La présidentielle faussée
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Publié le 25 mars 2012
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Langue Français

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La présidentielle faussée
Prise illégale d’intérêt, conflit d’intérêt, favoritisme, avantage injustifié, chacun sait bien et les juristes en particulier, que celui à qui la loi en a confié le pouvoir, ne peut intervenir dans une situation dans laquelle il est intéressé, que ce soit pour lui-même, ou pour l’un de ses proches ou de quiconque avec lequel il est établi qu’il a un lien, qu’il soit matériel ou moral. On dit encore plus communément que l’on ne peut être à la fois juge et parti.
La loi n’a prohibé ces comportements corruptifs que dans les hypothèses les plus criantes. Ainsi un maire ou un conseiller municipal ne pourrait statuer pour l’attribution d’un marché pour lequel son entreprise ou celle de son épouse a postulée, mais le pourrait en faveur d’un proche avec lequel il n’existe pas d’interdiction légale, une amie, ou un ami politique, ou en défaveur d’un adversaire.
La confusion d’intérêts, susceptible de procurer un avantage politique, au plus haut sommet de l’Etat pour un Président-candidat, existe dans tous les actes de sa fonction, et est parfaitement légale.
A l’occasion de l’affaire de Toulouse, le Président de la République a « joué » de la casquette de Président et de candidat avec une dextérité telle que l’on a eu du mal, à certains moments, à se rendre compte, qui du Président ou du candidat s’exprimait.
On a parlé d’instrumentalisation, mais ne jouons pas aux vierges effarouchées. Tous les candidats qui en ont les moyens, vont utiliser le plus possible les évènements qui se présentent à eux en leur faveur. Dire le contraire, la main posée sur le cœur, ou en accuser les autres, n’est que pure hypocrisie.
En réalité, dans cette affaire, il y a deux catégories de personnages. Ceux qui disposent des moyens de cette instrumentalisation et ceux qui n’en disposent pas. Ou plus précisément, ceux qui peuvent instrumentaliser «légalement »l’affaire, c'est-à-dire qui bénéficient de la couverture de la loi, ce qui est le cas du Président, celle-cilui faisant obligation d’intervenir dans les évènements en cours par toutes sortes d’initiatives, et ceux qui n’en bénéficient pas. On imagine alors aisément qu’il y satisfera dans le sens le plus propice à ses intérêts de candidat, qui peuvent d’ailleurs se confondre avec ceux de Président.
Par le simple exercice de la fonction présidentielle, le Président-candidat va, aux yeux des français, être le défenseur des droits, le protecteur des citoyens, l’incarnation de la patrie en danger, les autres candidats n’ayant comme possibilité que de demeurer silencieux sauf alors, dès qu’ils voudront user de leur droit de critique, à se voir taxer, de diviseurs de la nation au moment où elle se trouve en péril, voire d’apparaître comme de mauvais français.
Avoir limité à deux mandats l’exercice de la fonction présidentielle est déjà un progrès. Mais est ce suffisant. Un mandat de sept années non renouvelable,donnerait au Président une indépendance d’esprit et d’action tant vis-à-vis de ses opposants qui n’en seraient plus, au moins au plan électoral, que vis-à-vis de ses propres partisans dont il n’aurait rien à attendre. Ou alors faudrait-il,purement et simplement, interdire que l’on soit à la fois Président et candidat et envisager la mise en œuvre d’un intérim.
Il n’y a rien de pire, au regard d’un tel enjeu, que d’accepter que puisse exister une pareille confusion des genres.
Des évènements, tels que ceux que nous avons vécus, faussent à n’en pas douter la campagne électorale, qui dans les semaines qui viennent, aura de toute façon une toute autre orientation que celle qu’elle aurait eu si rien n’était arrivé.
Une question se pose alors, la démocratie peut-elle ainsi se trouver livrée à la merci d’un quelconque illuminé, qui en définitive, comme l’a très bien dit Daniel VAILLANT, lui dicterait sa loi ?
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