Institut de formation en soins infirmiers - Avignon / 2006 / Culture Générale1. "Les Pays ont remplacé le curé du village, le médecin de famille...""De nos jours, on veut traiter la souffrance psychique comme une souffrance physique, déplore ElisabethRoudinesco. S'il est impératif dans certains cas de prendre des médicaments ou de consulter, dans d'autres, ils'agit d'affronter les événements malheureux de la vie comme un deuil, une rupture... et nombre d'entre nousn'en sont plus capables". On peut aussi les comprendre: la souffrance rend en général improductif et inadapté,deux adjectifs tabous dans notre société. Pour Sylvie Angel, celle-ci ne remplit plus son rôle : "Les famillessont repliées sur elles-mêmes. les copains ont leurs problèmes et ne veulent pas s'embarrasser de ceux desautres. Les psys ont pris la place du curé du village, du médecin de famille, de l'instituteur, de la grand-mère.toutes ces personnes représentaient des aides, des images d'identification qui permettaient de faire son chemin.il faudrait reconstituer ce réseau pour que la parole du psy ne soit plus l'unique référence. " Le sociologueJean-Claude Kaufmann confirme : "Autrefois, l'individu était défini par une place sociale qui lui donnait desrepères. Aujourd'hui il doit se construire seul, inventer sa vie, c'est très angoissant. face à cette angoisse,certains s'offrent une petite régression: un bain chaud, un doudou ou, le pire, l'entrée dans une secte quiélimine toute question ...