La statue de Tell Fekheryé : la première inscription bilingue assyro-araméenne - article ; n°4 ; vol.125, pg 640-655
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La statue de Tell Fekheryé : la première inscription bilingue assyro-araméenne - article ; n°4 ; vol.125, pg 640-655

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Description

Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres - Année 1981 - Volume 125 - Numéro 4 - Pages 640-655
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1981
Nombre de lectures 97
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Monsieur Pierre Bordreuil
Monsieur Alan-Robert Millard
Ali Assaf Abou
La statue de Tell Fekheryé : la première inscription bilingue
assyro-araméenne
In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 125e année, N. 4, 1981. pp. 640-
655.
Citer ce document / Cite this document :
Bordreuil Pierre, Millard Alan-Robert, Assaf Abou Ali. La statue de Tell Fekheryé : la première inscription bilingue assyro-
araméenne. In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 125e année, N. 4, 1981. pp.
640-655.
doi : 10.3406/crai.1981.13895
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/crai_0065-0536_1981_num_125_4_13895COMPTES RENDUS DE L* ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS 640
COMMUNICATION
LA STATUE DE TELL FEKHERYÉ :
LA PREMIÈRE INSCRIPTION BILINGUE ASSYRO-ARAMÉENNE,
PAR MM. PIERRE BORDREUIL, ALAN R. MILLARD ET ALI ABOU ASSAF
En moins d'un quart de siècle notre connaissance de l'araméen
ancien s'est profondément renouvelée. Ce fut d'abord la découverte
des stèles de Sfiré, au sud-est d'Alep, magistralement publiées en
1958 par votre Secrétaire perpétuel, M. André Dupont-Sommer,
avec la collaboration de Jean Starcky. Ce fut ensuite une inscription
araméenne d'époque assyrienne, aujourd'hui hélas ! égarée, que
votre confrère M. André Caquot publia en 1971 dans le recueil
d' « Hommages à Dupont-Sommer ». Ce fut encore la mise
au jour au Tell Deir 'Alla par la mission néerlandaise en Jordanie,
d'une inscription sur plâtre publiée en 1976 par Jacob Hoftijzer et
Gerrit van der Kooij. C'est enfin la haute Jezireh syrienne, jadis le
berceau, naguère le réduit du monde araméen et aujourd'hui encore
terra incognita de l'épigraphie araméenne ancienne, qui vient de
livrer un document exceptionnel.
Aux stèles de Sfiré nous faisant connaître les clauses du traité
entre les rois Barga'yah et Mati"el, à l'inscription d'époque assy
rienne rappelant aux colons et aux représentant locaux de l'adminis
tration assyrienne leurs devoirs respectifs de contribuables et de
fonctionnaires, et à l'inscription de Deir 'Alla projetant une lumière
nouvelle sur Balaam, fils de Béor, dont les mésaventures sont depuis
longtemps proverbiales grâce à la Bible, vient s'ajouter maintenant
la statue de Hadad-yis'i, fils de Samas-Nouri, de Gouzana, et sa
bilingue assyro-araméenne.
Avant tout, c'est pour nous un agréable devoir que d'exprimer
notre gratitude aux responsables de la Direction générale des Anti
quités et des Musées de la République Arabe Syrienne, en particulier
au Dr 'Afif Bahnassi, Directeur général, qui nous a accordé l'autori
sation de publier ce monument, au Dr 'Adnan Bounni, Directeur du
service des fouilles et des études archéologiques, à M. 'Adnan Joundi,
Conservateur du Département oriental du Musée de Damas et à
M. Nessib Saliby.
MM. André Caquot, membre de votre compagnie, Professeur au
Collège de France, et Javier Teixidor, Chargé de recherche au Centre
national de la Recherche scientifique, ont suivi notre recherche
depuis le début et nous ont fait part de suggestions fécondes.
Notre communication veut être une présentation préliminaire des- LA STATUE DE TELL FEKHERYÉ 641
tinée à attirer l'attention dans les délais les plus brefs sur cette décou
verte exceptionnelle et récente. La nature de cet exposé ne permett
ait pas de discuter en détail tous les points qui auraient mérité de
l'être et nous renvoyons le lecteur à Veditio princeps établie par les
soussignés et qui devrait paraître au cours du premier trimestre
de 19821.
Au cours de cette communication, nous vous présenterons d'abord
le monument. Nous soulignerons ensuite ce qui en fait un document
exceptionnel, avant de donner à votre compagnie la primeur de notre
traduction qui sera suivie d'un commentaire sur deux points import
ants. Le principal objectif de notre exposé sera d'identifier ce per
sonnage « royal » et de le situer dans l'histoire de la région. Après
avoir énuméré quelques caractéristiques linguistiques de la version
araméenne, nous aurons l'occasion de faire quelques observations
sur l'histoire de l'alphabet.
Immédiatement au sud de la bourgade de Ras el 'Ayn dans le
nord-est syrien, à proximité de la frontière turque, se trouve le Tell
Fekheryé. Il jouxte la source de eAyn Malha, naissance de la prin
cipale branche du Khabour dont Ras el 'Ayn, à savoir « la butte de
la source » a tiré son nom. Le tell lui-même mesure approximative
ment 900 m de côté à la base et la partie orientale, qui est la plus
élevée, ne dépasse pas quinze mètres de hauteur ; elle est surmontée
d'un wali et ses dimensions sont de 250 m sur 100 mètres.
Ce tell est situé à 2 km environ à l'est du Tell Khalaf, l'ancienne
ville de Gouzana. Rappelons que le Tell Fekheryé n'est pas un inconnu
pour l'archéologue ; le baron von Oppenheim, dans les années trente,
y localisait Washoukanni, l'insaisissable capitale des Hourrites, à la
découverte de laquelle quelque archéologue, à la suite du fouilleur
allemand, rêve peut-être encore d'attacher son nom.
Nous devons la trouvaille de la statue de Hadad-yis'i à l'auxiliaire
fréquent de l'archéologue et de l'épigraphiste, le hasard. Il avait
emprunté le 22 février 1979 son efficacité aveugle et partant redou
table à un engin mécanique chargé d'étendre la surface cultivable
située au centre du tell. Dûment alertées, les autorités syriennes
firent cesser très rapidement ces travaux de nivellement : assez tôt
pour qu'aucun autre document ne souffre d'une mise au jour aussi
brutale, mais assez tard pour que l'éventuel contexte archéologique
du premier objet exhumé soit irrémédiablement perdu.
Il est temps de vous présenter cette statue qui est exposée en per*
manence au Musée national de Damas (fig. 1 et 2).
1. A. Abou Assaf, P. Bordreuil, A. R. Millard, La statue de Tell Fekheryé et son
inscription bilingue assyro-araméenne, Recherche sur les civilisations, Cahier n° 7,
Paris, 1982. A paraître chez A.D.P.F., 9 rue Anatole de la Forge, F-75017 Paris. 1. — La -statue de Tell Fekheryé. vue de face. Fig. Fig. 2. — La statue de Tell Fekheryé vue de dos. 644 COMPTES RENDUS DE L'ACADEMIE DES INSCRIPTIONS
1. 2. 3. 4.
Cc)C/\
o © o o
Colonne 3 2 4 1 : : : : dans statue tombe stèle inscription grec lettre archaïque de les a de d'Ahiram Mesa\ inscriptions été Hadad-yis'i. d'Ahiram normalisée, de et Théra le grecques. § de de Fig. (environ ces Byblos, l'inscription dernières 3. 700 mis av. variant à de part J.-C). Yehimilk. le de La d façon du forme graffito appréciable de chaque de la
Le personnage sculpté dans un bloc de basalte gris foncé est debout
de face, pieds parallèles et mains jointes sur la poitrine. Il mesure
1,65 m et le socle porte la hauteur totale de l'ensemble à 2 mètres.
La silhouette est courtaude, la partie supérieure du corps étant nett
ement disproportionnée par rapport à sa partie inférieure. Le cou est
relativement long et la chevelure est répartie en mèches se terminant STATUE DE TELL FEKHERYÉ 645 LA
sur les épaules par une double rangée de bouclettes. Les yeux rap
portés ont disparu et le nez est mutilé. La barbe, répartie sur la
mâchoire en deux rangées horizontales de boucles, encadre le visage.
Son extrémité inférieure a disparu, vraisemblablement lors de la
décapitation de la statue dans l'antiquité. Le costume se compose
d'une longue tunique bordée vers le bas d'une rangée de courtes
franges tombant sur les chevilles. Les manches, courtes, sont bordées
d'un ourlet étroit et lisse. Le buste est recouvert partiellement d'un
châle qui passe sur l'épaule gauche. Les sandales sont faites de quatre
bandes montées sur une semelle plate, elles sont croisées par deux
fines lanières terminées par une double boucle de maintien.
L'importance du monument est soulignée par l'intitulé de notre
communication : c'est, en effet, la première bilingue monumentale
jamais trouvée que nous avons l'honneur de vous présenter. Heureuse
fortune pou

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