La convertibilité des pays d Europe centrale et orientale à l épreuve des faits - article ; n°2 ; vol.8, pg 3-40
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Revue française d'économie - Année 1993 - Volume 8 - Numéro 2 - Pages 3-40
Les pays de l'Est ont obtenu des résultats très différents à la suite de leurs tentatives pour établir la convertibilité depuis maintenant trois ou quatre ans. Dans certains cas (Pologne, Tchécoslovaquie) les essais se sont soldés globalement par un succès, mais pour plusieurs autres pays, la route à suivre est très ardue (Bulgarie, Roumanie, Russie). Cet article s'intéresse d'abord aux différents niveaux de convertibilité et au fait que les pays pourraient parfaitement limiter la convertibilité aux transactions des comptes courants. Ensuite, il semble que les meilleurs résultats sont généralement liés à des réformes antérieures et à l'ampleur des dépréciations du taux de change. Enfin, ce papier souligne que le plus important, est de comprendre que la convertibilité est un élément essentiel du «package critique» de la réforme qui doit associer la libéralisation des prix, la démonopolisation du commerce extérieur et le libre établissement. Dans ce sens la convertibilité est au-dessus de l'opposition traditionnelle entre le gradualisme et la thérapie de choc.
Embarking on the process of establishing convertibility since now three or four years, Eastern Countries have obtained very different results. In some cases (Poland, Csechoslovakia) the attempt is fairly a global success, but for several other countries a very arduous way (Bulgaria, Roumania, Russia). This paper first relates that there are different levels of convertibility and that countries could rightly limit convertibility to current account transactions. Second, it focuses that better performances are generally related to the earlier reforms and to large the magnitude of exchange rate depreciations. Third, it underlines too that the most important is to understand that convertibility is an essential element of the «critical package» of the reform which has to associate price liberalization-demonopolization of external trade and free settlements. In this sens convertibility is above the traditional opposition between gradualism and shock therapy.
38 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1993
Nombre de lectures 15
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Henri Bourguinat
La convertibilité des pays d'Europe centrale et orientale à
l'épreuve des faits
In: Revue française d'économie. Volume 8 N°2, 1993. pp. 3-40.
Résumé
Les pays de l'Est ont obtenu des résultats très différents à la suite de leurs tentatives pour établir la convertibilité depuis
maintenant trois ou quatre ans. Dans certains cas (Pologne, Tchécoslovaquie) les essais se sont soldés globalement par un
succès, mais pour plusieurs autres pays, la route à suivre est très ardue (Bulgarie, Roumanie, Russie). Cet article s'intéresse
d'abord aux différents niveaux de convertibilité et au fait que les pays pourraient parfaitement limiter la convertibilité aux
transactions des comptes courants. Ensuite, il semble que les meilleurs résultats sont généralement liés à des réformes
antérieures et à l'ampleur des dépréciations du taux de change. Enfin, ce papier souligne que le plus important, est de
comprendre que la convertibilité est un élément essentiel du «package critique» de la réforme qui doit associer la libéralisation
des prix, la démonopolisation du commerce extérieur et le libre établissement. Dans ce sens la convertibilité est au-dessus de
l'opposition traditionnelle entre le gradualisme et la thérapie de choc.
Abstract
Embarking on the process of establishing convertibility since now three or four years, Eastern Countries have obtained very
different results. In some cases (Poland, Csechoslovakia) the attempt is fairly a global success, but for several other countries a
very arduous way (Bulgaria, Roumania, Russia). This paper first relates that there are different levels of convertibility and that
countries could rightly limit convertibility to current account transactions. Second, it focuses that better performances are
generally related to the earlier reforms and to large the magnitude of exchange rate depreciations. Third, it underlines too that the
most important is to understand that convertibility is an essential element of the «critical package» of the reform which has to
associate price liberalization-demonopolization of external trade and free settlements. In this sens convertibility is above the
traditional opposition between gradualism and shock therapy.
Citer ce document / Cite this document :
Bourguinat Henri. La convertibilité des pays d'Europe centrale et orientale à l'épreuve des faits. In: Revue française d'économie.
Volume 8 N°2, 1993. pp. 3-40.
doi : 10.3406/rfeco.1993.927
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfeco_0769-0479_1993_num_8_2_927Henri
BOURGUINAT
La convertibilité
des pays d'Europe
centrale et orientale
à l'épreuve des faits
même qui N'est-il un conserve d'un passé affrontent futur n'est pas de une règlement le pas d'intégration coloration double neutre. les dures symbole strictement Pour encore épreuves à les un à convertibilité la pays quelque système bilatéralisé fois de d'Europe de la peu de transition, rupture : le et mythique. paiements orientale mot fermé avec lui- et il 4 Henri Bourguinat
multilatéralisés et ouverts. Déjà, d'ailleurs, même à
l'époque du C.A.E.M., la convertibilité — le «processus
de marche vers la convertibilité» ne fut-il pas envisagé,
dès 1971 — apparaissait comme une sorte «d'âge d'or»,
souvent promis mais non moins régulièrement remis aux
calendes1.
Il était tout à fait normal que l'instauration de la
convertibilité revêtisse une importance stratégique dans
tous les programmes d'intégration. La convertibilité est
en effet la clé du passage des monnaies nationales au
marché des devises et, par là-même, elle paraît susceptible
d'ouvrir de multiples portes tant du côté du règlement des
échanges que de l'investissement direct étranger sans
parler des conditions domestiques de l'équilibre macro
économique et du financement externe.
Cependant, quel que soit l'attrait du mécanisme,
il apparaît, à l'issue des premières années des expériences
de la transformation, que, presque partout (à l'exception
peut-être de la Pologne et de la République Tchèque) le
processus d'instauration de la convertibilité se révèle
beaucoup plus ardu que prévu. Sans parler de l'All
emagne de l'Est victime de l'échange 1/1 ou de la Russie
engluée dans les affres de l'hyperinflation au moment
même où elle instaure (1er août 1992) la convertibilité, les
retards et difficultés abondent. La Roumanie qui, après
sa tentative méritoire d'unification des marchés du
change de novembre 1991, a dû accepter ensuite de
revenir au moins provisoirement sur la convertibilité
interne — obligation faite aux entreprises de céder leurs
avoirs en devises à l'État — en sait quelque chose. La
rançon de la convertibilité semble bien avoir été une
nécessité de dévaluations en cascade et un taux flottant
pour le leu qui n'en finit pas de combler l'écart avec le Henri Bourguinat 5
marché parallèle ce qui, effectivement, l'entraîne à des
niveaux toujours plus bas (430 lei pour un dollar en
septembre 1992, plus de 600 en mai 1993). On comprend
que, de plus en plus, des voix se fassent entendre pour
justifier les retards, voire même les suspensions provi
soires du processus d'accès à la convertibilité au nom des
décalages excessifs des niveaux de productivité, des
systèmes de prix encore tout à fait déformés, voire de la
participation d'une convertibilité trop précoce aux dés
équilibres macro-économiques internes (effet de blocage
de l'offre domestique lorsque la sur-dépréciation du taux
de change coïncide avec une politique monétaire resser
rée). Il n'est pas jusqu'à l'extrême «spécificité» de la
situation socio-économique des pays concernés qui ne
puisse être évoquée, en particulier les différences de
mentalité et le poids d'un passé encore tout imprégné
d'un égalitarisme de façade et d'une volonté de se
différencier des mécanismes économiques de l'économie
de marché. Au nom de tous ces facteurs, pourraient ici
et là s'imposer progressivement, soit une certaine lass
itude vis-à-vis des dures disciplines de l'économie de
marché considérée au niveau de la monnaie externe, soit
au moins l'idée d'une extrême prudence dans l'approche
de la convertibilité. Celle-ci, au mieux, serait conçue
comme un processus à mettre en œuvre, mais très
prudemment et sur une période qui aurait à s'étendre sur
plusieurs années (jusqu'à une dizaine). Pour justifier une
telle analyse, on invoque non seulement les éléments ci-
dessus, mais aussi le fait que les pays européens d'après
la Deuxième Guerre mondiale, ne revinrent eux-mêmes
à la convertibilité qu'en 1958 ou encore que les nouveaux
pays industriels (Corée, Taiwan, etc.) n'ont accédé à
celle-ci que par étapes et très prudemment2. 6 Henri Bourguinat
En fait, la thèse que nous voudrions soutenir ici
est sensiblement différente. En effet, si le passage à la
convertibilité doit se situer au-delà du clivage de moins
en moins crédible thérapie de choc «versus» gradualisme,
il convient néanmoins de bien montrer que l'on ne saurait
surseoir trop longtemps à sa mise en œuvre sauf à mettre
en cause le processus de transition tout entier. En effet,
l'un des enseignements des expériences des pays de
l'Europe centrale et orientale en quête de transformation
de leur politique économique est qu'il existe un seuil en-
deçà duquel les réformes entreprises ne peuvent avoir
l'effet déstabilisateur attendu. Plus que de savoir si l'accès
à la convertibilité doit être précoce ou retardé, l'impor
tant est de noter qu'elle est l'un des ingrédients indispen
sables de la masse critique nécessaire pour que se produise
la rupture avec la régulation antérieure administrée du
centre. D'un point de vue technique, elle est trop située
à la jointure stratégique de l'espace économique domest
ique et du marché international pour pouvoir être trop
longtemps éludée. Con

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