État actuel des fouilles à Huarte d Apamène - article ; n°2 ; vol.119, pg 153-166
15 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

État actuel des fouilles à Huarte d'Apamène - article ; n°2 ; vol.119, pg 153-166

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
15 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres - Année 1975 - Volume 119 - Numéro 2 - Pages 153-166
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1975
Nombre de lectures 39
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Monsieur Pierre Canivet
État actuel des fouilles à Huarte d'Apamène
In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 119e année, N. 2, 1975. pp. 153-
166.
Citer ce document / Cite this document :
Canivet Pierre. État actuel des fouilles à Huarte d'Apamène. In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et
Belles-Lettres, 119e année, N. 2, 1975. pp. 153-166.
doi : 10.3406/crai.1975.13105
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/crai_0065-0536_1975_num_119_2_13105SÉANCE DU 11 AVRIL
PRESIDENCE DE M. PAUL LEMERLE, PRESIDENT
Le Président prononce une allocution à la mémoire de M. Antonio
Garcia y Bellido, correspondant de l'Académie en Espagne, décédé
le 26 septembre 1972, et dont l'annonce du décès vient seulement
de parvenir à l'Académie.
J'ai le regret d'annoncer le décès de notre correspondant en
Espagne, Antonio Garcia y Bellido.
Antonio Garcia y Bellido est mort le 26 septembre 1972, et nous
venons seulement de l'apprendre. Nous l'avions élu en 1958, il avait
alors 55 ans, et il était titulaire de la chaire d'archéologie classique
à l'Université de Madrid, en même temps que directeur de l'Institut
espagnol d'Archéologie, qu'il avait d'ailleurs contribué à fonder,
ainsi que le Conseil supérieur de la recherche scientifique.
Son œuvre est considérable et couvre toute l'antiquité. Je ne
rappellerai que le sujet de ses principaux ouvrages : l'Homme pré
historique et les origines de l'humanité, en collaboration avec Ober-
meier ; les Phéniciens et les Carthaginois en Occident ; l'Architecture
chez les Ibères ; Hispania Graeca (3 volumes) ; la Dame d'Elche ;
le grand répertoire, en 2 volumes, des Sculptures romaines d'Es
pagne et du Portugal ; les Portraits romains du Musée archéologique
de Madrid ; la Péninsule ibérique et les commencements de son
histoire. Dans la grande Histoire de l'Espagne dirigée par Menéndez
Pidal, c'est lui qui a écrit les chapitres concernant les colonisations
de l'ère classique en Espagne, l'art ibérique, et l'art romain.
La disparition de Garcia y Bellido fait que, si je ne me trompe,
nous n'avons plus aucun représentant de l'Espagne parmi nos
correspondants ou nos associés étrangers.
Le Secrétaire Perpétuel lit une lettre de M. Dion Pippidi qui
remercie l'Académie pour son élection comme associé étranger.
M. Pierre Canivet informe l'Académie de l'état actuel des fouilles
en cours à Hûarte d'Apamène.
En présentant à l'Académie cette relation sous le patronage de
M. A. Grabar, je tiens à évoquer avec gratitude la mémoire de
H. Seyrig qui s'était intéressé à mes projets dès 1965 et je remercie COMPTES RENDUS DE L* ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS 154
M. P. Lemerle qui m'a encouragé à poursuivre, en dépit des diff
icultés, les recherches que j'ai menées avec la collaboration de ma
femme, M.-T. Canivet-Fortuna. Grâce à la présence de M. J. Lassus
à nos côtés, ces recherches sont désormais associées aux travaux
qu'il inaugura naguère en Syrie.
La mission qui a reçu à plusieurs reprises l'aide du CNRS, du
CNR d'Italie, accrue par celle de la Banca Cattolica del Veneto,
a bénéficié de 1967 à 1970 des subventions du Conseil des Arts du
Canada et de l'Université de Montréal ; depuis 1973, elle relève de
la Commission des recherches archéologiques à l'Étranger.
En 1974, la mission à laquelle M. J. Lassus apporta son concours,
comprenait avec Mme M.-T. Canivet, Mlles A. Pralong, F. Laroche,
architecte, C. Dulière, archéologue spécialement chargée de l'étude
des mosaïques, G. Demaux, du CNRS, MM. P. Chauvet, M. Wutt-
mann, assistants.
La Syrie du Nord offre pour l'étude de la période paléochrétienne
un champ d'études privilégié qui est loin d'être épuisé. Les travaux
de Vogué et de Butler, puis ceux de J. Lassus et de G. Tchalenko
ont en effet mis en évidence les caractères de l'architecture civile
et ecclésiastique dans le contexte économique du Massif du Bélus
qui correspond à l'ancienne Antiochène et au Nord de l'Apamène,
tandis que les recherches de la Mission belge continuent à manifester
l'importance de la métropole de la Syrie IIe entre le ive et le vne siècle
et compensent par les informations archéologiques la discrétion des
textes. Le total abandon du site d'Apamée-sur-1'Oronte permet en
effet de fouiller plus facilement qu'à Antioche pour laquelle la
documentation littéraire est plus riche. Mais la région qui s'étend
immédiatement au nord d'Apamée sur une vingtaine de kilomètres
et qui comprend le plateau et les monts du Gebel Sahsabû
jusqu'aux environs de Hàss n'avait pas encore fait l'objet d'inves
tigations, sans doute parce qu'à l'exception des ruines encore impo
santes de l'église de Rasa el Qiblïye, il ne reste plus aucun mur
antique en élévation1 (fig. 1).
L'Apamène mérite pourtant de retenir l'intérêt des historiens de
l'Antiquité tardive. En effet, alors que l' Antiochène était largement
christianisée dans la première moitié du ive siècle et possédait plu-
1. Cf. J. Lassus, Sanctuaires chrétiens de Syrie, Paris, 1947 ; art. « Syrie »,
dans DACL, 15 (1951), c. 1855-1942 ; Églises d'Apamène, dans Bulletin d'Etudes
Orientales, 25 (1972), Damas, 1973, p. 5-36 ; G. Tchalenko, Villages antiques de
la Syrie du Nord, Le Massif du Bélus à l'époque romaine, I-II (Paris, 1953),
III (1958) ; J.-Ch. Balty, Apamée de Syrie, Bilan des recherches archéologiques
1965-1968 (Fouilles d'Apamée de Syrie, Miscellanea, fasc. 6), Bruxelles, 1969,
et pour 1969-1971, ibid., fasc. 7, 1972. DE HUARTE 155 FOUILLES
sieurs monastères, Apamée et sa région demeuraient encore païennes.
Les survivances des cercles néo-platoniciens d'Apamée sont peu
connus2, mais la correspondance de Libanius atteste que sous
l'empereur Julien, le consulaire de Syrie, Alexandre, n'eut guère
North
Plateau
of
APAMEA
Fig. 1. — Le plateau et le gebel au nord d'Apamée.
de peine à raviver le culte païen qui n'avait jamais disparu, grâce
à l'appui des grandes familles fidèles à l'hellénisme3 ; les historiens
Théodoret et Sozomène complètent ce témoignage en rapportant
les mesures que prit l'évêque Marcel d'Apamée en 386-387 à la
faveur de la tournée du préfet Cynégius pour étouffer la résistance
païenne : après avoir fait détruire le temple de Zeus à Apamée et les
sanctuaires ruraux, il fut massacré par des paysans en 3884. Dans
2. Voir, en dernier lieu, J. Balty, Archéologie et témoignages littéraires, dans
Apamée de Syrie, Bilan... 1969-1971, p. 209-214.
3. En particulier, Libanius, Ép. 1053 (éd. Fôrster, t. XI, p. 400-401), Ép. 1084
(p. 408-409), Ép. 1430 (p. 416-417), Ép. 1450 (p. 433), des années 363-364.
4. Surtout Théodoret, H.E., V, 21, 4-16 (éd. Parmentier-Scheidweiler,
p. 318-320) et cf. Sozomène, H.E., VII, 15, 12-14. COMPTES RENDUS DE L' ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS 156
un ouvrage rédigé en Apamène avant 423, Théodoret fait état de
temples ruraux dont les pierres ont servi à édifier des martyria5.
Le monachisme s'établit d'ailleurs plus tard en Apamène qu'en
Antiochène, en Chalcidéne et à plus forte raison en Mésopotamie :
ce n'est en effet qu'à la fin du règne de Valens (f 378) ou au début
de celui de Théodose que les deux premiers monastères furent fondés
près d'Apamée dans le village de Nikertai par le moine Agapet,
formé en Chalcidéne mais originaire d'Apamée dont il devint évêque
en 388 ; or, en 444, ces couvents comptaient plus de quatre cents
moines et avaient essaimé dans toute la région, contribuant ainsi
à son évangélisation6.
Dirigée jusqu'au concile d'Éphèse (431) par Polychronius, frère
de Théodore de Mopsueste, l'Église d'Apamée adopta une position
théologique qui s'affirma plus tard par sa fidélité aux d&

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents