IPAG epreuve de synthese 2007
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CONCOURS IPAG 2007 EPREUVE DE SYNTHESE Durée : 3 heures Coefficient attribué à cette épreuve : 3 Il est demandé au candidat de faire la synthèse en 400 mots (avec une tolérance de plus ou moins 10%) de l’ensemble des documents. Le candidat doit mettre un signe après chaque groupe de 50 mots et indiquer, en fin de copie, le nombre total de mots. La synthèse demandée ne saurait être un résumé successif des différents documents. Elle doit être un texte entièrement rédigé, construit autour d’une problématique posée en introduction, ordonné selon un plan clair et s’achevant par une conclusion. Il n’est pas nécessaire de faire référence aux documents (“ le document 1 précise…, “ Untel s’oppose à… ”). Au final, le lecteur de la synthèse doit pouvoir comprendre, sans avoir à se reporter aux documents, les enjeux du débat posé par les différents documents. Nous attirons l’attention du candidat sur : • la nécessité absolue de poser une problématique d’ensemble permettant ensuite d’ordonner de manière logique et nuancée les arguments ; • l’importance des qualités d’orthographe et de rédaction. - 1 - Document 1 : La situation agricole de l’Afrique La baisse globale des revenus tirés des produits agricoles d'exportation pénalise l'agriculture africaine. En avril 2005, la CNUCED a publié une étude dont certaines conclusions sont pour le moins éloquentes : on y apprend par exemple, en ce qui concerne les termes de ...

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CONCOURS IPAG 2007 EPREUVE DE SYNTHESE Durée : 3 heures Coefficient attribué à cette épreuve : 3 Il est demandé au candidat de faire la synthèse en 400 mots (avec une tolérance de plus ou moins 10%) de l’ensemble des documents.Le candidat doit mettre un signe après chaque groupe de 50 mots et indiquer, en fin de copie, le nombre total de mots.
La synthèse demandée ne saurait être un résumé successif des différents documents. Elle doit être un texte entièrement rédigé,construit autour d’une problématique posée en introduction, ordonné selon un plan clair et s’achevant par une conclusion.de faire référence auxIl n’est pas nécessaire documents (“ le document 1 précise…, “ Untel s’oppose à… ”). Au final, le lecteur de la synthèse doit pouvoir comprendre, sans avoir à se reporter aux documents, les enjeux du débat posé par les différents documents. Nous attirons l’attention du candidat sur : la nécessité absolue de poser une problématique d’ensemblepermettant ensuite d’ordonner de manière logique et nuancée les arguments ; l’importance desqualités d’orthographe et de rédaction.
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Document 1 : La situation agricole de l’Afrique La baisse globale des revenus tirés des produits agricoles d'exportation pénalise l'agriculture africaine. En avril 2005, la CNUCED a publié une étude dont certaines conclusions sont pour le moins éloquentes : on y apprend par exemple, en ce qui concerne les termes de l'échange, qu'entre 1961 et 2001 « les prix moyens des produits de base agricoles vendus par les PMA (Pays les moins avancés) ont chuté de près de 70 % par rapport aux prix des produits manufacturés achetés aux pays développés ». En valeur réelle (c'est-à-dire en terme de pouvoir d'achat), le prix du cacao est passé de 125 cents par livre en 1971 à 32 cents en 2001, celui du café de 188 cents à 40 cents, celui du coton de 158 cents à 39 cents, etc. Cela signifie qu'un planteur de café, de cacao ou de coton gagne quatre fois moins bien sa vie que ses parents il y a trente ans. Le planteur de café ne touche que 10 % du prix de vente final du produit au détail contre 29 % pour le torréfacteur et 22 % pour la grande surface qui le commercialise. Cette proportion tombe à 4 % pour le coton et à 2 % pour la banane. En plus de la dépréciation de ses produits d'exportation, l'agriculteur africain est confronté à la concurrence accrue des produits importés. Les gouvernements des États africains se retrouvent alors à faire le grand écart entre les organisations agricoles africaines, qui militent pour le rétablissement de barrières commerciales afin de protéger les produits locaux, et les bailleurs de fonds, qui exigent toujours plus de libéralisme en échange de leur soutien financier. C'est ainsi que les brisures de riz asiatiques ou les poulets congelés européens participent à la rapide évolution des habitudes alimentaires des gens des villes au détriment des produits de l'agriculture africaine. Face à la disparition progressive des débouchés traditionnels, les campagnes s'appauvrissent et sont désertées. Le sommet de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) à Hong Kong en décembre 2005 marque une étape décisive dans la mise en place des nouvelles règles commerciales internationales sur le plan agricole. Les plus optimistes ont qualifié de « modestes » les avancées en faveur des pays en développement, s'appuyant notamment sur la résolution américaine sur les subventions cotonnières. Il faut dire que, dans l'ensemble, le constat est plutôt sombre : les préférences commerciales que l'Union européenne accordaient aux pays ACP depuis trente ans disparaissent progressivement. Alors que l'Union européenne a longtemps constitué le principal débouché des PMA pour leurs produits agricoles, dans le cadre de la convention de Lomé et de l'accord de Cotonou, la libéralisation du marché paraît désormais inexorable. Cette érosion des préférences est particulièrement flagrante dans le cas de la banane, avec la suppression des quotas au 1er janvier dernier, mais touche tous les produits en général. Dans le cadre des négociations en cours des accords de partenariat économique (APE) et des accords de l'OMC, l'Union européenne entend obtenir l'ouverture des frontières des pays en développement à ses biens industriels et à ses services en contrepartie de l'ouverture de son propre marché à leurs produits agricoles. La libéralisation des échanges multilatéraux dans le cadre de l'OMC se double ainsi d'une multiplication des accords de libre-échange régionaux entre l'Union européenne et d'autres blocs commerciaux comme les pays du pourtour méditerranéen dans le cadre du processus de Barcelone. Les pays africains subissent d'autant plus les effets induits par ce nouveau régime libéral qu'il ne remet pas en cause le principe de la progressivité des droits de douane. Selon ce principe, les produits à l'état brut sont moins taxés que les mêmes produits transformés. (…) Le système n'incite pas - c'est le moins qu'on puisse dire - les pays producteurs de produits agricoles à développer une industrie de transformation qui serait pourtant créatrice d'emplois et de valeur ajoutée. Si la Côte d'Ivoire est le premier exportateur mondial de cacao, l'Allemagne occupe ce rang pour les produits chocolatés. (...)
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Reste l'initiative TSA (Tout sauf les armes), lancée en février 2001, qui accorde le libre accès au marché communautaire sans droits de douane et de contingents à tous les produits originaires des PMA : viandes, produits laitiers, fruits et légumes frais et transformés, céréales, etc. Mais pour pouvoir en bénéficier, la procédure administrative est tellement complexe que bon nombre d'opérateurs de ces PMA s'en trouvent découragés (...) Le développement des exportations agricoles africaines est également freiné par le fait que l'Union européenne impose des barrières sanitaires de plus en plus contraignantes. Bruxelles fixe des normes très strictes, en particulier autour des pesticides et autres produits chimiques utilisés pour la culture ou la conservation des fruits et légumes. Si ces règles se justifient dans la mesure où elles assurent une meilleure protection au consommateur, dans les faits, elles excluent du marché européen les petits producteurs qui n'ont pas les moyens de s'adapter à ces législations. Antoine Labey, L'état de l'Afrique 2006, Hors série n°12,Jeune AfriqueDocument 2 : Atouts et faiblesses des économies africaines L'évaluation des atouts et des faiblesses des économies africaines dépend largement des regards que l'on adopte vis-à-vis de l'Afrique, des horizons que l'on considère et des lunettes que l'on porte. Ces lunettes peuvent être de couleur noire, le noir de l'afro-pessimisme -depuis les trois parques malthusiennes (les guerres, les épidémies et les famines) jusqu'à la « négrologie » de Stéphane Smith. Elles peuvent être roses, le rose de l'afro-optimisme ou bien grises comme l'afro-réalisme décrivant des Afrique plurielles, ambiguës et évolutives. Elles peuvent être adaptées aux hypermétropes (les « télescopes ») : les lunettes macroéconomiques de l'économie mondiale donnent à voir une Afrique marquée par la marginalisation, la stagnation de longue durée et la perte de compétitivité. Elles sont parfois conçues pour les presbytes (les « microscopes ») et prennent alors en compte la diversité des reliefs, les « dynamiques du dedans » et les différentes pratiques économiques de survie et d'ingéniosité des acteurs, entreprenants à défaut d'être entrepreneurs. Le regard peut également se porter de différentes façons : regarder dans un rétroviseur, dans le « miroir de l'histoire », nous montre à la fois les permanences et les ruptures des structures. Ainsi l'Afrique, avant la vague des indépendances, était à dominante rurale, elle est aujourd'hui presque à moitié urbanisée ; elle comptait 210 millions d'habitants en 1960, plus de 700 millions en 2000 et elle devrait être peuplée de 1,3 milliard de personnes en 2025. Le regard peut également se porter sur le court terme et prévoit dans ce cas une croissance moyenne pour les 48 États d'Afrique subsaharienne de l'ordre de 5 % par an, une amélioration des indicateurs financiers en termes d'inflation ou de poids de la dette dans le PIB et une réduction de 60 % de la conflictualité en dépit des conflits qui secouent aujourd'hui le continent (au Darfour, en République démocratique du Congo ou en Côte d'Ivoire). S'il se porte sur le long terme, le regard observe les transformations d'économies de rente en économies d'accumulation et voit la nécessité de mettre en place une croissance durable, de générer des progrès de productivité, et d'avoir la capacité d'affronter les chocs et les défis du XXIe siècle en termes de construction d'avantages compétitifs et de changements de spécialisation. Ceci montre toute la nécessité de dépasser les oppositions simples et de mettre en perspective les dynamiques et les trajectoires plurielles des économies africaines. Il existe toute une littérature cherchant à repérer les facteurs explicatifs des « trappes à pauvreté » africaines en mobilisant des travaux théoriques ou économétriques. Néanmoins,
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ces indicateurs statiques et statistiques ne parviennent pas à repérer les dynamiques et les changements structurels africains. Ces analyses révèlent toutefois certains aspects qui méritent notre attention, distinguant les « facteurs négatifs » des « facteurs positifs ». Les facteurs négatifs sont tout d'abord d'ordre économique : la spécialisation primaire, le faible taux d'épargne et sa fuite (40 %), le coût de l'intermédiation financière, le niveau des infrastructures, la faible participation à la valeur ajoutée internationale, la pression fiscale limitée, la faiblesse des investissements directs étrangers (IDE, 1 à 2 % du total mondial), l'importance des taux de rentabilité des investissements mais également des risques réels ou anticipés (près de 30 % pour les filiales des firmes multinationales sur des investissements de niche ou primaires), l'horizon à court terme des décideurs, la progression de la pauvreté, entre autres, en sont des exemples frappants. Ils sont ensuite d'ordre géographique (enclavement, climat, épidémies, immensité du continent et importance des coûts de transport, éloignement des grands circuits mondiaux, fragilité des sols et désertification, invasion des criquets pèlerins) mais aussi d'ordre historique (grands empires ou sociétés segmentaires avec peu d'Etats, à l'exception de l'Éthiopie, poids de la traite précoloniale, du commerce triangulaire et de la colonisation, rôle du capital marchand et du commerce import-export, capitalisme archaïque, balkanisation postindépendance - 48 États pour un PIB total de l'ordre de celui du Mexique ou de la Belgique -, légitimité contestée des frontières). En ce qui concerne la démographie, la rapidité de l'explosion démographique et urbaine et la transition démographique tardive sont des exemples de facteurs négatifs. Enfin ils sont d'ordre politique, comme le montre la faiblesse des États, le poids des conflits, la citoyenneté ébauchée, le climat des affaires, la corruption, les défaillances institutionnelles ou encore les problèmes de « gouvernance » qui règnent sur le continent. Les facteurs positifs touchent également le domaine économique : en effet, l'Afrique connaît des dynamiques commerciales certaines (exemple des corridors mis en place depuis la crise ivoirienne), les économies populaires sont importantes, l'essentiel des besoins du plus grand nombre est satisfait, le tissu économique et social est fort et les évolutions technologiques dans le domaine des Nouvelles technologies de l'information de la communication (NTIC) sont notables. Au niveau géographique, l'importance des ressources naturelles, la biodiversité et la grande diversité des écosystèmes constituent des atouts certains. On note par ailleurs des facteurs positifs d'ordre social (liens sociaux forts, impact des mécanismes redistributifs en dépit de certains infléchissements, accroissement de l'espérance de vie, des égalités entre les genres, de la scolarisation), démographique (densification ou encore meilleure occupation des espaces), politique (modes de négociation, pluralité des compromis, non réductible à des régimes autoritaires et à la « politique du ventre »), et enfin, culturel - l'Afrique mondialisée peut paraître, en retour, « mondialisatrice » dans la création culturelle. (...). Selon les stratégies, un handicap peut relever du défi et de l'atout, comme le montre l'exemple des pressions démographiques sur les hauts plateaux bamiléké ou kenyans ; de la même façon, un atout peut devenir un handicap : la « malédiction pétrolière » au Nigeria, au Tchad, en Guinée équatoriale, en Angola, en République démocratique du Congo en sont des exemples probants. (...). Les trajectoires des économies africaines sont donc diverses. (...). Les Afrique sont paradoxales et contrastées : le continent voit des Etats en guerre (au Darfour, en République démocratique du Congo et en Côte d’Ivoire), des «failed» ou «collapsed states» (au Liberia, en Sierra Leone, en Somalie), mais aussi des pays dynamiques, en Afrique australe et orientale, vers l’Océan indien (Botswana ou Maurice), alors que l’Afrique du Sud est semi-industrialisée. Le contraste est également grand concernant les processus de régionalisation (relatives réussites de la Communauté de développement de l’Afrique australe - SADC - et de l’Union économique et monétaire ouest-africaine - UEMOA).
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