L insaisissable entreprise de l économie et du droit - article ; n°4 ; vol.10, pg 157-203
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Revue française d'économie - Année 1995 - Volume 10 - Numéro 4 - Pages 157-203
The concept of firm is central in current theoretical and methodological developments in economic theory. The analysis of the contractual and institutional nature of the firm, which constitutes the purpose of this article, requires to refer to contractarian theories and New Institutional Economics. Based on the notions of governance structure and nexus of treaties, these theories however tend to limit the collective dimensions of the firm to inter-individual relationships. As a consequence, the institutional nature of the firm is reduced to a mere collection of contracts. The search for the institutional foundations of the firm article leads to investigate the American Old Institutional Economics and current approaches to institutions and firm. The theoretical analyses of the firm are tested at a threefold level. —Can the firm be reduced to a nexus of inter-individual contracts? As a matter of fact, one can distinguish between functional (i.e.: the firm matters because it assumes functions such as coordination) and institutional viewpoints (i.e.: the firm matters as a central institution of capitalism). —If coordination reveals to be a rule governed activity, one can legitimely question the nature and significance of these rules, notably judicial ones. The firm, as a social institution, relatively detached from individual participants, provides normative patterns of behaviour largely based on the legal provision of rules. In Law, the same debate between contractarian and institutional approaches to the firm has occured, that could be fruitfully confronted to the economic debate. — The forms and the boundaries of enterprises are embedded in social and historical contexts. Considering the firm as being involved in a legal- economic nexus leads to question the processes by which the organisation and the regulation of the nexus evolve. From a theoretical survey of contractarian, evolutionary and institutional analyses of the firm, the authors proceed to an examination of the opportunities of cross-fertilization between Law and Economics for building a theoretical approach to the firm as a specific social institution.
Les développements théoriques et méthodologiques en économie accordent désormais une place centrale à l'entreprise. La réflexion sur la nature contractuelle et institutionnelle de l'entreprise, qui constitue l'objet central de cet article, invite à mobiliser notamment les théories contractualistes et la Nouvelle Economie Institutionnelle. Mettant en avant les notions de faisceau de contrats et de structure de gouvernance, ces approches tendent toutefois à résumer les dimensions collectives de la firme à un ensemble de relations inter-individuelles. La nature institutionnelle de la firme est alors réduite à une collection de contrats centralisés. La recherche de ces fondements institutionnels de l'entreprise conduit alors à interroger la pensée institutionnaliste américaine du début du siècle et les analyses françaises contemporaines. Les conceptions théoriques de l'entreprise sont éprouvées à un triple niveau. —La firme peut-elle se réduire à un faisceau de contrats interindividuels? On peut en effet distinguer des approches fonctionnelles (la firme est analysée à travers les fonctions qu'elle assume en termes de coordination) et des approches institutionnelles (la firme comme institution centrale du capitalisme). —Penser la coordination comme une activité fondée sur des règles appelle une réflexion sur la nature de ces règles. La firme est analysable comme une institution sociale qui fournit des modes normatifs de comportement largement fondés sur des règles juridiques. Or, le droit a connu également un débat entre approches contractualistes et approches institution- nalistes de l'entreprise qu'il est intéressant de confronter au débat économique. —Les formes et les frontières de la firme sont encastrées dans des contextes sociaux et historiques. Cet encastrement de la firme dans un ensemble économico-juridique interroge les processus par lesquels l'organisation et la régulation de cet ensemble se transforment. S'appuyant sur une revue des analyses contractualistes, évolutionnistes et institutionnalistes de la firme, les auteurs examinent les opportunités d'une confrontation entre droit et économie pour étayer une approche théorique de la firme comme institution sociale singulière.
47 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1995
Nombre de lectures 27
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Thierry Kirat
Marie-Claire Villeval
L'insaisissable entreprise de l'économie et du droit
In: Revue française d'économie. Volume 10 N°4, 1995. pp. 157-203.
Citer ce document / Cite this document :
Kirat Thierry, Villeval Marie-Claire. L'insaisissable entreprise de l'économie et du droit. In: Revue française d'économie. Volume
10 N°4, 1995. pp. 157-203.
doi : 10.3406/rfeco.1995.993
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfeco_0769-0479_1995_num_10_4_993Abstract
The concept of firm is central in current theoretical and methodological developments in economic
theory. The analysis of the contractual and institutional nature of the firm, which constitutes the purpose
of this article, requires to refer to contractarian theories and New Institutional Economics. Based on the
notions of "governance structure" and "nexus of treaties", these theories however tend to limit the
collective dimensions of the firm to inter-individual relationships. As a consequence, the institutional
nature of the firm is reduced to a mere collection of contracts. The search for the
foundations of the firm article leads to investigate the American Old Institutional Economics and current
approaches to institutions and firm. The theoretical analyses of the firm are tested at a threefold level.
—Can the firm be reduced to a nexus of inter-individual contracts? As a matter of fact, one can
distinguish between functional (i.e.: the firm matters because it assumes functions such as coordination)
and institutional viewpoints (i.e.: the firm matters as a central institution of capitalism). —If coordination
reveals to be a rule governed activity, one can legitimely question the nature and significance of these
rules, notably judicial ones. The firm, as a social institution, relatively detached from individual
participants, provides normative patterns of behaviour largely based on the legal provision of rules. In
Law, the same debate between contractarian and institutional approaches to the firm has occured, that
could be fruitfully confronted to the economic debate. — The forms and the boundaries of enterprises
are embedded in social and historical contexts. Considering the firm as being involved in a legal-
economic nexus leads to question the processes by which the organisation and the regulation of the
nexus evolve. From a theoretical survey of contractarian, evolutionary and institutional analyses of the
firm, the authors proceed to an examination of the opportunities of cross-fertilization between Law and
Economics for building a theoretical approach to the firm as a specific social institution.
Résumé
Les développements théoriques et méthodologiques en économie accordent désormais une place
centrale à l'entreprise. La réflexion sur la nature contractuelle et institutionnelle de l'entreprise, qui
constitue l'objet central de cet article, invite à mobiliser notamment les théories contractualistes et la
Nouvelle Economie Institutionnelle. Mettant en avant les notions de faisceau de contrats et de structure
de gouvernance, ces approches tendent toutefois à résumer les dimensions collectives de la firme à un
ensemble de relations inter-individuelles. La nature institutionnelle de la firme est alors réduite à une
collection de contrats centralisés. La recherche de ces fondements institutionnels de l'entreprise conduit
alors à interroger la pensée institutionnaliste américaine du début du siècle et les analyses françaises
contemporaines. Les conceptions théoriques de l'entreprise sont éprouvées à un triple niveau. —La
firme peut-elle se réduire à un faisceau de contrats interindividuels? On peut en effet distinguer des
approches fonctionnelles (la firme est analysée à travers les fonctions qu'elle assume en termes de
coordination) et des approches institutionnelles (la firme comme institution centrale du capitalisme).
—Penser la coordination comme une activité fondée sur des règles appelle une réflexion sur la nature
de ces règles. La firme est analysable comme une institution sociale qui fournit des modes normatifs de
comportement largement fondés sur des règles juridiques. Or, le droit a connu également un débat
entre approches contractualistes et approches institution- nalistes de l'entreprise qu'il est intéressant de
confronter au débat économique. —Les formes et les frontières de la firme sont encastrées dans des
contextes sociaux et historiques. Cet encastrement de la firme dans un ensemble économico-juridique
interroge les processus par lesquels l'organisation et la régulation de cet se transforment.
S'appuyant sur une revue des analyses contractualistes, évolutionnistes et institutionnalistes de la
firme, les auteurs examinent les opportunités d'une confrontation entre droit et économie pour étayer
une approche théorique de la firme comme institution sociale singulière.Thierry
KIRAT
Marie-Claire
VILLEVAL
L'insaisissable entreprise
de l'économie et du droit
entre le sa non au statut dimension cœur contradictoires, approches du de débat l'entreprise institutionnelle. : traditionnelles la dimension permettent en économie es Ces réflexions contractuelle d'opérer et deux approches placent dimensions, contemporaines une deux de discrimination modernes l'entreprise dimensions bien que sur de et 158 Thierry Kirat/Marie-Claire Villeval
l'entreprise, mais aussi au sein de ces dernières. Pourtant, une
investigation plus poussée invite à relativiser le « modernisme »
de ce débat. Le substrat institutionnel de l'entreprise, étudié dès
la première moitié de ce siècle, a été ensuite en quelque sorte
éclipsé par la domination de l'analyse technique de la firme.
Réintroduire ces approches anciennes dans le débat
contemporain procède d'une volonté de construction d'une
approche de l'entreprise qui la fonde à la fois comme
organisation et comme institution, sur la base d'une relation
d'emploi contractuelle et institutionnelle. Cette tentative passe
en particulier par l'analyse de l'action normative de l'entreprise
à travers son interprétation active des règles externes, et sur
son rôle de producteur de règles qui contribuent à structurer
son environnement externe. Associer l'analyse économique de
l'entreprise à une réflexion sur la production des règles conduit
notamment à interroger les relations entre l'économie et le
droit.
Deux surprises attendent alors l'économiste.
Premièrement, le droit qualifie difficilement l'entreprise.
Les discours juridiques, quelle que soit leur nature, recourent
de plus en plus fréquemment au terme d'entreprise mais ils
renvoient généralement à la théorie économique la charge de
sa définition. Deuxièmement, comme en économie, il existe
une récurrence du débat sur les dimensions contractuelles
et institutionnelles de l'entreprise. Même si ce dialogue et
ces renvois entre droit et économie prennent l'allure d'une
« valse inachevée », la coopération entre ces disciplines offre
une source d'approfondissement de l'analyse des fondements
institutionnels de l'entreprise par le dépassement de certaines
des limites des conceptions purement contractualistes : en
particulier, la spécificité de la relation d'emploi montre que
l'on peut difficilement réduire l'entreprise à un faisceau de
contrats.
Cet article a donc pour objectif, d'une part, de
rendre compte de l'évolution des problématiques dans l'analyse
économique de l'entreprise, et, d'autre part, d'avancer des pistes
pour un approfondissement des fondements institutionnels Kirat/Marie-Claire Villeval 159 Thierry
de l'entreprise. La première partie restitue l'évolution des
théories économiques de l'entreprise dans les approches
standards et standards étendues, montrant comment celle-
ci voit s'affirmer progressivement une consistance propre à
travers l'analyse de l'organisation. Les théories évolutionnistes
offrent une transition avec les théories institutionnalistes de
l'entreprise dans la mesure où elles débouchent potentiellement
sur une perception de l'entreprise comme « institution
apprenante ». Une seconde partie tente d'identifier les
fondements institutionnels de l'entreprise à partir d'une
présentation des courants économiques institutionnalistes,
français et américains, de la première partie du XXe siècle
et contemporains. Enfin, l'entreprise étant définie comme une
organisation interprétant et produisant des règles en interaction
avec d'autres ins

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