Comment allons-nous communiquer durant la prochaine décennie
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CHAIRE UNESCO-BELL EN COMMUNICATION UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À MONTRÉAL AXE DE RECHERCHE : COMMUNICATION-MÉDIAS RAPPORT D’ÉTUDE PROSPECTIVE Les nouvelles tendances des télécommunications et de la communication durant la prochaine décennie Sahbi Ben Nablia Sous la direction de Jean-Paul Lafrance et Magda Fusaro MARS 2006 UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À MONTRÉAL Cette création est mise à disposition selon le Contrat Paternité-Pas d'Utilisation Commerciale-Pas de Modification 2.5 Canada disponible en ligne http://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/2.5/ca/ ou par courrier postal à Creative Commons, 171 Second Street, Suite 300, San Francisco, California 94105, USA. 2 Table des matières Table des matières ............................................................................................... 2 1. Introduction ....................................... 3 2. Le cadre réglementaire ..................... 5 2.1 La possibilité de la scission du CRTC ? .................................................... 5 3. Le cadre économique ....................................................... 7 3.1 L’infidélité aux fournisseurs de service .................... 7 3.2 La structure organisationnelle de Bell ....................................................... 8 3.3 La convergence et la personnalisation ...................... 8 3.4 L’effet de l’instantanéité ...................................................................... ...

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  C HAIRE UNESCO-BELL EN COMMUNICATION   U NIVERSITÉ DU Q UÉBEC À M ONTRÉAL   AXE DE RECHERCHE : COMMUNICATION -MÉDIAS   
 
 RAPPORT D’ÉTUDE PROSPECTIVE  Les nouvelles tendances des télécommunications et de la communication durant la prochaine décennie   Sahbi Ben Nablia Sous la direction de Jean-Paul Lafrance et Magda Fusaro     MARS 2006  
  
UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À MONTRÉAL
Cette création est mise à disposition selon le Contra t Paternité-Pas d'Utilisation Commerciale-Pas de Modification 2.5 Canada disponible en ligne http://creativecommons.org/licenses/by -nc-nd/2.5/ca/ ou par courrier postal à Creative Commons, 171 Second Street, Suite 300, San Francisco, California 94105, USA.
 
 Table des matières
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  Table des matières ...............................................................................................2 1. Introduction .......................................................................................................3 2. Le cadre réglementaire .....................................................................................5 2.1 La possibilité de la scission du CRTC ? ....................................................5 3. Le cadre économique .......................................................................................7 3.1 L’infidélité aux fournisseurs de service  .................................................... 7 3.2 La structure organisationnelle de Bell .......................................................8 3.3 La convergence et la personnalisation ......................................................8 3.4 L’effet de l’instantanéité  ........................................................................... 9 3.5 Linteractivité  ............................................................................................ 9 3.6 Le déclin des revenus basés sur la voix ................................................10 3.7 La nouvelle source de revenus : le contenu...........................................11 4. Le cadre technique .........................................................................................12 4.1 Le « call-back » technologique ..............................................................12 4.2 La machine à trois écrans......................................................................13 4.3 La fragilité des réseaux..........................................................................13 5. Les usages .....................................................................................................14 5.1 Des tendances des jeunes aux tendances des seniors .........................14 5.2 Les « télénautes » .................................................................................15 5.3 « La googolisation de la télévision » ......................................................15 5.4 L’écriture émotionnelle  ........................................................................... 16 5.5 Les tendances chez des seniors............................................................17 5.6 Les TIC redéfinissent la retraite .............................................................17 5.7 Les TIC riment avec sécurité et santé ...................................................18 6. Conclusion ......................................................................................................18   
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1. Introduction Une technologie n’attend pas l’autre. Il y a à peine dix ans, personne n’était en mesure de prévoir la transformation des commu nications que l’on connaît aujourd’hui. Les TIC ont bouleversé le rythme de la vie, les perceptions et les interactions des individus. Et, rien n’indique un renversement de la situation, au contraire, la course technologique effrénée à son apogée. Grâce à Internet, la transmission et l’échange des données ont connu une montée fulgurante. Désormais, on a besoin de supports ou de « véhicules » pour échanger les informations. La numérisation des données fait boule de neige. Peu de temps après, la voix et l’image ont emprunté la voie de la technologie IP. Les câblodistributeurs ont flairé le potentiel du nouveau marché IP et se sont lancés dans l’aventure des télécommunications. De leur côté, les compagnies de téléphone n’avaient pas le choix que d’offrir des services de câblodistribution p our se repositionner dans un marché en mouvance. L’émigration de la voix, de l’image et des données a créé des turbulences dans l’industrie de télécommunication. La concurrence est devenue féroce.  Tout est à redéfinir.  Dans la foulée de ce phénomène d’émigration, les TIC ont provoqué l’éclatement du contenu en plusieurs morceaux. Désormais, les usagers deviennent producteurs. Ils captent les images, les montent et les diffusent. Lors des attentats de Londres, en juillet dernier, la police a fait appel au x citoyens afin d’obtenir des images captées par les usagers dans le métro. Quant aux usagers, ils n’ont pas attendu l’appel de la police et ont envoyé les images des attentats instantanément aux différents réseaux de l’information. De nos jours, on peut parler de l’instantanéité de l’événement , alors qu’on a connu, durant les années quatre -vingt-dix, le phénomène du direct avec le paradigme CNN.  Dans la logique de l’instantanéité, le service de la police de Tokyo a fourni, dernièrement, à ses policiers des téléphones portables équipés d’une caméra afin qu’ils filment les scènes de crime et transmettent les images instantanément au poste de police.  
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Face à ces turbulences, les différentes instances juridiques, sociales et économiques essayent en vain de gérer l’éclatement du contenu. Est -ce facile de gouverner le contenu avec la prolifération des TIC? Que devrait-on gouverner?  La notion de la gouvernance d’Internet, promulguée lors du Sommet mondial de la société de l’information, SMSI, à Genève en 2003, puis à Tunis en 2005 s’est avérée complexe. Les spécialistes de la question n’ont pas réussi à déterminer si on devrait gouverner le contenant ou le contenu. En d’autres mots, tout est à repenser : le cadre réglementaire, économique, technique et social.  À chaque fois, qu’on aborde un aspect de la question, une nouvelle réalité émerge et impose une redéfinition des concepts. Le travail de réflexion est en constante progression. Le meilleur exemple illustra nt ces propos est l’acquisition de Skype par eBa y, le plus grand portail de commerce électronique. Cette transaction peut servir d’indicateur pour revoir la structure de l’industrie de télécommunications. Dans l’édition du mois de septembre du magazine, The Economist , le président fondateur de Skype, M. Zennstrom a annoncé qu’un jour les appels téléphoniques seront, peut-être, gratuits 1 . eBay fusionne la voix aux transactions électroniques. Grâce à un bouton du logiciel Skype, l’internaute peut parler à un représentant d’une compagnie ou un vendeur pour finaliser une transaction n’importe où dans le monde. Évidemment, le consommateur n’a rien à payer. Cette nouvelle façon de faire du marketing et du commerce électronique relègue au second plan la question des coûts de téléphone. Sous cet angle, on aborde les mouvances de l’industrie de télécommunications.   Dans le feu de l’action, Bell Canada vit ces turbulences, mais est -elle vraiment en train de perdre des parts du marché? Peut-on avancer : c’est un mal pour un bien, est -elle en train de gagner un autre marché, si oui, lequel?  Ce rapport se veut une des études prospectives qui questionne notre avenir « communicationnel ». La première partie sera consacrée au cadre réglementaire, on veut ainsi comprendre si le CRTC est encore en mesure de réglementer encore la grille de programmation du secteur de                                                  1 The Economist magazine. September 17th 2005 « How the internet killed the phone business », p. 73-75.
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radiodiffusion après l’éclatement du contenu. La mission du conseil est -elle la même ou devrait-on penser à une nouvelle forme du conseil? La deuxième partie se penchera sur le cadre économique afin de tracer le portrait d’une économie de mobilité régie par un nouveau phénomène, celui de l’ instantanéité. La troisième partie s’intéressera au cadre technique afin d’essayer d’expliquer le progrès technique et ses impacts sur notre façon de communiquer. Enfin, la dernière partie s’attardera au cadre social et plus exactement, aux usages des jeunes et des seniors des TIC dans un avenir proche.
2. Le cadre réglementaire Contrairement à la téléphonie et à la radiodiffusion, le CRTC réglemente, uniquement, les services c ommerciaux d’Internet offerts par les compagnies de télécommunications. Cette réglementation ne causait aucun problème jusqu’à l’arrivée de la technologie IP qui a bouleversé la donne et a envahi les deux domaines réglementés. Grâce à cette technologie, les câblodistributeurs offrent le service de téléphonie et les compagnies de téléphone commercialisent les signaux de télévision. L’hybridation économique complique la tâche du CRTC, car la réglementation actuelle ne répond qu’aux attentes des nouveaux acteurs de l’industrie des télécommunications. Les lois et les règles du conseil manquent de neutralité réglementaire dans le cas de Bell Canada 2 et ne répondent pas aux nouveaux défis imposés par l’émigration de la voix et de l’image vers la technologie IP.  De fait, cette émigration nuit à la réglementation des licences de radiodiffusion et du contrôle des grilles de programmation. Autrement dit, l’éclatement du contenu et la multiplicité des producteurs de contenu compliquent la tâche réglementaire du CRTC. On se demande alors : comment le conseil peut-il imposer des quotas de contenu canadien dans la radiodiffusion via Internet, via le téléphone mobile, le i Pod vidéo et la baladodiffusion? L’éclatement du contenu, de sa production et de sa provenance remet ainsi en question les lois et les règlements du CRTC.
2.1 La possibilité de la scission du CRTC? Une révision de la politique de réglementation en tenant compte des nouvelles réalités technologiques s’impose. Bell a entamé cette réflexion. Selon son rappo rt déposé auprès du
                                                 2  http://www.telecomreview.ca/epic/internet/intprp-gecrt.nsf/vwapj/CRTC-fr.pdf/$FILE/CRTC-fr.pdf  
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groupe d’étude sur le cadre réglementaire des télécommunications 3 , le CRTC devrait être scindé en deux conseils :  un conseil des télécommunications qui s’o ccupe des questions économiques;  u n conseil de radiodiffusion qui s’intéresse au x questions culturelles. Les deux conseils auront un mandat de gouvernance participative et devront céder la question de la concurrence au tribunal de la concurrence. La gouvernance participative s’explique par la présence d’un membre du tribunal de la con currence aux comités du CRTC et inversement la présence d’un membre du CRTC aux comités du Tribunal. Le CRTC interviendra uniquement à l’invitation du tribunal qui conclue à la nécessité d’une réglementation. Ainsi, la concurrence sera équitable pour tous les intervenants et ne favorisera aucun acteur. Une fois la proposition de Bell Canada analysée, on a essayé de pousser plus loin la réflexion afin de mieux comprendre la scission du conseil.  
2.2 La gouvernance du CRTC à la « SMSI » Après la création du forum de gouvernance d’Internet lors de la deuxième phase du Sommet mondial de la société de l’information et devant l’impossibilité de gouverner les nouvelles formes de contenu, on croit que la révision du mandat du CRTC laisse émerger l’idée d’un « conseil éthique » à la place d’un conseil de réglementation. On entend par un « conseil éthique », une forme de forum de gouvernance « à la SMSI » qui veille à la démocratisation des TIC, à la connectivité et à l’accessibilité pour toute la population canadien ne. Ce conseil veillera à éliminer le retard technologique que le Canada est en train d’enregistrer par rapport aux autres pays industrialisés. Aussi, un conseil éthique détermine l’ensemble des règles de conduite propres à la société canadienne, une sorte de forum. D’une part, l’expérience canadienne pourrait inspirer les acteurs internationaux pour les questions qui entourent les organismes de réglementation. D’autre part, on invitera les membres du gouvernement, du secteur privé et de la société civile à participer à la gouvernance du conseil. Ce conseil aura une autorité morale et non une autorité législative. Cela ne l’empêchera pas de se pencher sur les nouvelles politiques qui se rattachent à la société canadienne. Il sera la référence pour le gouvernement et agira en son nom pour préserver les intérêts du Canada et pour protéger le domaine de télécommunications.                                                  3 Ibid.  
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3. Le cadre économique Chose certaine, les TIC échappent à la vision des experts et imposent de nouvelles réalités économiques et organisationnelles. Face à cette réalité, plusieurs spécialistes, notamment Breton et Proulx (2002), Chambat (1994) et Jouet (2000) se sont penchés sur les usages des TIC afin de comprendre l’impact de leur prolifération sur le mode de vie des usagers. Ils ont concl u que les usages des nouvelles technologies sont locaux.  Cela dit, le contexte socio-économique des usages diffère d’une communauté à une autre et d’une culture à une autre. Ce que les Canadiens font de leur téléphone portable ne ressemble pas forcément aux usages des Européens ou des Africains. À ce stade, on aborde le contexte économique et on reviendra, plus tard, sur le contexte social.  Sous cet angle, on a toujours pensé que la convergence des médias est la seule voie à envisager à l’ère de la société de l’information. Toutefois, on assiste à un nouveau phénomène de personnalisation des TIC qui permettent de penser que ce dernier, peut-être un contrepoids à la convergence. La personnalisation des TIC engendre, selon le rapport de Bell, le phénomène de l’infidélité aux fournisseurs de services 4 .
3.1 L’infidélité aux fournisseurs de service  Bell Canada est consciente de l’infidélité des clients due à la nouvelle logique économique et à la mobilité de la technologie. Indépendamment de son rôle de consommate ur ou de client, l’usager s’identifie de moins en moins à une marque de commerce. Désormais, la technologie doit se définir selon l’intérêt de chacun, ses désirs et sa culture. On programme la technologie selon ses préférences (l’apparence et la sonnerie d u portable, navigateur, iPod). On choisit les émissions selon ses goûts. C’est l’image de soi qui prime. Pour satisfaire cette image, les usagers doivent être à la fine pointe de la technologie. Ainsi, les marques de commerce et les services coûteux seront exclus du choix des usagers. Par ailleurs, la nouvelle réalité commerciale s’explique par une préférence accrue pour les services sous forme de forfaits. La superposition des écrans (télévision/téléphone mobile/ordinateur) impose la superposition des factures. Au Québec, un consommateur branché reçoit quatre factures (téléphone fixe, téléphone portable, Internet et                                                  4 Ibid.
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câble) qui totalisent un montant de cent cinquante dollars en moyenne. La gestion des factures impose leur rationalisation qui aura pour but d’ assurer la connectivité et de minimiser les coûts. La somme d’argent économisée sera réinvestie dans l’acquisition des nouvelles machines qui les gardent à la page.  Sous cet angle, l’infidélité aux fournisseurs de services est nocive pour Bell Canada, ca r l’expertise de cent vingt-cinq ans de la compagnie n’a plus de poids sur le marché. En plus, la réglementation actuelle ne permet pas à Bell Canada de se repositionner dans un marché en mouvement afin de garder ses clients.
3.2 La structure organisationnelle de Bell La multiplication des filiales de Bell nuit à ses activités commerciales. À l’inverse de Bell, Vidéotron regroupe ses différents services dans une seule organisation. À l’heure de la concentration des médias et de l’infidélité aux marques d e commerce, la division des activités commerciales est à l’encontre de la logique du marché. Le consommateur qui opte pour la rationalisation de la facture choisira un service à guichet unique. Il compose un seul numéro pour commander, modifier ou annuler ses services. Au-delà de la réglementation qui discrimine Bell, la structure organisationnelle de la compagnie cause préjudice à ses activités.  La concurrence entre les compagnies est féroce pour se positionner dans le marché des télécommunications. L’h ybridation des compagnies œuvrant en télécommunications nous ramène à réfléchir : pouvons-nous considérer Bell Canada comme une compagnie de téléphone ou devrons-nous la définir autrement?
3.3 La convergence et la personnalisation En pleine logique de l a société de l’information et celle du savoir, on vit dans une économie de mobilité qui se caractérise par une polarisation économique et technologique.  D’un côté, on assiste au phénomène de la convergence qui se présente sous forme d’agrégation d’activités à l’intérieur de laquelle la surexploitation du même produit sur différents supports
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engendre un cloisonnement des réseaux et permet aux propriétaires d’enregistrer des profits records. Ces gains accélèrent ce mouvement de convergence.  De l’autre côté, à l’inverse de la concentration, on trouve un pôle de désagrégation qui s’explique par une personnalisation de la technologie, par exemple iPod, Blackberry et téléphone mobile. Les premières caractéristiques de l’économie de mobilité sont la mobilité du  réseau. Cette mobilité s’affirme avec la troisième génération de réseau (3G). La 3G désigne la troisième génération des technologies de téléphonie mobile, elle s'appuie sur la norme Universal Mobile Telecommunications System (UMTS), permettant des débits bien plus rapides qu'avec la précédente, le GSM.
3.4 L’effet de l’instantanéité  Désormais, la technologie en réseau doit nous accompagner partout même au travail. À tout moment, on peut accéder aux données, à la voix et aux images. L’envi ronnement bouge, suit l’usager, il lui est indispensable pour fonctionner. Un phénomène engendre un autre, on se dirige vers l’intégration de trois écrans (ordinateur/mobile/télévision) dans une seule machine, on transporte notre environnement. La mobilité du réseau, ses caractéristiques et l’amovibilité de la technologie engendrent un effet d’instantanéité . On ne peut plus attendre pour être informé ou pour diffuser l’information. Pour ce faire, on a besoin d’être en connexion en tout temps et d’être en me sure d’échanger et de transmettre un volume important d’informations. On peut constater que la technologie filaire est vouée à disparaître de la course technologique, car notre mobilité impose un réseau sans fil.
3.5 Linteractivité  Contrairement, à toute po larité, la convergence et la personnalisation des technologies s’attirent et se repoussent. Le nouveau phénomène de cette polarisation est la mobilité. Désormais, on peut recevoir des informations de différents réseaux d’informations sur le téléphone porta ble ou bien choisir la baladodiffusion. Comme on peut personnaliser notre page « Yahoo » ou bien choisir sa vedette favorite dans une émission de télé-réalité. L’explosion de l’industrie de jeux vidéo confirme
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le phénomène de personnalisation et annonce l’ effritement des médias de masse 5 . Jean-Paul Lafrance s’est penché sur ce phénomène et arrive à la conclusion que les adeptes du jeu vidéo cherchent l’interaction et la construction de leur environnement respectif dans les jeux vidéo.  Entre la convergence et la personnalisation, la bataille se passe au centre avec une seule et une même arme : l’interactivité. Les TIC sont des technologies individuelles qui permettent à un membre d’un groupe de garder le contact virtuellement avec les autres. Durant la renco ntre virtuelle, l’influence de la foule telle qu’elle est définie par Le Bon 6  est moindre. Les usagers laissent émerger leur propre personnalité en essayant de créer un rapport personnalisé avec les TIC. Une question s’impose : la réception des informations diffusées par les grands médias sera-t-elle affectée par le rapport personnalisé des usagers avec les TIC?
3.6 Le déclin des revenus basés sur la voix Dans une logique de mobilité appuyée par l’exemple de l’acquisition de Skype par eBay, l’internaute pourra it cliquer sur un hyperlien et parler directement à un conseiller ou un vendeur. Les facteurs comme la distance de connexion et la durée de l'appel n’entrent plus dans les calculs des internautes, mais deviennent à la charge des annonceurs.  Un autre exem ple est celui de Vonage, compagnie américaine d’interurbains, qui offre à ses clients le choix d’un numéro de téléphone à San Francisco, à New York ou à Londres peu importe où ils vivent. « A Londoner calling the London number is making a “local” call, ev en if the vonage subscriber is picking up the phone in Shanghai » 7   Il s’agit du même principe que le courriel, il suffit d’avoir une connexion Internet pour accéder au compte personnel. La bataille du premier kilomètre de connexion ne sera plus la même d’ ici cinq ans. M. Zennstrom, fondateur de Skype, a déclaré que tôt ou tard, les gens vont délaisser leur numéro de téléphone pour leur pseudonyme comme c’est le cas d’adresse courriel. Mais attention, il ne faut pas penser que c’est la fin ou la mort de la téléphonie, les gens vont continuer à faire des appels, mais il s’agit de la fin de la tarification traditionnelle des appels. La voix cessera d’être la                                                  5  Intervention de Phil Noble durant le forum mondial sur l’e -démocratie 2005 au http://blog.netpolitique.net/index.php/?q=phil+noble 6 Le Bon, Gustave. 2003. Psychologie des foules. Paris : Quadrige/PUF  7 The Economist magazine. September 17th 2005 « How the internet killed the phone business », p. 74
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source majeure de revenu des compagnies de téléphone fixe et mobile 8 . Ce constat répond en partie à la question du début du rapport : Bell Canada est-elle vraiment en train de perdre des parts du marché? Le déclin des rev enus de la voix laisse émerger d’autres sources de revenus.   La thèse originale présentée dans l’article du magazine The Economist  stipule que les câblodistributeurs sont arrivés au VOIP ( Voice over Internet Protocol ) de la direction opposée 9 . Ils offrent la télévision, l’accès à large bande et la téléphonie par Internet à prix minime. La baisse de prix du téléphone s’explique par le fait qu’il ne représente pas la source majeure de leurs revenus. En d’autres mots, les câblodistributeurs ne se basent pas sur la voix pour leurs revenus. Ainsi, on peut expliquer, en partie, leur stratégie de fixation de prix de téléphonie par Internet.
3.7 La nouvelle source de revenus : le contenu Même si Vidéotron offrait le VOIP et faisait concurrence à Bell Canada, Pierre-Karl Péladeau, président-directeur -général du groupe Québecor, a déclaré qu’il misera sur la production du contenu comme une source de revenus. « Nous avons deux choix : subir le changement ou être un agent de changement. Nous avons choisi la deuxième option » 10 . La première option à laquelle faisait référence le P.D.G. de Québécor correspond au déclin de la production nationale de contenu télévisuel. La déclaration de Péladeau exprime des pertes en revenus publicitaires. L’éclatement du contenu aura des conséquences directes sur les annonceurs. Le téléchargement d’une séquence vidéo d’une émission quelconque d’Internet n’implique pas le tél échargement automatique des spots publicitaires des commanditaires de l’émission. Les annonceurs sont conscients de ce déclin et se tournent, à leur tour, à de nouveaux supports publicitaires. Les stylistes pensent habiller les personnages des jeux vidéo pour présenter leur collection aux jeunes. Dans l’édition du 15 novembre 2005 de La Presse, Nicolas Ritoux s’est demandé « Mais contrairement au cinéma, dans ce milieu, on semble encore considérer les costumes comme secondaires. À quand un designer spécialisé en mode virtuelle? » La réponse aux questionnements de Ritoux n’a pas tardé.  
                                                 8 Ibid., p.75 9 Ibid., p.75 10 Richard Dufour dans le cahier LaPresse Affaires , en date du 9 novembre 2005  
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