Une représentation macroéconomique de l'agriculture française : Maalt (projections 1990 et variantes) - article ; n°1 ; vol.157, pg 67-81

L. Mahé, C. Albecker, C. Lefebvre

Description

Économie rurale - Année 1983 - Volume 157 - Numéro 1 - Pages 67-81
An econometric model of the French agricultural sector was estimated at the aggregate level over the 1959-1982 period. It explains investment, labor force, capital, purchases and final product. Labor productivity and income indicators are derived (using value added). The estimation procedure used econometric techniques for the factor derived demand equations. The production function is a Cobb Douglas with elasticities set at the observed leveJ of factor shares in the seventies.
Projections to the 1990 horizon were made under various assumptions of farm prices and input costs. For the base run reasonnably optimist price changes were chosen. However they lead to a slow down for aggregate product, investment and farm purchases growth. Similarly the labor force decreases at slightly slower rate. The income per head indicator is the only one to grow at a rate comparable to the seventies. Simulation runs showed the sensitivity of the endogenous variables, particularly income per head to farm prices and input costs (except for labor force).
Retrospective simulation runs were performed in order to give an overall estimation of the consequences of the crisis on the farm sector. They appear to be quite large as expected, and they have been aggravated by the negative MCA's. The productive capacity of the sector seems to have been undermined by the sluggish economy and the future of the sector turns out to depend more on macroeconomic policies than on strictly agricultural policies.
Un modèle économétrique agrégé de l'agriculture française a été estimé sur la période 1959-1982. Il décrit la population active, l'investissement, le capital, les achats de consommations intermédiaires et la production finale. On en déduit des indicateurs de productivité apparente et de revenu du travail (valeur ajoutée). L'estimation est économétrique pour les demandes dérivées de facteurs ; la fonction de production est une Cobb Douglas dont les élasticités sont les moyennes observées des parts de facteurs dans la décennie 1970-1980.
Des projections à l'horizon 1990 sont effectuées dans différentes hypothèses de coûts des facteurs et de prix agricoles. La projection centrale qui repose pourtant sur des hypothèses assez optimistes, se traduit par un léger ralentissement de l'exode mais aussi de la capitalisation, de l'usage des consommations intermédiaires et de la croissance de la PAF. Le revenu par actif progresserait à un taux voisin de la période 1970-1980. Des variantes montrent la sensibilité de certains volumes (Cl, investissements) et surtout du revenu par actif aux coûts des facteurs et des prix agricoles.
Deux analyses de simulation rétrospectives évaluent les effets de la crise économique sur l'état du secteur. Ils ont été très marqués, mais sensiblement aggravés par les MCM négatifs. Le retard d'équipement de l'agriculture française remet en cause son avenir qui sembie désormais autant dépendre des politiques macroéconomiques que strictement agricoles.
15 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

• Publié par: ECONOMIE_RURALE
• Publié le: 01 janvier 1983
• Nombre de lectures: 17
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 2 Mo

Extrait

L.P. Mahe
C. Albecker
Claude Lefebvre
Une représentation macroéconomique de l'agriculture française
: Maalt (projections 1990 et variantes)
In: Économie rurale. N°157, 1983. pp. 67-81.
Citer ce document / Cite this document :
Mahe L.P., Albecker C., Lefebvre Claude. Une représentation macroéconomique de l'agriculture française : Maalt (projections
1990 et variantes). In: Économie rurale. N°157, 1983. pp. 67-81.
doi : 10.3406/ecoru.1983.2999
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ecoru_0013-0559_1983_num_157_1_2999Abstract
An econometric model of the French agricultural sector was estimated at the aggregate level over the
1959-1982 period. It explains investment, labor force, capital, purchases and final product. Labor
productivity and income indicators are derived (using value added). The estimation procedure used
econometric techniques for the factor demand equations. The production function is a Cobb
Douglas with elasticities set at the observed leveJ of factor shares in the seventies.
Projections to the 1990 horizon were made under various assumptions of farm prices and input costs.
For the base run reasonnably optimist price changes were chosen. However they lead to a slow down
for aggregate product, investment and farm purchases growth. Similarly the labor force decreases at
slightly slower rate. The income per head indicator is the only one to grow at a rate comparable to the
seventies. Simulation runs showed the sensitivity of the endogenous variables, particularly income per
head to farm prices and input costs (except for labor force).
Retrospective simulation runs were performed in order to give an overall estimation of the
consequences of the crisis on the farm sector. They appear to be quite large as expected, and they
have been aggravated by the negative MCA's. The productive capacity of the sector seems to have
been undermined by the sluggish economy and the future of the sector turns out to depend more on
macroeconomic policies than on strictly agricultural policies.
Résumé
Un modèle économétrique agrégé de l'agriculture française a été estimé sur la période 1959-1982. Il
décrit la population active, l'investissement, le capital, les achats de consommations intermédiaires et la
production finale. On en déduit des indicateurs de productivité apparente et de revenu du travail (valeur
ajoutée). L'estimation est économétrique pour les demandes dérivées de facteurs ; la fonction de
production est une Cobb Douglas dont les élasticités sont les moyennes observées des parts de
facteurs dans la décennie 1970-1980.
Des projections à l'horizon 1990 sont effectuées dans différentes hypothèses de coûts des facteurs et
de prix agricoles. La projection centrale qui repose pourtant sur des hypothèses assez optimistes, se
traduit par un léger ralentissement de l'exode mais aussi de la capitalisation, de l'usage des
consommations intermédiaires et de la croissance de la PAF. Le revenu par actif progresserait à un
taux voisin de la période 1970-1980. Des variantes montrent la sensibilité de certains volumes (Cl,
investissements) et surtout du revenu par actif aux coûts des facteurs et des prix agricoles.
Deux analyses de simulation rétrospectives évaluent les effets de la crise économique sur l'état du
secteur. Ils ont été très marqués, mais sensiblement aggravés par les MCM négatifs. Le retard
d'équipement de l'agriculture française remet en cause son avenir qui sembie désormais autant
dépendre des politiques macroéconomiques que strictement agricoles.:
ECONOMIE n° 157, septembre-octobre RURALE 1983
UNE REPRÉSENTATION MACROÉCONOMIQUE
DE L'AGRICULTURE FRANÇAISE :
MAALT 1 (Projections 1990 et variantes)
L. MAHÉ*, C. ALBECKER**, C. LEFEBVRE***
Avec la collaboration de G. RINI*** et T. TROCHET*
* INRA, Rennes - ** Ministère de l'Agriculture (DGA) - *** Ministère de l'Économie (DP).
Résumé :
Un modèle économétrique agrégé de l'agriculture française a été estimé sur la période 1959-1982. Il décrit la popul
ation active, l'investissement, le capital, les achats de consommations intermédiaires et la production finale. On en
déduit des indicateurs de productivité apparente et de revenu du travail (valeur ajoutée). L'estimation est économétri
que pour les demandes dérivées de facteurs ; la fonction de production est une Cobb Douglas dont les élasticités sont
les moyennes observées des parts de dans la décennie 1970-1980.
Des projections à l'horizon 1990 sont effectuées dans différentes hypothèses de coûts des facteurs et de prix
agricoles. La projection centrale qui repose pourtant sur des hypothèses assez optimistes, se traduit par un léger rale
ntissement de l'exode mais aussi de la capitalisation, de l'usage des consommations intermédiaires et de la croissance
de la PAF. Le revenu par actif progresserait à un taux voisin de la période 1970-1980. Des variantes montrent la sensibil
ité de certains volumes (Cl, investissements) et surtout du revenu par actif aux coûts des facteurs et des prix agricoles.
Deux analyses de simulation rétrospectives évaluent les effets de la crise économique sur l'état du secteur. Ils
ont été très marqués, mais sensiblement aggravés par les MCM négatifs. Le retard d'équipement de l'agriculture fran
çaise remet en cause son avenir qui sembie désormais autant dépendre des politiques macroéconomiques que strict
ement agricoles.
Summary :
AN AGGREGATE MODEL OF THE FRENCH FARM SECTOR
(Projections to 1990 under various price conditions)
An econometric model of the French agricultural sector was estimated at the aggregate level over the 1959-1982
period. It explains investment, labor force, capital, purchases and final product. Labor productivity and income indica
tors are derived (using value added). The estimation procedure used econometric techniques for the factor derived demand
equations. The production function is a Cobb Douglas with elasticities set at the observed leveJ of factor shares in
the seventies.
Projections to the 1990 horizon were made under various assumptions of farm prices and input costs. For the
base run reasonnably optimist price changes were chosen. However they lead to a slow down for aggregate product,
investment and farm purchases growth. Similarly the labor force decreases at slightly slower rate. The income per
head indicator is the only one to grow at a rate comparable to the seventies. Simulation runs showed the sensitivity
of the endogenous variables, particularly income per head to farm prices and input costs (except for labor force).
Retrospective simulation runs were performed in order to give an overall estimation of the consequences of the
crisis on the farm sector. They appear to be quite large as expected, and they have been aggravated by the negative
MCA's. The productive capacity of the sector seems to have been undermined by the sluggish economy and the future
of the sector turns out to depend more on macroeconomic policies than on strictly agricultural policies.
I. INTRODUCTION rente du travail s'est élevée d'environ 5 % par an. Bien que la
production finale ait continué de progresser de plus de 2 °7b par Pendant les deux dernières décennies, l'agriculture française an, la valeur ajoutée globale à prix constants n'augmente que très s'est profondément transformée. La main-d'œuvre a été rem
faiblement (1 %). La valeur ajoutée par tête en termes réels n'en placée à un rythme rapide par les équipements et les biens et ser a pas moins progressé sur l'ensemble de la période à un rythme vices achetés hors du secteur. L'emploi a baissé au rythme d'en
moyen de 3 à 5 °7o, mais elle a stagné depuis 1973 avec des chutviron 4 % , tandis que le capital progressait de 3 °/o et les con
es importantes après 1974 et 1979. sommations intermédiaires de 5 % . Le rapport du capital au tra
Ces évolutions sont bien connues ; elles ont déjà fait l'objet vail a été multiplié par quatre en 20 ans et la productivité appa-
d'analyses à l'aide d'autres approches (Bourdon, 1982 ; Nassef
et al., 1981 ; Bergmann, 1982). Il s'agit ici d'une modélisation
1. MAALT Modèle Agricole Agrégé à Long Terme. reposant sur les techniques économétriques d'estimation et de
-67- qui illustre leur apport à la compréhension de la dyna autour de P« intensification » et sur la nécessité évoquée par cersimulation,
mique à long terme du secteur agricole représenté à un niveau tains de limiter leur emploi. Enfin, deux analyses rétrospectives