Capesext 2003 traduction capes de langues vivantes (anglais)
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CAPES Externe Anglais – Session 2003 Épreuve de traduction. Durée 5 heures I. THÈME Sur le pas de la porte, j'ai trouvé le vieux Salamano. Je l'ai fait entrer et il m'a appris que son chien était perdu, car il n'était pas à la fourrière. Les employés lui avaient dit que, peut-être, il avait été écrasé. Il avait demandé s'il n'était pas possible de le savoir dans les commissariats. On lui avait répondu qu'on ne gardait pas trace de ces choses-là, parce qu'elles arrivaient tous les jours. J'ai dit au vieux Salamano qu'il pourrait avoir un autre chien, mais il a eu raison de me faire remarquer qu'il était habitué à celui- là. J'étais accroupi sur mon lit et Salamano s'était assis sur une chaise devant la table. Il me faisait face et il avait ses deux mains sur les genoux. Il avait gardé son vieux feutre. Il mâchonnait des bouts de phrases sous sa moustache jaunie. Il m'ennuyait un peu, mais je n'avais rien à faire et je n'avais pas sommeil. Pour dire quelque chose, je l'ai interrogé sur son chien. Il m'a dit qu'il l'avait eu après la mort de sa femme. Il s'était marié assez tard. Dans sa jeunesse, il avait eu envie de faire du théâtre : au régiment il jouait les vaudevilles militaires. Mais finalement, il était entré dans les chemins de fer et il ne le regrettait pas, parce que maintenant il avait une petite retraite. Il n'avait pas été heureux avec sa femme, mais dans l'ensemble il s'était bien habitué à elle. Quand elle est morte, il s'était ...

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CAPES Externe Anglais – Session 2003
Épreuve de traduction.
Durée 5 heures
I.
THÈME
Sur le pas de la porte, j'ai trouvé le vieux Salamano. Je l'ai fait entrer et il m'a appris que son
chien était perdu, car il n'était pas à la fourrière. Les employés lui avaient dit que, peut-être, il
avait été écrasé. Il avait demandé s'il n'était pas possible de le savoir dans les commissariats.
On lui avait répondu qu'on ne gardait pas trace de ces choses-là, parce qu'elles arrivaient tous
les jours. J'ai dit au vieux Salamano qu'il pourrait avoir un autre chien, mais il a eu raison de
me faire remarquer qu'il était habitué à celui-là.
J'étais accroupi sur mon lit et Salamano s'était assis sur une chaise devant la table. Il me faisait
face et il avait ses deux mains sur les genoux. Il avait gardé son vieux feutre. Il mâchonnait
des bouts de phrases sous sa moustache jaunie. Il m'ennuyait un peu, mais je n'avais rien à
faire et je n'avais pas sommeil. Pour dire quelque chose, je l'ai interrogé sur son chien. Il m'a
dit qu'il l'avait eu après la mort de sa femme. Il s'était marié assez tard. Dans sa jeunesse, il
avait eu envie de faire du théâtre : au régiment il jouait les vaudevilles militaires. Mais
finalement, il était entré dans les chemins de fer et il ne le regrettait pas, parce que maintenant
il avait une petite retraite. Il n'avait pas été heureux avec sa femme, mais dans l'ensemble il
s'était bien habitué à elle. Quand elle est morte, il s'était senti très seul. Alors, il avait demandé
un chien à un camarade d'atelier et il avait eu celui-là très jeune. Il avait fallu le nourrir au
biberon. Mais comme un chien vit moins qu'un homme, ils avaient fini par être vieux
ensemble. « Il avait mauvais caractère, m'a dit Salamano. De temps en temps, on avait des
prises de bec. Mais c'était un bon chien quand même. » J'ai dit qu'il était de belle race et
Salamano a eu l'air content. « Et encore, a-t-il ajouté, vous ne l'avez pas connu avant sa
maladie. C'était le poil qu'il avait de plus beau. »
Tous les soirs et tous les matins, depuis que
le chien avait eu cette maladie de peau, Salamano le passait à la pommade. Mais selon lui, sa
vraie maladie, c'était la vieillesse, et la vieillesse ne se guérit pas.
Albert CAMUS,
L'Étranger
, 1942.
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