Premiers villages de Syrie et de Palestine - article ; n°2 ; vol.112, pg 161-177
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Description

Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres - Année 1968 - Volume 112 - Numéro 2 - Pages 161-177
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1968
Nombre de lectures 24
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Monsieur Jean Perrot
Premiers villages de Syrie et de Palestine
In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 112e année, N. 2, 1968. pp. 161-
177.
Citer ce document / Cite this document :
Perrot Jean. Premiers villages de Syrie et de Palestine. In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et
Belles-Lettres, 112e année, N. 2, 1968. pp. 161-177.
doi : 10.3406/crai.1968.12237
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/crai_0065-0536_1968_num_112_2_12237VILLAGES DE SYRIE ET DE PALESTINE 161 PREMIERS
au reste, et la carrière de notre regretté confrère seront rappelées
et retracées dans une prochaine séance par M. Charles Samaran,
qui a bien voulu accepter de rendre à la mémoire de celui qui fut
son compagnon de travail et était pour lui un ami de longue date
un hommage plus pertinent, plus autorisé que le mien. Je n'ai voulu
ici qu'exprimer l'émotion et la peine que cause à notre Compagnie
la perte de M«r Mollat.
Le Secrétaire Perpétuel, au nom de la commission du prix
Raoul Duseigneur, fait savoir que la commission a décidé d'attri
buer le prix en 1968 à M. Pedro de Palol pour son ouvrage :
Arqueologia cristiana se la Espana romana. Siglos IV-VI. — Acte
est donné de cette communication.
Le Président fait connaître que l'Académie vient, en comité
secret, d'élire un associé étranger en remplacement de M. Wilhelm
Vollgraff, décédé le 20 octobre 1967.
Sir Harold B aile y, ayant obtenu la majorité absolue des suffrages
exprimés, est proclamé élu. Son élection sera soumise à l'approba
tion du Président de la République Française.
M. Jean Perrot, correspondant de l'Académie, sous le patronage
de M. Louis Robert, fait une communication intitulée : Premiers
villages de Syrie et de Palestine.
COMMUNICATION
PREMIERS VILLAGES DE SYRIE ET DE PALESTINE,
PAR M. JEAN PERROT, CORRESPONDANT DE L* ACADÉMIE*.
Les recherches archéologiques conduites au Proche-Orient asia
tique depuis la dernière guerre mondiale ont permis de combler
dans une large mesure l'hiatus qui subsistait dans notre connaissance
du développement culturel de cette région entre les temps paléo
lithiques et les premiers temps historiques. Déjà entre les deux
guerres mondiales les archéologues enfonçant puits et tranchées
au-dessous du niveau des plus anciennes installations urbaines
avaient reconnu sur la plupart des sites mésopotamiens l'existence
d'une occupation protohistorique (périodes de Jemdet Nasr et de
Warka) et préhistorique (périodes d'Obeid et de Halaf-Samarra),
cette dernière caractérisée par le développement et la diffusion de
la poterie peinte. Dans les années 1942-1945, Hassuna [1], près de
Mossoul, au confluent du Tigre et du grand Zab, apparut, avec sa
céramique grossière, comme plus ancien encore, mais correspondant
déjà à une économie de production bien établie. Un fossé toutefois
* Les chiffres entre crochets renvoient à la bibliographie placée à la fin de la
communication. COMPTES RENDUS DE L* ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS 162
restait béant entre cette phase du développement culturel mésopo-
tamien et celle à laquelle paraissaient correspondre, dans les grottes
du Kurdistan proche, les industries à microlithes géométriques du
type de celle de Zarzi considérée comme terminale du Paléolithique
supérieur et datée dans le niveau B2 de Shanidar de 10500 av. J.-C.
Le hiatus était moins apparent en Palestine où les travaux de
Garrod, de Turville Petre, de Mallon et de Neuville avaient permis
dès 1934 de reconnaître entre le Paléolithique et « l'Age du Bronze »
une succession d'assemblages lithiques (Kébarien-Natoufien-Tahou-
nien-Ghassoulien-Cananéen). La découverte du Natoufien avec ses
faucilles, ses mortiers et ses meules avait été saluée par Gordon
Childe [2] comme venant confirmer sa théorie d'une origine proche-
orientale de la domestication des plantes et des animaux. De même,
les trouvailles faites au même moment par J. Garstang dans les
niveaux profonds de Tell es Sultan, dans l'oasis de Jéricho, parais
saient venir à l'appui de l'hypothèse de Childe, alors assez générale
ment admise, selon laquelle oasis et vallées du Proche-Orient auraient
vu les débuts de la Civilisation ; elles auraient offert un refuge aux
hommes et aux animaux menacés par la dessiccation post-glaciare ;
l'homme, contraint de rechercher de nouveaux moyens d'existence,
aurait alors commencé à cultiver les plantes et sa promiscuité avec
les animaux l'aurait amené à s'en assurer le contrôle.
Cette vision d'un Proche-Orient verdoyant transformé en région
semi-désertique au début des temps post-glaciaires n'allait pas
résister toutefois aux observations géologiques, pédologiques et
paléontologiques de plus en plus nombreuses, qui conduisirent à
conclure, au contraire, à une relative stabilité du climat du Proche-
Orient au cours des 15000 dernières années.. Il convenait donc de
rechercher les débuts de l'agriculture non pas dans les vallées et
les oasis mais dans les régions où les céréales se rencontrent d'abord
à l'état sauvage, c'est-à-dire dans les régions sèches d'altitude
moyenne qui constituent au Proche-Orient leur habitat naturel ;
les indications, vagues encore, que l'on possédait il y a vingt ans,
pointaient déjà en effet vers les régions montagneuses, reconnues
aussi par ailleurs comme ayant été l'habitat d'origine du Mouton
et de la Chèvre. Il devenait important de préciser les limites de
l'habitat naturel de chacune des espèces domesticables. C'est ainsi
que depuis vingt ans s'est développé un vaste effort multidiscipli-
naire qui rassemble aujourd'hui autour des archéologues et de leurs
collaborateurs habituels, des botanistes, des zoologistes, des géné
ticiens et tous les spécialistes des sciences naturelles susceptibles
de contribuer à la reconstitution du milieu ancien. L'exemple fut
donné dès 1950 par l'équipe de l'Université de Chicago sous la
direction de R. J. Braidwood [3]. PREMIERS VILLAGES DE SYRIE ET DE PALESTINE 163
De 1948 à 1960, les travaux de Braidwood, Howe, Reed, Helbaeck
et Wright au Kurdistan iraquien permirent de développer l'idée
d'une « zone nucléaire » comprenant la steppe herbeuse, les monta
gnes basses de Syrie et de Palestine et le piémont des chaînes du
Zagros et du Taurus à forêt claire de chênes et de pistachiers (fig. 1).
Cette zone coïncide avec les zones d'habitat naturel de l'Orge et
du Blé ainsi que, en partie tout au moins, avec celles du Mouton,
de la Chèvre, du Porc et du Bœuf. Les fouilles de Jarmo [3] furent
les premières à apporter une preuve archéologique de la domesticat
ion commençante. Avec celles de Karim Shahir, de M'iefaat, etc. [3],
elles permirent à Braidwood et à ses collaborateurs de retracer les
grandes étapes du développement culturel du Kurdistan iraquien
entre 10000 et 5000 av. J.-C. L'extension des recherches au Kur
distan iranien, à Asiab et à Tépé Sérab [4] en 1959, puis les travaux
de Hole et Flannery, plus au Sud, à Ali Kosh [5], dans la plaine du
Khuzistan, introduisirent la notion d'un développement non pas
uniforme d'une extrémité à l'autre du Proche-Orient, mais divers
ifié selon les particularismes écologiques. Grâce encore aux fouilles
de Mortensen à Tépé Guran [6], de Smith à Ganj-i Dareh [7], de
Solecki à Zawi Chemi-Shanidar [8], et à celles enfin, commencées
en 1963, de Çambel et Braidwood à Cayônii Tépési [9], en Turquie
méridionale, on peut retracer aujourd'hui, pour les régions à l'Est
de l'Euphrate, les grandes phases de développement que voici :
(v. tableau ci-dessous, fig. 3).
I. — A l'Est de l'Euphrate
1. Les commencements de la production alimentaire. Après la phase
finale de chasse et cueillette spécialisées, représentée dans les
niveaux des grottes (Zarzi, Palegawra, Shanidar B2), des établi
ssements de plein air tels que Karim Shahir, Asiab, Zawi Chemi (ce
dernier daté vers 9000 av. J.-C.) offrent les premiers indices d'un
changement du mode de vie.
A Zawi Chemi, les ossements de Mouton t

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