Le système bancaire et financier peut-il relever le défi d instabilité? - article ; n°1 ; vol.6, pg 87-101
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Description

Revue française d'économie - Année 1991 - Volume 6 - Numéro 1 - Pages 87-101
economy and structural changes in the financial services industry.
15 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1991
Nombre de lectures 14
Langue Français

Extrait

Christopher Kwiecinsky
Le système bancaire et financier peut-il relever le défi
d'instabilité?
In: Revue française d'économie. Volume 6 N°1, 1991. pp. 87-101.
Résumé
economy and structural changes in the financial services industry.
Citer ce document / Cite this document :
Kwiecinsky Christopher. Le système bancaire et financier peut-il relever le défi d'instabilité?. In: Revue française d'économie.
Volume 6 N°1, 1991. pp. 87-101.
doi : 10.3406/rfeco.1991.1274
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfeco_0769-0479_1991_num_6_1_1274Christopher
KWIECINSKI
Le système bancaire et
financier peut-il relever
le défi d'instabilité ?
les С développements récemment intervenus au sein du sy
stème bancaire et financier américain. En dépit de l'inquié
tude croissante relative à la santé et à la stabilité du système
financier, aucun remède ne sera proposé. Mais, tout en
refusant d'adopter une attitude normative, il s'agit néan
moins d'exposer une interprétation personnelle des chan- 88 Christopher Kwiecinski
gements profonds intervenus dans le système bancaire et
financier américain au cours de la décennie qui vient de
s'écouler. Ensuite, au risque d'être taxé de myopie en
abordant ce sujet dans une perspective classiquement « na
tionale», en dépit de l'interdépendance croissante des éco
nomies au sein de l'ensemble mondial, il sera procédé à
une analyse des marchés financiers américains.
Rappelons brièvement un épisode instructif de
l'histoire bancaire américaine. En 1984, la Federal Deposit
Insurance Corporation (F.D.I.C.) nationalise à toutes fins
utiles la Continental Illinois Bank. Jusqu'en 1982 cette
banque — la plus importante, à l'époque, sur une des trois
grandes places financières : une «money center bank» — ,
disposant d'une clientèle d'entreprises très importantes, a
été classée «AAA». Les lois bancaires de l'Etat d'Illinois ont
cependant pour effet de faire dépendre la Continental Ill
inois de dépôts interbancaires, car elle est limitée dans sa
capacité d'attirer des dépôts stables. Cela ne semble pas
poser de problème ; le numéro trois de la banque (aujour
d'hui retraité) déclare souvent à l'époque que grâce à l'E
uromarché il peut sans difficulté couvrir n'importe quel déf
icit résultant de ses opérations de trésorerie. Il ignore
cependant que la Continental Illinois a racheté quantité de
prêts à une petite banque de l'Oklahoma qui s'était fort
ement engagée dans le secteur américain de l'énergie, et
qui ensuite a fait faillite. Au cours des deux années sui
vantes, le classement de la Continental Illinois est minoré
à plusieurs reprises ; la confiance des investisseurs et des
déposants s'effrite inexorablement. La direction s'efforce,
en vendant des actifs, de maintenir le paiement trimestriel
des dividendes, qu'elle estime indispensable pour préser
ver la confiance. Fuite en avant, qui conduit en mai 1984 à
une crise de liquidité. En une seule semaine à peu près
25 % des dépôts sont retirés : environ 10 milliards USD.
En intervenant, la F.D.I.C. protège non seulement Christopher Kwiecinski 89
les déposants qui ne sont pas assurés, mais aussi les créanc
iers des holdings. Par la suite elle a subi des pressions
visant à lui faire adopter une politique plus équilibrée :
laisser le marché imposer sa discipline et renforcer la co
hérence du système financier. A la suite de la crise finan
cière intervenue au Texas en 1988-89, les créanciers prio
ritaires ont été protégés dans chaque cas de krach bancaire,
mais les créanciers des holdings ont été abandonnés à leur
sort. Désormais, les investisseurs devront savoir que les
holdings réputés « trop grands pour faire faillite» n'existent
plus.
La question relativement générale de l'effet sur le
marché et sur les institutions des changements récents
intervenus dans le système financier américain sera tout
d'abord étudiée. Puis, il sera traité plus en détail de la
conjoncture actuelle dans le domaine du crédit bancaire.
Certes, ces deux questions peuvent sembler ne pas se
suivre. Ce choix, cependant, a été fait en connaissance de
cause, car mon but est de faire ressortir la dimension
conjoncturelle des changements structurels intervenus
dans les marchés financiers américains.
Développements intervenus dans
le système financier au cours des
années quatre-vingt
Un contexte économique et institutionnel moins
favorable
Au cours de la décennie écoulée, le système financier des
Etats-Unis a été profondément affecté par le bouleverse
ment de son contexte économique. Durant toute cette 90 Christopher Kwiecinski
période les taux d'intérêt ont subi des fluctuations import
antes, traduisant ainsi les péripéties de la lutte contre
l'inflation : les résultats obtenus et les anticipations. La
volatilité des taux est devenue un paramètre essentiel de
nombreuses décisions micro-économiques. L'expansion
continue qu'a connue l'économie américaine depuis la
grave récession de 1981-82 s'est accompagnée d'une crois
sance substantielle de l'endettement dans tous les sec
teurs ; nombre d'emprunteurs ont eu du mal à faire face
au service de leurs dettes. Ces tensions reflètent un
contexte désinflationniste nouveau qui se fait sentir jusque
dans le secteur de l'immobilier ; mais elles traduisent aussi
la dépression de l'agriculture et de l'énergie, les déséquil
ibres entraînés par les déficits budgétaires importants et
sans cesse élargis, et la perte de parts sur les marchés
internationaux. La plupart des grandes banques ont éga
lement été frappées par l'aggravation des problèmes de la
dette de certains pays en voie de développement.
Les institutions financières ont manifestement été
prises au dépourvu par ce processus de désarticulation,
qui a eu sur les attitudes et les comportements un effet
très marqué. En effet, sur les marchés financiers, on se
montre plus sensible aux risques des taux d'intérêt d'in
solvabilité. Pour mieux gérer ces risques, des produits f
inanciers nouveaux ont bien été développés, mais leur ef
ficacité a été mise en doute par les événements qui ont
conduit au krach boursier d'octobre 1987.
Les années quatre-vingt ont été difficiles pour les
banques américaines, et ce pour des raisons à la fois struc
turelles et conjoncturelles. La baisse de leur compétitivité
s'explique au moins en partie par les raisons suivantes :
— dans le domaine de la politique macro-économique, le
taux de l'épargne des ménages américains relativement
bas, le coût relativement élevé du capital, l'élargissement
constant de déficits fiscaux importants, et l'affaiblissement Christopher Kwiecinski 91
de la position extérieure du pays, ont contribué à la consti
tution d'un environnement financier générateur de diff
icultés intérieures et d'une baisse de compétitivité exté
rieure ;
— tendance à la désintermédiation financière : l'accès des
entreprises aux marchés s'est amélioré au cours de la
décennie, surtout en ce qui concerne le marché des billets
de trésorerie (qui a connu une croissance rapide de
112 milliards USD en 1979 à 525 milliards USD en 1989),
de nombreux emprunteurs ont pu accéder à ce marché en
couvrant leurs émissions de papiers par des lignes de
crédit bancaire ou des lettres de crédit «standby» (ou
vertes pour une durée déterminée contre paiement d'une
commission de mise à disposition). Ainsi, l'encours des
crédits clientèles aux entreprises n'a réussi qu'à doubler
en valeur au cours de la décennie, passant de 295 milliards
USD en 1979 à 639 milliards USD en 1989. Alors qu'au
début des années soixante-dix les banques américaines
fournissaient environ 80 % des crédits à court et à moyen
terme co

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