UNESCO. Executive Board; 167th; Observations du Directeur général sur les rapports d évaluation externe
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UNESCO. Executive Board; 167th; Observations du Directeur général sur les rapports d'évaluation externe

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Organisation des Nations Unies Conseil exécutif pour l'éducation, la science et la culture exCent soixante-septième session 167 EX/15 PARIS, le 4 août 2003 Original anglais Point 4.4 de l'ordre du jour provisoire OBSERVATIONS DU DIRECTEUR GENERAL SUR LES RAPPORTS D'EVALUATION EXTERNE PRESENTES AU COURS DE L'EXERCICE 2002-2003 RESUME En application des dispositions du paragraphe 6 de la décision 166 EX/3.1.4, le Directeur général soumet ci-après au Conseil exécutif un rapport succinct sur certaines des évaluations menées au cours de l'exercice 2002-2003, ainsi que ses observations. Décision proposée : paragraphe 39. 167 EX/15 HISTORIQUE 1. A sa 166e session, le Conseil exécutif a prié le Directeur général "de continuer à lui rendre compte des évaluations menées concernant les activités de programme de l'Organisation, des mesures prises et à prendre à la suite des recommandations relatives aux évaluations ainsi que des raisons qui l'ont amené à écarter un certain nombre d'entre elles et des progrès dans l'amélioration de la qualité des évaluations entreprises". 2. Selon la Stratégie d'évaluation de l'UNESCO (165 EX/19), le Directeur général est tenu de promouvoir une culture de l'évaluation et d'améliorer la qualité des évaluations entreprises. Le nombre croissant d'évaluations mises en train, en dehors des dix évaluations prévues pour l'exercice 2002-2003 ((31 C/5), appendice IX), donne une idée des progrès accomplis. A la lumière ...

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pour l'éducation, la science et la cultureConseil exécutifex Organisation des Nations Unies
Cent soixante-septième session
   Point4.4de l'ordre du jour provisoire
   
167 EX/15 PARIS, le 4 août 2003 Original anglais
OBSERVATIONS DU DIRECTEUR GENERAL SUR LES RAPPORTS D'EVALUATION EXTERNE PRESENTES AU COURS DE L'EXERCICE 2002-2003
 RESUME En application des dispositions du paragraphe 6 de la décision 166 EX/3.1.4, le Directeur général soumet ci-après au Conseil exécutif un rapport succinct sur certaines des évaluations menées au cours de l'exercice 2002-2003, ainsi que ses observations. Décision proposée : paragraphe 39.
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HISTORIQUE 1. A sa 166e session, le Conseil exécutif a prié le Directeur général "de continuer à lui rendre compte des évaluations menées concernant les activités de programme de l'Organisation, des mesures prises et à prendre à la suite des recommandations relatives aux évaluations ainsi que des raisons qui l'ont amené à écarter un certain nombre d'entre elles et des progrès dans l'amélioration de la qualité des évaluations entreprises". 2. Selon la Stratégie d'évaluation de l'UNESCO (165 EX/19), le Directeur général est tenu de promouvoir une culture de l'évaluation et d'améliorer la qualité des évaluations entreprises. Le nombre croissant d'évaluations mises en train, en dehors des dix évaluations prévues pour l'exercice 2002-2003 ((31 C/5), appendice IX), donne une idée des progrès accomplis. A la lumière de ces considérations, le présent document décrit trois évaluations entreprises par des bureaux hors Siège, et une autre par le Secteur de l'éducation. En ce qui concerne les évaluations prévues dans le 31 C/5, une a déjà été présentée au Conseil exécutif à sa 166e session, les autres sont en cours de réalisation et seront soumises au Conseil exécutif à ses sessions à venir. 3. La première partie du présent document récapitule chacun des rapports d'évaluation, notamment les principales conclusions (enseignements à tirer et obstacles à surmonter) et recommandations. Elle est suivie d'un bref compte rendu des mesures déjà prises ou en voie d'être prises par le Directeur général pour donner suite aux recommandations formulées dans les rapports d'évaluation. Dans la deuxième partie du document, le Directeur général présente les enseignements d'ordre général à tirer de ces évaluations. PARTIE I - PRESENTATION DES RAPPORTS D'EVALUATION  Projet d'écotourisme de l'UNESCO à Nam Ha (République démocratique populaire lao) ethniques de la région du haut Mékong parPrévention du VIH/sida au sein des minorités une éducation non formelle et formelle à base communautaire (Chine, République démocratique populaire lao et Thaïlande) Projet mobilisateur de soutien à l'éducation maya (PROMEM) (Phase II) (Guatemala) Bilan d'ensemble du réseau du Système des écoles associées de l'UNESCO (réSEAU) PROJET D'ECOTOURISME DE L'UNESCO A NAM HA Description succincte et historique du projet évalué 4. Ce projet a été lancé en 1999 par le Bureau de l'UNESCO à Bangkok à la demande du Gouvernement lao en raison de la croissance rapide du nombre de touristes qui se rendent en République démocratique populaire lao - évolution renforcée par les efforts concertés des pouvoirs publics pour encourager cette industrie et considérée par les bailleurs de fonds internationaux et les grandes institutions comme revêtant une grande importance pour le développement économique du pays. Plus précisément, le projet a été conçu et réalisé en étroite collaboration avec les autorités lao, compte tenu du fait que les forêts naturelles étaient menacées et que de nombreux groupes ethniques risquaient d'avoir à pâtir du développement du tourisme. Ce projet devait, s'il aboutissait, offrir un modèle pour d'autres zones de la République démocratique populaire lao et, s'agissant de l'UNESCO, pour d'autres pays de la région et d'ailleurs.
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5. Le projet vise donc à mettre en place un cadre d'écotourisme durable, l'objectif étant, avec l'Office provincial du tourisme, "d'amener le tourisme à contribuer au développement social et économique de villageois appartenant à des minorités ethniques qui, autrement, n'auraient qu'un accès limité aux produits du marché ou à des services d'aide sociale" et d'employer le tourisme comme instrument de conservation de la biodiversité forestière, ainsi que de maintien de la culture autochtone et de son espace culturel. De surcroît, il était prévu que l'Autorité provinciale chargée du tourisme gèrerait un fonds distinct (le Fonds de développement villageois) financé à l'aide des droits perçus sur les randonnées touristiques pour contribuer à l'amélioration des moyens de subsistance. Les principaux bailleurs de fonds étaient les Gouvernements néo-zélandais et japonais, par le biais de la Société financière internationale (SFI). Diverses entreprises privées et organisations du secteur public ont fourni des fonds supplémentaires et une aide en nature. 6. La responsabilité du projet était confiée conjointement à l'équipe du projet, à l'Autorité nationale chargée du tourisme, à l'Office provincial du tourisme, à un Comité directeur, au Comité national de contrôle, à l'Unité d'exploitation de la zone nationale protégée de Nam Ha, à la Wildlife Conservation Society (WCS), à l'Association des guides, au secteur privé et aux communautés villageoises. 7. Un ensemble de directives et de procédés ont ensuite été conçus et appliqués, plusieurs itinéraires de randonnées étant tracés à destination de villages à l'intérieur ou aux alentours de la zone nationale protégée en question (Province de Luang Ha). Huit villages regroupant 2.000 personnes étaient concernés. Des structures ont été mises en place pour faire face aux aspects opérationnels et financiers de l'écotourisme, avec notamment la diffusion de manuels de formation des guides, l'établissement de contacts entre les parties prenantes et des systèmes de contrôle. 8. Les activités ont été élargies au district de Sing en 2001. Ce qui a gêné l'introduction de l'écotourisme dans cette zone, c'est la présence d'un important marché touristique qui repose en partie sur le trafic de drogue. Bien que certaines activités aient été couronnées de succès, notamment la formation des guides, "nombre de difficultés subsistent". De surcroît, à la différence de Luang Namtha, Muang Sing ne jouit pas du statut de zone nationale protégée et se fonde essentiellement sur son attachement aux "modes de vie traditionnels". Des mesures favorables au tourisme culturel ont donc été prises pour préserver et développer cette ressource, par exemple en améliorant la qualité des productions de l'artisanat traditionnel mises en vente. 9. La phase I s'est achevée en octobre 2002, et c'est sur elle que porte le rapport d'évaluation. Les évaluateurs ont estimé que jusqu'à présent le projet avait été "remarquablement réussi" tant sur le plan du développement rural que sur celui de la conservation des forêts, résultat reconnu également par le Gouverneur de la Province de Luang Namtha ainsi que par l'ONU, qui a décerné au projet, en 2001, son Prix du développement pour la contribution apportée à la lutte contre la pauvreté en République démocratique populaire lao. L'ONU a cependant insisté sur le fait que, pour assurer la durabilité du projet, il importait que la seconde phase soit financée par des donateurs. Principales conclusions (enseignements à tirer et obstacles à surmonter) 10. L'évaluation a abouti aux conclusions ci-après : (a) les évaluateurs ont souligné que le projet avait mis en place "un modèle pratique de premier ordre pour les activités d'écotourisme dans les zones de grande richesse culturelle et naturelle" et que les défauts actuels devaient être corrigés par une seconde phase attentive aux processus "de planification rationnelle, de consultation approfondie, de reproduction prudente et de développement approprié des capacités". Ils ont estimé
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que si, au stade actuel, toutes les formes d'aide extérieure étaient supprimées, le projet et sa durabilité seraient sérieusement compromis ; des randonnées d'un, deux et trois jours et un voyage en bateau dans les villages de la zone nationale protégée et aux alentours de cette zone ont été mis au point, ce qui dépasse le nombre prévu dans le document de projet. Plus de 2.000 touristes venus de 38 pays ont effectué les randonnées et voyages en bateau entre octobre 2000 et février 2002 et il ressort des chiffres de contrôle que l'écotourisme a contribué à près de 40 % du total des revenus des villages. Le projet a eu des retombées sur l'économie du Luang Namtha puisqu'il a donné du travail à des guides, des conducteurs de moto-taxis, des producteurs et vendeurs de produits alimentaires, et qu'il a également relancé d'autres activités touristiques telles que les gîtes d'accueil. Bien que la plupart des guides villageois bénéficiant d'une formation aient été des hommes, les femmes ont, elles, tiré un profit particulier de la production d'objets artisanaux tels que bracelets et objets tressés. Selon les évaluateurs, "les villageois se félicitent beaucoup de recevoir la visite des touristes et (à ce stade) n'ont guère le sentiment que la présence de ceux-ci a un effet négatif" ; l'argent collecté jusqu'à présent par le Fonds de développement villageois a été utilisé "de façon quelque peu décousue", ce qui est apparemment dû à l'absence de conception commune quant aux initiatives qui remplissent les conditions nécessaires pour constituer des activités de développement adéquates. Cependant, les évaluateurs ont estimé que ce Fonds avait surtout une valeur d'exemple en ce qu'il montrait que des pratiques économiques rationnelles pouvaient être très profitables à l'ensemble de la communauté, l'impact matériel des ressources collectées étant d'un moindre intérêt ; les systèmes de contrôle mis en place faisaient partie intégrante du projet. En dehors du système de fiches que les visiteurs remplissent à leur départ, trois autres protocoles ont été mis en train : une enquête (bisannuelle) sur les ménages des villages, un suivi (mensuel) de l'utilisation des ressources ainsi que de la faune et de la flore et une enquête (mensuelle) sur l'impact et l'entretien des pistes. Il reste encore à prendre en compte dans les instruments de suivi les questions de distinction entre les sexes dans les activités et l'impact de l'écotourisme. Il a également été prévu d'organiser des ateliers communautaires annuels où les conclusions seraient présentées aux parties prenantes pour entendre leurs réactions ; en outre, un manuel pour les guides et responsables des activités écotouristiques a été publié, où ces mécanismes de supervision sont présentés. Faute d'une collaboration régulière avec l'unité de gestion des zones nationales protégées, la mise en oeuvre des protocoles s'est heurtée à de graves difficultés étant donné que c'est cette unité qui est chargée de collecter des informations et de lancer les activités de suivi ; l'écotourisme se développant rapidement et régulièrement dans le Luang Namtha, les évaluateurs s'attendaient à ce que les ressources actuellement affectées à l'exploitation deviennent gravement insuffisantes, la capacité des institutions en cause étant qualifiée de "faible". La modicité des traitements des fonctionnaires et la dépendance à l'égard des conseillers internationaux ont été désignés comme des entraves au développement des capacités ;
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(f) (g) (h) (i)
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les évaluateurs ont constaté que l'Office provincial du tourisme s'était très bien adapté, que le personnel de l'Autorité nationale chargée du tourisme avait beaucoup contribué au succès de la phase I, que l'Association des guides fonctionnait bien et que les communautés villageoises avaient tiré de ce projet un profit "substantiel quoique inégal". En revanche, le Comité directeur n'avait pas été efficace ; il est apparu que l'absence d'une politique touristique claire au niveau de la province constituait une entrave. Le système de répartition des droits sur les randonnées géré par l'Office provincial du tourisme avait cependant bien fonctionné (tenue des fichiers, transparence et responsabilité) ; les petites subventions et le soutien en nature apportés ont alourdi la charge administrative de l'Equipe chargée du projet, tout en renforçant l'impact de celui-ci (accroissement de l'intérêt et de la compréhension) ; les évaluateurs ont considéré que les services de guides avaient été essentiels à la réussite du projet en donnant satisfaction aux touristes et en gérant l'impact des randonnées sur les villages du site et sur l'environnement. Cependant, il a semblé que la brièveté des stages affectait sensiblement l'efficacité de la formation. Les fiches remplies par les visiteurs offraient en général des témoignages positifs quant à la capacité des guides à établir des contacts avec les villageois, bien que cette capacité ait varié. Dans certains cas, on a relevé une rivalité persistante entre les parties (guides et villageois), qui cherchaient à tirer un profit financier de la présence des touristes. Il a été souligné que leur rôle d'"interlocuteurs culturels" était d'une importance vitale si l'on voulait "commercialiser" l'écotourisme durable auprès des principaux intéressés ; les évaluateurs ont relevé que le projet avait eu de nombreux effets positifs sur la préservation de la biodiversité : les connaissances sur la flore et la faune menacées de disparition se répandent, la zone sert de réserve pour les espèces menacées, les déplacements réguliers au travers de la zone nationale protégée permettent de surveiller de près les espèces sauvages et les ressources naturelles, réduisant ainsi le plus possible l'exploitation illicite ; les incitations fournies par le projet ont permis aux villageois de mieux s'approprier les normes réglementaires et les pouvoirs publics ont été sensibilisés aux questions de conservation ; le projet n'a cependant pas eu l'impact attendu sur la conservation écologique faute d'une coordination efficace des initiatives par le conseiller chargé de la gestion de la conservation, l'Office provincial du tourisme et l'Unité de gestion des zones nationales protégées, ce qui a amené à abandonner un certain nombre d'activités ; il est apparu que la protection de la culture traditionnelle et des droits culturels, un des objectifs du projet, présentait plus de difficultés, surtout du fait que l'impact n'en est pas facile à mesurer. Les évaluateurs en ont conclu que la réglementation des activités touristiques dans les villages du Luang Namtha limitait les dégâts, mais qu'on ne pouvait en dire autant du tourisme à Muang Sing, où l'important marché des randonnées est associé à une capacité administrative faible. Un bureau d'information des visiteurs et un Bureau des guides de randonnées ont été mis en place pour gérer les attractions essentiellement culturelles qu'offre Muang Sing. Cependant, des randonnées ont été organisées sans que les communautés villageoises aient été consultées, ni les ateliers de sensibilisation des villages, et aucun mécanisme n'a été constitué pour répartir au sein des villages les revenus du tourisme. Les évaluateurs ont néanmoins noté l'intérêt esthétique et la clarté de la présentation de l'information.
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Recommandations 11. A la suite de leur analyse, les évaluateurs ont recommandé que les mesures ci-après soient envisagées : (a) au cours de la phase II, il conviendra d'accorder une grande attention aux relations entre les guides et les villageois ; une étude d'impact régulière et suivie sera donc essentielle pour réduire les effets négatifs. Des liaisons doivent être établies avec d'autres instituts de recherche lao pour aider à mener à bien la supervision et l'évaluation d'impact. La supervision devrait en outre élargir son champ et s'intéresser davantage aux variables socioculturelles, telles que la différenciation homme-femme, et les directives devront être adaptées à la spécificité d'un site. Il faut aussi que les documents, plans et directives en anglais soient traduits en lao ; pour assurer la durabilité du projet à plus long terme, il faut renforcer les capacités en s'attachant en particulier aux processus et pratiques des administrations publiques/institutions locales en place et en obtenant des informations précises sur le travail accompli. Il faudrait embaucher un spécialiste du développement communautaire à plein temps pour apporter un soutien technique et des conseils aux villageois dans le cadre de stratégies diversifiées d'amélioration des sources de revenus et assurer la liaison avec les pouvoirs publics et organismes bailleurs de fonds. Il faudrait également s'efforcer d'améliorer la coordination. A cet égard, il serait essentiel de veiller à ce que le personnel de l'Office provincial du tourisme et les guides développent encore leurs compétences. Des incitations dans ce sens pourraient être apportées en augmentant le nombre des grades professionnels ou en confiant l'enseignement de l'anglais au secteur privé. Il a également été souligné qu'ouvrir l'accès à la formation dans le domaine de l'écotourisme à d'autres districts et provinces en constituant un Centre de formation et en utilisant le personnel affecté au projet pour des tâches de formateurs/conseillers mobiles contribuerait à renforcer encore l'impact du projet ; l'élaboration d'un plan de développement du tourisme traduisant une politique touristique claire aux niveaux des provinces et districts permettrait de préciser les rôles, de recenser les possibilités et de disposer d'un outil supplémentaire pour rendre le tourisme durable. Cette politique doit prendre en compte le développement du tourisme de manière générale et anticiper les événements à cet égard. Il convient d'élaborer un modèle de reproduction de l'écotourisme dans les zones où le tourisme existe déjà pour le transplanter dans les zones où il n'y a pas ou guère de tourisme. Cependant, les évaluateurs ont conclu que les critères utilisés pour sélectionner les villages aux fins de projets d'écotourisme devaient être revus, en mettant moins l'accent sur le lieu que sur les caractéristiques développementales, en tenant compte de considérations spécifiques telles que la consommation de drogue et en arrêtant des modalités d'action pour y faire face ; il convient de remplacer le Comité directeur par un conseil réuni par le gouverneur ou le vice-gouverneur et chargé de superviser le projet, d'approuver les plans de travail et états financiers ainsi que de faire des recommandations sur l'utilisation du Fonds de développement des villages (dont la gestion requiert davantage de planification et de transparence, et plus de participation des bénéficiaires visés). Toutefois, ce Conseil devrait pouvoir avoir connaissance des opérations faites sur le compte bancaire où sont versés les revenus des excursions et voyages en bateau dont le titulaire actuel est l'Office provincial du tourisme. Ces informations devraient également être mises à la
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disposition des guides, des communautés villageoises et des éventuels investisseurs pour mieux faire comprendre la gestion financière et attirer les investissements ; (e) les représentants des villages auraient intérêt à ce que soient organisés des ateliers collectifs qui leur donnent l'occasion d'échanger des données d'expérience sur l'écotourisme ; (f) l'emploi d'agents touristiques au niveau des districts devrait être envisagé par le gouvernement et - solution moins efficace - une formation pourrait être offerte aux fonctionnaires du district en matière de suivi de l'impact du tourisme ; (g) il faudrait créer une association de guides professionnels mieux structurée, qui précise la déontologie et les avantages accordés aux employés. Il faudrait employer un plus petit noyau de guides à plein temps appartenant au secteur privé et disposer d'un vivier de guides à temps partiel employés dans la fonction publique ; (h) il convient d'édicter des règles claires concernant la participation du secteur privé aux activités écotouristiques de façon qu'en Luang Namtha il pénètre graduellement le secteur de l'écotourisme sous la supervision de l'Office national du tourisme ; (i) il conviendrait de se concentrer davantage sur la fabrication de produits artisanaux de qualité, ce qui permettrait de maintenir des techniques et styles traditionnels. Mesures prises/à prendre par le Directeur général 12. Compte tenu des recommandations applicables à l'UNESCO, le Directeur général : (a) a, conjointement avec les principaux partenaires du projet, pris acte des constatations de l'évaluation, dont il ressort que l'écotourisme peut s'avérer un instrument positif et pertinent de la conservation du patrimoine naturel et culturel. Les partenaires ont convenu de remédier aux insuffisances relevées dans la phase I lors de la réalisation de la seconde phase. La proposition de projet pour la phase II prend donc en compte les recommandations faites dans le rapport. Pour approfondir encore la stratégie optimale à retenir pour la phase II et renforcer la coopération, une réunion des parties prenantes a été organisée en juin 2003. La proposition de projet fait l'objet d'une révision compte tenu également de ce qui est ressorti de cette réunion ; (b) a noté en particulier qu'il était recommandé d'engager un expert international pour collaborer sur place avec le personnel de projet national dans le cadre du renforcement des capacités. Le Directeur général a également attaché une grande valeur à l'engagement pris par le gouvernement national et les organismes publics d'affecter trois fonctionnaires à plein temps sur le site du projet dans le cadre des efforts pour mieux utiliser les leçons tirées du projet. De surcroît, le Directeur général note que le renforcement des capacités devrait s'accompagner d'un développement de l'infrastructure ; (c) reconnaît qu'il importe de mettre en place des systèmes permanents de contrôle interne pour que le projet puisse être ajusté en cas de besoin et lui donner l'efficacité, et donc l'impact, maximum ; (d) souligne l'importance d'utiliser une structure de projet qui permette de disposer d'un système souple de prise de décision ;
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(e) insiste sur la nécessité de renforcer la participation des parties prenantes et évoque à cet égard l'intégration des considérations nationales et provinciales au niveau du Comité directeur, ce qui a permis de favoriser, sur le plan local, le sentiment d'être partie prenante ; (f) reconnaît qu'il importe d'intégrer dans les politiques les exemples de meilleures pratiques. Il convient de concevoir dès le départ un projet de meilleures pratiques à partir duquel des principes de recentrement pourront être déduits. Pour y parvenir, les bénéficiaires de ce modèle doivent être associés à la conception du projet, et des structures explicites doivent être mises en place pour transformer les exemples de meilleure pratique en action puis en pratiques généralisées ;
PREVENTION DU VIH/SIDA AU SEIN DES MINORITES ETHNIQUES DE LA REGION DU HAUT MEKONG PAR UNE EDUCATION NON FORMELLE ET FORMELLE A BASE COMMUNAUTAIRE Brève description et objectif de l'évaluation 13. Conçu en 1998, le projet de prévention du VIH/sida dans les minorités ethniques du haut Mékong est issu du projet APPEAL de l'UNESCO et du programme réalisé par l'Organisation en collaboration avec l'ONUSIDA intituléL'approche culturelle de la prévention du VIH/sida au service d'un développement humain durable. Ce projet visait à appliquer une conception intersectorielle spécifiquement culturelle à diverses communautés de Chine, de RDP Lao et de Thaïlande (qui toutes connaissent une évolution sociale rapide et des mouvements de biens et de personnes), en s'appuyant sur la coopération et la mise en commun des compétences de l'UNESCO et des pays. Les objectifs étaient les suivants : renforcer les efforts menés sur le terrain par les organisations gouvernementalesappuyer et nationales et locales, les ONG, les groupes communautaires, les enseignants et les guérisseurs traditionnels pour empêcher la propagation du VIH/sida ; l'absence de programmes d'éducation préventive culturellement etremédier à linguistiquement adaptés aux minorités dans les domaines du VIH/sida ainsi que du trafic et de la consommation de drogue ; spécifiques des femmes et jeunes filles des minorités.répondre aux besoins éducatifs Le projet comportait trois phases : I - Evaluation des besoins ; II - Elaboration de matériels éducatifs culturellement adaptés ; III - Essai des matériels élaborés ; IV - Utilisation de ces matériels. 14. Les objectifs du projet devaient être atteints par un ensemble d'activités : établissement d'un inventaire des matériels culturellement pertinents pour la prévention du VIH/sida ainsi que du trafic et de la consommation de drogue ; évaluation du recours aux médias et aux technologies dans l'éducation des populations minoritaires ; formation de personnel en matière d'élaboration, d'évaluation et d'utilisation de prototypes de matériels. 15. Pour tirer des initiatives un impact maximal, ce sont des communautés frontalières qui ont été retenues. Ces groupes minoritaires ont été choisis après consultation des autorités locales et en formation de leur degré apparent de vulnérabilité au VIH/sida. On a donc choisi les Lahu en Chine, les Akha, Lanten et Khouy en République démocratique populaire lao et, en Thaïlande, les Akha, Lahu, Hmong, Yao, Karen et Lisu, ainsi que des immigrés Shan et Lao. On s'est également adressé
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aux travailleurs communautaires et agents sanitaires, fonctionnaires, dirigeants, enseignants/ éducateurs et chefs traditionnels. Au niveau local, les services publics d'éducation, tant formelle que non formelle, ont été chargés de la mise en oeuvre, et la coordination du projet a été confiée en 2001 à l'UNESCO. 16. S'appuyant sur une analyse FFPM (forces, faiblesses, possibilités, menaces), l'évaluation externe a eu lieu entre novembre 2002 et janvier 2003. 17. Pour remédier à la marginalisation sociale, politique et économique qui caractérise de façon générale les groupes minoritaires et, plus particulièrement, pour lutter contre les forces qui rendent ces populations particulièrement vulnérables au VIH/sida, au trafic d'êtres humains et à l'abus des drogues, il faut évidemment des efforts beaucoup plus soutenus que ce que représente un projet de deux ans et, même si nombre de ses objectifs ont été atteints, il ne faut y voir qu'un premier pas. L'éducation préventive, en tant que vecteur essentiel du changement, ne donne pas des résultats immédiats. Par conséquent, les évaluateurs ont noté que "le projet actuel devait être jugé sur l'ensemble de ses processus, non à partir d'une mesure empirique d'une baisse de vulnérabilité à ce stade". Principales conclusions (enseignements à tirer et obstacles à surmonter) 18. Les constatations ci-après peuvent être tirées de l'analyse que les évaluateurs ont faite du projet : Observations d'ordre général (a) Les évaluateurs ont estimé que ce projet représentait une tentative ambitieuse et extrêmement importante pour aborder les problèmes liés au VIH/sida ainsi qu'au trafic et à l'abus de drogue au sein des groupes ethniques de la région retenue. Ils ont insisté sur le fait que pour continuer à progresser dans la lutte contre ces trois maux, il fallait prendre en compte les leçons tirées. (b) Le projet devait faire l'objet d'une gestion intersectorielle au niveau régional. Cependant, les activités se sont apparemment déroulées sous forme de trois projets distincts. Dans la pratique, le projet a été effectivement intersectoriel en sciences sociales et en éducation parce que ces deux secteurs avaient détaché du personnel. Au niveau national/local, l'intersectorialité s'est développée grâce à la participation de divers secteurs à la gestion et à la mise en oeuvre du projet. (c) Il est apparu que les réseaux d'éducation non formelle et les enseignants locaux avaient établi un lien très efficace avec les communautés locales. Cependant, l'apport des enseignants s'est limité à des cours sur les problèmes du VIH/sida, la drogue et la prostitution, et les évaluateurs se sont demandé s'il suffisait de transmettre un savoir pour susciter un changement de comportement. (d) La participation des communautés n'a toutefois pas toujours été assurée et les évaluateurs ont observé que, parfois, ce sont les groupes les plus menacés qui ont le moins participé. Autre point faible relevé : les compétences des guérisseurs traditionnels n'ont pas été mises à profit. (e) Les matériaux n'ont pas toujours été conçus en fonction du public ethnique visé et souvent ont été importés des cultures des basses terres. Les évaluateurs ont estimé que l'on s'était trop préoccupé de reprendre des stéréotypes, d'apporter aux problèmes des réponses correspondant aux courants de pensée dominants en accordant une place insuffisante aux méthodes concrètes pour réduire la vulnérabilité au VIH, ainsi que le trafic et l'abus des drogues.
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(f) Il est apparu que le projet avait souffert du fait qu'on n'avait pas organisé de réunions de coordination pour échanger des données d'expérience. Thaïlande (a) Selon les évaluateurs, un riche ensemble de données a été rassemblé dans des villages qui constituaient un échantillon représentatif des groupes ethniques de la province grâce à des questionnaires et à des groupes de discussion. Cette méthode a en outre donné aux villageois l'occasion de réfléchir aux problèmes et les équipes ont pu se faire une meilleure idée de l'adaptation des techniques de communication pertinentes aux spécificités ethniques des populations en question. (b) L'efficacité du questionnaire a paru sujette à caution car il était trop long et comportait des questions jugées inadaptées, auxquelles il n'a donc pas été répondu ou qui ont reçu de fausses réponses. Cependant, les réponses n'en ont pas moins indiqué des tendances générales, notamment une certaine connaissance du VIH/sida dans chaque communauté, ce savoir étant toutefois "mal intégré dans les conceptions locales de sorte qu'il n'exerce pas une influence adéquate sur les comportements à risque", une utilisation répandue des drogues et une certaine habitude de la prostitution. Il n'est pas sans importance que la population ait réagi positivement à la perspective de disposer de matériels en langue locale sur le VIH/sida, le trafic de drogues et l'abus de celles-ci. Les évaluateurs en ont conclu que le principal intérêt du questionnaire était plus dans le processus de collecte que dans le résultat de l'enquête proprement dite. La partie II a exigé plus de temps que prévu, et la partie III a commencé plus tard qu'on ne s'y attendait pour des raisons de difficultés budgétaires. La partie II a permis de mener à bien un bilan des constations faites à la suite de l'évaluation des besoins, d'organiser des ateliers de travail, un voyage d'étude, de produire des enregistrements vidéo et audio, des affiches et des marionnettes, ainsi que des jeux de documents et des manuels. Selon les évaluateurs, les activités ont encouragé dans la population le sentiment d'être partie prenante au projet en associant les habitants à la production d'enregistrements et à l'analyse des problèmes. Le peu de temps alloué à cette partie a affecté la qualité des matériels produits et, chez les participants, ceux qui au sein des communautés ont une expérience directe de la consommation des drogues ou de la prostitution n'étaient pas adéquatement représentés. Il a en outre paru aux évaluateurs que l'on avait plus cherché à avertir qu'à présenter des options possibles. Il ressort des informations fournies aux évaluateurs lors d'entretiens avec des villageois que les matériels produits n'ont eu qu'un effet minime sur le plan de la prévention du sida et que les activités du projet ont davantage suscité d'angoisse que rassuré ou offert des solutions de rechange. L'évaluation de la partie III a montré que le projet avait dans l'ensemble amélioré les connaissances sur le VIH/sida, la prostitution des enfants et l'abus des drogues mais que les niveaux de ce changement étaient très variables. Des modifications ont alors été apportées aux matériels à partir des résultats de l'exercice d'évaluation (les documents graphiques n'étaient pas toujours très clairs et ont été à l'origine de contresens quant à la nature de la transmission du VIH). Des remarques ont été faites concernant l'effet sensible du processus d'évaluation sur la prise de conscience par les villageois de leur rôle dans la prévention des problèmes sociaux.
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République démocratique populaire lao (a) Bien que pour l'essentiel la population ne soit pas au courant de la situation en matière de VIH, celle-ci "ne semblerait pas préoccupante, quelque niveau observable que l'on considère". Cependant, il a semblé que la multiplication des bars et discothèques ainsi que la fréquence des relations sexuelles traditionnelles avant le mariage et l'abus des drogues dans certains groupes ethniques pouvaient avoir des effets graves sur la vulnérabilité des villageois. Des activités de prévention ont été conçues par la Commission nationale lao pour l'UNESCO conjointement avec le service d'éducation non formelle du Ministère de l'éducation et le Comité national de lutte contre le sida. (b) Selon les évaluateurs, la méthode adoptée était "trop décousue" et "pas assez adaptée pour permettre en fin de compte d'atteindre les objectifs du projet". Les initiatives conçues pour remédier à la vulnérabilité au VIH/sida ainsi qu'au trafic et à l'abus des drogues reposaient essentiellement sur la production de matériels audio et vidéo ainsi que sur les activités productrices de recettes au niveau des villages, le sport et les initiatives culturelles. Les matériels vidéo et audio n'ont pas paru suffisamment efficaces pour prévenir la vulnérabilité au VIH et les activités diversifiées en faveur du développement n'ont pas semblé pouvoir durer. Elles ont d'ailleurs été abandonnées en 2002 au profit de matériels en rapport direct avec les trois grands thèmes. Il est apparu que les niveaux des connaissances s'étaient améliorés dans les villages, et dans certains cas ceux-ci se sont montrés particulièrement réceptifs à l'idée que le préservatif pouvait prévenir la propagation du VIH/sida. Encore faut-il fournir des préservatifs pour que cette prise de conscience soit suivie d'effets. (c) Les organisations locales ont été encouragées à participer. Les évaluateurs ont estimé que la coopération avait été satisfaisante entre les villageois et les fonctionnaires du service d'éducation non formelle, même si dans l'ensemble la participation des communautés locales a été qualifiée de "limitée". (d) Beaucoup d'attention a été accordée aux coutumes traditionnelles qui semblaient aggraver la vulnérabilité au VIH. Les évaluateurs ont constaté que les relations sexuelles avant le mariage avaient diminué et ont attribué ce fait aux pressions exercées sur les jeunes par les aînés. Ils en ont conclu que cette évolution donnait plus de chance aux jeunes femmes de poursuivre leurs études. Selon les évaluateurs, les connotations morales des tentatives faites pour modifier les coutumes sexuelles traditionnelles étaient "préjudiciables et non viables". Chine (a) L'évaluation des besoins a fait apparaître qu'il fallait améliorer les connaissances sur le VIH/sida et a insisté sur le manque de matériels en langues locales (la majorité des villageois ne peuvent communiquer en mandarin et ne connaissent que le lahu). Par conséquent, l'équipe chargée du projet aux niveaux du district et de la province a décidé de produire des matériels de quatre types : CD vidéo, bandes audio, affiches et brochures, en veillant à ce que toutes les séquences soient locales et que la culture et les coutumes de la minorité lahu soient au centre des enregistrements vidéo. De surcroît, 285 enseignants du primaire se sont rendus dans 7.500 foyers pour donner un enseignement familial direct dans chaque village ; la coordination de ce projet a été jugée digne d'éloges. Les évaluations entreprises ont montré que ces activités avaient "considérablement" amélioré le niveau des connaissances dans la plupart des secteurs de la communauté. Certains villageois ont toutefois estimé que ce projet ne les concernait pas.
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