L enceinte fortifiée d Apollonia de Cyrénaïque - article ; n°2 ; vol.129, pg 362-378
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L'enceinte fortifiée d'Apollonia de Cyrénaïque - article ; n°2 ; vol.129, pg 362-378

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Description

Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres - Année 1985 - Volume 129 - Numéro 2 - Pages 362-378
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1985
Nombre de lectures 17
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Monsieur Yvon Garlan
L'enceinte fortifiée d'Apollonia de Cyrénaïque
In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 129e année, N. 2, 1985. pp. 362-
378.
Citer ce document / Cite this document :
Garlan Yvon. L'enceinte fortifiée d'Apollonia de Cyrénaïque. In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et
Belles-Lettres, 129e année, N. 2, 1985. pp. 362-378.
doi : 10.3406/crai.1985.14276
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/crai_0065-0536_1985_num_129_2_14276COMMUNICATION
l'enceinte fortifiée d'apollonia de cyrénaïque
par m. yvon garlan
Apollonia est le nom, attesté pour la première fois chez Strabon
(XVII 837), du port de Cyrène — ou plutôt de l'un de ses ports, le
plus oriental. S'étalant sur une longueur de près d'un kilomètre et
une largeur de 200 mètres environ, le long d'une dune de grès et en
face d'îlots qui marquent les limites antiques d'une zone portuaire
aujourd'hui submergée, ses ruines ont de longue date retenu l'atten
tion des voyageurs et des archéologues.
A l'intérieur de la ville, la plupart des monuments qui affleuraient
appartiennent à une époque relativement tardive, c'est-à-dire aux
quelques siècles qui précédèrent l'abandon du site lors de l'arrivée
des Arabes en 642 : ce sont surtout ces monuments — basiliques et
palais du dux — qui ont fait l'objet de fouilles et de restaurations, de
la part notamment de l'Anglais R. G. Goodchild au lendemain de la
Seconde Guerre mondiale.
Quelques sections de l'enceinte urbaine, dont le tracé était resté
parfaitement visible, furent alors également dégagées. Mais c'est au
Français Jean-Philippe Lauer, architecte de l'expédition Montet des
années 1954-1956, que revient le mérite d'avoir le premier souligné,
en 19631, l'intérêt exceptionnel de cette fortification dont le premier
état, encore largement représenté, remontait à l'époque hellénistique.
L'expédition américaine de l'Université du Michigan y consacra
ensuite, en 1965-1967, une bonne part de son activité sur le terrain :
dégageant notamment la tour I et la porte occidentale, la section IV-
V qui se superposait à la nécropole dite « du Musée », la tour XIV et
un segment de courtine sur l'acropole entre les tours XVII et XVIII.
Quelle que fût la valeur des résultats ainsi obtenus, qui furent
publiés en 1976 par Donald White2, on ne pouvait cependant consi
dérer ce dossier comme clos. C'est pourquoi François Chamoux
déra à juste titre qu'il était du devoir de la nouvelle mission française
inaugurée en cette même année 19763 de pousser plus avant l'étude
1. « L'enceinte d'Apollonia à Mersa-Souza (Cyrénaïque) », RA 1963, 1, p. 129-
153.
2. Dans R. G. Goodchild et al., Apollonia, the Port of Cyrene, Excavations by
the University of Michigan (1965-1967), Suppl. Libya antiqua 4 (1976), p. 85-155.
3. F. Chamoux, « Campagne de fouilles à Apollonia de Cyrénaïque (Libye) en
1976 », CRAI 1977, p. 6-27, notamment p. 19-20. fortifiée d'apollonia de cyrénaïque 363 l'enceinte
de d'Apollonia amorcée par les archéologues français une
vingtaine d'années auparavant. C'est ce dont il voulut bien me
confier la charge en 1978 et dont je m'efforce depuis de m'acquitter,
avec l'aide efficace du Département des Antiquités de la Jamahiriya
libyenne et en étroite collaboration avec les autres membres de la
mission4.
Comme il ne pouvait évidemment être question, avec les moyens
dont je disposais, de procéder à une fouille exhaustive du rempart,
il m'a fallu concentrer mes efforts sur un petit nombre de sondages
que j'estimais essentiels à l'étude architecturale et à la datation de
son état originel. Ils se situent au milieu du front sud de la ville :
à la tour XIII5, à la tour X, et tout particulièrement autour de la
grande porte méridionale que protégeait la tour XII — c'est-à-dire
dans un ensellement de grande importance stratégique dont on
s'aperçut alors qu'il avait été partiellement comblé par l'exhausse
ment du sol, sur une hauteur atteignant parfois 5 à 6 mètres, depuis
les origines de la cité.
Du point de vue architectural, mon principal objectif a été de
mieux mettre en valeur la régularité, le caractère systématique, la
standardisation des solutions retenues : ce qui n'était certes pas sans
parallèle dans l'art hellénistique des fortifications (par opposition à
l'empirisme prévalant à l'époque classique6), mais qui semblait néan
moins porté ici à un niveau exceptionnel, digne du traité de Philon
de Byzance paru aux environs de 2257.
On a ainsi pu vérifier que le magnifique tracé à crémaillère tou-
relée qui se développe sur le front sud d'Apollonia (fig. 1) avait été
doté de poternes à chaque décrochement (sauf à l'extrémité orientale
de l'acropole où elles auraient débouché sur un abrupt), c'est-à-dire
de façon encore plus régulière que ne l'indiquaient les plans jusque-là
publiés.
Bien mieux : on s'est aperçu qu'à ces poternes de sortie, aménagées
de façon telle que les défenseurs présentaient à l'ennemi le flanc
4. Il serait injuste d'en taire les noms : André Laronde qui, outre la succession
de F. Chamoux sur le terrain, a assuré l'identification des trouvailles monétaires ;
l'architecte Gilbert Rallier ; le dessinateur Gérard Monthel ; Roger Guéry qui a,
depuis 1983, la responsabilité de l'étude d'un abondant matériel céramique
d'époque romaine (largement majoritaire, rappelons-le, dans les fouilles d'Apoll
onia) ; Jean-Claude Bessac qui s'est rendu en 1984 sur les lieux afin de procéder
à un examen des techniques de construction ; sans compter les archéologues
qui, comme Alain Davesne, Denis Roques, François Queyrel et Hervé Duchesne,
m'ont parfois assisté ou suppléé sur le chantier.
5. Y. Garlan et A. Davesne, « Découverte d'un lot de figurines de terre cuite
à Apollonia de Cyrénaïque », à paraître dans Libya antiqua.
6. Cf. F. E. Winter, Grcek Fortifications (1971) ; A. W. Lawrence, Greek Aims
in Fortifications (1979).
7. Voir l'édition que j'en ai donnée, avec traduction et commentaire, dans mes
Recherches de poliorcétique grecque (1974), p. 279-404. 364 COMPTES RENDUS DE L'ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS
Fig. 1. — Plan d'ensemble de l'enceinte d'Apollonia (par G. Hallier).
gauche couvert par le bouclier, s'ajoutaient parfois, aux principaux
endroits stratégiques (fig. 2), des poternes de rentrée orientées en
sens contraire. C'est ce que l'on découvrit d'abord en 1981, quand on
chercha à préciser l'emplacement de la tour X englobée dans une
excroissance du palais du dux : cette tour se projetait en avant de la — Plan des tours X et XII d'Apollonia (par G. Hallier). 2. Y
366 COMPTES RENDUS DE L'ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS
ligne du rempart, au bout de deux pédoncules percés l'un et l'autre
d'une poterne. Et c'est ce qui apparut également en 1983-1984 en
arrière de la tour XII : à la grande porte qui s'ouvre à l'ouest fait
face à l'est une poterne obturée seulement à la veille de l'arrivée
des Arabes (fig. 3). On voit donc là appliquées les prescriptions mêmes
de Philon : « De nombreuses poternes, écrit-il, sont réservées dans
les flanquements pour qu'il soit facile de faire des sorties et qu'inver
sement, au moment du repli, on ne se montre pas à découvert en
faisant des conversions du côté du bouclier et que la file sortie par
la poterne n° 1 fasse sa rentrée par la poterne n° 2, et qu'il en aille
de même pour tous les autres qui opèrent ainsi leur repli » ( I, 33).
Les courtines de l'enceinte d'Apollonia ne sont certes pas de
longueur égale, puisque celles-ci varient de moins de 27 m à plus de 68
(la majorité se situant entre 47 et 62 m) : ces variations s'expliquent
peut-être par la priorité accordée, en fonction des dénivellations du
terrain, à l'implantation des tours, dont le mur oriental se

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