COMMENT ENVISAGER UNE PEDAGOGIE DE LâŽALTERITE
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xxxCOMMENT ENVISAGER UNE PEDAGOGIE DE L’ALTERITE AVEC LES PAYS FRANCOPHONES DE L’AFRIQUE DE L’OUEST, EN UTILISANT LES NOUVELLES TECHNOLOGIES ? Par Madame Potier et Monsieur Casabianca, Maîtres formateurs à l’Ecole Annexe de l’I.U.F.M de Paris. Au départ, l’enthousiasme communicatif de quatre jeunes parisiens, passionnés d ‘Afrique et convaincus de la nécessité de nous rapprocher via Internet des écoles africaines francophones nous entraîne dans cette aventure dont la générosité nous séduit. Très vite, il nous apparaît urgent d’y apporter une « troisième » dimension , un lien avec la Goutte d’or, quartier africain de Paris, où vit une importante communauté sénégalaise et malienne. L’ école de la rue Cave est donc choisie, son équipe pédagogique s’étant montrée particulièrement enthousiaste. Nous prenons contact avec les élèves, les familles que nous rencontrons lors d’un pique nique organisé par l’association des parents de l’école de la rue Cave. Nos échanges s’avèrent très chaleureux et faits de rencontres et de lettres, car hélas l’école n’est pas encore équipée en matériel informatique. Cela ne saurait tarder et rendez-vous est pris pour la rentrée prochaine. Tout naturellement, après avoir assisté au départ de nos reporters et de leur véhicule fétiche Cacahuète, ancienne ambulance de l’armée relookée façon Dinky Toy grâce à sa couleur jaune vif et à son air pimpant, commence un travail de repérage sur la carte où nous suivons leurs péripéties . ...

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Langue Français

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COMMENT ENVISAGER UNE PEDAGOGIE DE L’ALTERITE AVEC LES PAYS FRANCOPHONES DE L’AFRIQUE DE L’OUEST, EN UTILISANT LES NOUVELLES TECHNOLOGIES ?
Par Madame Potier et Monsieur Casabianca, Maîtres formateurs à l’Ecole Annexe de l’I.U.F.M de Paris.
Au départ, l’enthousiasme communicatif de quatre jeunes parisiens, passionnés d ‘Afrique et convaincus de la nécessité de nous rapprocher via Internet des écoles africaines francophones nous entraîne dans cette aventure dont la générosité nous séduit. Très vite, il nous apparaît urgent d’y apporter une « troisième » dimension , un lien avec la Goutte d’or, quartier africain de Paris, où vit une importante communauté sénégalaise et malienne. L’ école de la rue Cave est donc choisie, son équipe pédagogique s’étant montrée particulièrement enthousiaste.
Nous prenons contact avec les élèves, les familles que nous rencontrons lors d’un pique nique organisé par l’association des parents de l’école de la rue Cave. Nos échanges s’avèrent très chaleureux et faits de rencontres et de lettres, car hélas l’école n’est pas encore équipée en matériel informatique. Cela ne saurait tarder et rendezvous est pris pour la rentrée prochaine.
Tout naturellement, après avoir assisté au départ de nos reporters et de leur véhicule fétiche Cacahuète, ancienne ambulance de l’armée relookée façon Dinky Toy grâce à sa couleur jaune vif et à son air pimpant, commence un travail de repérage sur la carte où nous suivons leurs péripéties . Très vite, notre travail s’oriente dans les directions suivantes :
Géographie Etude des pays et régions traversées. On apprend à les situer sur la carte, étude des zones désertiques, le Sahel, la brousse, les régions tropicales en regardant le journal de bord sur le site. Ce travail débouche sur l’étude des cartes ,sur leur thématique, sur l’importance de leur lisibilité et amène les élèves à travailler sur l’échelle et la légende. La faune, la flore, l’ adaptation aux conditions climatiques sont alors étudiées. L’analyse des paysages se poursuit au fil des photos reçues et agrandie ..Le problème de l’eau, source de vie, est posé. Nous faisons l’étude d’ un grand fleuve ,le Niger, son cours, les pays qu’il traverse. Quelques cultures tropicales :le cacao, le café, le coton, le karité, la banane. Chaque pays traversé présente ses ressources, ses grandes villes, nous les situons sur la carte murale, où nous suivons l’itinéraire des jeunes, chacun en trace un résumé sur le cahier prévu à cet effet.
En alternance, les enfants étudient la France physique, ses montagnes, ses côtes, ses fleuves, ses régions. Lors d’un séjour en classe découverte, ils font découvrir un petit village de Savoie, et la neige à leurs correspondants. Ils leur parlent des élevages de bovins, des nombreux fromages français et de la vie en montagne de nos jours. Ils préparent leurs enquêtes avec soin pour les mettre sur le site. Ce travail permet aux élèves d’apprendre à reconsidérer leurs connaissances fraîchement acquises pour aller à ce qui leur paraît essentiel. C’est un exercice difficile, car ils sont encore pris dans toutes les émotions vécues en commun et le tri en est rendu délicat. Ils ont tant de choses à dire! Ils vont donc passer par plusieurs étapes : xJournal de bord pour soi et ses proches x Articles pour le journal de l’école et les correspondants français xdernier tri en commun, pour envoyer sur le site les quelques articles destinés aux Puis correspondants africains.
x Les critères choisis par les enfants sont : la présentation, la rapidité d’accès à l’information, et la qualité du contenu (informations intéressantes), l’originalité du ton et la variété des supports sont également prises en compte.
Ce travail les oblige à varier le contenu de leurs textes en fonction de leurs destinataires et donc à une certaine distance par rapport à leur production.
Education civique
La lutte contre l’ethnocentrisme consiste surtout, dans ce projet, à former des citoyens conscients d’appartenir à une communauté universelle dont l’éthique est sans cesse à construire. Le langage nous renvoie toujours aux questions les plus élémentaires, ces interrogations n’ont pas de frontières et circulent à travers les questions les plus profondes. Donner la parole aux enfants, leur créer un espace de liberté sur le mel, c’est participer au rapprochement des citoyens du monde de demain, qui grâce à une langue commune se découvrent si loin et si proches.
Un travail identitaire est entrepris : qui sommes nous ? Cette question peut sembler incongrue, mais elle nous apparaît essentielle, car même pour l’ethnologue, la personne qui lui est le plus difficile à saisir, c’est elle–même ! En interrogeant nos racines, notre histoire personnelle, nous prenons conscience du véritable métissage des cultures: Dans le CM1 de l’école annexe, on dénombre plus de 12 nationalités : française, cambodgienne, arménienne, libanaise, portugaise, espagnole, canadienne, irlandaise, polonaise, irakienne, algérienne, italienne, belge, argentine.
Nous prenons conscience de la mosaïque de la classe. Chacun présente au groupe son pays d’origine, ses particularités, ce travail se fait parfois en commun, certains se regroupent pour aider un camarade dans la présentation de son exposé. xL’étude de quelques grandes religions est abordée tout naturellement : le judaïsme, le christianisme, l’islam et le bouddhisme, l’animisme est effleuré, (surtout à travers l’étude des masques et du rôle des griots). xmosaïque de Paris.L’étude des quartiers de Paris nous fait prendre conscience de la xLa mosaïque d’Afrique, nous la découvrons à travers les différents pays traversés et la découverte des différentes ethnies : Toucouleur, wolof, Peul, Sérère, Dogon, Bambara,…
Peu à peu, on apprend à se connaître, à s’écouter, à être curieux de l’autre, à apprendre à se respecter à se décentrer, mettre en mots ce qui nous surprend pour mieux comprendre, permet de lutter contre une forme de violence issue de l’ignorance de la personne. Ce travail a permis à tous de se sentir mieux reconnu dans sa trajectoire personnelle, et finalement tous y ont participé avec plaisir (certains présentant la province dont ils sont natifs, d’autres la capitale). Il y a eu des moments forts où l’enfant qui présentait son pays s’est senti reconnu, ici point de bon ou mauvais élève, simplement des enfants qui sont affairés à faire connaître leur pays, sous les yeux attentifs de leurs camarades.  Construire son savoir en découvrant et en confrontant ses connaissances avec autrui s’est révélé très enrichissant pour tous. Chacun y a pris un peu de soleil à sa porte.
Maîtrise de la langue xEcriture fonctionnelle. On apprend à relever les informations importantes dans un texte, on tend à la contraction pour communiquer des messages les plus brefs possibles à travers les mels. C’est un exercice difficile, qu’il nous faut répéter souvent, mais fort utile puisqu’il nous permet de faire le tri parmi les informations. Nous devons valider les messages par le groupe classe pour lutter contre l’implicite.
xEcriture fictionnelle. Pour présenter aux correspondants les contes traditionnels de notre patrimoine, nous explorons les contes les plus connus oralement puis nous allons en B.C.D relire les contes dont on découvre pour certains quelques variantes, ce qui permet d’en comparer les versions.
Le conte nous renvoie à notre propre mémoire dans ces trésors d’humanité où chacun puise des thématiques communes. Ainsi, la version africaine de Blanche Neige est retrouvée dans certaines régions du Sahel. Nous avons pu convier avec l’aide des Jeunesses Musicales de France un conteur, véritable griot qui a expliqué l’importance de son rôle en Afrique, rôle transmis de génération en génération dans la famille. Ce gardien de la culture orale est souvent estimé et craint par les siens, il est un peu sorcier un peu savant.
L’écriture de contes à plusieurs mains à partir des marionnettes Bozo du Mali offre aux enfants le plaisir d’écrire avec une contrainte nouvelle. Ils doivent utiliser la symbolique des masques et marionnettes. Ceci doit nous indiquer si nos élèves ont intégré cette culture, proche par bien des points de la nôtre où l’on prête très souvent des qualités aux animaux dans les textes satyriques.
xtrouve un nom d’animal, puisNous nous amusons à répertorier quelquesunes des expressions où se les enfants les illustrent en s’amusant beaucoup, jouant du sens figuré pour passer au sens propre. Cette étude faite, il nous faudra encore bien pénétrer la symbolique des masques et marionnettes… Et là nous avons recours aux informations de nos reporters. Ce travail d’écriture est également grandement facilité par une rencontre surprise avec une enseignante itinérante conviée par une école maternelle proche. Nous sommes invités à découvrir son exposition, extrêmement riche en objets usuels, vêtements, instruments de musique, tabouret de chef, armes, tissus…. Elle explique et montre aux enfants les objets de la vie quotidienne dans toute l’Afrique du Nord et de l’Ouest.
xOn y découvre le rôle important du forgeron dans le village, les armes, les bijoux et outils fabriqués par ses soins. Le rôle important en général des artisans véritablement reconnus, comme des personnages respectés (tailleurs, potiers, tisserands). x On observe les différents masques, leur rôle, ceux portés lors des carnavals, ceux utilisés lors de cérémonies. Notre guide leur précise le caractère sacré de certains masques qui ne sont d’ailleurs portés que par les hommes lors d’évènements rituels.
x Les enfants font des liens avec d’autres carnavals qu’ils connaissent, ceux du Nord ,avec leurs « Gilles » . Le travail d’écriture peut commencer.
La production se montre importante, tant en quantité qu’en qualité. Les meilleurs textes sont alors choisis pour être mis sur le site, la concurrence est rude, car chacun a pris la tâche très au sérieux.. En même temps les élèves découvrent les contes écrits par leurs correspondants de la Côte d’Ivoire. xL’ écriture de contes détournés, de contes d’aujourd’hui, permet aux enfants de s’appuyer sur une structure narrative connue.  Ce qui a pour but de leur simplifier la tâche d’écriture, et de s’approprier ces contes avec humour, en les transposant dans le temps.
Ils écoutent avec bonheur un conteur breton venu leur dire quelques récits initiatiques. Cet apport redouble leur intérêt pour notre patrimoine de vieux contes français. Le résultat dépasse nos espérances.
xrépondre à sescorrespondance permet de savoir prendre en compte le destinataire, de  La interrogations ,de se décentrer, d’ apprendre à se présenter à réfléchir sur son environnement pour pouvoir le présenter… La réception du courrier est toujours un moment important, sujet souvent d’étonnement (voir le bref résumé sur la correspondance) et parfois de discussion en groupe. Certains messages difficiles à décoder font l’objet d’un travail de lecture. Les élèves comprennent vite que pour certains enfants notamment au Sénégal, le français est la langue de l’école, que la majorité parle le Wolof.
leur explique la difficulté d’être bilingue surtout quand on passe à la langue écrite. Cette On constatation permet de décrisper les élèves de la classe qui éprouvent des difficultés du même ordre pour les mêmes raisons.
Vie quotidienne Les échanges de courrier montrent que si les conditions de vie sont parfois très différentes, les intérêts des enfants sont extrêmement proches, le jeu, surtout le football est un sujet souvent abordé. L’envie de rire, de s’amuser ainsi que la curiosité pour un monde que l’on imagine plus qu’on ne le connaît est aussi vif de part et d’autre. Si les élèves de Côte d’Ivoire ou du BurkinaFaso sont très vite associés au travail de leurs parents, ils restent facétieux ( tel enfant raconte que ce qu’il préfère, c’est se reposer mais surtout ne pas participer aux travaux des champs !).
ils paraissent pour la plupart respectueux de l’adulte. Les formules de politesse Cependant étonnent nos élèves qui piqués par nos remarques se mettent au diapason !
 A travers le courrier, les enfants découvrent que les petites filles s’occupent très souvent des plus jeunes et que les moments de loisirs sont emplis de jeux en plein air mais rarement par la télévision. On ne possède pas toujours l’électricité, ce n’est pas souvent le cas dans la brousse. Mais leur témoignage est là pour montrer, si nécessaire, que le bien être ne passe pas forcément par la consommation.
L’école est souvent évoquée comme un endroit privilégié où chacun doit profiter le mieux possible de ce qui lui est appris ; nos élèves ont la parole plus libre et ne cachent pas leur peu d’ ardeur pour l’étude de la grammaire ou de l’orthographe… Ils parlent aussi de leur famille, de leur façon de manger, des fêtes et cérémonies familiales, de religion, de ce qu’ils aiment ou détestent, de ce qu’ils aimeraient faire. Des moments de loisirs où ils taillent des morceaux de bois et les sculptent. xs’yéchange des recettes de cuisine, les plats traditionnels, à ceux que nous savons préparer  On ajoute parfois un travail sur la proportionnalité et les mesures, une tasse, une boîte pouvant servir d’unité… On échange aussi des règles de jeu, des modes d’emploi pour fabriquer des masques, des charades.
Géométrie xUn travail sur les pavages est entrepris après observation de motifs de tissus africains. Les enfants les reproduisent, puis s’exercent à en créer de nouveaux. xUn travail sur le tangram est également proposé, avec des consignes pour sa construction. xQuelques figures à réaliser sont proposées avec des modèles à reproduire. x L’approche de la proportionnalité est abordée avec les recettes de cuisine, et avec la notion d’échelle en géographie.
Travail sur l’ordinateur Dans un premier temps, on se familiarise avec le clavier et les rudiments nécessaires au traitement de texte. Un temps d’exploration libre est laissé aux enfants, le tâtonnement est indispensable. Commence alors la reconnaissance des icônes utiles pour trouver les raccourcis, et un travail de méthodologie (nécessité d’enregistrer son travail sur la disquette, ou sur le disque dur, et d’en noter le titre).
La salle informatique est vite saturée, qu’importe, passionnés, les enfants préfèrent sacrifier leurs interclasses et il faut parfois se fâcher pour les en extraire. D’autant qu’ils découvrent le moyen de dessiner sur l’écran.
Le travail sur la mise en page est entamé.  La nécessité de l’illustration sur l’écran apparaît vite un support intéressant. Des critères de lisibilité sont dégagés, certaines couleurs s’avérant trop pâles pour être lues facilement sont abandonnées. Nous leur demandons de limiter les fonds de couleur trop onéreux à l’impression. Le choix des polices est nécessaire. On écarte les caractères trop complexes pour une lisibilité maximale sur n’importe quel micro ordinateur. L’utilisation du scanner s’avère bien utile mais il faut en freiner l’utilisation pour ne pas monopoliser l’appareil, ni induire un taux de transfert trop long de par le chargement des images. Le travail sur la lecture à l’écran est un exercice de lecture rapide. On s’aperçoit vite que l’œil fatigue. Le travail de « toilettage » de texte (petites erreurs de frappe, erreurs d’orthographe ou de syntaxe), l’analyse de l’écrit est d’autant plus efficace qu’il y a la distanciation nécessaire. Il faut donc imprimer un premier jet, avant de l’analyser. Certains enfants éprouvent le besoin au début d’écrire un brouillon, mais avec plus d’aisance, beaucoup l’abandonnent. L’utilisation du correcteur orthographique semble un outil intéressant, mais nous avons quelques difficultés à convaincre nos élèves que dans bien des cas, il ne remplace pas la réflexion sur la fonction grammaticale des mots ! Et ils mettent en doute nos compétences face à l’ordinateur, d’où la nécessité de former un esprit critique !
La conception de mots croisés, de mots mêlés par les enfants sur quadrillages sont suggérés ainsi que des charades. Ce qui nous montre qu’ils recherchent l’interactivité.
L’écriture de textes poétiques après l’étude de structure de poèmes permet un échange de poésies, pastiches de fables de Jean de La Fontaine, fables détournées, poésies à thème. La réalisation de calligrammes les amusent beaucoup.
Utilisation d’internet : La consultation du site « LesFruits du baobab » mis en signet est régulière. Nous imprimons les feuilles de routes et les affichons pour que chacun les consulte. La lecture de la boîte aux lettres de la classe pour les mels se fait par roulement.
Histoire Notre histoire nous parle de nos métissages. Les grandes migrations nous le prouvent, histoire des grandes invasions. Les grandes découvertes et leurs conséquences sont étudiées. En classe, on étudie comment les grands navigateurs ont découvert de nouvelles terres et quelles en furent les conséquences.
Un travail sur l’esclavage est entrepris à partir de recherches sur l’île de Gorée au Sénégal. L’étude de l’histoire de l’esclavage antique jusqu’ à l’esclavage moderne est entrepris à travers des exposés présentés au groupe classe. Il est affiché lors de la fête de l’école et montré aux correspondants parisiens lors de leur visite.  L’étude de la colonisation et du rôle de la France est amorcée(Comment raconte ton l’histoire aux enfants ? M.Ferro, éditions …) Les enfants enquêtent à la façon des journalistes, ils collectent les documents et interrogent leurs manuels réciproques pour faire le point.
Arts plastiques On fabrique un masque, après avoir étudié les masques Bozo du Mali. Ils sont interrogés sur leur signification, chaque enfant choisit de créer son masque. Création d’objets non figuratifs : On travaille sur la récupération, création d’objets à partir de divers matériaux :journaux compressés ,collages divers de bouts de laine, tissus, plumes, bois de récupération, cagette.
Travail de la terre : Maquette d’un village africain. Elaboration d’une maquette en utilisant une échelle de mesure.
Musique: Fabrication d’instruments de musique à partir de simples bouteilles de plastique percées de ficelle et de fine baguette. Ecoute de contes musicaux par un Griot africain. Contes et chansons du patrimoine français traditionnel, conte breton. Etude d ‘«Armstrong» de C. Nougaro.
Expression artistique Elaboration d’un spectacle présenté aux correspondants de Paris. Découverte du film « Kirikou la sorcière » de … (écriture du synopsis pour les correspondants…). «Songe d’une nuit africaine» d’après Shakespeare. Visites d’exposition itinérante.
Interroger son héritage culturel pour construire un rapport différent aux Autres.
Si, comme le dit Paul Ricoeur : «La tolérance est une vertu réflexive en attente de réciprocité», la seule voie est l’éducation à l’altérité. «Cette éducation doit permettre de s’entendre sur ce qui est et doit être intolérable pour tous et ce, de façon universelle. L’intolérable est là quand le regard porté sur l’autre ne le constitue plus, pour une raison ou une autre, semblable à soi en humanité » (Séminaire de Françoise Héritier, collections Opus, éditions Odile Jacob). Sans cette éducation à l’altérité, la porte semble ouverte à toutes les violences. Eduquer le regard en suspendant tout jugement, tout à priori, jeter sur l’autre un regard neuf, c’est une entreprise qui demande du temps et parfois même une certaine empathie.
Cette expérience est bien entendue inachevée. Il nous faudra la poursuivre pendant encore plusieurs années. Tant de domaines restent à découvrir. Certains domaines ont été effleurés car l’entreprise est vaste.
Quelques satisfactions nous engagent à continuer. L’enthousiasme de tous les enseignants et des enfants participant à cette aventure, la demande de jumelage des écoles africaines en est un gage. La richesse des échanges qui consolideront les liens entre nos pays. L'espoir un peu fou de permettre de consolider le lien social entre des populations que rien n’appelait peutêtre à se rencontrer : agir, partager, rire, pour mieux vivre ensemble. Nous restons convaincus de la nécessité de dialoguer. Qui mieux qu’un enfant peut le faire en toute innocence ? Ce monde vu à travers les yeux des enfants est encore un monde où chacun a le courage d’espérer, et c’est ce message d’espoir que nous retiendrons. Il nous paraît également important d’entretenir des relations amicales et chaleureuses avec les enseignants qui participent à cette aventure. Ce projet ne peut aboutir qu’en conjuguant nos idées, les compétences de tous.
Et puis, il nous reste tant à explorer ! Sans évoquer le désir de perfectionner notre utilisation de l’ordinateur et créer des situations d’apprentissage véritablement interactives, varier davantage encore nos entrées, réaliser des liens hypertextes sur le site de l’école, étudier la protection de l’environnement, travailler sur la consommation. Et bien d’autres pistes nous permettront ensemble, nous l’espérons d’avancer.
Quelques pistes envisagées :
xGéographie puzzle de l’Afrique du Nord et de l’Ouest travail sur l’élevage en Afrique dans les régions du Sahel les ports de pêche et les ressources des régions côtières xHistoire Qu’est ce que la colonisation ?(textes de J Ferry) Textes d’ auteurs sénégalais et ivoiriens. Qui est Léopold Sedar Senghor ? Intégration ou métissage des cultures Qui apporte quoi ? Pourquoi l’histoire de nos pays reste liée ?
Un travail en commun avec la Goutte d’or est prévu de façon à ce que les enfants apprennent à se connaître, en travaillant par petits groupes sur des activités communes, contes à plusieurs mains, activités artistiques (travail de la terre). Des rencontres préalables entre enseignants devraient se mettre en place avant chaque nouvelle activité.
xEducation civique Education à la consommation la solidarité, quart monde et tiers monde. le droit à l’enfance, le travail des enfants, il existe aussi dans les pays riches Les enfants soldats enrôlés dans des guerres dont ils sont les victimes, enfance volée
xMathématiques Travail sur la symétrie dans les motifs des tissus africains communication figures échange de jeux mathématiques (cf. Comptes d’Afrique, éditions de l’Harmattan). échange de carrés magiques challenge interclasses, rallye mathématique
xMaîtrise de la langue Contes africains et contes du Maghreb Contes du patrimoine français Le thème de la famille dans les contes Le loup dans les contes traditionnels français Le sorcier dans les contes africains et français La correspondance
xVie quotidienne Le travail sur les marchés : ce qu’on y trouve, où ils se situent, les bruits, les parfums,etc...
Le travail sur l’artisanat. l’artisan africain dans les villages, ses outils, ses spécificités. Etude d’une société qui utilise la récupération face à une société de consommation.  étude de l’environnement, savoir le préserver pour les générations futures. Les parc nationaux et les réserves : Leurs rôles, leurs situations. Du cacao au chocolat :de la production à la consommation. De la cueillette du coton aux tissus vendus au Marché Saint Pierre à Paris. Les petits métiers en Afrique /à Paris. La vie à la campagne, les moyens d’exploiter les ressources.
xMusique Etude de chants africains. Chanson française : « Né quelque part » de M .Leforestier
xArts plastiques Sculpture : travail de la terre, après une visite au Musée des Arts Africains et Océaniens. Ateliers au Musée Dapper, partenaire du projet : « Les fruits du baobab ».
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