Problèmes d'évolution et de restructuration de l'industrie de l'abattage des bovins - article ; n°1 ; vol.85, pg 125-133

Michel Courvoisier, Joseph Hossenlopp

Description

Économie rurale - Année 1970 - Volume 85 - Numéro 1 - Pages 125-133
9 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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• Publié par: ECONOMIE_RURALE
• Publié le: 01 janvier 1970
• Nombre de lectures: 17
• Langue: Français

Extrait

M. Courvoisier
J. Hossenlopp
Problèmes d'évolution et de restructuration de l'industrie de
l'abattage des bovins
In: Économie rurale. N°85, 1970. pp. 125-133.
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Courvoisier M., Hossenlopp J. Problèmes d'évolution et de restructuration de l'industrie de l'abattage des bovins. In: Économie
rurale. N°85, 1970. pp. 125-133.
doi : 10.3406/ecoru.1970.4257
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ecoru_0013-0559_1970_num_85_1_4257PROBLEMES D'EVOLUTION ET DE RESTRUCTURATION
DE L'INDUSTRIE DE L'ABATTAGE DES BOVINS*
Laboratoire de recherches par Michel économiques COURVOISIER sur les industries et Joseph agricoles HOSSENLOPP alimentaires, INRA, Massy
Depuis quelques années les plans de réorganisation Les carences observées proviennent en grande partie
d'une absence de réflexion sur les perspectives de de notre réseau d'abattoirs se succèdent ; par ailleurs,
cette industrie et d'une suite d'erreurs en ce qui bon nombre récents posent des problèmes concerne la manière d'aborder le problème. financiers de fonctionnement. Malgré les actions menées,
Notre analyse portera sur cet ensemble de quesla constitution d'une industrie moderne et compétitive tions : au niveau de l'abattage est à peine amorcée et semble — Les perspectives ;
loin d'être achevée dans notre pays à la différence de — La situation actuelle ;
— Comment aborder le problème des abattoirs. ce qui peut être observé dans des pays plus évolués.
I — LES PERSPECTIVES DE L'INDUSTRIE DE L'ABATTAGE
Il apparaît que les accroissements les plus substantUn certain nombre d'indices permettent de préciser
les grandes lignes vers lesquelles s'oriente l'industrie iels sont situés dans les régions de forte production,
de l'abattage du bovin. même lorsque cette dernière a tendance à diminuer
(cf. annexe 1).
DEPLACEMENT DES ABATTAGES Cette évolution n'est pas sans rappeler les changeVERS LES REGIONS DE PRODUCTION ments observés aux Etats-Unis où les abattoirs tendent
Pour mettre en évidence cette évolution, nous com à s'éloigner des centres traditionnels d'abattage situés
parerons l'importance des abattages réalisés dans les en zone de consommation pour s'implanter dans les
régions de programme en 1961 et en 1969 exprimée zones de production. Il est à penser que le dévelop
en pourcentage des abattages nationaux (annexe 1). pement de la production intensive de bovins (jeunes
bovins) accentuera le mouvement en fournissant dans Les variations de ce pourcentage de 1961 à 1969
un rayon limité l'approvisionnement d'une unité d'abatsont les suivantes :
tage et ceci presque régulièrement au cours de l'an
TABLEAU 1 née (1).
Déplacement des abattages de gros bovins entre 1961 et 1969 A l'opposé les régions où la part des abattages a le (variation du pourcentage que représentait chaque région plus régressé sont d'importants centres de population : pour ces deux années)
Provence-Côte d'Azur, Nord, Rhône-Alpes, Région
parisienne. Pour cette dernière région, l'évolution est Pays de la Loire . . +3,1 Auvergne — 0,1
particulièrement nette et se déroule sur toute la période Bretagne + 1,6 Aquitaine — 0,2
Poitou - Charentes . +1,0 Lorraine — 0,2 considérée. En effet, l'importance des abattages de gros
Basse-Normandie . . +0,7 Languedoc — 0,2 bovins réalisés en Région parisienne a évolué comme
Bourgogne +0,6 Alsace — 0,4 suit (en pourcentage des abattages nationaux) (2) : Provence- Picardie +0,5
Centre Côte d'Azur — 0,7 1967 1969 1961 1963 1965
Midi - Pyrénées .. +0,5 Nord — 1,1
11,3 10,4 7,9 Haute-Normandie . .Rhône - Alpes — 1,3 13,8 11,9
Limousin +0,3 Région parisienne . — 5,9
Franche-Comté ...
Champagne +0,3
(1) Un abattoir d'entreprise en Bretagne s'efforce de programmer une production de l'ordre de 60.000 jeunes bovins dans un rayon de 100 km. Source : statistiques de la D.S.V. (2) Cf. L'erreur du projet gigantesque réalisé à la Villette.
• Travail effectué dans le cadre de la convention DGRST 63 FR - 217 sous la responsabilité de J. Le Bihan. Des résultats plus complets seront pr
ochainement publiés dans la collection des travaux du laboratoire. de l'évolution des quatre premières régions L'analyse Les premières régions de production ont accru leur
de production et de population confirme cette obser part des abattages de 5,9 % alors que les régions
vation. à forte population l'ont vu décroître de 8,8 %.
Les tendances précédemment dégagées apparaissent
TABLEAU 2 dans le tableau suivant. Les régions où ont été effec-
tés les abattages les plus importants sont classés dans Importance des abattages effectués un ordre décroissant en 1961 et en 1969. dans les jremières régions quatre |
Deux observations peuvent être faites à ce propos :
De Production De Population — D'une part, au cours de la période considérée,
1961 1961 1969 1969 les régions de production ont pris les premiers rangs
Pays Région par l'importance des abattages qui y sont effectués, parisienne .. 13 8 7,9 de la Loire . 7,1 10,2 au détriment des zones de consommation. Rhône - Alpes 8,7 Bretagne 6,8 8,4 7,4 — D'autre part l'importance de la part prise par les Basse- Nord 8 4 7,3
six première régions d'abattage a décru d'environ 10 Provence- Normandie . . 4,3 5,6
pour cent. Picardie 3,6 4,1 Côte d'Azur . 3,0 2,5
Il se dégage de ces observations une tendance bien 28,3 33,9 25,1 22,4 marquée. L'abattage des gros bovins se fait de plus
en plus en zone de production. Il y a tout lieu de Source statistiques de la D.S.V. penser que ce phénomène se poursuivra dans l'avenir.
TABLEAU 3
Evolution du rang des régions où les abattages les plus importants sont effectués
1961 1969
Rang % des % des Régions Régions abattages abattages
Région parisienne Pays de la Loire . . 10,2 13,8
Rhône - Alpes 8,7 Bretagne 8,4
Région parisienne 7,9 Nord 8,4
Poitou - Charentes Pays de la Loire . . 7,1 7,6
Rhône - Alpes 7,4 Bretagne 6,8
Poitou - Charentes Nord 7,3 6,6
41,8 Ensemble 51,4 Ensemble
Source : statistiques de la D.S.V.
En effet, plusieurs facteurs contribuent à cette évo LA DIMENSION DES AGENTS
lution. Les progrès techniques et la diminution des
Jusqu'ici on a centré l'analyse de la transformation coûts dans les transports et la conservation de la viande
des viandes sur ses caractéristiques techniques, sans sous froid facilitent la transformation à l'écart des cen
tenir aucun compte des agents qui y interviennent. Cela tres de consommation. Le développement du froid et
reviendrait en théorie économique à analyser la firme les présentations nouvelles des viandes permettent une
au travers des usines sans prendre en considération extension des opérations de stockage à tous les niveaux
l'entrepreneur. C'est par l'activité de ces agents que de la filière, d'où une augmentation des mouvements
se fait le lien entre la production et la distribution des de viande foraine.
viandes et non par l'abattoir en tant que tel. Les problèmes posés par le fonctionnement des
Analysons les facteurs d'évolution perceptibles dès abattoirs et plus particulièrement par leur approvision
maintenant qui ont des implications sur la taille, le nement, devraient dans l'avenir être plus faciles à
nombre et les caractéristiques de ces agents. maîtriser dans les régions de production. En effet l'o
rganisation et la planification des approvisionnements L'urbanisation croissante de la population conduit
ne peut se faire efficacement qu'en liaison étroite avec au développement des formes modernes de distribution
les producteurs. Ce lien avec la production s'avérera et des collectivités ; ce phénomène s'amplifiera dans
encore plus nécessaire lorsque les professionnels de la l'avenir (3).
viande chercheront a percer sur les marchés nouveaux
nécessitant des produits bien déterminés. (3) Voir l'article de D. Beaudoin et H. Duley dans le présent numéro.
— 126 — Cette demande se différenciera de la demande tr LES FIRMES VIANDES
aditionnelle par uns flexibilité moindre. Elle exige des
L'activité des firmes viandes repose sur trois foncvolumes importants et une régularité sur des quantités tions : l'approvisionnement, la transformation et la et des qualités. commercialisation, ceci à l'image de toute entreprise
industrielle. La commercialis