L intégration verticale : le point de vue des producteurs agricoles - article ; n°1 ; vol.44, pg 57-67
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L'intégration verticale : le point de vue des producteurs agricoles - article ; n°1 ; vol.44, pg 57-67

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Description

Économie rurale - Année 1960 - Volume 44 - Numéro 1 - Pages 57-67
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1960
Nombre de lectures 12
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Joseph Le Bihan
L'intégration verticale : le point de vue des producteurs agricoles
In: Économie rurale. N°44, 1960. pp. 57-67.
Citer ce document / Cite this document :
Le Bihan Joseph. L'intégration verticale : le point de vue des producteurs agricoles. In: Économie rurale. N°44, 1960. pp. 57-67.
doi : 10.3406/ecoru.1960.1699
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ecoru_0013-0559_1960_num_44_1_1699I/I INTEGRATION VERTICALE
LE POINT DE Laboratoire VUE Assistant de l'Institut Recherches par DES de Joseph recherches National de PRODUCTEURS LE la Agronomique chaire BIHAN à l'I.N.R.A. d' économie rurale AGRICOLES
INTRODUCTION
unique. Deux formes principales d'intégration sont
traditionnellement distinguées : envisagée production L'activité dans dispersées, économique le cadre procédant d'une agricole pluralité à est des généralement choix d'unités autode
a) l'intégration verticale ;
nomes. Cette autonomie de décision concerne à la b)horizontale.
fois les décisions de production et les décisions
a) L' intégration verticale coordonne ou centralise d'échange (approvisionnement en facteurs de pro
les décisions concernant les phases successives d'une duction et services et commercialisation des pro
même activité productive, ou encore, les diverses duits). Le développement des formules coopératives
étapes suivies, par un bien économique, de sa prodans les domaines de la et de
duction à son écoulement. l'approvisionnement n'a que très exceptionnell
ement entamé cette autonomie de décision des pro b) L'intégration horizontale ou latérale coordonne
ducteurs adhérents. ou centralise les décisions relatives à des phases
inenfinn^o A'un processus productif ou commercial. En réalité, l'action collective classique des agri
Ces deux formes d'intégration, qu'on oppose souculteurs dans le cadre de leurs coopératives n'about
vent, sont en réalité difficiles à dissocier complèteit à aucun transfert des pouvoirs de décision des-
ment au cours du développement d'un mouvement adhérents au profit de la direction centrale. Plutôt
de concentration économique. que d'une intégration collective, mieux vaut donc,
parler dune simple coexistence des coopératives, et Tout développement de l'intégration verticale
des exploitations adhérentes (1). aboutit à une certaine intégration horizontale, du
moins lorsque l'entreprise intégrante dépasse le L'évolution des conditions techniques et écono
cadre artisanal. La centralisation des décisions, miques de l'activité agricole va bouleverser, sem-
relatives à des opérations successives, entreprises à ble-t-il, ces structures traditionnelles de décision au
grande échelle, permet, en fin de compte, de contprofit de modèles intégrés.
rôler un volume plus important de production, Il convient d'abord de préciser le contenu et les c'est-à-dire d'aboutir à une intégration horizontale. formes de cette intégration, puis, ensuite, de mettre Toute intégration verticale, dans les structures écoen évidence les principales forces économiques nomiques modernes, entraîne un mouvement d'intédéterminant l'extension de ce mode d'organisation gration horizontale d'autant plus prononcé que les de l'activité agricole. opérations intégrées verticalement sont réalisées à
une grande échelle. La^olitique de croissance d'une
firme ou d'un. groupe peut emprunter un chemin
Une activité économique est dite intégrée lorsque inverse, consistant d'abord à intégrer horizontale
l'ensemble des opérations qui s'y rapportent sont ment un ensemble de productions, puis à pratiquer
exécutées sous l'autorité d'un centre de décision une politique d'intégration verticale ascendante ou
descendante. Toutefois, si une intégration verticale
implique nécessairement un mouvement d'intégra
(I) Le phénomène est bien connu : pratiquement, livre à la tion horizontale, l'inverse n'est pas toujours vérifié.
coopérative celui qui le veut bien, à l'époque qui lui convient,
et souvent est livrée la catégorie qualitative de produits difficile
à écouler auprès du négoce. Evidemment, chaque adhérent demeure
. Au sein de chaque forme d'intégration, il conlibre -du choix de ses méthodes de production et des dimensions
vient maintenant de dégager deux variantes, suivant de ses opérations.
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que la centralisation des décisions est obtenue dans Ce mouvement d'intégration de l'activité agricole,
le cadre de rapports de propriété ou d'un complexe sous l'égide de centres de décisions extérieurs aux
de liaisons contractuelles. exploitations traditionnelles, se dessine à la fin d'une
L'intégration proprement dite désigne une situa période qui a abouti à désintégrer progressivement
tion où l'autorité centrale coordonne les décisions ces mêmes exploitations. Cette désintégration s'est
dans le cadre d'une appropriation de tous les pro historiquement réalisée à la suite de l'accroissement
cessus. Dans cette hypothèse, la centralisation des de la dimension des marchés de produits ou de fac
décisions s'identifie avec la concentration verticale teurs, qui permet une division du travail plus pous
ou horizontale de la propriété. • sée (4).
La quasi-intégration (2), au contraire, indique que Ce mouvement de spécialisation a «, sorti » de
la centralisation des décisions est obtenue par l'i l'exploitation agricole diverses opérations (vers ntermédiaire d'un système de liaisons contractuelles l'amont ou vers l'aval), qui y étaient traditionnelétablies entre un pôle de décision et une constella lement exécutées, afin de les réaliser à une échelle tion de firmes juridiquement autonomes. satisfaisante. •Loin dé s'exclure, ces deux modalités juridiques Les tendances actuelles conduisent à une réintépeuvent être utilisées simultanément par un même
gration de ces différentes opérations au sein de groupe. Dans certains cas, la quasi-intégration peut
modèles de coordination, se superposant, cette fois, ainsi ne constituer qu'une simple étape vers la réali
aux exploitations agricoles. sation d'une intégration proprement dite. D'ailleurs,
Il en résulte une meilleure planification des relaà la limite,, en cas d'expansion progressive des attr
tions entre ces divers processus spécialisés et compibutions du pôle de décision, la distinction entre ces
deux variantes tend à s'estomper. Il devient diffi lémentaires, et un accroissement de l'efficience de
l'ensemble des opérations. Deux phénomènes semcile de déterminer si les firmes membres sont encore
des firmes autonomes ou de simples établissements blent jouer un rôle moteur dans l'extension de ce
nouveau type d'organisation de l'économie agricole : de l'entreprise intégrante;
la transformation des structures de la distribution Dans la première variante, les opérations écono
miques sont complètement soustraites à l'influence alimentaire ; les nouvelles possibilités de la techni
que agricole. du marché, tandis que, dans la seconde, elles ne
le sont que partiellement, puisque le renouvellement a) Une authentique révolution est en cours au
des contrats entre le pôle de décision et les firmes stade de la distribution alimentaire. Les structures
satellites constitue, en lui-même, un marché où artisanales cèdent la place à des structures adapt
.s'affrontent une offre et une demande.. Par ailleurs, ées à une de masse. Or, cette distr
les spécifications des contrats peuvent être direct ibution de masse (dont l'extension est favorisée par
ement reliées à des' marchés de produits ou de fac l'urbanisme moderne) semble inconciliable avec le
teurs bien déterminés (3). système traditionnel de commercialisation des pro
duits agricoles. L'objectif de la firme moderne de
type" supermarché) est de maximiser distribution (du (2) J. HOUSSIAUX définit la quasi-intégration comme un la vente de produits désirés par le consommateur système « de relations suivies de marché entre des entreprises (dont les préférences ont été préalablement étudiées). indépendantes situées à des stades de production différent

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