Histoire des théories du management en France du début de la ...
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Bernard Girard Histoire des théories du management en France du début de la révolution industrielle au lendemain de la première guerre mondiale Sommaire Introduction ......................................................................................................................2 La division du travail, les machines, la surveillance ........................................................7 Surveillance, règlements et Disciplines............................................................................18 Philanthropie et Paternalisme : une économie du don......................................................29 L’échec du libéralisme......................................................................................................40 Fourier et les Réformateurs ..............................................................................................55 Le modèle britannique......................................................................................................59 Les ingénieurs et .i.Saint-Simon.......................................................................................68 1848, ou la découverte de la grande entreprise ................................................................81 Le calcul comme aide a la décision..................................................................................89 L’invention de la question sociale....................................................................................97 Fayol, la crise du commandement et les cadres................................................................115 Le taylorisme, enfin…......................................................................................................128 Le temps des organisateurs...............................................................................................137 Pour Conclure...................................................................................................................148 Index des noms cités Bernard Girard Histoire des théories du management 2 INTRODUCTION Ce livre est né d’une interrogation : des entreprises, au sens moderne du mot, existent edepuis la fin du 18 siècle, comment les dirigeait-on? Avec quelles méthodes? selon quels principes? Les entrepreneurs qui souhaitaient construire ou faire évoluer leur organisation pouvaient-ils trouver dans la littérature des exemples, des conseils? Y avait-il déjà des théories du management? Trouvait-on les mêmes modèles en Angleterre et en France? Les expériences s’échangeaient-elles d’une région à l’autre? d’un pays à l’autre? Aucun historien n’a, semble-t-il, abordé ces questions. Telle que la présentent les livres de sociologie et les manuels d’organisation, l’histoire des théories du emanagement commence à la fin du 19 siècle avec les travaux de Frédérick Taylor et d’Henri Fayol. Deux noms auxquels les spécialistes de la pensée économique ajoutent Alfred Marshall, le premier auteur à avoir envisagé l’entreprise comme un agent économique autonome. Cette présentation est trompeuse. Il a suffi d’une rapide plongée dans les archives et les bibliothèques pour découvrir un continent inconnu. La littérature sur le management existait bien avant Taylor et Fayol. Si le manager obéit plus souvent à son intuition, à sa compréhension des rapports de force qu’à des théories qu’il aurait apprises à l’université, son activité fait depuis le début de la révolution industrielle l’objet d’un intense travail de réflexion. Certains de ses textes sont de grande qualité et mériteraient d’être mieux connus. La plupart soutiennent brillamment la comparaison avec les productions contemporaines. Dans beaucoup on voit émerger les traits nationaux du management à la française : paternalisme, goût du calcul, priorité donnée aux démarches rationnelles, résistance au dialogue avec les organisations syndicales… eDès le début du 19 siècle, les auteurs français multiplient ouvrages et articles, scrutent l’exemple britannique, visitent les usines anglaises, en rapportent des rapports documentés, traduisent les premiers théoriciens britanniques du management, notamment Ure et Babbage. Cette littérature est assez abondante pour être classée en quelques grandes catégories. Il y a, d’abord, les cours et manuels d’enseignement. Le plus célèbre est certainement celui que Jean-Baptiste Say donna au Conservatoire des Arts et Métiers. Mais il y eut aussi les cours d’Adolphe Blanqui, de Claude Bergery, de Clément Colson ou d’Emile Cheysson à l’école polytechnique, à l’école des Ponts et Chaussées, à HEC… Il y a tous les reportages, les descriptions, les récits de voyage qui jouent un rôle edécisif dans la diffusion des méthodes de management. Au 19 siècle comme entre les deux guerres, comme aujourd’hui encore, les managers français sont friands d’expériences étrangères. Ils vont en Angleterre, aux Etats-Unis ou en Allemagne, visiter des usines. Ils en rapportent des témoignages, des descriptions, comme Charles Dupin, Armand Audiganne ou Louis Reybaud. Viennent enfin les essais et ouvrages conçus comme des manuels.On peut notamment citer, dans la première moitié du siècle, l’Economie industrielle de Bergery et le Bernard Girard Histoire des théories du management 3 Manuel des affaires de Courcelle Seneuil. Les experts-comptables, dont on néglige trop souvent le rôle, participent abondamment à cette production littéraire sous le Second Empire et la Troisième République. Les revues industrielles qui apparaissent très tôt, les dictionnaires donnent aux auteurs qui n’ont pas le courage d’écrire tout un traité l’occasion d’exprimer leurs vues. Toujours sous la Troisième République on voit timidement apparaître un nouveau type d’ouvrages : le guide juridique qui fait le point sur les règlements que doit respecter le chef d’entreprise pour rester dans la loi. A coté de ces textes qui ressemblent aux ouvrages contemporains, on trouve toute la littérature que lisaient les chefs d’entreprise. Bien loin d’être indifférents aux mouvements sociaux, ils ont souvent étudié les premiers grands théoriciens de la société, Saint-Simon, Fourier, Comte et se sont souvent inspiré de leurs idées pour construire leur organisation. On y trouve aussi toute celle qu’ils ont produite : règlements, journaux intimes dans lesquels ils parlent de leur travail, de leurs choix. Ces documents sont d’un accès difficile, mais ils ont le mérite de montrer le travail de réflexion sur le management en train de se faire. Ecrire un règlement exige une réflexion sur ce qu’est une entreprise, sur ses objectifs et sur la nature des relations qu’entretiennent ses membres. Quiconque a eu l’occasion d’en écrire un sait cela. Il ne suffit pas d’analyser ces textes, aussi intéressants soient-ils, il faut encore s’assurer que leurs idées et méthodes ont eu une influence sur les comportements des entrepreneurs et chefs d’entreprises. La célébrité d’un ouvrage n’est pas forcément la meilleure mesure de son rôle. L’histoire n’a retenu aucun des ouvrages qui ont fait la théorie du paternalisme. Les auteurs qui se sont intéressés, sous l’Empire et la Restauration, à la question sociale sont tombés dans l’oubli, et cependant on devine encore leur trace dans la gestion de beaucoup d’entreprises. Le management n’est pas un art d’invention, mais d’exécution. Ceux qui le pratiquent ont le droit, peut-être même le devoir de copier les solutions qui ont fait leur preuve. Autant dire qu’on ne peut faire l’histoire de ses théories sans s’interroger sur les mécanismes de leur diffusion. Il ne suffit pas de lire un ouvrage pour s’en inspirer dans la vie quotidienne : on peut tirer parti d’idées apparues dans une conférence ou une conversation, d’expériences que l’on a vu mises en oeuvre dans des entreprises que l’on visite… Quelques mots suffisent pour expliquer un mode de calcul des salaires, un partage des tâches, un organigramme, voire même, pour parler un langage plus récent, un tableau de bord. L’important est, donc, moins de savoir si des idées ont été populaires que de vérifier qu’elles ont guidé les chefs d’entreprise dans leurs décisions. Les deux choses sont différentes. On sait que le taylorisme, ou ce que l’on a appelé ainsi, a servi de modèle à la quasi totalité des ingénieurs et organisateurs pendant des décennies. Cela ne veut pas dire qu’ils aient lu les textes presque illisibles de l’ingénieur américain, mais plutôt qu’ils ont retrouvé “spontanément” ses idées. Au fil de ces lectures, des auteurs inconnus apparaissent, souvent plus originaux que ceux que l’on cite constamment. Quelques théoriciens de première grandeur se dégagent du lot. C’est, au début du siècle, le cas de Babbage, de Gérard Christian et Bernard Girard Histoire des théories du management 4 de Claude Bergery qui ont su très tôt comprendre et disséquer les logiques industrielles. C’est, plus tard, celui d’Adolphe Guilbault, d’Emile Belot… D’autres, déformés par une longue tradition, retrouvent une place plus conforme à leurs réalisations : Saint-Simon, Fayol, Taylor s’inscrivent dans une histoire, un milieu… On a gardé mémoire de leurs noms parce qu’ils ont su donner une forme cohérente à ce que beaucoup, dans ces milieux, à cette époque, pensaient déjà spontanément. L’analyse statistique de la vingtaine d’auteurs qui méritent d’être cités, à un titre ou eun autre, dans une histoire des idées sur le management en France pendant le 19 siècle, met en évidence trois générations : e- la génération du 18 siècle, contemporaine de la première révolution industrielle : Gerando, Prony, Say, Molard, Costaz… Ces hommes nés et formés sous l’Ancien Régime ont atteint leur maturité pendant la Révolution, sous le Directoire ou l’Empire. Très différents par leur formation, leur expérience, ils ont un commun une approche de l’industrialisation par l’expérimentation. Ce sont des inventeurs. Jean- Baptiste Say et le baron de Prony illustrent à merveille cette génération. Ils ne se contentent pas de théorie, ils agissent, deviennent in
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