corps, la violence

verbale dégradante qui s’exerce entre pairs et entre garçons et filles, l’impact négatif de la

« peopleisation » des médias qui surexposent les dérives des jeunes stars (modèles

négatifs), l’influence du regard des autres sur son comportement et la difficulté à résister à la

pression exercée par le groupe, les pièges d’une communication entre adolescent-es fondée

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sur le deuxième degré et la dérision, … Plus le travail avance et plus je prends conscience

que le problème central du spectacle ne sera pas la prévention des dépendances, mais plus

profondément la question des choix existentiels et des outils dont on dispose pour effectuer

les « bons choix»… En juin, le travail d’écriture, auquel participe l’un des jeunes débute à

partir d’une sélection d’improvisations retranscrites.

Août-novembre

Quatre jeunes quittent le navire, pour des raisons professionnelles. Une remplaçante

s’intègre au groupe et le texte et la distribution sont légèrement remaniés. Il faut prendre en

compte les contraintes de chacun et de chacune… mais le plaisir de jouer s’intensifie à

chaque rendez-vous. Le montage des scènes s’opère et le spectacle sort de terre.

De quoi parle-t-il ? Résumé en quelques mots :

On va faire un tabac

propose des

instantanés de la vie d’une bande de jeunes parfaitement actuels, mais saisit à la fois

l’intérieur et l’extérieur des personnages en jeu. Chaque scène tente de cerner la distance

qui existe entre ce que l’on fait, ce que l’on dit et ce que l’on pense. Et comment les

dissonances qui existent entre ses différentes dimensions sont amplifiées à l’adolescence,

au point de ne plus toujours savoir comment prendre en main son destin. Voilà. A expliquer,

ça a l’air très complexe. A voir, cela sera très… spectaculaire !

Durée maximum du spectacle: 1h15

Moments de représentation possibles: en soirée ou le week-end

Financement

La création de la pièce a été financée par le groupe de prévention

soif de

soutenu par toutes

les communes franc-montagnardes et par Radix promotion de la santé.

Distribution

Laurie Beurret

Luca Jeannerat

Marie Boillat

David Jodry

Marie-Claude Boillat

Maryline Aubry

Laura Chaignat

Jessica Maeder

Géraldine Chapatte

Julie Montandon

Alice Donzé

Eclairage

Stéphane Gattoni

Costumes

Mélanie Ulrich et Jessica Maeder

Comédien-nes supplémentaires phase de recherche

Pauline Aubry, Thibault Brahier, Sébastien Châtelain, Félicien Donzé

Animation, création et mise en scène

Cours de Miracles/ Marie-Jeanne Liengme

Assistante

Jessica Maeder, stagiaire EESP

MJL/ 13. 09.2007