Des conventions aux formes institutionnelles : éléments pour un débat - article ; n°3 ; vol.5, pg 123-153
33 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Des conventions aux formes institutionnelles : éléments pour un débat - article ; n°3 ; vol.5, pg 123-153

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
33 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Revue française d'économie - Année 1990 - Volume 5 - Numéro 3 - Pages 123-153
This paper is a first step in a comparative approach between two recent important theories in economics and specially labor economics, la théorie des conventions. and la théorie de la régulation. It compares foundations, concepts and debates. These theories lie on opposite epistemologie a priori and have different aims concerning the standard economic theory: deepening or ding up real alternative. Nevertheless there are some analogies between these approaches. Firstly about the problem of economic activity coordination: market versus organization on the one hand, diversity of regulation forms on the other hand. Secondly about the notions themselves: conventions and rules versus institutional forms. The arguments against la théorie des conventions are numerous: inability to explain the genesis of conventions, underestimation of contradictions into wage earning relationships... La théorie de la régulation allows to include the institutional forms into a broader explicative framework but it has not built yet intermediate theoretical categories explaining the dynamics between macro-economic regulation and micro-economic behaviours.
Ce papier représente la première étape d'une approche comparative entre deux importantes et récentes théories économiques plus particulièrement axées sur le travail : la «théorie des conventions» et la «théorie de la régulation». Il s'agit de comparer leurs fondements, concepts et débats. Ces théories reposent sur un a priori épistémologique opposé et ont une finalité différente concernant la théorie économique standard : approfondir ou construire une alternative réelle. Cependant, il y a quelques analogies entre ces approches. Tout d'abord, au sujet du problème de la coordination de l'activité économique : marché contre organisation d'une part, diversité des formes de régulation de l'autre. Ensuite, au sujet des notions elles- mêmes : conventions et règles contre « formes institutionnelles ». Les arguments contre la « théorie des conventions » sont nombreux : incapacité d'expliquer la genèse des conventions, sous-estimation des contradictions dans les relations salariales... La «théorie de la régulation» permet d'inclure les «formes institutionnelles » dans un cadre ex- plicatif élargi mais n'a pas pas encore construit de catégories intermédiaires expliquant les dynamiques entre la régulation macroéconomique et les comportements microéconomiques .
31 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1990
Nombre de lectures 21
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

José Rose
Des conventions aux formes institutionnelles : éléments pour un
débat
In: Revue française d'économie. Volume 5 N°3, 1990. pp. 123-153.
Citer ce document / Cite this document :
Rose José. Des conventions aux formes institutionnelles : éléments pour un débat. In: Revue française d'économie. Volume 5
N°3, 1990. pp. 123-153.
doi : 10.3406/rfeco.1990.1259
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfeco_0769-0479_1990_num_5_3_1259Abstract
This paper is a first step in a comparative approach between two recent important theories in economics
and specially labor economics, "la théorie des conventions." and "la théorie de la régulation". It
compares foundations, concepts and debates. These theories lie on opposite epistemologie a priori and
have different aims concerning the standard economic theory: deepening or ding up real alternative.
Nevertheless there are some analogies between these approaches. Firstly about the problem of
economic activity coordination: market versus organization on the one hand, diversity of regulation
forms on the other hand. Secondly about the notions themselves: conventions and rules versus
"institutional forms." The arguments against "la théorie des conventions" are numerous: inability to
explain the genesis of conventions, underestimation of contradictions into wage earning relationships...
"La théorie de la régulation" allows to include the "institutional forms" into a broader explicative
framework but it has not built yet intermediate theoretical categories explaining the dynamics between
macro-economic regulation and micro-economic behaviours.
Résumé
Ce papier représente la première étape d'une approche comparative entre deux importantes et récentes
théories économiques plus particulièrement axées sur le travail : la «théorie des conventions» et la
«théorie de la régulation». Il s'agit de comparer leurs fondements, concepts et débats. Ces théories
reposent sur un a priori épistémologique opposé et ont une finalité différente concernant la théorie
économique standard : approfondir ou construire une alternative réelle. Cependant, il y a quelques
analogies entre ces approches. Tout d'abord, au sujet du problème de la coordination de l'activité
économique : marché contre organisation d'une part, diversité des formes de régulation de l'autre.
Ensuite, au sujet des notions elles- mêmes : conventions et règles contre « formes institutionnelles ».
Les arguments contre la « théorie des conventions » sont nombreux : incapacité d'expliquer la genèse
des conventions, sous-estimation des contradictions dans les relations salariales... La «théorie de la
régulation» permet d'inclure les «formes institutionnelles » dans un cadre ex- plicatif élargi mais n'a pas
pas encore construit de catégories intermédiaires expliquant les dynamiques entre la régulation
macroéconomique et les comportements microéconomiques .José
ROSE
^^■^
Des conventions
aux formes
institutionnelles :
éléments pour un débat
nalistes»1 parmi les économistes e rapide succès français, des et «convention- plus particu
lièrement les économistes du travail, pose question. Sans
prétendre à une sociologie de la production de la connais- 124 José Rose
sance, on peut avancer plusieurs interprétations. L'effet de
mode, sans doute, notre monde de chercheurs étant tou
jours un peu fasciné par ce qui brille d'un nouvel éclat.
Peut-être la « stratégie»2 mise en place par les représentants
de ce courant. Probablement la conjoncture idéologique
qui rapproche les interrogations de ces auteurs de certains
thèmes du débat social3. Enfin et surtout, l'intérêt même
de la construction proposée.
Un intérêt qui appelle la discussion. Après tout,
c'est le rôle du chercheur de poser des questions, même
si parfois elles peuvent paraître naïves ou iconoclastes,
malvenues ou indiscrètes. On peut, par exemple, se poser
la question, un rien irrévérencieuse4 : peut-on faire l'éc
onomie de l'économie des conventions ? Question à multiple
sens qui en appelle aussitôt une autre: quels rapports
entretiennent ces travaux avec d'autres théories ayant un
rôle majeur en économie du travail, et en particulier la
théorie néoclassique, standard ou réaménagée, et la théor
ie de la régulation? D'où la question suivante: peut-on
rapprocher les travaux sur les conventions de ceux sur le
rapport salarial alors qu'ils se fondent sur deux a priori
épistémologiquement opposés (individualisme méthodol
ogique et holisme) ? Les uns sont-ils le dernier étage de la
fusée que constituaient les autres?5 S'agit-il d'un simple
refuselage de la même fusée ou d'un tout nouvel engin?
Plus simplement, ces deux théories sont-elles incompat
ibles ou l'une a-t-elle la capacité d'englober l'autre ?6
Le texte étoffe ces questions en présentant, d'un
point de vue critique, les éléments qui semblent essentiels7
dans ces deux courants théoriques8. Il appelle donc débat.
Pour les travaux conventionnalistes, il s'appuie essentie
llement sur les numéros spéciaux de la Revue économique
et des Cahiers du centre d'études de l'emploi, ainsi que
sur les Actes du colloque C.N.R.S.-I.N.S.E.E.9 . Pour la théor
ie de la régulation, la référence essentielle est celle des José Rose 125
travaux de R. Boyer, notamment son ouvrage de
synthèse10.
La confrontation et la mise en résonnance privi
légient les réflexions concernant le champ de l'économie
du travail. Trois points sont abordés : les fondements, les
concepts, les limites des travaux sur les conventions11.
Fondements
La critique de la théorie économique standard
En s'appuyant sur les travaux néoclassiques les plus récents
et en les prolongeant, les conventionnalistes développent
une critique interne des principaux concepts de la théorie
standard, mais, selon leurs propres dires, «ils ne procèdent
pas à une mise en cause globale de l'économie de marché»
(R.E. p. 141).
Dans l'introduction de la Revue Économique, ils
insistent sur deux points. Les individus ne sont pas indé
pendants, et donc «l'accord entre des individus, même
lorsqu'il se limite au contrat d'un échange marchand, n'est
pas possible sans un cadre commun, sans une convention
constitutive» (R.E. p. 142). De plus, on ne peut étendre le
cadre néoclassique aux relations non strictement mar
chandes tout «en gardant intactes les définitions de la
nationalité et du calcul d'optimisation» (R.E. p. 143).
Cette approche critique les conduit à interroger
les notions de base de la théorie standard, celles de marché,
de rationalité, d'incertitude et d'individu. Ainsi, O. Fave-
reau explique les «raisons de la quasi-absence d'une ré
flexion systématique sur le pouvoir coordinateur des règles
et des conventions en économie» par «les préceptes fo
ndamentaux de la tradition dominante: [...] primauté du 126 José Rose
marché [...], principe de la rationalité du comportement
individuel [...], individualisme méthodologique» (COL
p. 250).
De leur côté, les régulationnistes se présentent
explicitement comme une alternative au modèle convent
ionnel. Ainsi, M.Aglietta, dès les premières pages de son
ouvrage fondateur, précise qu'«une théorie de la régula
tion sociale est une alternative globale à la théorie de l'équi
libre général»12. De même, pour Boyer, «cette notion vise
à se substituer à la théorie des choix individuels et au
concept d'équilibre général» (REG p. 75). La construction
conceptuelle, fortement inspirée au départ par les travaux
de K. Marx, est en effet autre puisqu'elle s'organise autour
des catégories de systèmes, de modes de régulation et de
contradictions et qu'elle analyse le fonctionnement des
formations sociales d'un point de vue non exclusivement
économique.
La place de l'individu
Tous les auteurs de l'école des conventions revendiquent
leur attachement à l'indidualisme méthodologique, mais
sous une forme non extrême13. Certes, ils rejet

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents