La francophonie : quel enjeu pour la France ?
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Qu'est-ce que la francophonie ? A quoi sert-elle ? Et quel est l'enjeu pour la France ?

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Publié le 16 avril 2012
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Langue Français

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Assemblée plénière du Conseil Supérieur des Français de l’Etranger e53 session 4-9 septembre 2000 L’ENJEU DE LA FRANCOPHONIE eAU 21 SIÈCLE Que veut la France ? Par Louis DUVERNOIS Délégué du Canada au C.S.F.E. Rapporteur de la commission de l’Enseignement, de la Culture et de l’Information (1997-2000) En septembre 1997, lors de la 50e assemblée plénière, la commission de l’Enseignement, de la Culture et de l’Information du C.S.F.E., a souhaité que ses travaux à venir portent sur l’analyse de grands thèmes orienteurs de sa compétence : Bourses scolaires, Vie du réseau/Agence pour l’enseignement f rançais à l’étr a n g e r, Au d i ovisuel extérieur et Fr a n c o p h o n i e. Les deux premières études, sur l’audiovisuel extérieur et les établissements scolaires français à l’étr a n g e r, ont déjà été présentées, en 1997 et 1999, par Claude Girault, délégué des Etats-Unis. Vous avez entre les mains la troisième étude consacrée à la fr a n c o p h o n i e menée en correspondance avec une demande récente du Collège des vice- présidents élus du C.S.F . E . Expliquer la francophonie, préciser sa nature, ses enjeux stratégiques et la place de notre pays dans cet ensemble géopolitique, est l’orientation donnée à ce rapport de commission qui s’ouvre maintenant sur la discussion. *********** SOMMAIRE ère1 partie Qu’est-ce que la francophonie ? 1) La F(f)rancophonie, entre unité et diversité .................................. page 5 2) La francophonie dans tous ses États !............................................ page 7 3) Les 6 grands chantiers de la francophonie.................................... page 17 4) Les comptes et décomptes de la francophonie.............................. page 20 e2 partie La francophonie, pour quoi faire ? 1) Le dossier capital de la diversité linguistique et culturelle ............ page 34 2) Le français, discipline cruciale...................................................... page 39 3) De l’usage du français dans les organisations internationales ...... page 42 4) Vers un espace de coopération politique et économique.............. page 46 e3 partie Que veut la France ? 1) Une action et une coordination gouvernementales ambiguës ...... page 53 2) Une stratégie de recentrage des opérateurs autour de l’OIF.......... page 56 3) Le C.S.F.E. et la francophonie ...................................................... page 59 4) En guise de mots de la fin ............................................................ page 65 ère- 1 PARTIE - QU’EST-CE QUE LA FRANCOPHONIE ? LA F(f)RANCOPHONIE, ENTRE UNITÉ ET DIVERSITÉ Francophonie ou francophonie, en majuscule ou minuscule, la graphie différenciée révèle d’emblée l’imprécision d’une dénomination conforme à certains usages. La majuscule connoterait la dimension institutionnelle, la minuscule à la fois les faits de langage et l’ensemble des locuteurs qui pratiquent le français. La Francophonie dans tous ses Etats (chapitre suivant) est en tout cas un vaste sujet. Tellement vaste, et souvent obscur, qu’on ne sait trop comment l’aborder. La fr a n- cophonie demeure difficile à traduire pour la rendre compréhensible. La graphie du titre choquera l’œil et la pensée qui doit accepter, comme non contra- dictoire, des références à des institutions, à des pratiques ou à des fonctions qui ne cohabitent pas toujours facilement, tant les logiques nationales adhérentes et qui les déterminent, - quand logiques il y a d’ailleurs -, apparaissent éloignées et parfois i n c o n c i l i a b l e s . Cette graphie s’inscrit également dans un énoncé qui invite à prolonger la réflexion et, au-delà de la distinction introduite par les doubles logiques institutionnelles et fonc- tionnelles, à se demander quelle est la part du singulier et du pluriel, ou, si l’on préfère, de l’unité et de la diversité dans l’espace, les institutions et les pratiques francophones. Tel est le chantier de construction que le Collège des vice-présidents du C.S.F.E. veut ouvrir en questionnant «l’utilité pour la représentation des Français établis hors de France d’entreprendre une réflexion sur la francophonie, de faire l’inventaire de toutes les initiatives publiques au travers des structures françaises ou multilatérales». Dans une lettre adressée le 25 février 2000 au ministre des Affaires étrangères, Hubert Védrine, président de droit du C.S.F.E, le Collège des vice-présidents élus souhaite «être éclairé sur les objectifs de chaque structure, leurs chevauchements éventuels, leurs financements» sachant que « des efforts importants semblent être faits par les pouvoirs publics, sans pour autant être perçus dans toute leur ampleur par les communautés françaises établies à l’étranger». VOLONTÉ POLITIQUE ET CLARIFICATION DES OBJECTIFS Ce rapport répond à cette demande et aussi celle préalable du président de la com- mission de l’Enseignement, de la Culture et de l’Information du C.S.F.E, Didier R avail, délégué des Pays-Bas, qui a souhaité pour sa part que ce travail de réflexion et d’élaboration mené par les élus s’inscrive dans «la proposition d’axes prioritaires d ’ i n t e r ve n t i o n» sur l’enseignement du français, les relations culturelles et relations politiques issues de la communauté de langue, «un des points centraux des trava u x» ede la 53 session de l’Assemblée plénière du C.S.F . E . Vu l’étendue de la tâche, votre rapporteur est conscient du travail préliminaire que ec o n s t i t u e ce document réflexif sur les enjeux de la francophonie au 21 siècle et ce qu’ils représentent pour notre pays. - 5 - Il appartient désormais aux membres élus et désignés du C.S.F.E de nourrir au fur et à mesure ce document de synthèse en apportant, chacun, selon sa connaissance du sujet et son expérience du terrain, une pierre à la construction d’un ensemble regroupé autour du français comme valeur d’un projet de communauté spécifique secoué par un effet mondialisation se voulant, à l’opposé, uniforme et indistinct. «Mémoire et Action permanente» de ce mouvement entraînant, le C.S.F.E ne peut être tenu à l’écart de «la francophonie, partie intégrante de la politique étrangère de la France», comme nous le rappellent régulièrement les différents locataires du Quai d’Orsay. Après de longues années de frilosité, d’avancées et de reculades, «l’engagement français dans la francophonie arrive à un tournant», a dit Jean-Christophe Deberre, directeur adjoint du cabinet du ministre délégué à la Coopération et à la Francophonie (Charles Josselin), dans son intervention devant le Bureau permanent de notre Assemblée, le 12 mai 2000. Le représentant du ministre a déclaré que «la francophonie est un excellent baromètre de l’identité française, l’exact révélateur de ce que nous sommes, de la manière dont nous nous perc e vons sur la planète aujourd’hui». En d’autres mots, de la confiance que nous avons dans l’appréhension de cette nouvelle société d’information et de l’économie déstabilisatrice de nos repères culturels traditionnels. Les Français de l’étra n g e r, aux avant-postes une fois de plus, n’ont jamais été tièdes dans la promotion de la francophonie, bien au contraire, mais ils savent déjà, par o b s e r vation et expérience, que l ’ avenir de la francophonie passe nécessair e m e n t par la volonté politique d’agir et la clarification des objectifs d’une gr a n d e ambition, une et plurielle. Que veut la France ? *********** - 6 - LA FRANCOPHONIE DANS TOUS SES ÉTATS ! Qu’est-ce que la francophonie ? La question est souvent posée et surtout en France, le pays où cet ensemble géopolitique devrait être perçu et promu comme une nécessité, conçu en outre qu’il a été, en 1880, de l’esprit d’un Français, Onésime Reclus, géographe de son état. Pourquoi la francophonie ? C’est un espoir de pérennité sans équivalent pour la langue française, un regroupement politique de plus d’un quart des Etats membres de l’ONU. L’instauration d’un nouvel équilibre mondial passe par l’affermissement et la collabora- tion de grands espaces culturels et linguistiques. La francophonie est un combat politique contre la menace d’un imaginaire unique. A ceux qui en douteraient encore, des voix étrangères, francophones et francophiles, s’élèvent, ici et là, pour abonder dans le sens. Ainsi, par exemple, le Dr Fayez Bictache, ambassadeur d’Egypte à l’île Maurice, affirmait dans Le Mauricien que «la politique culturelle et la francophonie constituent l’un des instruments de la politique é t rangère française. C’est d’ailleurs de cette manière que les adversaires de la fra n - cophonie la considèrent !» Comment dès lors expliquer, d’une part, l’attitude compassée de certaines élites f ra n ç a i s e s face à une adhésion plus ferme à une francophonie en mouvement depuis maintenant plus de trente ans et, d’autre part, cette quasi indifférence des médias nationaux, formateurs d’opinions publiques, pour la construction d’un ensemble, d’une chaîne d’union et d’association «des idées qui mènent le monde», comme disait Ernest Renan. La France contemporaine ne semble pourtant guère souffrir d’un «déficit d’idées» ! Voire ! «Les anglophones ont vingt ans d’avance sur les francophones», titrait en avril ère1999 Le Monde à la suite de la 1 Conférence des ministres francophones de l’Economie et des Finances, réunis à Monaco pour élargir leur coopération et défendre, ensemble, «l’importance de la diversité linguistique et culturelle face aux défis de la mondialisation». Vingt ans d’avance et peut-être plus… C’est Winston Churchill qui avait élaboré, dès 1948, la théorie dite des trois cercles qui se recouvraient partiellement, et à l’intersection desquels se situait naturellement le Royaume-Uni. Ces trois cercles étaient l’Europe, le Commonwealth et les pays développés de langue anglaise : Etats-Unis, Canada, Australie et Nouvelle-Zélande. La Francophonie, elle, est officiellement née vingt-deux ans plus tard, à Niamey en 1970. Si sa filiation terminologique se réfère explicitement à la France, c’est d’abord une idée africaine proposée, pour ne pa
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