Liberty, market and state : political economy in the 80 s (J.M. Buchanan)  Méthodologie économique (A. Mingat, P. Salmon et A. Wolfellsperger)  Théorie de la justice (J. Rawls)  Le travail : marchés, règles, conventions (I.N.S.E.E.)   ; n°3 ; vol.2, pg 233-252
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Revue française d'économie - Année 1987 - Volume 2 - Numéro 3 - Pages 233-252
20 pages

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Publié le 01 janvier 1987
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Extrait

Jacques Mistral
Liberty, market and state : political economy in the 80's (J.M.
Buchanan)__**__ Méthodologie économique (A. Mingat, P.
Salmon et A. Wolfellsperger)__**__ Théorie de la justice (J.
Rawls)__**__ Le travail : marchés, règles, conventions
(I.N.S.E.E.)
In: Revue française d'économie. Volume 2 N°3, 1987. pp. 233-252.
Citer ce document / Cite this document :
Mistral Jacques. Liberty, market and state : political economy in the 80's (J.M. Buchanan)__**__ Méthodologie économique (A.
Mingat, P. Salmon et A. Wolfellsperger)__**__ Théorie de la justice (J. Rawls)__**__ Le travail : marchés, règles, conventions
(I.N.S.E.E.) . In: Revue française d'économie. Volume 2 N°3, 1987. pp. 233-252.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfeco_0769-0479_1987_num_2_3_1330Jacques
MISTRAL
La revue des livres
Liberty, market (J.M. Buchanan, and state : Harvester political press, economy 1986) in the 80's
Méthodologie économique
(A. Mingat, P. Salmon et A. Wolfellsperger,
Presses universitaires de France, 1986)
Théorie de la justice
G. Rawls, Seuil, 1987)
Le travail : marchés, règles, conventions
(I.N.S.E.E., Economica, 1986) Jacques Mistral 234
Adam Smith was right, pass it on
Le prix Nobel a récompensé l'an passé J. Buchanan pour ses
travaux sur la théorie du choix public. Liberty, market and
state est un recueil d'articles qui permet de faire le point sur
l'état de la théorie. Celle-ci est l'aboutissement d'un pr
ogramme de recherches développé en Virginie depuis la fin des
années cinquante. L'objectif en est de mieux comprendre les
mécanismes de décision collectifs, en particulier politiques, en
mettant en œuvre la méthodologie classique qui a fait ses
preuves pour l'étude du lien social (A. Smith was right...).
L'école du choix public s'est en effet proposé
d'ouvrir une fenêtre différente sur la vie politique en conce
vant cette dernière comme un ensemble d'accords volontaires
entre individus et non comme un réseau de pouvoirs. Voilà
pourquoi la référence aux auteurs classiques est bienvenue :
ils offrent les prémisses d'une science générale de l'échange
volontaire ; le marché n'est pas conçu comme un mécanisme
(une balance équilibrant offre et demande) mais comme une
institution sociale réglant la coordination des comportements
individuels : l'économie est au fond — comme le soulignera
plus clairement Hayek — une théorie de l'ordre sociale spon
tané. Si l'on accepte cette définition, les économistes ont
vocation à transmettre le message d'A. Smith, à utiliser le
paradigme de l'échange pour l'étude des interactions non
marchandes entre individus. De fait, appliquée avec succès
pour l'étude du marché, l'économie politique comme science
a connu l'une de ses déficiences majeures en échouant
— comme la philosophie politique des dix-neuvième et ving
tième siècles — dans la formalisation des comportements du
souverain, disons plus simplement des bureaucrates et des
gouvernants.
Considérons donc cet homme public qui a le pou
voir de restreindre le choix des citoyens : il n'est pas le saint Jacques Mistral 235
tout entier dévoué à la poursuite du bien collectif que dépeint
sommairement — ou naïvement — la théorie usuelle du bien
être. L'économie politique comme science positive, pour sa
part, ne se laisse pas abuser ainsi et lui applique audacieuse-
ment le modèle de base de 1Ъото economicus en faisant plu
tôt du législateur, du juge ou du fonctionnaire l'individu
égoïste qui, en toutes circonstances, poursuit son intérêt pro
pre. En procédant ainsi, l'école du choix public a opéré une
révolution méthodologique qui a puissamment encouragé la
remise en cause de l'interventionnisme étatique. Comme on
le sait, de nombreux travaux ont systématiquement jeté le
doute depuis quinze ans sur l'efficacité et l'opportunité de
l'action publique pour dénoncer finalement le mythe de
l'intérêt général. L'ouvrage sous revue ne livre pas de nouvell
es preuves à cet égard, mais jette plutôt le regard en amont et
en aval.
Une partie rétrospective analyse en effet la montée
en puissance de ce courant de pensée : ce qui frappe, c'est le
côté militant de l'entreprise. Elle s'inscrit dans un afrronte-
ment idéologique (image curieusement préférée — compte
tenu de ce qui précède — à celle de marché des idées) ; son
message est présenté comme subversif, il a dû s'imposer contre
la passivité, les menaces et les dénigrements de l'establis
hment. En effet, la théorie a dû renverser deux obstacles : celui
opposé par les dirigistes — mais la victoire serait si complète
qu'il n'en est plus guère question ici —, celui opposé par le
déviationnisme dominant en science économique. Car c'est là
une discipline dont le caractère scientifique est bien douteux !
Suit une charge répétée à plusieurs reprises contre la stérilité
de la pensée économique moderne, accusée d'une triple défail
lance : l'aveuglement par ses outils mathématiques, la comp
laisance dans l'étude scolastique de modèles désincarnés, et
finalement l'abandon au projet normatif de la science (un
passage un peu délicat) qui est de concourir à la réforme des
institutions publiques. Jacques Mistral 236
D'où la seconde composante importante de
l'ouvrage, l'élaboration d'un programme de réformes institu
tionnelles. Celles-ci s'appliquent aux règles constitutionnelles
(en ce qu'elles limitent et canalisent le pouvoir des hommes de
l'Etat) et non, bien sûr, à la définition des politiques publi
ques. Les économistes qui concourent à l'élaboration de ces
dernières ne peuvent que chercher les meilleurs parmi les
choix techniquement possibles, sans jamais s'interroger sur
leur fondement politique. Or, c'est de là qu'il faut partir,
parce qu'il n'existe pas de fonction de bien-être social que les
experts pourraient maximiser et parce que la société n'est rien
d'autre qu'une collection d'individus ne poursuivant d'autres
objectifs que leur intérêt mutuel.
Soit, mais où est l'intérêt mutuel? La philosophie
politique qui inspire sa définition est le contractualisme, un
territoire déjà largement balisé (c'est l'occasion de citer les
remarquables Leçons sur le libéralisme de B. Manin). Or, il
semble que Buchanan ait à cet égard peu à offrir : son point
de départ ne serait ni l'état de nature, ni l'inventaire des droits
naturels, ni une position sociale hypothétique comme chez
Rawls (cf. infra), mais tout simplement le statu quo. Le
recours répété à un critère wicksellien d'unanimité pour juger
de la réforme fiscale ou constitutionnelle en est l'indice : si la
structure institutionnelle est inefficace, dit-il, il doit bien exis
ter un moyen d'en réformer les éléments qui bénéficie à tous
et qui, de ce fait, passe un test d'unanimité. Les choix consti
tutionnels qui seraient élaborés selon cette démarche seraient-
ils donc indépendants du point de départ (le statu quo) et de
la procédure ? C'est ce qui est suggéré, sans que l'argument
soit véritablement élaboré : il n'est donc pas sûr qu'il y ait
finalement là une piste solide pour un nouveau contractual
isme. Mistral 237 Jacques
Mettre à plat les débats
méthodologiques
Un ouvrage bienvenu : c'est ainsi que l'on pourrait accueillir
le manuel de méthodologie économique publié par A. Min-
gat, P. Salmon et A. Wolfellsperger. L'étude qui précède du
livre de Buchanan suffirait en effet pour convaincre que,
même au sein du courant parfois qualifié de dominant, la paix
épistémologique n'est pas, en économie, bien établie. Cette
situation est déroutante pour beaucoup d'utilisateurs, étu
diants ou observateurs de la vie économique ; leur demande
de voir mis à plat les enjeux des querelles de doctrines ou de
méthodes se comprend aisément (sans parler des profession
nels eux-mêmes). En se présentant com

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