Données et hypothèses sur les chantiers des carrières de l Estel près du Pont du Gard - article ; n°1 ; vol.25, pg 397-430
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Données et hypothèses sur les chantiers des carrières de l'Estel près du Pont du Gard - article ; n°1 ; vol.25, pg 397-430

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Revue archéologique de Narbonnaise - Année 1992 - Volume 25 - Numéro 1 - Pages 397-430
J.-C. Bessac. — Data and hypothesis on the works in the quarries of the Estel near the Pont du Gard, Revue Archéologique de Narbonnaise, t. 25, 1992, p. 397-430.
At the end of 1992, archeological soundings were started in the quarries located 600 meters below the Pont du Gard, on the left bank of the Gardon river in the locality of the Estel. These researches yielded very positive results and now allow to propose a few synthesis quite well supported on the functionning of this exploitation. The fronts and grounds of this quarry discovered under 4 to 6 meters of earth concern two main works : the first one is Roman and its production essentially aimed at the building of the Pont du Gard, while the second one is modern and concerns restorations and more especially the bridge road placed next to the former in the middle of the 1 8th century. Transportation of the blocks seems to have been done by a river way laid out next to the Gardon river. The whole supervision of the work was conditionned by this choice which needed the flooding of the inferior quarries as fast as the works went on.
Fin 1992, des sondages archéologiques ont été engagés dans des carrières situées à 600 m en aval du Pont du Gard, sur la rive gauche de la rivière du Gardon, au lieu-dit de l'Estel. Ces recherches ont donné des résultats très positifs et permettent maintenant de proposer quelques synthèses bien étayées sur le fonctionnement de cette exploitation. Les fronts et sols de carrière repérés sous 4 à 6 m de terre concernent deux grands chantiers : le premier est romain et sa production était essentiellement destinée à la construction du Pont du Gard, le second est moderne et concerne les restaurations et surtout le pont routier accolé à ce dernier au milieu du xvme siècle. Le transport des blocs antiques semble avoir été assuré par une voie fluviale aménagée latéralement au Gardon. L'ensemble de la conduite de l'exploitation était conditionnée par ce choix qui nécessitait l'inondation des sols de carrière inférieurs au fur et à mesure de la progression du chantier.
34 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1992
Nombre de lectures 36
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Extrait

Jean-Claude Bessac
Données et hypothèses sur les chantiers des carrières de l'Estel
près du Pont du Gard
In: Revue archéologique de Narbonnaise, Tome 25, 1992. pp. 397-430.
Citer ce document / Cite this document :
Bessac Jean-Claude. Données et hypothèses sur les chantiers des carrières de l'Estel près du Pont du Gard. In: Revue
archéologique de Narbonnaise, Tome 25, 1992. pp. 397-430.
doi : 10.3406/ran.1992.1413
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ran_0557-7705_1992_num_25_1_1413Abstract
J.-C. Bessac. — Data and hypothesis on the works in the quarries of the Estel near the Pont du Gard,
Revue Archéologique de Narbonnaise, t. 25, 1992, p. 397-430.
At the end of 1992, archeological soundings were started in the quarries located 600 meters below the
Pont du Gard, on the left bank of the Gardon river in the locality of the Estel. These researches yielded
very positive results and now allow to propose a few synthesis quite well supported on the functionning
of this exploitation. The fronts and grounds of this quarry discovered under 4 to 6 meters of earth
concern two main works : the first one is Roman and its production essentially aimed at the building of
the Pont du Gard, while the second one is modern and concerns restorations and more especially the
bridge road placed next to the former in the middle of the 1 8th century. Transportation of the blocks
seems to have been done by a river way laid out next to the Gardon river. The whole supervision of the
work was conditionned by this choice which needed the flooding of the inferior quarries as fast as the
works went on.
Résumé
Fin 1992, des sondages archéologiques ont été engagés dans des carrières situées à 600 m en aval du
Pont du Gard, sur la rive gauche de la rivière du Gardon, au lieu-dit de l'Estel. Ces recherches ont
donné des résultats très positifs et permettent maintenant de proposer quelques synthèses bien
étayées sur le fonctionnement de cette exploitation. Les fronts et sols de carrière repérés sous 4 à 6 m
de terre concernent deux grands chantiers : le premier est romain et sa production était essentiellement
destinée à la construction du Pont du Gard, le second est moderne et concerne les restaurations et
surtout le pont routier accolé à ce dernier au milieu du xvme siècle. Le transport des blocs antiques
semble avoir été assuré par une voie fluviale aménagée latéralement au Gardon. L'ensemble de la
conduite de l'exploitation était conditionnée par ce choix qui nécessitait l'inondation des sols de carrière
inférieurs au fur et à mesure de la progression du chantier.ET HYPOTHESES SUR LES DONNEES
CHANTIERS DES CARRIÈRES DE L'ESTEL
PRÈS DU PONT DU GARD
Jean-Claude BESSAC*
1. LA PROBLEMATIQUE DU SITE ET LES TRAVAUX DE 1992
Dans le cadre de l'Action Thématique Programmée Archéologie Métropolitaine projet : «Aqued
uc romain de Nîmes», lancée en 1984 (1) et du projet d'aménagement du site du Pont du Gard
élaboré par le Conseil Général du département du Gard (2), j'ai été chargé, dès 1987, d'effectuer des
recherches et des prospections sur les carrières ayant fourni la pierre pour ce monument. Il en est
résulté deux rapports internes établis l'un en 1988, l'autre en 1989 (3). Suite aux résultats de ces
rapports les responsables du projet ont demandé au service de la Conservation Régionale de l'Ar
chéologie de réaliser, en 1992, des sondages archéologiques préliminaires sous ma responsabilité
scientifique.
Ces sondages s'étaient fixé pour but principal une meilleure évaluation du potentiel archéolo
gique du sous-sol actuel de ces carrières, partiellement comblées aujourd'hui. D'autre part, ils de
vaient permettre aux architectes, chargés de l'aménagement du site, de mieux adapter leur projet
scénographique et muséographique aux réalités archéologiques locales. En particulier, il était import
ant de connaître le volume et la forme des vestiges des fronts et des sols d'extraction et de situer
approximativement l'époque du ou des chantiers correspondants. La même interrogation se posait
au sujet d'éventuels blocs abandonnés dans les déblais de carrière. Il fallait aussi essayer de répondre
à la question des voies d'acheminement des pierres vers le Pont du Gard et, pourquoi pas, vers
d'autres constructions : voie terrestre? voie fluviale naturelle? voie fluviale artificielle? Par ailleurs,
(*) Ingénieur au CNRS, UPR 290, C.D.A.R., Route de Pérols - 34970 LATTES.
(1) A.T.P. coordonnée par G. Fabre et J.-L. Fiches et financée conjointement par le C.N.R.S. et les Ministères de l'Education
Nationale et de la Culture. Je tiens à remercier ici toutes les personnes, et plus particulièrement G. Barruol, J.-L. Fiches et G. Fabre
(précisions géologiques), qui ont bien voulu relire cet article et me prodiguer leurs conseils avisés.
(2) Projet conçu par les architectes : J.-P. Viguier, J.-F. Jodry, B. Beaussillon, L. Quoniam et R. Masson, travaux coordonnés par
J.-Y. Goube assisté de B. Planche sous le contrôle du Conseil Scientifique du projet d'aménagement du Pont du Gard présidé par G.
Barruol.
(3) L'essentiel du contenu archéologique de ces rapports sera repris dans les chapitres consacrés aux documents d'archives et aux
résultats de la prospection.
Revue Archéologique de Narbonnaise, 25, 1992, p. 397-430 398 J.-C. BESSAC
jamais, à partir de sondages archéologiques, n'avait été entreprise une étude de fond sur la stratégie
générale d'exploitation d'une aussi vaste carrière consacrée, pour l'essentiel, à la construction d'une
œuvre unique : l'aqueduc de Nîmes et tout spécialement le Pont du Gard. Tant par son originalité
que par ses exigences immédiates, cette problématique, considérée dans sa globalité, exigeait, après
un rassemblement des documents déjà existants, une première phase d'investigations préliminaires
sur le terrain.
Afin d'atteindre ces objectifs, il a donc été prévu de réaliser mécaniquement une série de tran
chées de longueur et d'orientation diverses, sous le contrôle permanent de deux archéologues de
l'Association Française pour l'Archéologie Nationale (4) mandatés par la Conservation Régionale de
l'Archéologie (5). Ces travaux se sont déroulés entre le 7 et le 18 décembre 1992, c'est-à-dire durant
une dizaine de jours sur le terrain. En dépit du caractère préliminaire et rapide de ces sondages,
l'importance des découvertes ainsi entrevues sur le site, justifie, à elle seule, la publication d'un
premier état de la recherche qui complétera autant la connaissance du Pont du Gard, proprement
dit, que celle de ce véritable monument annexe totalement méconnu, constitué par la carrière (6).
Afin d'essayer d'adapter au mieux le plan de l'article à la spécificité du sujet, il m'a paru
préférable de proposer tout d'abord une description complète du site avant même d'aborder la pré
sentation des sources écrites. Ce dernier thème est traité aussitôt après et précède une présentation
rapide des questions techniques propres aux sondages. Ceux-ci font l'objet d'une description som
maire dans laquelle l'accent est mis surtout sur l'analyse des vestiges techniques. Les deux pôles
majeurs de cet article restent avant tout l'analyse du rôle de la rivière dans l'organisation générale
de la carrière et l'étude de l'exploitation romaine. Etant donné le stade préliminaire de cette recherche,
une très large place est réservée aux hypothèses. Avant de proposer une courte conclusion, il est
donné un petit aperçu sur l'extraction d'époque moderne qui a également fortement marqué le pay
sage.
2. DESCRIPTION GENERALE DES CARRIERES DE L'ESTEL
ET DE LEUR ENVIRONNEMENT
2.1. Situation générale
Les carrières de l'Estel sont situées sur la rive gauche du Gardon, à environ 600 m en aval
du Pont du Gard (fig. 1 et 2). Elles constituent deux exploitations bien distinctes. La plus proche
du Gardon est située au sud de la route départementale n° 981 qui emprunte le pont routier moderne
accolé au Pont du Gard. Par commodité, elle sera nommée «carrière de l'Estel sud» afin d'éviter
des confusions avec la seconde carrière. Cette dernière est ouverte à moins de 50 m de là, en bord

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