Dans l académie de Montpellier la réflexion de tous les médiateurs enseignants documentalistes bibliothécaires débouche sur l élaboration d un passeport documentaire destiné établir une continuité dans le parcours de l utilisateur de la BCD la BU
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Dans l'académie de Montpellier la réflexion de tous les médiateurs enseignants documentalistes bibliothécaires débouche sur l'élaboration d'un passeport documentaire destiné établir une continuité dans le parcours de l'utilisateur de la BCD la BU

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Description

Niveau: Supérieur, Bac+5

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  • fiche de lecture


Dans l'académie de Montpellier la réflexion de tous les médiateurs : enseignants, documentalistes, bibliothécaires.., débouche sur l'élaboration d'un «passeport documentaire » destiné à établir une continuité dans le parcours de l'utilisateur de la BCD à la BU. L'observation des publics des bibliothèques universitaires entraîne le constat d'un certain désarroi des utilisateurs ; l'étudiant semble perdu face aux outils mis à sa disposition, les plus récents (fichiers informatisés, microfiches) comme les plus classiques (difficultés à exploiter une encyclopédie). Pourtant, savoir repérer, se procurer et utiliser un document figure dans bien des activités du secondaire (activité reconnue depuis la création du CAPES de documentaliste) et même du primaire (BCD). Y aurait-il là une rupture, non pas constructive permettant de s'adapter à un autre univers mais plutôt décourageante car liée à des dysfonctionnements ... alors qu'il devrait y avoir continuité surtout dans ce domaine où l'on dépasse les spécificités des disciplines pour atteindre les démarches essentielles à toute activité intellectuelle ? Ce désarroi est-il cause ou conséquence de ce déclin de la lecture qu'enquêtes et sondages ont authentifié ? Les responsables en sont-ils les méthodes d'accueil, les outils proposés, l'institution en amont ou simplement une absence de cohésion stérilisant les actions menées ? Ce constat et ces interrogations sont à la base de c travail collectif pour une amélioration de l'accès à l'information par une mise en pers ctive et une progression raisonnée au long des cycles.

  • sciences de l'imprécis

  • lecture de consignes

  • accès documentaire au sens large

  • education nationale

  • passeport documentaire

  • action publique


Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 octobre 1992
Nombre de lectures 70
Langue Français

Extrait

Dans l'académie de Montpellier
la
réflexion
de
tous
les
médiateurs
:
enseignants,
documentalistes,
bibliothécaires.., débouche sur
l'élaboration
d'un
«passeport
documentaire » destiné à établir
une continuité dans le parcours
de l'utilisateur de la BCD à la BU.
L'observation
des
publics
des
bibliothèques
universitaires
entraîne
le
constat
d'un
certain
désarroi des utilisateurs ; l'étudiant semble perdu face
aux outils mis à sa disposition, les plus récents
(fichiers in
formatisés, m icro fich e s) comme les plus
c la s s iq u e s
(difficultés à exploiter une encyclopédie).
Pourtant, savoir repérer, se procurer et utiliser un
document
figure
dans
bien
des
activités
du
secondaire (activité reconnue depuis la création du
CAPES de documentaliste) et même du primaire
(BCD). Y aurait-il là une rupture, non pas constructive
permettant de s'adapter à un autre univers mais plutôt
décourageante car liée à des dysfonctionnements ...
alors
qu'il devrait y avoir continuité surtout dans ce
do
maine
l'on
dépasse
les
spécificités
des
disciplines pour atteindre les démarches essentielles à
toute activité intellectuelle ?
Ce désarroi est-il cause ou conséquence de ce
déclin de la lecture qu'enquêtes et sondages ont
authen
tifié ?
Les responsables en sont-ils les méthodes
d'ac
cueil, les outils proposés, l'institution en amont
ou
simplement une absence de cohésion stérilisant
les
actions menées ?
Ce constat et ces interrogations sont à la base de
ce
travail collectif pour une amélioration de l'accès à
l'information par une mise en perspective et une
pro
gression raisonnée au long des cycles.
Le projet s'est développé à Montpellier où un
ensemble de facteurs convergents facilitaient ces
marches :
- la BU souhaitait développer des actions vers le public
en cherchant à lui faciliter les démarches tech
niques
(anteserveur), à cibler les services à lui rendre
(projet de
bibliothèque du citoyen) et à les former à
l'accès au
document.
- le CRDP de son côté s'imposait comme un lieu
rres
source de communication et d'ingénierie pour les
do
cumentalistes et enseignants des établissements
sco
laires.
- le chargé de mission « maîtrise de la langue » Jean
Peccatte cherchait à fédérer un maximum de bonnes
démarches autour du plan lecture du ministère de
l'Éducation nationale et de la Culture.
- enfin, l'université de Montpellier créait une filière
sur la documentation comprenant : licences, maîtrise
et
CAPES.
L'appel du plan
La circulaire du 22 octobre 1 9 9 2 concernant la
formation continue des personnels : projets d'actions
de
formation intercatégorielles demandant « de for
mer
ensemble les personnels qui ont à travailler ensemble »
pour faire réussir le projet éducatif était l'occ a s i o n
pour
nous
de
re g ro u p e r
des
enseignants,
bibliothécaires, formateurs, documentalistes.
Notre projet se rattache au plan lecture du
minis
tère de l'Education nationale et de la Culture et à
ses
objectifs de réduction du taux d'échec en premier
cycle.
En effet, des études sur la lecture étudiante ont dé-
montré l'existence d'une corrélation forte au niveau
national entre la réussite en DEUG et la capacité des
étudiants à maîtriser les mécanismes de lecture rapide
et
de recherche documentaire.
Nous nous sommes efforcés de mener une
réflexion conjointe entre documentalistes de CDI et
bibliothécaires des bibliothèques universitaires pour :
- détecter les lacunes éventuelles dans l'apprentis
sage
documentaire des élèves ;
- rechercher l'harmonisation des langages, outils,
thodes documentaires mis à disposition des élèves et
V
ers un passeport
documentaire
étudiants depuis le collège jusqu'à l'université ;
-étudier la faisabilité d'un document, qui permettrait
de
suivre l'élève dans sa fréquentation des CDI au
collège et
au lycée en mesurant les acquis et leur pro
gression ;
- à l'entrée de l'université, cet outil permettrait en
suite,
en coordination étroite avec les enseignants et
les équipes
pédagogiques chargés des DEUG, de défi
nir les acquis
documentaires ciblés pour l'université.
Un passeport documentaire_
Très vite nous avons pensé à appeler cet outil de
référence le « passeport documentaire ».
Nous étions partis des constats de limites, bornes,
fossés entre secondaire et supérieur. Les documenta
listes
de notre collectif de recherche appartenant à
des CDI de
collèges et de lycées notaient également
des clivages liés au
passage en 6
e
ou en 2
e
.
Un premier point consistait à travailler la commu-
nication entre personnels de quatre catégories diffé
rentes
« pour les amener à se connaître et à distinguer
sous leurs
conditions différentes, des préoccupations
communes » .
Il fallait également s'entendre sur l'objet-outil à
produire pour aider l'élève dans une progression des
acquis documentaires au-delà de ces barrières institu-
tionnelles. Cet objet pourrait se présenter comme un livret
où seraient comptabilisés les compétences documentaires
comme autant de « gains ». Il pourrait se
présenter sous
deux v e rs io n s : livret (ou f i c h i e r )
s'adressant aux
enseignants et aux professionnels de
la documentation qui
pourrait servir de base pour un véritable référentiel de la
documentation et aussi li
vrets des élèves et des étudiants,
composés différem
ment selon les cycles.
A partir des compétences repérées et décrites dans le
livret du maître, on pourrait trouver dans celui de
l’
'a p p re n a n t des e x e rc ic e s illu s tr a n t des s itu a tio n s
d'apprentissage identifiées.
Les dernières séances de l'année scolaire se sont
faites
avec l'aide de Jean Michel, président de l'ADBS et selon
les méthodes habituelles de « l'analyse de la valeur ».
Voici quelques éléments issus du compte rendu de ces
dernières journées de formation interca
tégorielles.
Du besoin à l'offre__
Quelques points de réflexion se sont dégagés au
niveau des besoins et de la prescription :
- trop souvent le besoin s'aligne, plus ou moins
consciemment, sur l'offre. Il faut au contraire déve
lopper
la notion de supériorité du besoin sur l'offre, qui va de
pair avec la notion de pluralité de l'offre et celle de choix ;
- il faudrait créer ou exploiter, le besoin « ludique » de
connaître, permettre d'échapper à l'utilitarisme en
poussant l'élève à devenir son propre prescripteur ;
- il paraît nécessaire de prendre garde à bien distin
guer les
moments
le
prescripteur
est
aussi
le
diateur
(documentaliste, professeur d'école...) et les moments où
ils sont séparés, afin de mieux cerner leur rôle
complémentaire.
Au niveau des m é d ia te u rs , le u r d i v e r s i t é d o it
être
mise en avant, ce qui permettra d'éviter de les réduire à
une personne (passer par un fichier, une base de
données, un catalogue, c'est utiliser un
médiateur au
même titre que la consultation du bibliothécaire). Le
médiateur
est
une
aide,
pas
un
MISE
EN
FORME
DES
ÉLÉMENTS
MIS
EN
JEU
POUR
L'APPRENTISSAGE
EN
INFORMATION
DOCUMENTAIRE
L'Apprenant
en
Information
Documentaire
(AID)
est«
interpellé » par des besoins
(BID). Pour les résoudre, il
désigne des médiateurs (MID)
:
institutions,
professionnels,
instruments, espaces, qui lui
permettent
d'accéder
à
des
objets (OID) livres, données, qui
proviennent de sources (SID),
l'accès étant permis par des
processus
(PID)
tels
que
évaluer
la
valeur
d'une
information, savoir poser une
question, etc. Le tout se passe,
et
se
place,
dans
un
environnement
(E)
culturel
particulier : débats sur le livre,
sur le chômage... Le problème
posé relevant de l'initiation, du
passage, à plusieurs niveaux
des cycles, il faut donc à
chaque niveau déterminer :
- de quoi doit-on parler ?
- à quoi doit-on préparer
l'élève ?
- à quoi doit-on l'initier, en
se situant successivement à
chaque niveau de la grille. Il
s’agit donc de réaliser une
matrice sur le modèle ci-
après
:
II faut ensuite déterminer les
questions qui rempliront les
cases : état de l'apprenant,
besoins, qui, comment, avec
qui, quand, sous quelles
conditions,
avec
quelle
évaluation... sans masquer la
complexité du problème : il
existe des besoins vagues et
des
besoins
pointus
;
certaines
démarches
sont
hasardeuses
(on
peut
se
lancer à la recherche d'une
source inconnue, qui n'existe
peut-être
pas,
com m e
on
lance une bouteille à la mer). Il
faut modéliser la complexité,
la hiérarchiser pour perm ettre
sa
maîtrise
progressive,
développer les notions de
renforcem ent progressif et de
réinvestissement
à
long
terme.
Ainsi
les
notions
d'hypertexte, de codage, de
réseau,
peuvent
être
appréhendées
de
façon
différente selon le niveau,
s'actualiser
et
se
com plexifier
progressivem ent
de
façon
raisonnée, à condition d'avoir
placé tous les apprentissages
en
perspective
et
en
résonance
)
BCD
mat.
BCD
elem.
CDI
6
e
/5
e
CDI
4
e/
3
e
BU 1
e
cycle
BU 2
e
/3
e
cycle
BID
MID
OID
SID
PID
E
Page suivante
responsable de résultats. En milieu scolaire, il faut
bien cerner sa fonction d'aide méthodologique ( à la
formulation d'une recherche par exemple) qui
ne
sa u ra it se tra n sfo rm e r en aide au travail.
Au niveau des ressources, introduire rapidement
deux démarches complémentaires mais utilisant des
«réflexes» différents :
- soit chercher une information précise «tous azimuts»
en utilisant n'importe quel outil ou source ;
- soit chercher une information en exploitant à fond une
source donnée.
Au niveau des processus, il apparaît délicat (mais
nécessaire) de marier deux comportements presque
contradictoires : d'un côté une présentation précise des
démarches (délimiter un sujet, réaliser une équation de
recherche, consulter un fichier, réaliser une fiche de
lecture...) qui est le volet le plus présenté, car très
structuré ; de l'autre, une certaine liberté et autonomie
exploitant les notions de date, d'incertitude, de
«rebond sur une idée», d'illumination (cf. A. Moles,
Les
sciences de l'imprécis).
Zapper n'est
pas jouer
II faudrait donc renoncer à des présentations trop
linéaires, présenter très tôt les notions de système,
d'angles d'approche, récupérer les aspects ludiques du
butinage et du zapping.
Ce dernier point nous a conduit à une réflexion sur
l'environnement. On commence à tenir compte de
l'habitude du zapping chez les jeunes, souvent en
cherchant à le contrarier. Mais ne faudrait-il pas
nétrer un peu plus loin dans cet usage, afin d'en
dégager les aspects positifs. Certes le zapping v i s u e l
semble engendrer de la confusion. Mais l'épreuve du
dossier
documentaire
bien
connu
des
documentalistes qui nécessite lecture rapide et choix
immédiat ne repose-t-elle pas sur du zapping littéraire ?
Et les réc e n te s banques de d o n n é es d 'im a g e s
conçues sur le schéma du mur d'images ne fonction-
nent-elles pas sur le principe d'un défilement très rapide
d'images diverses, parmi lesquelles on reconnaît celle
dont on a besoin en quelques secondes ? Le zapping
en soi est plutôt formateur, ce qui semble dangereux
est de le pratiquer sans aucun but. Nous avons convenu
de lister les apprentissages susceptibles de donner lieu
à des progressions par niveaux. Une première liste
susceptible d'être complétée et améliorée a été établie
:
- appropriation des lieux ;
- lecture des consignes, formalisation de la demande et
gestion du temps de la recherche ;
- maîtrise des vocabulaires, codes, cotations, thésau
rus;
- exploiter au maximum une source ;
- apprendre à juger de la pertinence des documents et
se faire une opinion ;
- savoir traiter le dossier documentaire, la note de
synthèse ;
- savoir créer sa propre base de données et son car
net-
adresse : informations ;
- la bibliographie ;
- la biographie ;
- restituer et communiquer : une affichette, un panneau
d'exposition, etc.
Le groupe s'étant mis d'accord sur la ligne
métho
dologique, cette année s c o la ire ( 1 9 9 4 - 1 9 9 5 )
verra
l'avancement simultané d'enquêtes testant les
compé
tences requises sur les divers terrains scolaires, de
la
réalisation d'une véritable maquette de l'objet
«passeport documentaire», et de publications de fond
1
.
Un horizon épistémologique
En conclusion de ce que l'on peut appeler un
«rapport d'étapes» puisque ce travail collectif se
roulera encore s u r une ou deux années scolaires et
débouchera
certainement
sur
des
recherches
et
publications spécifiques, nous pouvons déjà discerner
un
horizon
épistémologique,
au-del à
de
la
mutualisation de nos expériences.
La documentation, il y a à peine 30 ans, ne venait
qu'en complément, voire en auxiliaire des domaines
des sciences constituées (tels qu'ils sont présentés
d a n s la c l a s s i f i c a t i o n d é c i m a l e u n i v e r s e l l e , par
exemple).
Elle a commencé à s'imposer dans certains de ces
domaines où les preuves par les faits ou «l'épreuve des
faits»
étaient
un
argument
de
réussite
pour
les
chercheurs.
Les prem iers docum entalistes reconnus comme
des professionnels sont des in d iv id u s possédant en
général
une
double
compétence.
Les
premières
géné
rations d'étudiants sortis de l'INTD (institut national
de Technique documentaire) de la fin des années 60, se
retrouvent tout naturellement dans des emplois
d'ingénieurs de l'industrie chimique, dans les sociétés
d'aménagement du territoire, ou dans les consortium
bancaires, selon leurs formations initiales.
Historiquement,
il
semble
que
le
travail
documen
taire commence par être reconnu dans les
sciences dites expérimentales, sciences de la matière,
sciences
de la terre, sciences humaines (médecine,
économie, droit ou... archéologie), par exemple.
Ceci n'a rien d'étonnant, il faut voir que la
docu
mentation comme ces sciences est avant tout issue
d'une pratique « L'accès documentaire au sens large
a
toujours été laissé aux aléas des pratiques, comme
si l'on
n'apprenait le calcul qu' à l'occasion des résolutions de
problèmes ou la grammaire dans les productions
langagières,... » écrit Emile Gaspari dans la préface de
La Recherche documentaire assistée par ordinateur
2
.
Il n'est pas étonnant non plus que ce ne soit que
très
récemment et en particulier avec l'introduction
(1) Certaines fiches déjà
réalisées peuvent être diffusées.
Contacter la rédaction (2)
Recherche documentaire
assistée par ordinateur RDAO
-
Une approche pédagogique
d'un thésaurus informatisé,
Coll.
« ta formation à... », (Réf.
40PC910), CRDP Languedoc-
Roussillon, allée de la Citadelle,
34064 Montpellier CEDEX
de l'informatique dans les sciences documentaires, que
le documentaliste ait été reconnu dans l'Éduca
tion
nationale (création d'un CAPES).
Mais
il
ne
s'agit
plus
maintenant
pour
le
documentaliste de mimer l'enseignant mais de construire
avec lui une théorie solide qui se dégage des pratiques
documentaires, et en particulier de l'utilisation de
l'informatique dans la recherche documentaire.
Grâce aux travaux menés dans le cadre de ce
«passeport documentaire» nous espérons pouvoir
identifier des compétences précises ayant à voir avec
une véritable réflexion sur les apprentissages. C'est
seulement ainsi que la notion de «transversal» chère
aux documentalistes ne sera plus un qualificatif un peu
flou voire incantatoire mais un concept incontournable
pour les professionnels enseignants et formateurs.
Simone Brunel-Bacot
Documentaliste CRDP-
Montpellier
Alain Chante
Maître de conférence, université Paul-Valéry, Montpellier
Argos n° 14, p. 52-55 (
reproduction autorisée
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