La représentation macro-économique de l innovation - article ; n°1 ; vol.15, pg 123-171
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Description

Revue française d'économie - Année 2000 - Volume 15 - Numéro 1 - Pages 123-171
Les modèles fondateurs des nouvelles théories de la croissance ont établi une forme de standard de représentation de l'innovation dans les modèles macro-économiques. Leur avantage est une relative simplicité et une grande facilité d'intégration dans un cadre macro-dynamique, mais ils font preuve d'une certaine pauvreté en termes de représentation du processus d'innovation en lui-même, et de son insertion dans l'économie de marché. Il n'y a donc pas de raison de penser que les conclusions qui découlent de ces modèles ne sont pas affectées par cette simplicité. Le champs de recherche ouvert par ces travaux fondateurs a donné naissance à de nombreux travaux théoriques s'attachant à enrichir la description de l'innovation, et ainsi l'analyse de la croissance. Nous tentons d'en faire un bilan, bien que les domaines de recherche ouverts par ces travaux donnent encore régulièrement naissance à de nouveaux résultats.
Seminal models of the endogenous growth literature have set a traditional framework for the representation of innovation in macroeconomic models. This framework happens to be simple and easy to handle in a macrodynamic setting. However, it offers a poor representation of the innovation process itself, and of its inclusion in the market economy. There is no reason to think that the conclusions that one can draw from these models are not affected by such a simplicity. Accordingly, several recent theoretical papers aim at deepening the description of the innovation process and of its effect on growth. In this paper, we try to review this recent literature, and to highlight the main conclusions of a still very active field.
49 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 2000
Nombre de lectures 17
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Frédérique Cerisier
Katheline Schubert
La représentation macro-économique de l'innovation
In: Revue française d'économie. Volume 15 N°1, 2000. pp. 123-171.
Résumé
Les modèles fondateurs des nouvelles théories de la croissance ont établi une forme de standard de représentation de
l'innovation dans les modèles macro-économiques. Leur avantage est une relative simplicité et une grande facilité d'intégration
dans un cadre macro-dynamique, mais ils font preuve d'une certaine pauvreté en termes de représentation du processus
d'innovation en lui-même, et de son insertion dans l'économie de marché. Il n'y a donc pas de raison de penser que les
conclusions qui découlent de ces modèles ne sont pas affectées par cette simplicité. Le champs de recherche ouvert par ces
travaux fondateurs a donné naissance à de nombreux travaux théoriques s'attachant à enrichir la description de l'innovation, et
ainsi l'analyse de la croissance. Nous tentons d'en faire un bilan, bien que les domaines de recherche ouverts par ces travaux
donnent encore régulièrement naissance à de nouveaux résultats.
Abstract
Seminal models of the endogenous growth literature have set a traditional framework for the representation of innovation in
macroeconomic models. This framework happens to be simple and easy to handle in a macrodynamic setting. However, it offers
a poor representation of the innovation process itself, and of its inclusion in the market economy. There is no reason to think that
the conclusions that one can draw from these models are not affected by such a simplicity. Accordingly, several recent theoretical
papers aim at deepening the description of the innovation process and of its effect on growth. In this paper, we try to review this
recent literature, and to highlight the main conclusions of a still very active field.
Citer ce document / Cite this document :
Cerisier Frédérique, Schubert Katheline. La représentation macro-économique de l'innovation. In: Revue française d'économie.
Volume 15 N°1, 2000. pp. 123-171.
doi : 10.3406/rfeco.2000.1444
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfeco_0769-0479_2000_num_15_1_1444Frédérique
CERISIER
Katheline
ШЯШЯШШЯЕШЕШШЕ/ШЕ SCHUBERT
La représentation
macro-économique
de l'innovation
'objectif de cet article est d'éta
blir un bilan critique de la représentation de l'innovation dans
les modèles macro-économiques. Les modèles pionniers de
Romer [1990], Aghion et Howitt [1992], Grossman et Help-
man [1991] ont établi une forme de standard de représen
tation de ce phénomène. Si leurs avantages sont une relative
simplicité et une grande facilité d'intégration dans un cadre
Revue française d'économie, Hiver 2000 124 Frédérique Cerisier, Katheline Schubert
macro-dynamique, il n'en reste pas moins qu'ils font preuve
d'une certaine pauvreté en termes de représentation du pro
cessus d'innovation lui-même, et de son insertion dans l'éc
onomie de marché (adoption par les firmes et concurrence
induite entre autres). Il n'y a donc pas de raison de penser
que les conclusions macro-économiques qui découlent de ces
modèles ne sont pas affectées par cette simplicité, même si
les déterminants les plus fondamentaux de la croissance
induite par l'innovation sont très certainement correct
ement identifiés. Le champs de recherche ouvert par ces tr
avaux fondateurs a donné naissance à de nombreux travaux
théoriques s'attachant à enrichir la description de ces méca
nismes, et ainsi l'analyse de la croissance. Nous tentons d'en
faire un bilan, bien que les domaines de recherche ouverts
par ces travaux donnent encore régulièrement naissance à de
nouveaux résultats.
Les caractéristiques d'une innovation
La description d'un processus d'innovation nécessite en premier
lieu de définir les objets qui sont à inventer. Nous commencer
ons donc dans cette section par montrer comment se fait dans
la littérature la définition de l'espace des innovations potentielles
de l'économie. Il s'agit, d'une part, de définir les caractéristiques
d'une innovation, c'est-à-dire de montrer en quoi elle est un
objet économique effectivement source de croissance. Il s'agit,
d'autre part, de déterminer la taille de cet espace et d'en déduire
dans quelle mesure il est possible d'épuiser ce potentiel de crois
sance.
Traditionnellement, la littérature macro-économique di
stingue les innovations de produits des innovations de procédés.
Nous commençons par montrer comment s'est incarnée cette dis
tinction, qui semble assez naturelle, et en quoi elle permet de dis-
Revue française d'économie, Hiver 2000 Frédérique Cerisier, Katheline Schubert 125
tinguer deux types de progrès technique - ou plutôt d'amélio
ration du bien-être. Il apparaît ensuite que cette distinction n'est
pas forcément la plus utile du point de vue de l'analyse macro
économique. Nous préférons distinguer différenciation verticale
et différenciation horizontale, et montrons comment certains
travaux théoriques plus récents ont su réconcilier ces sources
apparemment séparées de progrès technique pour rendre compte
du cycle de vie des produits engendrés par l'innovation.
L'innovation de produit
Considérons un ménage représentatif, consommant à chaque
instant un panier de bien D de la forme
^W-^diy1
(1)
L'agent a à sa disposition TV biens différenciés, et l'élas
ticité de substitution entre deux variétés de biens est a. La variété
/ est consommée en quantité x(ï). Le seul facteur de production
est le travail ; la fonction de production d'un bien de variété /
est la suivante :
*(/) = b{t).lP(t) (2)
où //>(/) est l'emploi alloué à la production du bien /'. Les re
ndements du travail dans la d'un bien sont constants
et b(f) est un paramètre de productivité.
En quoi consiste l'innovation, et comment engendre-
t-elle une croissance du bien-être des agents ? Dans le modèle
« canonique », l'activité d'innovation consiste en l'accroiss
ement de la masse TV de biens mis à la disposition du ménage1.
Il s'agit donc de modéliser une innovation de produit, c'est-
à-dire la création d'un nouveau bien. On fait l'hypothèse que
Revue française d'économie, Hiver 2000 Frédérique Cerisier, Katheline Schubert 126
les processus de production des différents biens sont iden
tiques : b{t) = b Vie [0,N\.
Le point fort de cette modélisation est de montrer que
la croissance peut résulter d'une augmentation du nombre de biens
offerts à la consommation, sans véritable accroissement des capac
ités de production au niveau agrégé. En effet, nous verrons que
chaque variété de bien i est produite par une entreprise unique,
détentrice d'un brevet lui assurant le monopole de production
de ce bien. Les N producteurs se trouvent donc en situation de
concurrence monopolistique. Comme nous le montrerons plus
tard, cette situation permet d'aboutir à un équilibre symétrique,
où l'agent consomme une quantité x identique de chaque bien.
Alors, l'indice de consommation vaut
D = ^
où (Nx) est la quantité physique totale de biens consommée.
Nous verrons qu'en régime stationnaire cette quantité est
constante, quel que soit le nombre N de biens offerts à la
consommation. Le terme №-! traduit le goût pour la variété
du consommateur induit par la forme CES du panier D. Toutes
choses égales d'ailleurs, une augmentation de N ne s'accom
pagne pas d'une augmentation de la quantité de biens globa
lement consommée, elle amène le consommateur à réallouer
une partie de sa dépense en faveur des nouveaux biens invent
és. En revanche, la diversification du panier de biens consommé
apporte un surcroît d'utilité au ménage2. Dans cette repré
sentation du progrès technique, la croissance résulte de l'éla
rgissement du panier de consommation. Il est facile de voir
que cet élargissement n'est bénéfique au consommateur que si
l'élasticité de substitution a est supérieure à 1, c'est-à-dire si
les biens lui paraissent suffisamment substituables. On peut
alors parler

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