La récente découverte d'une installation de l'Antiquité tardive sur le site d'Ambrussum (Villetelle, Hérault). 1 - Etude archéologique - article ; n°1 ; vol.31, pg 193-211

Yves Manniez, Véronique Mathieu

Description

Revue archéologique de Narbonnaise - Année 1998 - Volume 31 - Numéro 1 - Pages 193-211
The remnants of the fauna in the 4th century A. D. in the lower part 0/Ambrussum include some bones coming from the Vertebrate and shells coming from marine molluscs. They help understanding how the sediments they are issued from were formed : these sediments are backfills mixing parts of bodies ofEquidaes and of a large cat with food remains either from domestic species , ovine and caprine race, swine, cattle, hen, or from wild species, stag, rabbit, partridge, oysters. The set of oyster shells mainly includes the Lopha stentina species which seems to be identified for the first time in the area and which attests the exploitation of a natural deposit.
Les vestiges fauniques du IVe s. ap. J.-C. dans le quartier bas d'Ambrussum se répartissent en restes osseux issus de Vertébrés et en coquilles de Mollusques marins. Ils participent à la compréhension du mode deformation des sédiments dont ils sont issus, remblais mélangeant des portions de cadavres d'équidés et d'un chat de grand format à des rebuts alimentaires d'espèces domestiques, ovicaprins, porcins, bovins, poule, et d'espèces sauvages, cerf, lapin, perdrix, huîtres. Le lot de coquilles d'huîtres est composé principalement de l'espèce, Lopha stentina, qui serait identifiée dans la région pour la première fois, et qui témoigne de l'exploitation d'un gisement naturel.
19 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

• Publié par: REVUE_ARCHEOLOGIQUE_DE_NARBONNAISE
• Publié le: 01 janvier 1998
• Nombre de lectures: 27
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 3 Mo

Extrait

Yves Manniez
Véronique Mathieu
Georges Depeyrot
La récente découverte d'une installation de l'Antiquité tardive sur
le site d'Ambrussum (Villetelle, Hérault). 1 - Etude archéologique
In: Revue archéologique de Narbonnaise, Tome 31, 1998. pp. 193-211.
Abstract
The remnants of the fauna in the 4th century A. D. in the lower part 0/Ambrussum include some bones coming from the
Vertebrate and shells coming from marine molluscs. They help understanding how the sediments they are issued from were
formed : these sediments are backfills mixing parts of bodies ofEquidaes and of a large cat with food remains either from
domestic species , ovine and caprine race, swine, cattle, hen, or from wild species, stag, rabbit, partridge, oysters. The set of
oyster shells mainly includes the Lopha stentina species which seems to be identified for the first time in the area and which
attests the exploitation of a natural deposit.
Résumé
Les vestiges fauniques du IVe s. ap. J.-C. dans le quartier bas d'Ambrussum se répartissent en restes osseux issus de Vertébrés
et en coquilles de Mollusques marins. Ils participent à la compréhension du mode deformation des sédiments dont ils sont issus,
remblais mélangeant des portions de cadavres d'équidés et d'un chat de grand format à des rebuts alimentaires d'espèces
domestiques, ovicaprins, porcins, bovins, poule, et d'espèces sauvages, cerf, lapin, perdrix, huîtres. Le lot de coquilles d'huîtres
est composé principalement de l'espèce, Lopha stentina, qui serait identifiée dans la région pour la première fois, et qui témoigne
de l'exploitation d'un gisement naturel.
Citer ce document / Cite this document :
Manniez Yves, Mathieu Véronique, Depeyrot Georges. La récente découverte d'une installation de l'Antiquité tardive sur le site
d'Ambrussum (Villetelle, Hérault). 1 - Etude archéologique. In: Revue archéologique de Narbonnaise, Tome 31, 1998. pp. 193-
211.
doi : 10.3406/ran.1998.1504
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ran_0557-7705_1998_num_31_1_1504LA RÉCENTE DÉCOUVERTE D'UNE
INSTALLATION DE L'ANTIQUITÉ
TARDIVE SUR LE SITE D'AMBRUSSUM
VlLLETELLE, HÉRAULT
1 - ÉTUDE ARCHÉOLOGIQUE
Yves MANNIEZ* et Véronique MATHIEU** avec la collaboration de G. DEPEYROT
Résumé — La reprise des fouilles du quartier bas ^/'Ambrussum, à partir de 1993, a amené la découverte de niveaux en place de
la fin du IV s. alors que la totalité du site semblait avoir été abandonnée vers 240.
Quelques témoins du Bas-Empire avaient bien été mis au jour dans les strates supérieures de l'habitat mais on les croyait exclusiv
ement liés au trafic routier de la voie Domitienne qui traversait alors une agglomération désertée.
À la lumière des découvertes récentes, notre vision des choses est quelque peu modifiée; on peut supposer qu'une occupation plus ré
duite s'est maintenue à la fin de l'Antiquité pour répondre aux besoins du relais et qu'en parallèle s'est probablement développée, sur
une bonne partie des ruines du quartier bas, une activité de récupération des matériaux.
Abstract — Since 1993, the resumption of excavations in the lower area 0/Ambrussum allowed the discovery of well preserved
levels dating back to the end of the fourth century, while the whole site seemed to have been abandonned circa 240.
Though some remnants, witnesses of the Late Empire had been brought to light in the upper strata of the settlement, they were
deemed to be exclusively linked to the road traffic of the Via Domitia which then crossed a deserted urban area.
With a new light shed on these recent discoveries, it can be assumed that a smaller occupation kept on at the end of the antiquity
to meet the needs of the relay and that an activity of material reprocessing developed on a large part of the ruins of the lower area.
Le quartier bas d'Ambrussum (Sablas) qui se développe au À partir de 1985, à l'issue de plusieurs campagnes d'un
nord de l'oppidum et du pont a été localisé au moyen de sauvetage programmé, une équipe pluridisciplinaire a tra-
sondages réalisés par Jean-Luc Fiches dès 19681, mais il a vaille à l'exploitation des données et à la publication de la
fallu attendre 1980 pour que des fouilles de plus grande ferme-auberge de la station routière qui venait d'être étu-
ampleur permettent enfin de l'appréhender (fig. 1). diée2. La chronologie de l'occupation de l'habitat de plaine
était désormais connue et située entre le troisième quart du
Ier s. av. J.-C. et le milieu du IIIe s. ap. J.-C3.
* Yves Manniez, archéologue AFAN, doctorant de l'Université de Provence, (2) Fiches dir. 1989.
chercheur associé de l'UMR 1 54 de Lattes ; CD A du Gard, 396, av. (3) La mreté du numéraire de la seconde moitié du nie s et k mise en place
Johot-Curie, 30J00 Nîmes. d'une sépulture à incinération dans les ruines de la ferme-auberge datée de
** Véronique Mathieu, architecte DPLG, doctorante de l'Université de la même période témoignent, selon J.-L. Fiches, plus d'une fréquentation
Provence; L'Alinette, 29, av. Maizière, 06600 Amibes. du secteur liée au maintien de l'axe viaire que d'une réelle occupation
(1) Fiches, Fenouillet 1970, p. 63-74; Fiches 1996, p. 22-28. (Fiches 1989, p. 60).
R.A.N.3Ï, 1998, p. 193-215. Y. Manniez et V. Mathieu 194
Oppidum — Le rempart est hachuré dans sa partie conservée. Les tirets indiquent son
tracé là où il a été détruit.
Quartier bas - Des lieux d'étapes : 1-Zone 1, la ferme auberge / 2-Zone 4 / 3-Zone 5 /
Fig. 1. Une unité domestique : 4-Zone 9 / La salle de chauffe de l'établissement thermal :
Localisation des vestiges sur le 5-Zone 8 / Les niveaux du Bas-Empire : 6-Zones 10 et 11. plan d'ensemble du site
Hi!!! Zone non dégagée au pied de la colline du Devès. ^Âmbrussum.
RAM. 31, 1998, p. 193-215. récente découverte d'une installation de l'antiquité tardive sur le site d'Ambrussum 195 La
Le décapage extensif des vestiges de la ville basse en Cet habitat temporaire s'organise en effet autour d'une
19944 a révélé l'emprise exacte du site sur toute sa partie petite pièce (secteur 2) qui s'appuie contre le mur de sou
orientale et précisé l'image donnée par les tests de résistivité tènement situé à l'est de la zone 9 (celui-ci devait donc être
encore en élévation durant le IVe s, ou avoir subi une reélectrique préalables à ce dégagement5.
prise). D'une surface utile de 6,61 m2 (1 1,29 m2 de surface La fouille a d'abord porté sur les niveaux les plus récents
hors-œuvre), la pièce 2, de forme vaguement rectangulaire d'un établissement (zone 4) partiellement incendié puis dé (2,00 à 2,13 m sur 3,20 m) est munie au nord d'une porte serté, lui aussi, au début du IIIe s. et sur la salle de chauffe d'angle d'une largeur de 1,15 m (PR 175). Elle est desserd'un espace thermal qui se développe sous le chemin me
vie par un auvent couvrant le secteur 6, totalement ouvert nant aujourd'hui au pont. La monnaie de Philippe Ier
à l'est sur le secteur 5, d'une surface utile de 4,31 m2. (244-249) découverte au contact du dernier sol du praefur- L'espace qui lui est mitoyen (secteur 3), est délimité par nium constitue le document le plus récent retrouvé dans
deux murs (MR 111 et MR 112) qui appartiennent à un l'habitat du Haut-Empire. Si cette monnaie est effectiv état antérieur : ils étaient sans doute déjà arasés, mais on ement en rapport avec la dernière phase du bâtiment public, peut supposer qu'ils ont fait l'objet d'une reprise d'élévaelle pourrait rajeunir le terminus post quem de 222-235 jus tion (peut-être en terre) au IVe s. Les niveaux de l'Antiquité
qu'alors retenu pour la fin de l'occupation. tardive des secteurs 3 et 4 n'ayant pas été retrouvés, il ne
Les recherches ont ensuite été centrées sur une unité ré s'agit là bien sûr que d'une hypothèse de restitution (étayée
sidentielle de plan presque carré établie en bordure de la néanmoins par la mise au jour des élévations de MR 111,
voie Domitienne (zone 9). C'est à l'occasion de fouilles MR 112 et BQ 199 dès les décapages de surface). Le sec
destinées à dater les travaux de réfection de l'aile orientale teur 3 est ainsi perçu comme un appentis en enfilade avec
de cette grande maison que des niveaux du Bas-Empire ont le secteur 6, communiquant avec lui au moyen d'une porte <